PANACHE – Protected Area Network Across the Channel Ecosystem
Évaluation de la cohérence écologique du réseau d’aires
marines protégées en Manche
Assessing the Ecological Coherence of the Channel MPA Network
ABSTRACT
Both France and the UK have committed to a number of
European and International agreements to contribute to
ecologically coherent networks of MPAs. Using 6
published criteria and 3 methodologies, we assessed
the ecological coherence of the MPA network spanning
the English Channel. This is the first attempt to conduct
a cross-border analysis of the ecological coherence of
MPAs often designated individually to form a network of
conservation areas using multiple methods. Despite the
challenges experienced through a lack of data and
universal reporting systems, and the general limitations
of such a desk-based study, we were able to draw
some conclusions about the conservation potential of
the current Channel MPA network. We found that the
222 MPAs designated in the region effectively cover 89
sites, which provide good representation and replication
of the habitats and species within the nearshore region.
Within the PANACHE study region, MPA designations
cover 31% of French waters, 10% of English waters and
3% of Channel Island waters, providing relatively good
coverage of coastal and inshore waters, with a few
exceptions. However, there is a noticeable lack of
MPAs in offshore areas and in deeper waters, which
were frequently highlighted as important areas for a
number of habitats and species, in particular those with
pelagic or migratory behaviour. The size of MPAs was
also of concern, with only 33% in the optimal size range
of 10-100 km2 and just 4 MPAs greater than 1000 km2,
implying that the network is unlikely to support wide-
ranging species or those with long distance dispersal.
The potential connectivity of a number of habitats within
MPAs along the coastline was found to be adequate,
particularly along the French coast, but connectivity
among MPAs across the Channel was unlikely to exist.
Ninety-eight percent of 149 MPAs assessed for
management status were found to have medium to high
levels of management. However, the level of
management status was found to vary for individual
MPAs depending on which authority responded to the
questionnaire. Based on the results of the overall
assessment, the Channel MPA network cannot be
considered to be ecologically coherent. Thus, we
recommend the designation of larger MPAs in offshore
areas and in deeper water to improve protection to
offshore habitats and species and to better take into
account cross-Channel connectivity.
RÉSUMÉ
La France et le Royaume-Uni ont adopté un certain
nombre d’accords européens et internationaux afin de
contribuer à des réseaux écologiquement cohérents
d’AMP. En utilisant 6 critères et 3 méthodologies
publiés dans la littérature, nous avons évalué la
cohérence écologique du réseau des AMP dans la
Manche. Basée sur plusieurs méthodes, ceci
représente une première tentative, en tant qu’analyse
transfrontalière de la cohérence écologique des AMP,
désignées parfois individuellement mais ayant vocation
à former un réseau de zones pour la préservation de
l’environnement marin. Malgré les difficultés
rencontrées, dues au manque de données, à l’absence
d’un système commun de stockage et de diffusion des
données, ainsi que les limites générales inhérentes aux
études documentaires, nous avons pu tirer quelques
conclusions quant au potentiel de conservation du
réseau actuel des AMP dans la Manche. Nous avons
constaté que les 222 AMP désignées dans cette zone
couvrent en fait 89 sites, et fournissent une forte
représentation et duplication des habitats et espèces en
zone côtière. Dans la zone d’étude couverte par
PANACHE, les AMP couvrent 31 % des eaux
françaises, 10 % des eaux anglaises et 3 % des eaux
des îles Anglo-Normandes, fournissant une couverture
relativement bonne des eaux côtières et littorales, avec
quelques exceptions. Néanmoins, il y a des lacunes
notoires en termes d’AMP dans les zones du large et
les eaux profondes, qui sont fréquemment présentées
comme des zones importantes pour plusieurs habitats
et espèces, en particulier ceux ayant un mode de vie
migratoire ou pélagique. La taille des AMP pose
également question, puisque seulement 33 % des AMP
sont dans l’intervalle optimal de taille entre 10 et
100 km² et que seules 4 AMP mesurent plus de
1000 km², impliquant qu’il est peu probable que le
réseau puisse soutenir des espèces à forte mobilité ou
ayant des distances de dispersion importantes. L’étude
a montré que la connectivité potentielle d’un certain
nombre d’habitats parmi les AMP proches de la côte
était adéquate, particulièrement le long des côtes
françaises, mais la connectivité entre les AMP de part
de d’autre de la Manche semble peu probable. 98 %
des 149 AMP évaluées quant à l’état de la gestion
présentent des niveaux de gestion moyens à hauts.
Cependant, le niveau de gestion rapporté
individuellement pour les AMP change en fonction de
l’organisation ayant répondu au sondage. Sur la base
des résultats de l’évaluation dans son ensemble, le
réseau d’AMP de la Manche ne peut pas être considéré
comme écologiquement cohérent. De fait, nous
recommandons la désignation d’AMP plus grandes et
au large afin d’améliorer la protection des habitats et
espèces qui se trouvent dans les eaux profondes et de
mieux prendre en compte la connectivité de part et
d’autre de la Manche.
KEYWORDS: English Channel, marine protected
area network, ecological coherence, matrix
approach, spatial analysis
MOTS-CLÉS : La Manche, réseau d'aires marines
protégées, cohérence écologique, approche
matricielle, analyse spatiale