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Ces quarante dernières années ont été fertiles en travaux consacrés à la spasmophilie.
Parallèlement, certains auteurs ont voulu réfuter totalement la spasmophilie en tant que telle
en intégrant ses symptômes à ceux des névroses. Aujourd’hui, faisons le point sur cette
affection sans partis pris, ni à priori.
Cette première partie va nous permettre de connaître et de reconnaître la spasmophilie, c’est à
dire de comprendre ses mécanismes et ses causes, ainsi que d’en reconnaître les signes,
l’évolution et les examens permettant de confirmer la maladie.
I. DEFINITIONS
La spasmophilie se traduit par un état d’hyperexcitabilité neuromusculaire latent (HENM), lié
à des troubles ioniques primitifs et décompensé par divers stress provoquant des perturbations
métaboliques et endocriniennes avec auto-entretien des symptômes.
La définition classique de « tétanie chronique constitutionnelle normocalcémique
idiopathique » est complétée de différentes propositions selon les auteurs.
Pour KLOTZ (54), la spasmophilie est une affection constitutionnelle consécutive à une
défection du métabolisme calcique. Il inaugure la thèse ionique. Il définit la spasmophilie
comme ayant « un signe de CHVOSTEK ou un EMG positif déjà en situation basale ou après
une courte hyperpnée de 3 mn, ce qui le distingue du reste de la population qui présentera les
signes de spasmophilie après une hyperpnée plus longue(10, 12, 14 mn…).
Pour HIOCO (49), les troubles du métabolisme calcique sont à mettre au compte soit d’ une
anomalie constitutionnelle de la perméabilité cellulaire au calcium, soit d’une carence en
phosphates. Pour HIOCO et CHANZY (49) la spasmophilie nécessite des signes d’HNM
caractéristiques auxquels peuvent s’ajouter d’autre symptômes fonctionnels tels asthénie et
algies par exemple.
BERTRAND, parle d’un « état psychosomatique caractérisé par un climat neuropsychique
particulier et permanent, par une hyperexcitabilité neuromusculaire parfois critique mais le
plus souvent latente et par un taux normal de calcium sanguin ».(7)
Il faut bien situer la spasmophilie parmi les autres tétanies , on distingue : (45)