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LA METHODE GEOPHILE MICROBIENNE
Le principe est de requalifier les sols en agissant de façon très ciblée sur les
fermentations des matières organiques : compostage en tas, fermentation en surface
des engrais verts et résidus de culture, humification des matières organiques
incorporées et existantes.
Ce travail permet une bonne alimentation des cultures en créant un environnement
microbien digesteur autour des racines des plantes cultivées. Il agit aussi sur leur
résistance naturelle et sur leur qualité.
Elle n’exclut pas l’utilisation, si nécessaire, d’amendements ou d’anti-carentiels
biologiques. Notre guide est l’observation des cultures et l’analyse de sol.
COMMENT LES PLANTES S’ALIMENTENT EN AGROBIOLOGIE
Une plante cultivée envoie dans le sol des exsudats racinaires (sucres et
polysaccharides) issus de la photosynthèse. Ces exsudats représentent une très
grosse part de ce que fournit la fonction chlorophyllienne (20 à 30 %), soit par an
plusieurs tonnes à l’ha ! Ils nourrissent une flore microbienne très intense contenant
entre autres des bactéries et algues fixatrices d’azote atmosphérique, des bactéries
et champignons libérant le phosphore bloqué dans le sol, et d’autres espèces freinant
le développement des champignons pathogènes.
Cette flore microbienne crée aussi de l’humus, composant majeur du sol et
indispensable pour maintenir sa porosité, sa capacité de rétention en eau, sa faculté de
retenir les éléments fertilisants, de détoxifier les polluants, etc.… . Lorsqu’elle est
complète, la transformation des matières organiques est très efficace et le sol
s’enrichit en humus même avec de faibles apports de composts comme, par exemple, 5
tonnes/ha/an. La culture pousse alors de façon très équilibrée, avec un minimum
d’apports d’engrais ou de traitements biologiques, voire leur absence totale.
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Les problèmes pouvant menacer cet équilibre au sol sont les pollutions chimiques
antérieures à la reconversion, l’asphyxie du sol, son acidité excessive, les carences en
éléments importants, tels Calcium ou Magnésium, la présence d’éléments fertilisants
solubles (même avec certains engrais biologiques !).
Les matières organiques utilisées, surtout si elles ne sont pas d’origine biologique, sont
aussi susceptibles de pollution chimique par les pailles non bio, contiennent de
l’ammoniac ou des substances putréfiantes. Nous avons aussi souvent des excès de
bactéries dans les composts trop souvent retournés, limitant le développement des
champignons. Les composts peuvent aussi être épandus à une époque inadéquate (froid,
pluie excessive, sécheresse, etc.…) qui annule leur efficacité.
LES ETAPES A RETENIR POUR REGENERER VOTRE SOL
Etape 1 : La gestion de la microbiologie et l’amélioration de la fertilité des sols,
Nous réalisons 1 à 2 analyses de sol par an en changeant de parcelle chaque année.
Nous savons ainsi quelles corrections minérales (Calcium, Magnésium, Oligoéléments)
sont à faire.
La plupart des microorganismes bénéfiques du sol ne se développent bien qu’à un pH
supérieur à 6. Le recours à des amendements calcaires se justifie pour des sols plus
acides, ou très déstructurés (battance importante par exemple). Ne jamais forcer les
doses. 200 ou 300 kg/ha de Lithothamne sont souvent suffisantes avec la méthode que
nous proposons. Nous conseillons aussi la poudre de lave volcanique, très riche en
oligoéléments variés, ainsi qu’en Calcium et Magnésium. C’est aussi un puissant
activateur microbien ; cette faculté semble liée à ses propriétés magnétiques.
Les acides humiques, non encore classé bio en France, ont pour objectif d’améliorer la
structure colloïdale du sol par la réagrégation des argiles, l’augmentation de la fertilité
par la stimulation des micro-organismes et la chélation des cations présents dans la
solution du sol. Diminution de la pollution du cuivre par la formation d’humate de cuivre.
Dose entre 10 et 15 l/ha selon les problématiques de déficit radiculaire, de court noué
physiologique ou de chloroses particulières.
Etape 2 : Travail du sol et engrais verts,
Pour bien fonctionner, un sol ne doit jamais être tassé. Nous recommandons un
déchaumage avec des outils à dents (cultivateur, Actisol, etc.…) et ensuite un labour
léger (15-20 cm maximum) ou un travail sans labour avec un chisel ou (mieux) un outil à
dents hélicoïdales. Il faut éviter les retournements profonds du sol. Travailler en
conditions favorables : pas d’excès d’humidité ni de sécheresse. Tenir compte de la
nature du sol, argileux ou limoneux. Les limons battants doivent être travaillés très
précautionneusement, pas trop longtemps avant de semer. Nous recommandons dans de
tels sols des semis à 24 à 36 cm pour les céréales d’automne.
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Chaque fois que c’est possible, semez des engrais verts : effet structurant sur le sol,
important entre autres dans les sols battants, attaque des semelles imperméables,
permettant à tous les autres organismes d’y pénétrer. Le résultat est la formation d’un
sol grumeleux, sain et fertile qui est la base de la nutrition de nos cultures biologiques.
Nous conseillons souvent le mélange Seigle-Vesce : Convient en semis d’automne (150
kg/ha) dans la plupart des situations, et s’adapte à toutes les rotations. Le Seigle
pousse même par temps froid (donc semis tardifs possibles) et la levée est facile.
D’autres plantes présentent un intérêt certain, telles que Trèfles, Moutarde, Phacélie,
etc.… .
Etape 3 : Assainissement et dépollution des matières organiques,
Cette phase est impérative dans tous les cas de reconversion biologique (résidus
chimiques dans les sols et les fumiers), ainsi que pour les matières organiques
achetées, même à des exploitants biologiques. Elle est aussi nécessaire si les sols sont
asphyxiés ou si les fumiers ou les fientes sentent mauvais (signe de putréfactions). En
application dans les étables ou les bâtiments d’élevage, elle permettra un
assainissement remarquable des locaux et une forte diminution des mouches.
Nous utilisons un activateur de fermentations à base d’argile à grande surface interne
(type Montmorillonite) et de préparations végétales fermentées contenant des
ferments naturels capables de se développer en milieu anaérobie.
Il s’utilise sur les litières des animaux pour réduire les odeurs nuisibles, gêner le
développement des bactéries dangereuses (particulièrement abondantes dans les
fumiers) et permettre un excellent compostage des fumiers avec peu de pertes en
masse. Mais son action sur litière est suffisamment lente pour ne pas dégrader trop
vite les pailles (litière suffisamment portante pour les animaux). Les fumiers et lisiers
ainsi traités et compostés sont particulièrement bénéfiques pour les plantes et le sol
et n’entravent pas le travail des microorganismes utiles (Mycorhizes, Azotobacters,
etc.…) contrairement aux mêmes matières mal compostées ou non compostées.
Etape 4 : L’intérêt des micro-organismes dans une approche globale, les TISANES DE
COMPOST,
Nous pouvons ensemencer les composts, les engrais verts et la matière organique non
humifiée des sols avec des bactéries et champignons aérobies qui sont les piliers de
l’écosystème microbien du sol. Il se présente sous forme d’un assortiment de 4
spécialités organiques : un compost de broussailles et un compost de marc de raisin de
fabrication spéciale, un activateur à base de lombricompost et un fertilisant organique.
Ces spécialités vont être mises à fermenter pendant 24 heures dans un brasseur en
mettant en service les venturis pour permettre l’aération permanente.
L’utilisation des tisanes de COMPOST ainsi produit se fait sur le sol, dans le compost,
sur les lisiers épandus, et sur engrais verts ou déchaumage.
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Etape 5 : Les Mycorhizes,
Ce sont des champignons vivant au contact des racines des plantes. Elles sont en
contact intime avec les cellules corticales des racines et se développent dans le sol à
des distances de plusieurs dizaines de centimètres, voire plusieurs mètres. Leur
capacité d’extraction des éléments fertilisants est très supérieure à celle des racines
! Elles peuvent prélever des éléments non disponibles (entre autres phosphore, zinc,
calcium, magnésium cuivre, manganèse, etc.) et non signalés dans les analyses de sol
habituelles. Il faut savoir qu’un sol contient en général 20 à 50 fois plus de P et de K
totaux que de P et de K « assimilables ». Le réservoir de la fertilité est donc immense !
Par ailleurs, elles multiplient par au moins 10 le volume de terre exploité par la plante.
Elles permettent une meilleure résistance à la sécheresse. Enfin, elles fabriquent une
substance colloïdale dénommée « Glomaline » qui a plus d’effets sur la structure du sol
et son pouvoir de rétention que l’humus lui-même !
Les Mycorhizes ont souvent disparu des sols agricoles en France à cause des pratiques
« conventionnelles ». Les souches éventuellement subsistantes ont beaucoup moins
d’intérêt agronomique que celles d’autrefois, d’où l’intérêt de l’ensemencement.
Etape 6 : Les bactéries AZOTOBACTERS et les PHOSPHOBACTERIES, les
RHODOPSEUDOMONAS, RODOSPIRILLUM,
Ce sont des activateurs ayant la capacité de fixer l’azote de l’air (par le même
mécanisme que les rhizobiums des légumineuses) et de libèrer le phosphore bloqué. On
les utilise donc de préférence en apport au sol plutôt pour terminer l’évolution des
composts (une fois introduits) vers la création d’une flore d’assimilation, mais elles
peuvent aussi être incorporées dans les composts très évolués. Ce sont des micro-
organismes de fin de compostage. Ils sont très gourmands en oxygène et ne
supportent donc pas l’asphyxie.
L’enrichissement en azote des matières organiques lié à l’action spécifique des
bactéries est important (nous l’estimons à 30 à 50 % des besoins de la plante), et sous
des formes non lessivables, puisque organiques, donc très efficaces. Il nous permet
donc de « boucler » notre bilan azoté sans avoir à recourir à des achats extérieurs
d’engrais azotés biologiques.
Cette forme d’azote nourrit la plante sans effet pathogène contrairement, par
exemple, à l’azote nitrique.
Ces bactéries s’apportent en pulvérisation directe au sol après incorporation
superficielle des matières organiques ou en traitement de semences.
Etape 7 : Les champignons lignolytiques type TRICHODERMAS et GLIOCLADIUM,
La souche de Trichoderma atroviride a été sélectionnée pour ses propriétés
d’antagonisme puissant vis-à-vis d’autres micro-organismes pathogènes présents dans
le sol. Grâce à sa croissance rapide et sa grande souplesse d’adaptation, Trichoderma
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conserve ses propriétés étonnantes même hors de son biotope d’origine rivalisant ainsi
d’efficacité avec les fongicides. L’espèce Trichoderma atroviride est particulièrement
remarquable par ses capacités de mycoparasitisme des champignons pathogènes grâce
à sa production d’enzymes capables de dégrader les composés des parois cellulaires
(chitinases, glucanases et protéases). D’autres modes d’action sont également
efficaces chez cette espèce : production de composés antibiotiques, compétition pour
les nutriments du sol, induction d’une résistance systémique chez la plante hôte.
Trichoderma possède entre autres des propriétés d’antagonisme vis-à-vis des
organismes phytopathogènes. Ce champignon produit des substances qui empêchent le
développement d'autres champignons pathogènes. C'est pourquoi il commence à être
utilisé en agriculture comme produit phytosanitaire d'origine biologique.
Gliocladium catenulatum est un champignon qui pousse sur la matière organique morte
se trouvant dans le sol partout sur la Terre. À l'origine, G. catenulatum souche a été
isolé à titre d'agent microbien de lutte antiparasitaire en raison de sa capacité à
réprimer des maladies fongiques transmises aux plantes par le sol.
LA RECHERCHE D’ALTERNATIVE AU CUIVRE ET AU SOUFRE EN MATIERE DE
CONDUITE SANITAIRE.
L’objectif est de respecter au mieux l’écosystème global. Tous les organismes vivants,
végétaux ou animaux doivent pouvoir évoluer dans leurs milieux naturels. Le cuivre est
un métal lourd très stable et peu lessivable. C’est aussi un fongicide puissant ainsi
qu’un bon bactériostatique. Il est indispensable de veiller à ne pas l’accumuler dans nos
sols afin de ne pas les stériliser ou les bloquer.
Le soufre dans une bien moindre mesure doit aussi trouver ses alternatives pour mieux
stimuler les défenses naturels des végétaux.
La gestion du zinc du fait de fortes accumulations de cuivre dans le cadre de
l’agriculture biologique. Carences, symptômes et solutions proposées.
Descriptif des substances utilisables et positionnement en couverture foliaire pendant
le cycle végétatif de la culture.
Les démarches OFAG, FIBL et Bio-Suisse 2010.
Les perspectives et projets 2011.
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