Des micro guêpes ennemis naturels des pucerons

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Des micro guêpes ennemis naturels des pucerons
Dans la même famille, on peut trouver le Praon volucre
parasitoïde du puceron de la pomme de terre (Macrosiphum
euphorbiae), du puceron vert du rosier (Macrosiphum rosae) du
puceron vert du pêcher et du puceron de la digitale.
Dans une autre famille, il existe Aphelinus abdominalis, un
endoparasite (ponte à l’intérieur de l’hôte) de nombreuses
espèces de pucerons comme le puceron vert et rose de la
pomme de terre et le puceron strié de la digitale.
Le genre Aphidius apparaît spontanément dans les cultures
florales, de par son importance dans la lutte biologique, il est
principalement abordé dans cette fiche.
DESCRIPTION
Photo 1 : Aphidius colemani sur puceron dans gerbera (Scradh)
Insectes de très petites tailles, les Aphidius ont un vol léger
autour de la végétation recherchant leurs proies : les pucerons.
Organismes naturels utiles, ils appartiennent à la famille des
braconidés classée dans le grand ordre des insectes
hyménoptères dont font parties les guêpes, les abeilles, les
bourdons...
Plus caractéristique, la présence de pucerons momifiés sur la
plante indique la bonne installation des Aphidius, reflet aussi
d’un mode de vie bien particulier : le parasitisme. La larve de
l’insecte se développe dans un puceron entrainant la mort. Elle
s’y transforme en adulte qui en émerge.
Il existe plusieurs espèces, les plus communes que l’on trouve
sur les pucerons des cultures florales sont :
•
Aphidius colemani parasitoïde d’une quarantaine
d’espèces de pucerons, dont le puceron vert du
pêcher (Myzus persicae) et le puceron du coton (Aphis
gossypii).
•
Aphidius ervi présent naturellement en Europe sur de
nombreuses espèces de pucerons et de plantes, il
parasite efficacement le puceron vert et rose de la
tomate et pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae)
et occasionnellement le puceron strié de la digitale
(Aulacorthum solani).
•
Source :
Aphidius matricariae parasite Myzus persicae.
Les adultes au repos ont l’allure de guêpes dont les trois parties
du corps sont bien distinctes : tête, thorax et abdomen. Ils ont
des antennes longues, coudées aux segments bien visibles.
Ces pattes sont longues et les ailes transparentes avec une
nervure récurrente complète sur l’aile antérieure. De couleur
noire, ils font 2 mm (A. colemani) 0 4 mm (A. ervi). L’abdomen
est arrondi de chez les mâles, pointu chez les femelles.
La durée de vie est d’environ dix jours entre 18° et 22°C. Dès
10°C le parasitoïde vole et recherche activement ses proies. Il
est moins efficace à des températures supérieures à 30°C.
L’accouplement a lieu généralement le jour. Les femelles
s’accouplent une fois alors que les mâles sont capables
d’accouplements multiples. Le sexe ratio est de deux femelles
pour un mâle.
Les pontes : insecte endoparasite il introduit l’œuf dans le corps
du puceron.
Les larves dans les pucerons parasités se fixent sur la feuille au
huitième jour et tissent un cocon dont l’extérieur est coriace
jaune bronze : c’est la momification. Le puceron momifié est
consommé par l’insecte, qui devenu adulte, sort au 4ème jour
ème
(A. colemani) et 13
jour (A. ervi) à 20° C après la ponte.
BIOLOGIE ET COMPORTEMENT
La recherche du puceron à parasiter est effectuée en vol. Les
Aphidius repèrent les foyers à grande distance, par détection
des « substances d’alarme » secrétées par les plantes
infestées et des phéromones alarmantes des pucerons qui
provoquent leurs propres chutes. A courte distance l’insecte
parasitoïde perçoit également le miellat dont il se nourrit.
Financement :
Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et
des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du
plan Ecophyto 2018
Le comportement des Aphidiidés (Aphidius) est typique durant
la ponte. Une fois le contact établi avec son hôte, en moins
d’une seconde la femelle se dresse sur ses pattes étirées et
courbe son abdomen vers l’avant, entre ses pattes sous son
thorax. Dans cette position, elle transperce le puceron de son
ovipositeur et y dépose un œuf (photo 2).
La couleur permet d’identifier l’insecte. Les momifications noires
sont dues à Aphelinus abdominalis autre hyménoptère de la
famille des aphelinidae. Il est noir et ocre mesurant 3 mm, ses
antennes sont courtes et retombantes Il parasite très
efficacement le puceron vert de la tomate et le puceron de la
digitale avec une efficacité moindre.
Autre parasitoïde spontané des pucerons, Praon volucre dont la
larve fixe le puceron sur la feuille et tisse un cocon sous la
carcasse vidée du puceron en forme de tabouret (Photo 5).
Photo 2 : Aphidius en position de ponte (Scradh)
Plusieurs centaines d’œufs sont pondus à tous les stades des
pucerons (larves, adultes ailés ou aptères). Une femelle adulte
d’A. ervi pond environ 350 œufs dans sa vie, dont la majorité
sur sept jours soit en moyenne 55 œufs par jour.
Le puceron parasité peut continuer à se nourrir, sécréter du
miellat et se reproduire jusqu’au développement complet de la
larve du parasitoïde. Un puceron parasité par Aphidius gonfle,
durcit et prend une coloration dorée à bronze. Il devient une
momie (Photo 3).
Photo 5 : Pucerons momifiés par Praon volucre sur ligule de Gerbera
(Scradh/ A. Lhoste-Drouineau).
Praon volucre se nymphose sous les téguments vides du
puceron. L’adulte qui émerge est noir brillant de 2 à 4 mm.
Pour éviter d’être recouvert par les sécrétions des pucerons, le
parasitoïde ne s’établit pas dans les foyers très denses.
L’hivernation se fait au stade nymphe sur les plantes hôtes des
pucerons.
DES ALLIES A FAVORISER
Observés sur anémone, arum, célosie crête de coq, cyclamen,
hélianthus, gerbera, renoncule et rosier, les parasitoides des
pucerons apparaissent au printemps sur les cultures en
protection biologique intégrée et peuvent se maintenir jusqu’à
l’automne dès lors que les conditions de culture sont toujours
favorables. Pour cela, les produits chimiques aphicides sont à
proscrire car leurs substances actives sont fortement toxiques
pour les micro-hyménoptères.
Photo 3 : pucerons momifiés par Aphelinus à gauche et Aphidius à
droite (source www.omafra.gov.on.ca)
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Il est conseillé d’avoir une diversité de plantes hôtes à pucerons
qui ne sont pas nuisibles aux cultures florales comme le
puceron du merisier à grappes (Rhopalosiphum padi) qui est un
hôte d’Aphidius colemani sur orge ou éleusine, ainsi que les
pucerons des épis de blé et des céréales (Sitobion avenae,
Aphis cerealis), ou le puceron des légumineuses
(Acyrthosiphon pisum) qui sont des hôtes d’Aphidius ervi.
Celui-ci a été trouvé sur maïs, pois, luzerne, trèfle rouge, blé
d’hiver, oignon, pomme de terre et orge d’hiver dans la
campagne slovène en 2008. Par conséquent, il est utile
d’associer des plantes hôtes (légumineuses et graminées) près
des cultures dans des allées. Celles-ci seront fauchées avant
l’hiver et laissées en paillis sur place jusqu’au début du
printemps pour maintenir les parasitoïdes au stade nymphal
durant la saison froide sur le site de production florale.
Remerciements : à François BERTAUX du SRAL PV de Nice
Photo 4 : Momie avec trou rond d’émergence d’un Aphidius (source
www.futura-sciences.com).
Devenu adulte, l’insecte fait un trou rond parfait à l’arrière pour
s’extraire de la momie (Photos 4).
Sources bibliographiques :
DELVARE, G., 2001 : Les insectes d’importance agronomique, « Pratique de
l’identification au laboratoire », formation de l’INRA-ENSA de Montpellier.
INRA Versailles. Lutte biologique. Le parasitisme… par Aphidius ervi, Aphidius
colemani, Aphelinus abdominalis. www.taste.versailles.inra.fr.
KOPPERT, 2006. Connaître et reconnaître p161-164.
KOS, K., 2009. Le premier enregistrement d’Aphidius ervi Haliday en Slovénie.
Acta agriculture Slovenica,93 – 2 juillet 2009 – p163-168.
LHOSTE-DROUINEAU, A. Valorisation des espèces indigènes utiles dans le
concept de protection intégrée de l’horticulture méditerranéenne. Rapport 2008.
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