COURS 4
La civilisation grecque
LE RENOUVEAU DE LA GRÈCE : L’ÉPOQUE ARCHAÏQUE (800 480 av. J.C.)
Articles obligatoires à lire :
(Recueil de textes : pp.35 à 46 inclusivement.) = Bersani, Jacques. Histoire d'Athènes, des
origines à nos jours, Paris, Tallandier, 2011.
"L'Athènes archaïque"
, pp.23-44.
4.1 Mythologie et religion
Nous avons vue des aspects de la religion, mais plus particulièrement chez les mycéniens et
les minoens.
Mythologie et religion sont deux concepts qui sont indissociables. Ils sont connectés comme
les deux doigts de la main.
Il peut y avoir des variations entre les différentes cités : le même dieu peut être reconnu
généralement partout, mais il peut avoir une sous-spécialisation.
4.1.1 Les sources :
Il y a deux types de sources :
Archéologiques :
o Représentations religieuses (arts, architecture). Connaitre le mythe à partir
des objets, des illustrations et des structures.
Littéraires :
o Auteurs anciens, épigraphie. Homère et Hésiode, par exemple. Épigraphie :
écriture sur pierre. Il y a différents types de documents qui ont été retrouvés
sur des sites archéologiques. Il y a aussi différents types de textes.
L’épigraphie va être une source sur laquelle l’on va s’appuyer pour la
connaissance de la mythologie.
Cependant, malgré les nombreux textes dont nous disposons sur la mythologie, la
pauvreté de nos sources de connaissance semble donner une impression d’absence d’unité
dans la mythologie grecque. Néanmoins, la mythologie constitue un outil qui nous aide à
mieux saisir l’esprit et la pensée des Grecs anciens. Cela nous permet de mettre cette
compréhension en lien avec les autres sources disponibles (archéologie, histoire). À cet
égard, le mythe a inspiré les auteurs, lesquels traduisent en mots ces récits, mais les
traditions restent variées car il n’y avait pas d’unité politique en Grèce, alors les versions
étaient souvent adaptées au goût de chacun. Ce que l’on a aujourd’hui n’est qu’une petite
partie de ce qu’il y avait auparavant. Il y a des trous dans l’histoire.
Définition gérale : La mythologie est l’ensemble des récits que les Grecs ont faits sur leurs
dieux et sur leurs héros. C’est aussi l’expression d’une vision religieuse du monde et un lieu
les croyances individuelles et collectives (croyances collectives = croyances nationales,
la mythologie et la religion agit comme un ciment qui joint tous ensemble.) sont adaptées à
ceux qui les racontent et/ou les entendent (Desautels, 1988). La mythologie nous permet de
voir la pensée des grecs qui va se traduire par le mythe et comment on va l’illustrer. Il y a
des variations régionales. Les héros sont importants car ils font partie de l’humanité, ce sont
des demi-dieux. C’est une façon d’aller toucher les dieux, c’est le plus proche que l’on peut
être des dieux. On voit le mythe à travers la religion.
4.1.2 Le mythe
Le mythe est aussi un élément de compréhension de la société (quelque chose qui nous fait
comprendre la société) et se veut un reflet de la culture et de la religion. Dieux et humains
se côtoient car les dieux, comme les humains, connaissent et vivent la même gamme
d’émotions : ils sont anthropomorphiques (à l’image des humains, mais à une échelle et
dans une dimension divine, donc plus grande que nature), avec toutefois, les
caractéristiques suivantes :
Les dieux ont été créés par les hommes pour expliquer des phénomènes reliés à la
nature, l’univers, les sentiments humains.
Le
thambos
(émerveillement/fascination devant un dieu - saisissement de l’humain
devant le divin) accompagne les humains dans leur croyance
Les dieux sont regroupés dans un panthéon = polythéisme. Religion ou il y a
plusieurs dieux. Pourquoi ? Parce qu’ils vont représenter un concept, une émotion,
une idée ou une facette de la nature. Vise à expliquer l’univers, donc tout ce qu’on
veut comprendre dans le monde. Éventuellement on va réduire cela à 12 dieux.
Ils se nourrissent de nectar et d’ambroisie et vivent sur l’Olympe
Les dieux ont des « spécialisations ». Ils ont tous un rôle et il y a des sanctuaires
pour les dieux majeurs.
Ils sont omniprésents dans la vie quotidienne : le sacré côtoie le terrestre
Ils sont craints par les humains : concept d’
hybris
(si un humain avait la mauvaise
idée de défié un dieu, ça pourrait mal se terminer - aucun humain ne peut dépasser
son statut de mortel car il provoquera la colère des dieux). Exemple de Marciac : il a
défié Apollon à la flûte. Le concours a lieu, Marcia perd. Apollon dit au début du
concours que si Marciac perd, il peut choisir la punition. La punition est que Marciac
soit attacher à un arbre et qu’il soit écorché vif. La punition est très violente.
Quiconque ose défier un dieu va perdre.
Les dieux sont comme les humains, mais en pire ou en mieux.
Zeus = père des dieux, Athéna = sa fille, etc.
Les étapes de l’évolution d’un mythe :
Comment un mythe s’est-il former pour que ça soit quelque chose de crédible et bien
structurer. Les mythes sont des histoires complexes qui sont très bien structuré. Il y a trois
étapes :
1. Mise en forme littéraire d’une représentation religieuse du monde
a. Homère, Hésiode, Pindare
b. On tente d’expliquer comment on voit le monde dans les yeux de ces
auteurs. Première forme d’intégration du mythe dans l’explication du
monde. Plus on s’approche de la fin de la Grèce, plus cela va changer. Les
gens se questionnent sur l’existence des 12 dieux. À ce state par contre, on
ne peut pas renier ou remettre en question le mythe/la religion.
2. Le mythe devient source de tragédie
a. Eschyle, Sophocle, Euripide
b. On tente d’explorer le côté sombre. On intègre les mythes à des tragédies.
Reflets des époques ou cela a eu lieu, donc les guerres. On illustre le côté
fataliste/pessimiste du mythe, comme si l’on ne pouvait rien changer.
3. Le mythe devient une matière savante
a. Apollonios de Rhodes, Diodore, Pausanias, Ovide
b. On cherche à comprendre et expliquer le mythe rationnellement. On
commence à questionner (est-ce que c’est vrai?).
Les mythes classiques sont regroupés en trois catégories (Desautels, 1985) :
On essaie d’expliquer les mythes en trois grandes familles (explications anciennes) :
1. Les mythes théogoniques ou cosmogoniques (Hésiode)
a. Fondation de l’Univers
b. Gaia, Chronos et Ouranos. Comment l’univers s’est créé.
2. Les cycles divins et héroïques (Homère)
a. Épisodes épars regroupés
b. On tombe dans les grands récits, comme la guerre de Troie et Héraclès. On
va raconter les triomphes guerriers. Épisodes les plus courants dans la
mythologie grec, ce sont la majorité des récits.
3. La nouvelle (Guerre de Troie-Iliade)
a. Intrigues
b. Mini récit à l’intérieur d’un grand récit. Ex : Achille et Briseis (esclave dont
Achille est tombé amoureux). Achille ne participe pas à la guerre, car il
souffre. C’est un épisode qui va mettre de l’importance dans une grande
saga. Ces intrigues vont arriver assez régulièrement. Dans le grand scénario,
il va y avoir des petites histoires (intrigues) qui vont venir nuire au scénario.
Les mythes ont traversé trois grands moments (Desautels, 1985) :
Ce ne sont pas des moments chronologiques, c’est plus une façon de voir le mythe.
1. L’âge épique
a. Cycle troyen
i. Le premier et le plus ancien.
b. Cycle des Argonautes
c. Cycle thébain
i. Thèbes a été très important.
d. Cycle d’Argos-Mycènes-Tyrinthe
e. Cycle d’Héraklès
i. Quelqu’un qui va être la caractéristique des personnes excessives.
f. Cycle d’Athènes et de Thésée
2. L’âge tragique (Euripide, Sophocle)
3. L’âge philosophique (Socrate, Aristote)
*Hésiode :
La Théogonie ; Les travaux et les jours
Auteur du VIIIe siècle av. J.C. qui a rassemblé la première tentative d’explication des
dieux grecs dans sa
Théogonie
. Cependant, dans les
Travaux et les jours
, il veut sensibiliser
ses contemporains : contrairement à Homère qui s’adresse aux seigneurs aristocrates de la
guerre, Hésiode parle aux paysans. Son texte relate les difficultés vécues par ceux qui
cultivent la terre.
4.2 La religion
Il fallait crée un système qui expliquerait la formation du monde. Comment allons-nous
intégrer ces grandes histoires dans la vie de tous les jours? C’est la religion qui va être une
religion d’état avec des composantes locales.
Le développement de la religion est très lié à la vie sociale (elle est omniprésente et
indissociable). Elle se développera au sein de la population via les poètes et les penseurs
surtout. La religion est indissociable de la mythologie ; elle a un caractère social et
communautaire (cultes locaux et rituels) reflétant l’évocation constante des dieux. La vie
religieuse est étroitement liée à la vie politique : le citoyen doit honorer le culte au risque de
perdre son statut. Sur le plan individuel existe le
thambos
, ce concept de saisissement de
l’humain devant le divin.
La religion grecque archaïque et classique, bien que polythéiste, ne cherche pas la
révélation (va venir avec les religions monothéistes) et ne connaît aucun prophète ni
messie (ensemble de dieux qui vont raconter les histoires, mais il n’y a pas une seule
personne). Elle n'a aucun dogme (vérité absolue), aucune caste sacerdotale et elle est sans
clergé spécialisé, sans Église. Il n'y a aucun livre sacré, aucun credo.
Elle repose sur un fonds de croyances communes, transmises oralement via des récits par
les femmes (nourrices, grand-mères, mères) et les poètes. Ainsi, le divin prendra trois
modes d'expression : verbale, gestuelle, imagée. Verbale : le discours et les écrits. Gestuelle :
le théâtre va être extrêmement important chez les grecs, car il va jouer des pièces comiques
et tragiques. On va exprimer physiquement ce que les récits nous disent. Image :
représentation sur les vases et les structures.
Au VIIIe siècle av. J.C., la religion est déjà polythéiste et anthropomorphique. Homère et
Hésiode, surtout, contribueront à fixer ce panthéon de manière stable. Ainsi, les douze
Olympiens (ils ne sont pas venus d’un coup, nous les avons modifiés et ajustés, il peut y
avoir des variations selon les époques) ne seront-ils stabilisés qu'au Ve siècle av. J.C.
environ. Malgré cela, la liste changera parfois; certains dieux étant substitués par d'autres,
par ex. Dionysos remplace Hestia.
L'époque archaïque a vu l'apparition de 3 innovations religieuses :
Il y a trois façons d’exprimer la religion :
1. Le temple. La présence d'un lieu sacré, le Temenos (enclos sacré ou va figurer le
temple, car le temple avant d’être un édifice est un espace sacré), marque une
coupure avec l'espace profane. Le dieu y a donc sa demeure propre. Le temple est la
demeure du dieu et non un endroit les gens vont se rassembler. Le temple est un
espace fermé. Les seules personnes qui vont dans le temple sont les prêtres, car
dans le temple il y a une statue du dieu. Il va y avoir un autel devant le temple ou
l’on va faire des sacrifices. Donc, l’espace profane est différent de l’espace sacré et il
s’agit d’une coupure très nette.
2. La remise en service de constructions funéraires mycéniennes (relève de la
propagande religieuse) afin de rendre hommage à des ancêtres mythiques. Leur
fonction est de rassembler un groupe autour d'un culte en particulier. On retrouve
les fonctions guerrières dans les constructions funéraires mycéniennes.
3. Les héros, ou demi-dieux. Toutefois, les héros ne sont pas des intermédiaires entre
les dieux et les humains; ils ont leur propre rôle, c'est-à-dire qu'ils sont liés au lieu
sont leurs ossements et d'où émane leur pouvoir. Un guerrier qui est mort dans
un combat et à qui on va rendre hommage car on pense que les armes vont donner
du courage et de la bravoure.
Dieux, héros et polythéisme
Les Grecs distinguaient les dieux des héros car chacun avait son rôle précis : le dieu est
immortel; le héros est humain mais de parents divins, ce qui lui confère des pouvoirs
particuliers. À sa mort, on lui rendait un culte car on croyait qu'il pouvait influencer le cours
du destin, en bien ou en mal. Chacun avec sa propre spécialité.
Les dieux
Version final des douze dieux.
Les douze Olympiens :
Pourquoi douze ? Panthéon formé au gré des courants historiques, commerciaux et
politiques dont l'origine nous est inconnue ou vague. Ce panthéon a toutefois quatre
caractéristiques qui le rendent original :
1. Triomphe du principe ouranien sur le principe chtonien (Ciel vs Terre). Les
Olympiens habitent le ciel (Olympe).
2. Victoire de Zeus est la victoire du principe mâle sur le principe femelle. Les déesses-
mères ne sont plus prédominantes.
3. Panthéon de structure familiale (théogonies orientales) et féodale (origine
mycénienne-grecque).
4. Panthéon trop familier, trop à l'image de l'homme. On l’a projeté sur les dieux.
Zeus (Indo-Européen)
Héra (Égéenne)
Athéna (Égéenne)
Poséidon (mixte-Égéenne + ?)
Déméter (Égéenne)
Apollon (Asie Mineure - Orient)
Artémis (Asie Mineur - Orient)
Hermès (Égéenne)
Arès (Thrace) dieu de la guerre et amoureux d’Aphrodite.
Héphaistos (Asie Mineure - Orient) dieu de la métallurgie (il travaille le métal) , forgeron.
Dieu qui n’est pas grec.
Aphrodite (Asie Mineure - Orient) déesse de l’amour.
Hestia (Indo-Européen) déesse du foyer.
Dionysos
(Phrygie ?) il est arrivé pour exprimer un côté sombre excessif. Il est une
composante étrange.
Hadès
(Indo-Européen ?) dieu du monde des morts.
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !