17 octobre 2006
INTRODUCTION
Plus encore qu’en 2002, les campagnes des années 2007 et 2008 se dérouleront sur le
web. La généralisation du haut débit dans les foyers français1, comme la reconnaissance
de l’internet en tant que média, obligent à considérer le rôle de l’internet comme vecteur
des idées politiques et comme lieu du débat démocratique.
Affirmée avec force par toutes les lois modernes sur la communication, la liberté de la
communication est l’un des enjeux et l’une des attentes des partis et des citoyens face
aux échéances électorales. Mise en exergue2 de la loi pour la confiance dans l’économie
numérique, cette liberté fondamentale de l’environnement numérique se trouve plus que
jamais sollicitée et mise à l’épreuve de l’expression et de la propagande politiques.
Aucune des grandes formations politiques n’est absente de la toile. Pour certaines,
l’utilisation de l’internet n’est pas nouvelle et s’inscrit dans une politique de
communication et d’organisation fondée sur une expérience de plus de 10 ans. Pour
d’autres, la découverte est plus récente et, par voie de conséquence, obéit à une
démarche très novatrice pour le fonctionnement du parti. Certains n’hésitent pas à
investir d’importants moyens humains3 et financiers4.
Au-delà de cette présence variable sur la toile, il apparaît clairement que les partis et des
candidats5 ont pour la première fois intégré, de façon quasi généralisée, les outils de la
communication par internet dans leurs plans de communication et qu’ils testent tous leur
efficacité.
En 2002, le Forum des droits sur l’internet avait présenté une recommandation6 sur
l’utilisation de l’internet à des fins électorales. Cette recommandation, si elle reste
pertinente à de nombreux égards, doit dès lors être remaniée pour prendre en compte
les nouvelles pratiques et présenter les évolutions récentes du cadre légal. À cette fin, un
groupe de travail a été mis en place7.
Les travaux du Forum des droits sur l’internet ont été conduits sur une période
s’étendant de mai à septembre 2006. Ils ont été réalisés en deux phases. Durant les
mois de mai et juin, les membres du groupe de travail se sont attachés à envisager les
principales questions et à actualiser la précédente recommandation. De juillet à
septembre, plusieurs auditions ont été conduites en sollicitant directement plusieurs
partis dans le dessein d’obtenir des éléments de stratégie, de vérifier la pertinence des
questions envisagées, ou de recueillir de nouvelles interrogations.
1 http://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/observatoire/haut-debit/trim01-2006/htdebit-t1-2006.pdf
2 Loi 2004-575 du 21 juin 2004
« Art. 1er. - La communication au public par voie électronique est libre. « L’exercice de cette liberté ne
peut être limité que dans la mesure requise, d’une part, par le respect de la dignité de la personne
humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de
pensée et d’opinion et, d’autre part, par la sauvegarde de l’ordre public, par les besoins de la défense
nationale, par les exigences de service public, par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de
communication, ainsi que par la nécessité, pour les services audiovisuels, de développer la production
audiovisuelle. (NDA c’est nous qui soulignons)
3 Les équipes consacrées à la web campagne peuvent atteindre six permanents et bénéficier de l’appui de
plusieurs dizaines de bénévoles.
4 Certains budgets atteignent 100 000 € / mois.
5 Le terme de candidat est ici utilisé au sens de candidat déclaré ou en référence à la possibilité d’une
candidature à une fonction élective ou à l’investiture d’un parti.
6 Recommandation du 29 aout 2002 « Internet et communication électorale » :
http://www.foruminternet.org/recommandations/lire.phtml?id=386
7 Voir Annexe 1 : Composition du groupe de travail.