Pour aider /Accompagnement thérapeutique
34_VIVRE_DÉCEMBRE 2010
uand on souffre d’un cancer, le plus
important est de combattre la mala-
die au moyen de traitements ciblés.
Pendant des décennies, les onco-
logues se sont attachés à sauver la
vie de leurs patients. Puis les malades ont légi-
timement réclamé quelque chose en plus : une
meilleure qualité de vie. C’est ainsi que le concept
de soins de support est apparu (voir p. 35). Trai-
tements de la douleur, soutien psychologique,
rééducation fonctionnelle, accompagnement
social, soutien nutritionnel… Autant de prises
en charge pour réduire les effets secondaires
des traitements et restaurer une image de soi
altérée par la maladie. Certes, les oncologues
sont plus ou moins investis dans ces domaines.
Et certains «experts » de ces spécialités font
progressivement leur entrée dans les services
de cancérologie. Les soins de support doivent
s’appuyer sur une parfaite coordination: «Ils
nécessitent une organisation transversale.
Les équipes hospitalières doivent donc travail-
ler main dans la main », explique le Dr Ivan
Krakowski, oncologue médical à Nancy et pré-
sident de l’Afsos1. Pour mieux répondre aux
besoins des patients, certains hôpitaux ont créé
un département entièrement dédié aux soins
de support. Avec un numéro de téléphone
unique. Les soins de support mis en œuvre à
l’hôpital ou en ville sont d’autant plus néces-
saires que les malades passent de moins en moins
de temps à l’hôpital (91 % des chimiothérapies
ont lieu en ambulatoire), et qu’ils vivent plus
longtemps avec leur cancer, grâce aux pro-
grès thérapeutiques. « Certes, on sait mieux
traiter les cancers métastatiques, mais encore
faut-il que les malades aient le moins de souf-
frances possible », souligne le Dr Krakowski.
Evaluer les besoins des malades
Les soins de support n’ont plus rien de
«complémentaires». Ainsi, la douleur, la mal-
nutrition, les handicaps et l’état dépressif
peuvent presque anéantir les succès théra-
peutiques s’ils ne sont pas contrôlés, notam-
ment chez les malades guéris. Des études
scientifiques ont montré qu’un malade qui
parvient à conserver une alimentation équili-
brée supporte mieux ses traitements et aug-
mente ses chances de guérison. Autre exem-
ple: la réadaptation fonctionnelle, essentielle
pour récupérer au mieux son autonomie dans
les actes quotidiens. Le point fort des soins
de support? Une prise en charge personnali-
sée et globale. Au moment de l’annonce de la
maladie, les malades n’ont pas forcément de
besoins particuliers car ils sont souvent dans
un état de sidération. « Il est important
d’évaluer ces besoins dès leur arrivée à l’hôpi-
tal, afin de dépister certaines fragilités fami-
liales, sociales ou psychologiques, mais égale-
ment tout au long de la maladie », informe
le Dr Patrick Michaud, responsable du
REPÈRES
Les soins de support désignent l’ensemble des soins
et soutiens proposés à une personne atteinte d’un cancer,
à côté des traitements spécifiques (chirurgie,
chimiothérapie, radiothérapie) destinés à soigner
la maladie. Leur objectif est de diminuer les conséquences
de la maladie et des traitements. Les malades peuvent
bénéficier de soins de support dès l’annonce de la maladie,
pendant et après les traitements. A noter que les soins
palliatifs (initiaux ou terminaux) font partie
intégrante des soins de support.
Les soins de support, brochure éditée par la Ligue,
disponible sur www.ligue-cancer.net/rubrique
publications/autres publications ou contacter votre
Comité le plus proche de chez vous au 0 810111101.
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