Le comportement des Aphidiidés (Aphidius) est typique durant
la ponte. Une fois le contact établi avec son hôte, en moins
d’une seconde la femelle se dresse sur ses pattes étirées et
courbe son abdomen vers l’avant, entre ses pattes sous son
thorax. Dans cette position, elle transperce le puceron de son
ovipositeur et y dépose un œuf (photo 2).
Photo 2 : Aphidius en position de ponte (Scradh)
Plusieurs centaines d’œufs sont pondus à tous les stades des
pucerons (larves, adultes ailés ou aptères). Une femelle adulte
d’A. ervi pond environ 350 œufs dans sa vie, dont la majorité
sur sept jours soit en moyenne 55 œufs par jour.
Le puceron parasité peut continuer à se nourrir, sécréter du
miellat et se reproduire jusqu’au développement complet de la
larve du parasitoïde. Un puceron parasité par Aphidius gonfle,
durcit et prend une coloration dorée à bronze. Il devient une
momie (Photo 3).
Photo 3 : pucerons momifiés par Aphelinus à gauche et Aphidius à
droite (source www.omafra.gov.on.ca)
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Photo 4 : Momie avec trou rond d’émergence d’un Aphidius (source
www.futura-sciences.com).
Devenu adulte, l’insecte fait un trou rond parfait à l’arrière pour
s’extraire de la momie (Photos 4).
La couleur permet d’identifier l’insecte. Les momifications noires
sont dues à Aphelinus abdominalis autre hyménoptère de la
famille des aphelinidae. Il est noir et ocre mesurant 3 mm, ses
antennes sont courtes et retombantes Il parasite très
efficacement le puceron vert de la tomate et le puceron de la
digitale avec une efficacité moindre.
Autre parasitoïde spontané des pucerons, Praon volucre dont la
larve fixe le puceron sur la feuille et tisse un cocon sous la
carcasse vidée du puceron en forme de tabouret (Photo 5).
Photo 5 : Pucerons momifiés par Praon volucre sur ligule de Gerbera
(Scradh/ A. Lhoste-Drouineau).
Praon volucre se nymphose sous les téguments vides du
puceron. L’adulte qui émerge est noir brillant de 2 à 4 mm.
Pour éviter d’être recouvert par les sécrétions des pucerons, le
parasitoïde ne s’établit pas dans les foyers très denses.
L’hivernation se fait au stade nymphe sur les plantes hôtes des
pucerons.
DES ALLIES A FAVORISER
Observés sur anémone, arum, célosie crête de coq, cyclamen,
hélianthus, gerbera, renoncule et rosier, les parasitoides des
pucerons apparaissent au printemps sur les cultures en
protection biologique intégrée et peuvent se maintenir jusqu’à
l’automne dès lors que les conditions de culture sont toujours
favorables. Pour cela, les produits chimiques aphicides sont à
proscrire car leurs substances actives sont fortement toxiques
pour les micro-hyménoptères.
Il est conseillé d’avoir une diversité de plantes hôtes à pucerons
qui ne sont pas nuisibles aux cultures florales comme le
puceron du merisier à grappes (Rhopalosiphum padi) qui est un
hôte d’Aphidius colemani sur orge ou éleusine, ainsi que les
pucerons des épis de blé et des céréales (Sitobion avenae,
Aphis cerealis), ou le puceron des légumineuses
(Acyrthosiphon pisum) qui sont des hôtes d’Aphidius ervi.
Celui-ci a été trouvé sur maïs, pois, luzerne, trèfle rouge, blé
d’hiver, oignon, pomme de terre et orge d’hiver dans la
campagne slovène en 2008. Par conséquent, il est utile
d’associer des plantes hôtes (légumineuses et graminées) près
des cultures dans des allées. Celles-ci seront fauchées avant
l’hiver et laissées en paillis sur place jusqu’au début du
printemps pour maintenir les parasitoïdes au stade nymphal
durant la saison froide sur le site de production florale.
Remerciements : à François BERTAUX du SRAL PV de Nice
Sources bibliographiques :
DELVARE, G., 2001 : Les insectes d’importance agronomique, « Pratique de
l’identification au laboratoire », formation de l’INRA-ENSA de Montpellier.
INRA Versailles. Lutte biologique. Le parasitisme… par Aphidius ervi, Aphidius
colemani, Aphelinus abdominalis. www.taste.versailles.inra.fr.
KOPPERT, 2006. Connaître et reconnaître p161-164.
KOS, K., 2009. Le premier enregistrement d’Aphidius ervi Haliday en Slovénie.
Acta agriculture Slovenica,93 – 2 juillet 2009 – p163-168.
LHOSTE-DROUINEAU, A. Valorisation des espèces indigènes utiles dans le
concept de protection intégrée de l’horticulture méditerranéenne. Rapport 2008.