1ères Journées internationales de Sociologie de l’énergie
25-26 octobre 2012 - Toulouse (France)
organisées par le CERTOP UMR5044 CNRS en partenariat l’AISLF et l’AFS
!
Résumés!des!communications!!/!Page 3 sur 85!
Recherche collaborative Université/Industrie : simple addition ou véritable
coconstruction de points de vue ?
ASSEGOND Christèle, FOUQUET Jean Philippe, ingénieurs de recherche, CETU
ETIcS, Université de Tours, BAUD Anne-Cécile, chargée de projets en sociologie, VERI
(Veolia Recherche et Innovation)
Les questions en lien avec l’énergie suscitent de nouveaux partenariats entre laboratoires
universitaires et structures de R&D, entre chercheurs en sciences humaines et ingénieurs en
sciences et techniques, enfin entre disciplines peu habituées à coopérer. La sociologie est
amenée à jouer un rôle structurant dans certains de ces projets, ce qui conduit la discipline à
réinterroger ces propres cadres théoriques et méthodologiques tout en réfléchissant aux
moyens de convaincre de sa capacité à énoncer des problématiques appropriables par d’autres
champs d’activité. La recherche collaborative en cours1 à partir de laquelle nous souhaitons
communiquer, associe des chercheurs en sciences humaines, des chercheurs en sciences
dures, un centre de Ressources Technologiques et des entreprises privées2. Cette expérience
met en évidence les enjeux scientifiques et industriels ainsi que les opportunités théoriques et
méthodologiques qu’offre une telle approche.
Partant d’un état de l’art réalisé en 2008/20093 et de constats simples, les partenaires se sont
rapidement mis d’accord sur une base méthodologique et un objectif communs : une
expérimentation permettant d’évaluer qualitativement et si possible quantitativement l’impact
de l’affichage des consommations sur le comportement des ménages. Les ambitions de
chacun des acteurs du projet, les finalités restent néanmoins différentes.
La recherche, largement structurée autour d’enquêtes sociologiques répétées auprès d’une
trentaine de foyers équipés d’afficheurs locaux suscite donc un véritable travail de
coopération mais aussi parfois de « confrontation » entre chercheurs en sciences sociales et
chercheurs en sciences dures, entre universitaires et industriels. Les premières enquêtes de
terrain (essentiellement un inventaire exhaustif des appareils consommateurs d’énergie et des
pratiques associées ainsi qu’une enquête sur les modes de vie du foyer), les obstacles
rencontrés dans le développement technique de l’afficheur et de son application puis dans le
déploiement du dispositif technique, ont largement contribué à faire émerger et alimenter une
réflexion collective autour des méthodologies de recueil et d’analyse. Comment isoler
l’impact de l'affichage par rapport aux autres paramètres susceptibles d’avoir un effet sur les
comportements en matière de consommations énergétiques ? Comment évaluer
qualitativement les actions pour en déduire un potentiel d’économie d’énergie à court, moyen
et long terme ? Comment mettre en perspective les profils de consommation issus du
traitement statistique des données et les discours sur les pratiques ? L’expérimentation, et ce
qu’elle comporte d’imprévus mais aussi d’interactions entre partenaires nous amène à une
réévaluation permanente de la démarche de recherche et nous maintient dans une logique
d’innovation méthodologique. C’est ce processus d’acculturation mutuelle et ses effets sur le
positionnement du sociologue que nous souhaiterions mettre en débat.
Mots-clés : Méthodologie qualitative, recherche collaborative, Maitrise de la Demande en