Le contexte de la lutte antivectorielle en France 94
J.-C. Desenclos, S. Lecollinet
La virémie chez l’homme est peu intense et dure peu longtemps.
Ainsi l’isolement du virus est rare dans le LCR ou le sang prélevé très tôt
après le début de la fièvre. La méthode RT-PCR est très sensible, mais doit
être réalisée très tôt après le début des symptômes. En cas de décès, le
virus peut être isolé aisément par des biopsies du cerveau. Plus
couramment réalisé, le diagnostic sérologique d’une infection aiguë est
basé sur la détection d’anticorps IgM spécifiques dans le sérum ou le LCR
à l’aide d’un test Elisa et une augmentation du titre d’anticorps IgG entre
la phase aiguë et de convalescence. Cependant, les tests Elisa ne peuvent
différencier une infection à West Nile, d’une encéphalite de Saint-Louis ou
d’une encéphalite japonaise. De plus, des titres d’IgM peu élevés ont été
identifiés chez certains patients plus de 12 mois après une infection,
montrant que la présence d’IgM n’est pas systématiquement associée à une
infection aiguë. Il est alors nécessaire de confirmer le diagnostic par une
séroneutralisation qui va détecter les IgM spécifiques et différencier des
autres flavivirus.
Le cycle de transmission fait intervenir principalement les oiseaux en
tant qu’hôtes amplificateurs du virus. Ils jouent certainement un rôle
essentiel dans sa dissémination. Dans la ville de New York, l’émergence des
infections à VWN a été détectée par une forte mortalité d’oiseaux (corvidés
essentiellement) présentant une virémie élevée. De très nombreuses espèces
d’oiseaux peuvent être infectées, et il est difficile de déterminer quelles
espèces sont importantes dans la transmission. De même un grand nombre
de mammifères peuvent être infectés : homme, cheval, chat, chien, mouton,
lama, loup, chèvre, écureuil, mais le VWN provoque des signes cliniques
essentiellement chez l’homme et le cheval. Il semble que la plupart des
mammifères ne constituent qu’un cul-de-sac épidémiologique. Les
batraciens et reptiles sont aussi des hôtes connus, ces derniers pouvant
potentiellement contribuer à la persistance du virus dans un environnement
donné par la virémie persistante qu’ils développent.
Les vecteurs naturels du virus sont les moustiques. Si le virus a été
identifié chez de nombreuses espèces (Culex, Aedes, Anopheles), ce sont
les moustiques du genre Culex qui sont les plus capables pour assurer une
transmission parmi les oiseaux et des oiseaux aux humains et équins. La
transmission verticale naturelle ou expérimentale du virus a été démontrée
chez différentes espèces de Culex, mais aussi d’Aedes. Le VWN a été isolé
de plusieurs espèces de tiques, molles (argasidés) ou dures (ixodidés),
mais les tiques dures n’ont jamais montré une compétence à transmettre
le VWN, à la différence de certains argasidés qui pourraient transmettre
le VWN dans des conditions naturelles particulières. Les moustiques du
genre Culex sont pour la plupart ornithophiles, et peuvent donc facilement
transmettre le virus au sein des populations d’oiseaux. Il existe à l’heure
actuelle une recherche importante pour déterminer dans quelles conditions