Université Lumière Lyon 2 Université Libanaise de Beyrouth Ecole doctorale : 3LA (Lettres, langues, linguistique et arts) Centre de recherche en terminologie et traduction (CRTT - EA 4162) La terminologie grammaticale dans l’œuvre d’AZ-ZAMAĦŠARÎ par Riad M. OSMAN Thèse de doctorat de lexicologie et terminologie multilingues, traduction sous la direction de Hassan HAMZÉ et Hachem EL AYOUBI soutenue le 12 avril 2008 Composition du jury : Hachem EL AYOUBI, professeur à l’université Libanaise de Beyrouth Hassan HAMZÉ, professeur à l’université Lyon 2 Bassam BARAKE, professeur à l’université Libanaise de Tripoli Jean-Yves L’HÔPITAL, professeur à l’université Rennes 2 Youssef EID, professeur à l’université Libanaise de Tripoli Table de matières Dédicace………………………………………………………………..…….409 Table des abréviations……………………………………………………….………410 Système de transcription…………………………………………411 Table de matières………………………………………………..……….412 Présentation………………………………………………………………..414-41 Introduction :417 1- La méthodologie et le plan de cette recherche ..420 2 – conclusion ……………………………………….424 Première partie : le terme d' Az-Zamaħšari entre langue et discours : 426 Chapitre 1 : la formation du terme entre simplicité et complexité……………………..…427 1- la formation du terme……………………………………………429 2- Le terme simple………………………………………………….431 a- le terme simple défini…………………………………431 b- le terme simple indéfini……………………………….434 c- le terme simple infinitif…………………………………434 d- le terme simple dérivé…………………………………435 3- Le terme composé………………………………………………..435 a- avec une structure relative……………………………437 b- avec une structure de coordination…………………438 - le "mubtada’ " et le " ħabar"…………………439 Chapitre2 : Le terme en discours……………………………………..440 1- La citation du terme dans le discours………………………441 3 - la contextualité du terme a- Le discours terminologique dans al'' Ahāği Ab-nahwiya an-nahwiyya ….442 b-Le discours dans al-'Unmūzağ……….. …………….442 c- le contexte du terme « isml ğins” dans al-Mufaşşal…442 Deuxième partie : terme et signification : 444 Chapitre 1 : Le terme grammatical et la langue(la forme et le sens)..446 le point de vue formel…………………………………………………447 Chapitre 2 : Le terme grammatical et le sens figuratif (la forme et le sens) …………….451 Chapitre 3 : La terminologie et l'emprunt interne ....………………………………..452 c 1- L'influence du mutazilisme "'i tizāl" sur la terminologie grammaticale.453 Troisième partie : terme , définition, et détermination ……..455 Les objections des commentateurs d'Az-Zamaħšari sur sa terminologie 460 Coclusion generale………………………………………………………..461 Bibliographies index des termes techniques employés dans le texte français index des noms propres Prototype de la carte utilisée pour représenter la terminologie linguistique dans l’œuvre d'Az-Zamaħšari : Les termes dans l’œuvre d'Az-Zamaħšari 4 ﺃﻭ ﺍﻟﱵ ﻳﻌﺘﻘﺪ ﺃﻧﻪ، ﺑﻘﻲ ﺍﻟﻘﻮﻝ ﺇﻥ ﻗﻴﻤﺔ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ ﻻﺗﻜﻤﻦ ﰲ ﺍﳊﻘﻴﻘﺔ ﺍﻟﱵ ﳝﺘﻠﻜﻬﺎ،ﻭﺃﺧﲑﺍﹰ ﳝﺘﻠﻜﻬﺎ ﺑﻞ ﰲ ﺍﳉﻬﺪ ﺍﻟﺬﻱ ﻳﻀﺎﻋﻔﻪ ﻟﻠﺒﺤﺚ ﻋﻨﻬﺎ؛ ﻷﻥ ﺍﻣﺘﻼﻙ ﺍﳊﻘﻴﻘﺔ ﻋﻴﻨﻬﺎ ﻻ ﳛﺘﺎﺝ ﺇﱃ ﻣﻀﺎﻋﻔﺔ . ﺎ ﰲ ﻋﺪﺍﺩ ﺍﻟﺒﺎﺣﺜﲔ ﻋﻦ ﺍﳊﻘﻴﻘﺔ؟ ﻓﻬﻞ ﺣ ﹼﻘﺎ ﻛﻨ. ﺑﻞ ﺍﻟﺒﺤﺚ ﻋﻨﻬﺎ ﻫﻮ ﺍﻟﺬﻱ ﳛﺘﺎﺝ، ﺍﳉﻬﺪ ﻭﺍﷲ ﻣﻦ ﻭﺭﺍﺀ ﺍﻟﻘﺼﺪ *************** Université Lumière Lyon 2 Centre de recherche en terminologie et traduction Université libanaise Faculté des lettres et sciences humaines La terminologie grammaticale dans l’ œuvre d’ AZ-ZAMAĦŠARÎ thèse de doctorat ès lettres Presentée par Riad M. OSMAN En co-tutelle Sous la direction de M. le professeur Hassan HAMZÉ (univ. Lyon 2) 767 Et M. le professeur Hachem El AYYOUBI (univ. Libanaise) 2007-2008 (ﺍﻟﺠﺰﺀ ﺍﻟﺜﺎﻧﻲ )ﺗﺮﺟﻤﺔ ﻭﻣﻼﺣﻖ Le texte traduit النص الفرنسي المترجم: أوال 768 Dédicace ]x äÉâwÜt|á w°w|xÜ vx àÜtät|Ä õ Åxá zâ|wxá xà Åxá ÅtßàÜxá? ÅÉÇá|xâÜ Äx ÑÜÉyxááxâÜ Hassan HAMZÉ xà ÅÉÇá|xâÜ Äx ÑÜÉyxááxâÜ Hachem EL-AYYOUBIA Table des abréviations Accus Agt Arg Art CE Cir accusatif agent argument article complément d’état circonstant 769 COD Dul F Geni M Nomin Obj Pat Pl Pred Prep Postp Rec S Sg Suj complément d’objet direct duel féminin génitif masculin nominatif objet patient pluriel prédicat préposition postposition recteur phrase singulier sujet 770 Alphabet des arabisants Alphabet arabe Les consonnes ﺀ ‘ b t ŧ ğ h ħ d đ r z s š ş Đ ţ ż c ġ f q k l m n h w y ب ت ث ج ح خ د ذ ر ز س ش ص ض ط ظ ع غ ف ق ك ل م ن ھـ و ي Les voyelles brèves a _◌ َ __ u _◌ُ__ -◌ِ---- i Les voyelles longues ﺍ ā ū و Système de remarque : il faut utiliser les symboles suivants en caractèes ( transcription ī ي ∗ latins : la 6ème consonne : h avec un point en bas,la 15ème D avec un point en bas, la 17ème, Z avec un point en bas ;mais le programme de l’ordinateur ne renferme pas ces symboles .) Nous adoptons l’alphabet des arabisants dans ce recherche ∗ 2 Table de matières Dédicace………………………………………………………………..…….409 Table des abréviations……………………………………………………….………410 Système de transcription…………………………………………411 Table de matières………………………………………………..……….412 Présentation………………………………………………………………..414-41 Introduction :417 1- La méthodologie et le plan de cette recherche ..420 2 – conclusion ……………………………………….424 Première partie : le terme d' Az-Zamaħšari entre langue et discours : 426 Chapitre 1 : la formation du terme entre simplicité et complexité……………………..…427 1- la formation du terme……………………………………………429 2- Le terme simple………………………………………………….431 a- le terme simple défini…………………………………431 b- le terme simple indéfini……………………………….434 c- le terme simple infinitif…………………………………434 d- le terme simple dérivé…………………………………435 3- Le terme composé………………………………………………..435 a- avec une structure relative……………………………437 b- avec une structure de coordination…………………438 - le "mubtada’ " et le " ħabar"…………………439 Chapitre2 : Le terme en discours……………………………………..440 1- La citation du terme dans le discours………………………441 3 - la contextualité du terme a- Le discours terminologique dans al'' Ahāği Ab-nahwiya an-nahwiyya ….442 b-Le discours dans al-'Unmūzağ……….. …………….442 c- le contexte du terme « isml ğins” dans al-Mufaşşal…442 Deuxième partie : terme et signification : 444 Chapitre 1 : Le terme grammatical et la langue(la forme et le sens)..446 le point de vue formel…………………………………………………447 Chapitre 2 : Le terme grammatical et le sens figuratif (la forme et le sens) …………….451 Chapitre 3 : La terminologie et l'emprunt interne ....………………………………..452 c 1- L'influence du mutazilisme "'i tizāl" sur la terminologie grammaticale.453 Troisième partie : terme , définition, et détermination ……..455 Les objections des commentateurs d'Az-Zamaħšari sur sa terminologie 460 Coclusion generale………………………………………………………..461 Bibliographies index des termes techniques employés dans le texte français index des noms propres Prototype de la carte utilisée pour représenter la terminologie linguistique dans l’œuvre d'Az-Zamaħšari : Les termes dans l’œuvre d'Az-Zamaħšari 4 présentation Pages 414-417 5 Présentation La terminologie grammaticale arabe a connu une période d'instabilité depuis le deuxième siècle jusqu'au sixième siècle.de l’hégire (VIIIème/XIIème siècle de l’ère chrétienne). Quoi qu'on dise, le Kitāb de Sibawayhi a reflété cette instabilité terminologique chez son auteur qui a forgé des termes qui ont perduré longtemps après lui, et bien d'autres qui n'ont pas eu cette chance. D'autres termes ont été inventés plus tard. Le terme "nact" (adjectif qualificatif) ou le "caţf" (coordination) et bien d'autres sont des exemples des termes qui ont perduré après lui, contrairement à d'autres comme "hurūf al-caţf" (les coordonnants) ou "at-taŧniya" (le redit) dans le sens de "tawkid" (corroboration). D'autres termes ont été ajouté grâce au développement de la réflexion grammaticale arabe, notamment en matière de catégorie des mots ou parties du discours. L'exemple phare est le terme " al- ħālifa " (nom verbal) qui fut forgé pour répondre au besoin méthodologique et pour accompagner l'invention d'une quatrième catégorie appelée (les nom des verbes) "al- ħālifa"1. Tout au long de cinq siècles de développement et de réflexion grammaticales après Sibawayhi, le terme technique grammatical a commencé à tendre vers une stabilité notable à partir du sixième siècle de l'hégire, Les œuvres d'Az-Zamaħšari viennent pour attester son rôle d'innovateur en matière de terminologie grammaticale. Ses M. Abdullah Jabr: 'Asma' al-'afcāl wal-'aswat, 1980, p. 105. Cette division en quatre catégories a été 1 mentionnée par Abu Hayyān (mort 745 h.) dans son livre "al-'Irtišaf". 6 œuvres, et notamment al-Mufaşşal, ont eu un franc succès grâce à sa terminologie simple et claire. Mais la vraie innovation réside en réalité dans sa méthodologie de terminologue, au point qu'il a organisé la grammaire dans son livre al-Mufaşşal sur une base terminologique. Dans ce livre, les trois parties principales suivent dans leurs structures et leurs intitulés la base terminologique des grands chapitres de la grammaire arabe: " ‘ism" (nom), "ficl" (verbe) et "harf" (particule). La quatrième partie intitulée "al-Muštarak" (lit. Le commun) comprend des questions de phonolgie et morphophonologie comme la permutation, la métathèse, l’assimilation, etc. On peut supposer que ce terme, "al-Muštarak", est l'un des termes des Muctazilites, dont l’influence est toujours perceptible sur AzZamaħšari dans sa méthodologie et sa terminologie. Mais il parait plus plausible qu'Az-Zamaħšari a employé ce terme pour des raisons purement techniques selon Laţifa an-Najjār "car les changements qui affectent la structure dans cette partie ne modifient pas la nature de l'unité grammaticale au point qu'elle change de catégorie ou qu'elle gagne d'autres champs sémantiques; le nom, par exemple, ne changera pas de catégorie, le verbe non plus; ce sont des changements de forme, ou des phénomènes phonétiques généraux qui affectent la structure des mots quelle que soit la catégorie; nom, verbe ou particule."1 1 Dawr al-biniya as- şarfiyya fi wasf az-zahira an-nahwiyya wa taqcidiha, 1994, p.25. 7 ﻭ ﻻ ﺗﻜﺴﺒﻬﺎ، " ؛ﻷ ﹼﻥ " ﺍﻟﺘﻐﻴﲑﺍﺕ ﺍﻟﱵ ﺗﻄﺮﺃ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺒﻨﻴﺔ ﰲ ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻘﺴﻢ ﻻ ﺗﻨﻘﻠﻬﺎ ﻣﻦ ﻧﻮﻉ ﺇﱃ ﺁﺧﺮ ﻭﻇﻮﺍﻫﺮ، ﻴﺔ ﺇﳕﺎ ﻫﻲ ﺗﻐﻴﲑﺍﺕ ﺷﻜﻠ، ﺮ ﺍﻻﺳﻢ ﻣﻦ ﺍﲰﻴﺘﻪ ﻭﻻ ﺍﻟﻔﻌﻞ ﻣﻦ ﻓﻌﻠﻴﺘﻪ ﻓﻼ ﺗﻐﻴ، ﺩﻻﻻﺕ ﺟﺪﻳﺪﺓ " ﺃﻭ ﺣﺮﻓﺎ، ﻳﺎ ﻛﺎﻥ ﻧﻮﻋﻬﺎ ﺍﲰﺎ ﺃﻭ ﻓﻌﻼ ﺗﻄﺮﺃ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺒﻨﻴﺔ ﺃ، ﻴﺔ ﻋﺎﻣﺔﺻﻮﺗ L'innovation chez Az-Zamaħšari se manifeste donc par le choix des termes en fonction de leur simplicité et de leur clarté. Dans cette perspective, il a toujours opté pour les termes courants et usités, quelle que soit leur provenance, basrite ou kūfite. Mais la vraie innovation dans le domaine grammatical, en plus de ses citations des poètes de son époque, fut l'utilisation de la lexicologie comme une méthode dans le domaine de grammaticaux. 8 la fabrication des termes Ιντροδυχτιον Pages 418-427 9 Introduction Au de là de la défense d'Az-Zamaħšari et du souhait de réfuter l'accusation selon laquelle il aurait résumé le Kitāb de Sibawayhi pour en faire son propre livre al-Mufaşşal, cette recherche tend à étudier le phénomène de la stabilisation des termes grammaticaux et la contribution d'Az-Zamaħšari dans ce domaine. Pour se faire, il a fallu faire l'étude de deux manières; diachronique et synchronique. Une étude diachronique pour connaître l'histoire de chaque terme et son épistémologie, puis une étude synchronique pour connaître la méthode d'Az-Zamaħšari en matière de fabrication des termes techniques. Dans cette optique, nous avons essayé de trouver les motivations de chacun des termes employés par Az-Zamaħšari, partant du principe qu'un terme technique n'est jamais le fruit du hasard, et que sa création et son utilisation sont presque toujours motivées. Dans le cas contraire nous nous sommes limité à citer le terme sans faire recours à des explications détaillées et artificielles pour faire correspondre son sens étymologique à son acception terminologique. C’est le cas du terme "jarr" (génitif) par exemple. dont le sens étymologique est « l’étirement ». Etudier la réflexion terminologique chez Az-Zamaħšari, c'est aussi une façon d'aborder l'histoire de la terminologie grammaticale arabe sous un angle particulier pour observer le cheminement de la 10 création terminologique et les raisons pour lesquelles un terme donné perdure ou disparaît ou change; ainsi que les lois linguistiques ou extralinguistiques qui incitent à adopter la simplicité comme un principe dans la création terminologique. De plus, nous allons étudier les termes composés et la possibilité de les interpréter dans un plan général de la réflexion terminologique chez Az-Zamaħšari. Pour y parvenir, il a fallu relever toutes les occurrences de chacun de ses termes dans tous les livres d'Az-Zamaħšari et essayer d'expliquer les variations qui existent dans certains emplois de ces termes tels que la pryicule (min) « de » qui a c dans son œuvre quatre variantes : "min al-lati lit-tab iĐ " (la c préposition "min" qui signifie la partition), "min lit-tab iĐ " (la c préposition "min" de la partition), "min at-tab i Đ iyya" (la préposition c partitive "min") ou "harf at-tab iĐ " (la particule partitive), et la prise en considération de certaines causes extralinguistiques dans la création terminologique comme l'influence de la doctrine religieuse : la pensé muctazilite dans le cas d' Az-Zamaħšari. D'un autre côté, il n'y a pas consensus entre les grammairiens arabes sur l'utilisation d'un terme dans une seule et même acception. Il nous semble que le "terme" forme avec la définition et le concept un triangle solidaire, et le changement qui affecte l'un de ces éléments, en affecte forcément les autres, d'où le schéma suivant : 11 Le terme La définition Le concept Ces liens forts entre les trois éléments s'expliquent par le fait que "le locuteur spécialiste, une fois qu'il a en tête une image mentale (un concept) d'une chose donnée existante dans la réalité, il le définit d’abord, ce qui constitue unepremière étape qui montre la compréhension de cet objet extérieur et la formation d’un concept lui correspondant. Toutefois, le spécialiste ne peut pas [à ce stade], lier ce concept à d'autres concepts homogènes ou semblables pour pouvoir lui donner un nom. Cette étape est, pour nous, celle qui précède la maturité et la pleine assimilation du concept. L’étape suivante est celle de la maturité qui permet au spécialiste de donner au concept un terme spécifique.".1 ﻩﲏ ـ )ﻣﻔﻬﻮﻡ( ـ ﻟﺸﻲﺀ ﻣﺎ ﻣﻮﺟﻮﺩ ﰲ ﺍﻟﻮﺍﻗﻊ ﻗﺪ ﳛﺪ ﻮﺭ ﺫﻫ ﻮﻥ ﻟﺪﻳﻪ ﺗﺼ ﺺ ﺑﻌﺪ ﺃﻥ ﻳﺘﻜﻷ ﹼﻥ "ﺍﳌﺘﻜﹼﻠﻢ ﺍﳌﺘﺨﺼ ﻦ ﲏ ﻟﻪ ؛ ﻟﻜ ﻮﺭ ﺫﻫ ﻭﺗﻜﻮﻳﻦ ﺗﺼ، ﺗﻮﺣﻲ ﺑﻔﻬﻢ ﺫﻟﻚ ﺍﻟﺸﻲﺀ ﺍﳋﺎﺭﺟﻲ، ﻭﻫﻲ ﺧﻄﻮﺓ ﺃﻭﱃ ﻭﻣﺒﻜﺮﺓ، ﻓﻪ ﺃﻭﻻﺃﻭ ﻳﻌﺮ ﻭﻋﻨﺪﻱ ﺃﻥ، ﰒ ﺍﺧﺘﻴﺎﺭ ﺭﻣﺰ ﺩﺍ ﱟﻝ ﻋﻠﻴﻬﺎ، ﺼﺺ ﱂ ﻳﺘﻤ ﹼﻜﻦ ﻣﻦ ﺭﺑﻂ ﺫﻟﻚ ﺍﳌﻔﻬﻮﻡ ﲟﺠﻤﻮﻋﺔ ﻣﻔﺎﻫﻴﻢ ﳎﺎﻧﺴﺔ ﺃﻭ ﻣﻘﺎﺭﺑﺔ ﺍﳌﺘﺨ ،ﻱ ﰒ ﺗﺄﰐ ﻣﺮﺣﻠﺔ ﺍﻟﻨﻀﺞ ﺍﻟﻔﻜﺮ، ﻡ ﻟﺬﻟﻚ ﺍﳌﻔﻬﻮﻡ ﻫﺬﻩ ﺍﳌﺮﺣﻠﺔ ﻫﻲ ﺍﳌﺮﺣﻠﺔ ﺍﻷﻭﱃ ﺍﻟﺴﺎﺑﻘﺔ ﳌﺮﺣﻠﺔ ﺍﻟﻨﻀﺞ ﻭﺍﻟﺘﻤﺜﻴﻞ ﺍﻟﺘﺎ . 2 " ﻓﻴﻄﻠﻖ ﻋﻠﻴﻪ ﻣﺼﻄﻠﺤﺎ ـ ﺭﻣﺰﺍ ـ ﺧﺎﺻﺎ 1 Ali tawfiq al hamad: « qira’a fī mustalh Sibawayhi » . Majallat culûm a-luga, Le Caire, no 1 ,2006, p.5 (ces références sont inexactes. La revue s’appelle culûm al-luga, le vol. 9, n° 1, pp. 67-116. Comment avez-vous utilisé vos références ? Par ailleurs, vous n’avez pas corrigé la porésentation : les articles sont donnés entre guillemets, le titre de la revue en italique ? etc. Voyez pour le sreste et corrigez en conséquence .5 ص. 2006 ، 1 عدد، 9 قراءة في مصطلح سيبويه تحليل ونقد مجلة العلوم الغوية المجلد: علي توفيق الحمد2 12 1- La méthodologie et le plan de cette recherche Puisque une étude épistémologique du terme grammatical s'impose, il a fallu déployer tous les moyens possibles et user de toutes les méthodes et les écoles de recherche pour y parvenir, d'où le recours aux méthodes historique, descriptive comparative, onomasiologique ou encore semasiologique. L'utilisation des deux dernières justifie la répétition de certains termes dans plusieurs chapitres. c’est, par exemple, le cas des termes "musnad" et " musnad ilayhi" (sujet et prédicat). Or, cette méthode nous a imposé un plan en tous parties en plus de l'introduction et la conclusion. Dans la première partie nous avons traité de la terminologie d'Az-Zamaħšari entre langue et discours, où nous nous sommes occupé de l'épistémologie de ses termes, leurs structures et la façon dont ils sont utilisés dans le discours; d'où la division de cette partie en trois chapitres : le premier dont l'intitulé est "Az-Zamaħšari à travers ses textes" présente cet auteur et ses œuvres à partir des termes qui y sont éparpillés ;dans le deuxième dont le titre est "la formation du terme entre simplicité et complexité" nous nous sommes appliqué à catégoriser les termes d'Az-Zamaħšari en plusieurs catégories pour cerner leurs propriétés morpho-lexicales. Pour les termes simples, les critères de la définition et de la dérivation sont retenus pour les étudier ; alors que pour les termes complexes nous avons retenu la nature de leurs structures comme 13 critère de catégorisation, c'est-à-dire les structure prépositionnelles, additionnelles, relatives, coordonnées, attributives … etc. ; le troisième chapitre, et le plus important au niveau de notre recherche, a été consacré à l'étude contextuelle des termes où nous nous sommes focalisé sur chacun de ses œuvres à part pour répondre aux interrogations que nous nous sommes posées au début de notre recherche à propos des différents emplois d'un même terme dans plusieurs de ses ouvrages ; or, il semble à premier abord que la fin pédagogique et le souci de faire parvenir ce savoir à un large public, ont été les premières motivations des changements d'emploi d’un certain nombre de ses termes. Il y a donc une réelle interaction entre le contexte dans lequel le terme est utilisé et l'acception qui lui est accordée. Quant à la deuxième partie, nous nous y sommes attelé à prouver les principes de complétude et incomplétude dans la formation des termes grammaticaux. Ces deux principes sont impliqués dans la forme et la signification des termes. Le premier chapitre de cette partie comprend la classification des termes grammaticaux selon l'origine linguistique et la signification réelle, au point que la prise en considération de la forme dans la dénomination revient en grande partie à la prise en compte des deux principes précités, notamment au niveau des phonèmes qui forment le terme, leurs traits phonétiques et leurs points d'articulation, tels que "al'asmā' al- ħamsa" (les cinq noms) ou les sons apicaux, etc. Le deuxième chapitre de cette partie dont le titre est "le terme grammatical et la signification métaphorique" comprend 14 une catégorisation des termes d'Az-Zamaħšari selon leur emploi d'une manière métaphorique, tout en conservant les deux principes de complétude et d'incomplétude. Dans ce chapitre, les termes de provenance socioculturelle ou les termes qui font l'objet d'un emprunt d'une autre discipline (religion, philosophie, etc.) forment l'axe principal qui nous a conduit directement à nous poser la question sur l'influence de la pensée muctazilite sur la méthodologie terminologique d' Az-Zamaħšari. C'est bien sous cette influence qu'il a abandonné certains termes, ou les a remplacés. Dans cette perspective, le troisième chapitre démontre par l'application des deux méthodes à savoir l'onomasiologique et la semasiologique le développement du vocable d’une sens étymologique à l’acception technique qui constitue la base des différents points de vues des grammairiens arabes. Notre effort dans ce chapitre s'est concentré sur la distinction entre le sens étymologique du mot et l’acception technique du terme. Or, pour le mot en général, nous avons le signifiant et le signifié, alors que pour le terme nous avons le référent et le concept. Cette mise en parallélisme nous a fait partir de la détermination du terme par rapport à la définition et au concept. Pour bien cerner la question, nous avons étudié, plus en détail, les deux points suivants : le lien entre la définition et la signification ; la différence entre la détermination du terme et ses propriétés. A partir de cette distinction, nous avons pu expliquer les raisons pour lesquelles Az-Zamaħšari a abandonné certaines définitions, ce qui nous a permis par la suite 15 d'aborder la problématique insistante dans notre recherche à savoir, la distinction entre le terme, définition et concept (le concept et son contraste). Or, pour comprendre la méthodologie d'Az-Zamaħšari en ce qui concerne la création terminologique, il nous a été indispensable de connaître sa méthodologie dans le domaine de la définition et étudier toutes les sortes de définition qu'il a utilisées dans ses différents livres, ce qui nous a conduit à classifier ses définitions en : définition complète, définition détaillée, définition générale (ou absolue), définition par synonymie, définition linguistique, définition fonctionnelle, définition par propriété, définition par dérivation, définition par opposition, définition par le semblable, définition par la justification du nom, les définitions mises avec précaution et la définition équivoque. Dans le deuxième chapitre, il a été question de la contextualité du terme et celle du concept (le concept et le concept indépendant) que nous avons étudiée à partir des multiples concepts pour un seul terme (l'homonymie) et la problématique de la synonymie (plusieurs termes pour un seul concept). Enfin, nous avons essayé de situer la terminologie d'Az-Zamaħšari par rapport aux deux écoles Basrite et Kūfite. 16 2-Conclusion Avant d'exposer la partie pratique de cette recherche, il ne serait pas inintéressant de donner en quelques lignes les conclusions de la première partie. L'épistémologie des termes d'Az-Zamaħšari est directement liée à la question de la lexicalisation des termes, puis la lexicologie en général. L'on ne peut intégrer les termes d'Az-Zamaħšari dans un lexique que si l'on les intègre avec leurs formes contextualisées. De plus, il faut observer la diversité des termes pour un seul concept à travers ses différents ouvrages. La théorie que nous avons soutenue tout au long de cette partie est la suivante : Az-Zamaħšari adapte la terminologie grammaticale dans ses œuvres en fonction de l’apprenant à qui le livre est destiné. Dans al-Mufaşşal par exemple, en parlant des marques de l'inaccompli (suffixes indiquant l'inaccompli), il utilise le terme de "al'ahrūf al- ħamsa" (lit. Les cinq lettres), alors qu'il utilise dans al-Kaššāf le terme de "hurūf al-muĐaraca" (les lettres de similarité) pour en parler. Dans son livre "al-'Ahāgi", Az-Zamaħšari n'accorde pas une grande importance à la terminologie dans le sens scientifique du 17 terme. or, il accorde plus d'importance à la notion elle-même en remplaçant le terme par sa définition. Contrairement à son précédent livre, le livre de "Maqāmāt" représente le point culminant de la réflexion terminologique chez AzZamaħšari, car les termes employés dans ce livre reflètent une stabilité notable dont la manifestation la plus importante est la précision dans l'utilisation des termes. Consacrer cinq textes de "Maqāmāt" à l'étude de la langue et ses sciences prouve, au delà des connaissances multiples de l'auteur, le souci pédagogique qui est le sien concernant l'enseignement de la grammaire en tant que science à part. Cette hypothèse va dans le même sens que celle retenue par Hassan HAMZÉ, car pour lui "l'hypothèse ici retenue est que le titre et la place de la"Maqāmāt" fi nahw, la 46ème dans l'organisation générale de l'ouvrage, ne sont pas fortuits. Ils correspondent à un souci de l'auteur d'ouvrir la voie à des séances sur des domaines "spécialisés" afin d'exploiter son savoir et ses connaissances techniques dans ces domaines pour les mettre au service de la morale islamique qui nourrit le livre tout entier"1. L'intégration des termes techniques dans un contexte pédagogique est la preuve implacable de la certitude et la précision d'AzZamaħšari dans l'emploi de ses termes, et par la suite la stabilité de la terminologie grammaticale. 1 Hassan Hamzé : « Le nahw, voie à suivre dans la langue ou voie à suivre dans la vie? Maqamat an-nahw d’Az-Zamaħšari ». In J. Dichy et H.Hamzé (éds.) Le voyage et la langue. IFEAD, Damas, 2004, pp12 18 Πρεμιèρε παρτιε le terme d' Az-Zamaħšari entre langue et discours Pages 428-446 19 Chapitre 1 La formation du simplicité et complexité 20 terme entre Ce chapitre est consacré à la recherche des voies que les termes grammaticaux ont empruntées dans leur formation, notamment au 6e siècle de l'hégire. A cette époque, l'activité grammaticale a connu un développement accompagné d'une stabilité terminologique notable "ce qui a incité les nouveaux grammairiens et les nouveaux apprenants de la grammaire à revenir aux sources et étudier les termes utilisés par les premiers grammairiens, pour comprendre, avec exactitude, leurs écrits1" ﺃﺻﺒﺢ ﺩﺍﺭﺳﻮ ﻋﻠﻢ ﺍﻟﻨﺤﻮ ﰲ ﺣﺎﺟﺔ ﺇﱃ ﻣﻌﺮﻓﺔ، ﻭﺍﺳﺘﻘﺮﺕ ﺍﳌﺼﻄﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﻨﺤﻮﻳﺔ ﻋﻠﻰ ﻭﺿﻊ ﺟﺪﻳﺪ 2 " "ﻢ ﻟﻴﺴﻬﻞ ﻋﻠﻴﻬﻢ ﺍﻟﻨﻈﺮ ﰲ ﻣﺆﻟﹼﻔﺎ، ﺍﺩﻩﺍﳌﺼﻄﻠﺤﺎﺕ ﺍﻟﱵ ﻛﺎﻧﺖ ﺷﺎﺋﻌﺔ ﰲ ﻋﺼﺮ ﺍﻟﺮﻋﻴﻞ ﺍﻷﻭﻝ ﻣﻦ ﺃﺳﺎﺗﺬﺓ ﺍﻟﻨﺤﻮ ﻭﺭﻭ . En plus de la compréhension de la réflexion des premiers grammairiens, le souci pédagogique d'Az-Zamaħšari marque parfaitement son Mufassal notamment quand il traite de la terminologie de Sibawayhi, par exemple le terme du complément c absolu "al-maf ūl al-muţlaq" où il précise qu"il fut nommé ainsi, car le verbe en est dérivé, et que Sibawayhi le nomme « l'action » ou le « verbe »3". Tout au long de ce chapitre, nous allons étudier les termes d'Az-Zamaħšari du point de vue structurel, et notamment morphologique pour répondre à la question principale de cette partie 1 K. Jabri Amin : étude et commetaire d’Al-Mufaşşal, thèse (de l'introduction de l'étude de la thèse), la Sorbonne Paris 3, 1982, p.174 3 المفصل في صنعة اإلعراب للزمخشري ) من مقدمة دراسة حول التحقيق ( جامعة السوربون باريس: كمال جبري أمين الحاج محمود2 174 ص1982 ، 3 Az-Zamaħšari : al-Mufaşşal, p. 55 21 de la recherche : pourquoi Az-Zamaħšari a recours aux termes complexes alors qu'il opte pour les termes simples dans d'autres contextes ? pour y répondre, nous allons analyser les termes des trois catégories : les termes simples, les termes composés et les termes complexes. 1- la formation du terme L’étude de la formation d'un terme comprend, en plus de sa forme morpho-lexicale, la manière dont il a été forgé et employé. Or, les mots, qui sont en général des unités lexicales, "sont, ou bien généraux (les mots de la langue commune), ou bien spécifiques, ce sont donc les termes1" 2 " ﻭﺇﻣﺎ ﺃﻥ ﺗﻜﻮﻥ ﳐﺼﺼﺔ ﻓﻬﻲ ﻣﺼﻄﻠﺢ، ﻓﻬﻲ ﻟﻔﻆ، " ﻓﺈﻣﺎ ﺃﻥ ﺗﻜﻮﻥ ﻋﺎﻣﺔ Mais, pour qu'un terme soit inséré dans le lexique, il faut qu'il soit sémantiquement indépendant, et qu'il "s'utilise indépendamment de son sens premier, avec toutefois une relation qui les relie, telle que celle du général au spécifique ou celle de l'intégral au partiel3" .4" ﻛﺎﻟﻌﻤﻮﻡ ﻭﺍﳋﺼﻮﺹ ﺃﻭ ﺍﻟﻜﻠﻴﺔ ﺃﻭ ﺍﳉﺰﺋﻴﺔ، " ﻳُﺴﺘﻌﻤﻞ ﻣﻨﻔﺼﻼ ﻋﻦ ﻣﻌﻨﺎﻩ ﺍﳌﻄﻠﻖ ﺑﻌﻼﻗﺔ ﺑﻴﻨﻬﻤﺎ Mais dans le cas où le terme en tant qu'unité spécifique correspond au mot général, le traitement de ces unités suit ce statut 1 Ibrahim Bin Murad : al-Mustalahiyyah : Al muşţlahiya wa cilm al Mucğam.Majallat al Mucğamiyya .Tunisie ,no 8 ,1992 p.15 15 ص1992 ، 8 العدد، مجلة المعجميةـ تونس، . المصطلحية وعلم المعجم: ابراھيم بن مراد2 3 M. Hiyadi : al-luġawiyūn qadiman wa hdiŧan, majallatullisan al- carabi. Ar-ribaţ no 20,1983, p.55 55 ص1983 ، 20 مجلة اللسان العربي ـ الرباط عدد، اللغويون قديما وحديثا: محمد شيت صالح الحيادي4 22 particulier. Or "les termes comme les mots du lexique général sont des unités, ou signes distinctifs et significatifs en même temps qu'ils se présentent de façon naturelle dans le discours spécialisé1". Nous partons dans ce qui suit de la définition d'Ibn Fāris du terme : "le terme est un mot spécifique [utilisé par] des gens spécifiques2" . 3" ﲔ ﺑﲔ ﻗﻮ ﹴﻡ ﻣﻌﻴﻨﲔ ﻆ ﻣﻌ " ﺍﳌﺼﻄﻠﺢ ﻟﻔ ﹲ Or, cette définition du terme est détachée de tout aspect temporel ou spatial, de plus, elle semble contenir l'idée, bien que sous-entendue, de la maniabilité des termes. L'étude des termes du point de vue constitutif passe en premier lieu par l'études des schèmes morphologiques qu'emprunte le terme tout au long de sa formation et ses transformations. Les schèmes morphologiques sont pour de nombreux linguistes et terminologues "le moyen scientifique le plus précis qui permet aux chercheurs de faire une description complète du mot". L'étape suivante serait une classification méthodique où "l'on peut classer les termes en tenant compte de différents critères qui se regroupent autour de quatre aspects : la fonction, la forme, le sens et l'origine"4. Quant à la forme, CABRE trouve que "la classification de point de vue de la forme ; le classement peut se faire d'après plusieurs critères qui ne sont pas nécessairement exclusifs : selon le nombre de morphèmes, les termes peuvent être comme les mots simples ou complexes".5 L'analyse des termes d'Az-Zamaħšari nous mène à la constatation 1 Marie TERESA CABRE : la terminologie.Les presses de l’université d’Ottawa,Armand COLIN 2 Ibn Faris : Mucğam Maqāiyīis al-luġa, p. 32 32 ن ص32 ص، 1991، 1ط،، دار الجيل، معجم مقاييس اللغة البن فارس تحقيق عبد السالم ھارون.3 4 Marie TERESA CABRE : la terminologie p 149 5 Marie TERESA CABRE : la terminologie p149 23 suivante : le terme grammatical est à l'origine une expression composée la plupart du temps. 2- Le terme simple Le terme simple qui "est un mot inventé par le système de nomination de chaque langue"1 est toute unité lexicale simple et sémantiquement indépendante. Il est évident que la formation du terme simple obéit à des lois morphologiques lui permettant d'avoir "la signification, la légèreté, la fréquence et la non ambiguïté"; l'une de ces lois, si ce n'est la plus influente, est la loi de l'économie du langage qui façonne le terme par contraction ou sténographie en vue de son utilisation fréquente dans des contextes donnés. a- le terme simple défini Il nous semble qu'Az-Zamaħšari employait ses termes en ayant à l'esprit le contexte qui détermine le terme, quelle que soit la forme citée de ce terme. En parlant de la particule de l'impératif "lām al'amr" par exemple, il n'emploiera que le terme de "al-lām" (lit. La lettre "L") signifiant « la particule » de l'impératif. Il nous semble que la raison principale de cet abandon du complément du nom « al‘amr » est d'éviter la redondance, car le contexte est garant de la 1 Salam B. HAMZE : la formation du terme simple dans le Kitāb de Sibawayhi. Affaires de la conferences ? :tašakkul al- muştalah al- fanni .LYON le 16, 17/ 10/ 2003 . 24 compréhension exacte du terme1. Cet abandon de l'annexion est, d'un autre côté, compensé par le rajout de l’article défini puisqu’il ne dit pas « un /L/ mais le « L», lequel article (L) est polysémique ; il peut signifier la qualification ou l'annexion. En général, l’ajout de l'article défini "al" qui indique le genre devant un nom commun rend ce nom commun indéfini et plus général ; exemple : « al-rajul :l’homme» alors que l’article anaphorique dit : "al-cahd" renvoie normalement à un référent précité et commun entre le locuteur et son interlocuteur, comme le précise al-'Astrābādi. Ce 2ème type d’article anaphorique , peut s'appliquer au terme technique comme nous le verrons au 4e chapitre de la première partie. Du point de vue technique, l’article devant le terme chez AzZamaħšari intervient pour rajouter une signification ou remplacer des éléments sous - entendus, parmi lesquels : 1) le 1er élément d’une annexion 2) une définition du nom propre 3) un démonstratif 4) un relatif 5) le 2ème terme d’une annexion La question que nous nous posons dans ces cas-là est la suivante : est-ce que cette suppression d’un élément, puis son remplacement 1 L'on peut considérer que la suppression ici est une particularité et non pas un trait général, c'est-à-dire que le contexte dans le cas présent a permis cette suppression, en plus des autres indicateurs contextuels. Ce cas est autre que celui du terme du Mudaric qui est passé du complexe au simple par un processus dont nous avons expliqué le mécanisme dans ce chapitre. 25 par l'article "al" modifie le statut du terme et le rend complexe après avoir été simple? En réalité, les termes, par le biais de cette transformation intègrent la plus importante des propriétés des noms : la définition par l'article "al". Certains termes d’al-Mufaşşal sont passé de la catégorie des termes composés à celle des termes simples en raison de l'omission de l'un des éléments qui les composent, en voici quelques uns dont l'article défini remplace dans une structure adjectivale le nom qualifié où l’adjectif remplace le terme complexe formé du nom et de son adjectif qualificatif : Le terme c son origine c "al- alam" (le propre) "al-'ismu al- alam" (le nom propre) "az- żāhir" (l'apparent) "al-ismu aż-żāhir" (le nom apparent) "al-muĐmar" (le sous entendu) "al-ismu al-muĐmaru" (le nom sous entendu) ou (la particule sous entendue) "ar-rāğic" (l'anaphore) "ad-Đamir ar-rāğic" (le pronom anaphorique) "al-ca'id" (l‘anaphore) "ad-Đamir al-ca'id" (l‘anaphore) c Il faut signaler que dans ce dernier terme à savoir "ad-Đamir al- ā'id" le terme Đamir peut être fréquemment sous – entendu. L’on dit : "alc ā'id". contrairement à l’autre terme "raddu ad-Đamir" (lit. Le renvoi du pronom) qui n'est utilisé sous cette forme avec une (structure d'annexion) qu’en supposant un élément sous–entendu, le terme 26 Đamir ; il n'a donc pas utilisé le mot "radd" seul pour indiquer le terme « raddu Đamir » comme il l'a fait avec le terme "al-cā'id" (l’anaphore), la raison en est que la structure adjectivale est plus maniable dans la formation terminologique que celle de l'annexion, dans le sens où la suppression de l'une des deux parties composantes de la structure est plus simple et moins problématique, le qualificatif pouvant remplacer le nom qualifié alors que le complément du nom ne peut pas remplacer le nom dont il est complément. Le contraire n’est pas possible non plus. En sus, le remplacement de la partie omise par l'article défini dans la structure adjectivale est plus évident, parce que cet article fait partie de la structure avant la suppression, contrairement à la structure d'annexion où il faut rajouter cet article, ce qui n'est pas réalisable techniquement, car cela risque d'entraîner un changement sémantique et notionnel. En conclusion, l'adjectif porte le sens du relatif « al- ca’id » ; et le sens du nom propre en cas de sa suppression. La structure d'annexion n'a pas cette propriété, il est donc impossible de séparer les deux parties de l'annexion pour en forger un terme simple. b- le terme simple indéfini Dans la langue arabe, l'indéfinition est aussi la marque de la singularité que celle de la rupture de l'annexion. Ce principe morphologique général s'applique aussi sur les termes simples. Sachant que l'indéfinition en général, obéit à des changements sémantiques liés aux significations dépendantes de la fonction du contexte "pour signifier le partitif, le diminutif, l'augmentation, 27 l'intégralité, l'indéfinition avec l'intension de définition, la particularisation ou le genre1". 2 . "ﻮﻉﺨﺼﻴﺺ ﺃﻭ ﺍﻟﻨ ﻭﺍﻟﺘ،ﺔ ﺍﻟﺘﻌﺮﻳﻒﻨﻜﲑ ﻋﻠﻰ ﹺﻧﻴ ﻭﺍﻟﺘ، ﻭﺍﻟﺸﻤﻮﻝ، ﻭﺍﻟﺘﻜﺜﲑ، " ﻓﺘﻔﻴﺪ ﺍﻟﺘﺒﻌﻴﺾ ﻭﺍﻟﺘﻘﻠﻴﻞ c- le terme simple infinitif L'impact sémantique du « maşdar » chez l'interlocuteur est plus fort que d'autres formes, d'où le recours à cette forme dans la formation des termes. « L'appellation de "hadaŧ" (procès ou événement) chez certains grammairiens arabes renvoie à une problématique 3 inéluctable »" concernant le statut morpho- sémantique de ces mot-termes . 4 " ﺤﺎﺓ ﲢﻴﻞ ﺇﱃ ﻗﻀـﺎﻳﺎ ﻣﺸﻜﻠﺔﺃ ﹼﻥ ﺗﺴﻤﻴﺘﻪ ﺑﺎﳊﺪﺙ ﻋﻨﺪ ﺑﻌﺾ ﺍﻟﻨ Le « maşdar » comme terme simple et infinitif est très courant dans la terminologie grammaticale, vue les nombreuses formes de ce genre de termes, et la multitude des schèmes morphologiques correspondants. d- le terme simple dérivé L'une des théories les plus importantes en ce qui concerne ce genre de termes; est celle formulée par Carter pour expliquer la Tamer Salloum : calāqat al-balāġa bin-nahw. Memoire (d.e.a) ,univ. Caire 1976 p 34 وما بعدھا34 ص1976 عالقة البالغة بالنحو رسالة ماجستير في اللغة العربية جامعة القاھرة كلية اآلداب: تامر سلوم سلوم2 3 Al-Munsif Aachour : żahiratu ‘ism fi at-tafkire an-nahwi .Univ. MANOUBA. Tunisie 1999 p 128 128 ص1999 منشورات كلية اآلداب منوبة تونس، ظاھرة االسم في التفكير النحوي: المنصف عاشور4 1 28 méthodologie terminologique de Sibawayhi. Partant de la notion de "fonction", Carter trouve que la moitié de fonctions correspond à un duel d'unités "fācil / mafcūl". Nous constatons que cette hypothèse a le mérite d'être suivie pour un certain nombre de terme techniques, notamment dans le domaine de la grammaire. 3- le terme composé Le terme composé est celui qui est formé de deux mots "en s'appuyant sur le système de communication. On y a recours souvent quand le système de nomination n'arrive pas à trouver des unités simples pour désigner les nouvelles notions1". ﺃﻭ ﺣﲔ ﻳُﺮﺍﺩ، "ﻏﺎﻟﺒﺎ ﻣﺎ ﻳﻜﻮﻥ ﺍﻟﻠﺠﻮﺀ ﺇﻟﻴﻪ ﺣﲔ ﻳﻌﺠﺰ ﻧﻈﺎﻡ ﺍﻟﺘﺴﻤﻴﺔ ﻋﻦ ﺇﳚﺎﺩ ﺃﻟﻔﺎﻅ ﻣﻔﺮﺩﺓ ﺑﺴﻴﻄﺔ ﻟﺘﻘﻮﻡ ﻣﻘﺎﻣﻬﺎ 2 " ﺷﺮﺡ ﺍﳌﻔﻬﻮﻡ ﻭﺗﻘﺮﻳﺒﻪ ﺇﱃ ﺍﻷﺫﻫﺎﻥ Un des exemples types de ce genre de termes, est celui de "mamnūc min aş-şarf" (diptote). Ce terme est passé par plusieurs étapes avant de se stabiliser. Il a été "ma yanşarif wa ma lā yanşarif" ou "mā yuşraf wa mā lā yuşraf" ou " mā yanşarif wa mā yumna c şarfuhu" ou encore " mā yağri wa mā lā yağri" etc. L'utilisation de la c forme verbale du terme c'est-à-dire "ma yuşraf wa ma yumna u 1 Salam B. HAMZE : tašakkul al muştalah al başiţ , la formation du terme simple dans le Kitāb de Sibawayhi. Affaires de la conferences :tašakkul al- muştalah al- fanni .LYON le 16, 17/ 10/ 2003 . (2 ص2003/10/ 17و16 ليون. تشكل المصطلح البسيط في كتاب سيبويه أشغال مؤتمر تشكل المصطلح الفني والعلمي2 29 şarfuhu" (ce qui est déclinable et ce qui est interdit de se décliner) a permis au verbe inaccompli de se transformer en un "maşdar", ce qui a permis au terme par la suite de passer du stade verbal dans sa nomination au stade nominal adjectival pour qu'il devienne plus tard c "mamnu min aş-şarf" (diptote). En outre, le terme composé ne peut pas se former de deux mots ayant une relation prédicative : sujet / prédicat (mubtada’ / ħabar) ou (sujet / verbe), or, la phrase complète n'est jamais un terme, parce que le terme est une unité notionnelle faisant partie d'une composition phrastique. Les expressions terminologiques sous forme de phrase chez Sibawayhi, ne sont pas de vrais termes mais des expressions comprenant, à la fois, le terme, sa définition ou son explication. Il ne s’agit donc que des étapes d’un processus que traverse le terme tout au long de sa formation avant de se stabiliser. a - la composition relative Le terme à une composition relative est un terme dont l'un des composants est le relatif. Les termes à structures relatives ont été nombreux dans la littérature arabe à un moment donné de son histoire. Ils furent la plupart du temps des explications de notions plus que des termes à proprement dit. Le besoin d'enseigner les notions de la grammaire à des apprenants de niveaux variés, aurait été plus facile à satisfaire avec des termes à porté explicative tels que "alhurūf al-lati tarfacu al-'asma'a wa tanşibu 'al-'aħbara1" 1 Az-Zağğāği : al- ğumal fi an –nahwi ed. Par Ali ALHAMAD p.41 30 1 "... ﻭﻫﻲ ﻛﺎﻥ ﻭﺻﺎﺭ ﻭﻇﻞ ﻭﺑﺎﺕ، ﺍﳊﺮﻭﻑ ﺍﻟﱵ ﺗﺮﻓﻊ ﺍﻷﲰﺎﺀ ﻭﺗﻨﺼﺐ ﺍﻷﺧﺒﺎﺭ (lit. Les particules qui mettent les noms au nominatif, et c c mettent les prédicats à l'accusatif) ; ou "al-'af āl al-lati tarfa u al'asmā'a wa tanşibu al-'aħbara2" (lit. 3 ""ﺍﻷﻓﻌﺎﻝ ﺍﻟﱵ ﺗﺮﻓﻊ ﺍﻷﲰﺎﺀ ﻭﺗﻨﺼﺐ ﺍﻷﺧﺒﺎﺭ Les verbes qui mettent les noms au nominatif, et mettent les prédicats à l'accusatif). Deux exemples à retenir dans cette partie de la recherche pour expliquer le processus de formation des termes ; le premier est celui c de "al-fi lu al-lađi yatacadda faciluhu 'ila mafcūl" (le verbe transitif), et l'autre est celui de "al- ğumal al-lati lahā mahal min al-'icrab" (lit. Les phrases ayant une position syntaxique). Dans le premier, nous remarquons que la suite du relatif "yatacadda fāciluhu 'ila mafcūl" (lit. Dont le sujet atteint un complément) est, sémantiquement parlant, dans la position d'un adjectif qui peut être remplacé par un mot simple rendant l'adjectif plus clair, ce qui n'est pas le cas pour le deuxième exemple. Or, la fonction du relatif est de lier, dans le terme composé, entre le terme simple (la première partie du terme composé) et la phrase relative, cette fonction facilite la transformation du terme, du composé au simple par un processus de remplacement de la phrase relative par un adjectif, ce qui nous donne : "al-ficl al-mutacaddi" (le 2 31 41 الجمل في النحو ص: الزجاجي1 Az-Zabidi : al-Wadih fi cilmi al-carabiyya, p.38 38 الواضح في علم العربية ص: الزبيدي3 verbe transitif). Ceci n'est pas le cas du deuxième exemple, dont la phrase relative composante est une phrase à structure nominale. La terminologie d'Az-Zamaħšari était plus maniable du point de vue structurel. Alors que le terme "al- ğumal al-lati lahā mahal min al'icrab" continue à exister, des termes tels que "kalāmu muctariĐ" (phrase incidente) ont été employés par az-Zamahsari, que nous supposons parvenus des termes composés à structures relatives,qui auraient été : al kalām allađi yactariĐ …. b- la composition par coordination Trois sortes de ce type de termes ont étés relevés dans les œuvres d'Az-Zamaħšari : coordination entre deux termes distincts : "al-mubtada' wa al- ħabar" (mubtada' et son prédicat) ; coordination entre deux compléments du même terme : "nūn at-taŧniya wa alğamc" (le N de duel et du pluriel) ; la coordination sémantique : "aşşart wa al- ğazā’" (lit. La condition et sa réponse). - le terme de "almubtada' wa al-ħabar" Dans le kitab de Sibawayhi les deux termes « musnad et musnad ilayhi » sont toujours ensemble , l’un n’arrive pas sans l’autre même si chacun des deux forme un terme distinct de l’autre , du fait que chacun d'eux renvoie à un concept distinct. 32 Az-Zamaħšari a donné la même définition au "mubtada’" et au "ħabar": "ce sont les deux noms aptes à la prédication1" (43 ﺮﺩﺍﻥ ﻟﻺﺳﻨﺎﺩ" ) ﺍﳌﻔﺼﻞ" ﳘﺎ ﺍﻻﲰﺎﻥ ﺍ: Cette définition est en réalité une définition de la prédication plus que pour les deux composants de cette prédication. Alors que pour lui, cet assemblage des deux termes signifie une notion distincte et indépendante, pour l'un de ses commentateurs, à savoir Ibn alHağib, la définition n'est pas exacte, car elle comprend la même définition pour deux termes distincts, et qui renvoient à deux notions différentes2. .3" "ﻭﺧﱪ ﺍﳌﺒﺘﺪﺃ ﻣﻊ ﺍﳌﺒﺘﺪﺃ ﻣﺴﺘﻘ ﹼﻞ ﰲ ﺍﳉﺰﺋﻴﺔ Cette objection signifie, selon Ibn al-Hağib, que la composition par coordination ne fait pas partie des processus de formation terminologique, d'où la nécessité de les séparer. Or, Az-Zamaħšari utilise pour designer la phrase «ğumla » les deux éléments qui sont coordonnés. En effet ces deux éléments coordonnées remplacent, en fin de compte un seul terme. 1 2 Az-Zamaħšari : Al-Mufaşşal p. 43 Ibn al-Hāğib :Al-'Idah fi šarh Al-Mufaşşal , 1, p.179 (683/2 كتاب األمالي: ابن الحاجب3 33 Chapitre 2 le terme en discours 34 1- La citation du terme dans le discours - la contextualité du terme Si l'on voulait donner une définition du contexte du terme, on dirait que c'est l'ensemble des mots qui accompagnent le terme, "le terme de discours serait, par opposition, celui qui est utilisé dans le discours des spécialistes du domaine, et il est sans doute possible de distinguer des sous-catégories, en fonction du type de discours, de la fréquence et peut-être d'autres caractéristiques. L'exemple du terme de "tamiyiz" (complément de spécification) dans les écrits d'Az-Zamaħšari montre, à travers l'étude de son contexte que ce dernier adopte un attitude négative à l'égard de son synonyme (tabyīn); "at-tamiyiz, dit-il, qui est appelé at-tabyin …". Le fait d'employer la formule "yuqālu" (il est dit ou nommé) avec le verbe au passif montre que notre auteur n’adopte pas ce terme qu’il utilise d’ailleurs pour un autre concept. D'un autre côté, le terme de "tamiyiz" est plus exact de point de vue terminologique, à moins que le terme de "tabiyin" ne soit employé pour indiquer une autre notion. a- Le discours terminologique dans le livre de Ahāgi nahwiyya Ce livre représente dans sa totalité l'idée de la stabilité terminologique, où les termes deviennent le jeu du maître pour amuser ses apprentis. b- Le discours terminologique dans le 'Unmūzağ 35 Le terme grammatical dans le discours de ce livre se distingue par sa simplicité, car il est à l'origine fait pour les grammairiens débutants. Cet aspect du livre a incité l'auteur à utiliser les termes simples et claires. c- Le contexte du terme « ismu l ğins » "nom de genre" dans al-Mufaşşal Dans l'arborescence des termes d'al-Mufaşşal, le "'ism al-gins" (nom de genre) fait parti de la catégorie des noms. Cette souscatégorie comprend l'adjectif, ce que nous constatons dans cette arborescence, c'est l'absence de l'annexion entre l'adjectif et le nom, c'est-à-dire, le terme de "al-'ism as-sifa" n'existe pas, ce que le schéma 1 suivant montre clairement : Les noms (Ism) Nom de genre (collectif)(Ism ğins) Appellatif Nom appellatif adjectif 1 nom propre( calam) notionnel adjectif nom non adjectif adjectif Nous avons établi ce schéma à partir de la classification faite par Az-Zamaħšari dans d'al-Mufaşşal 36 ﻣﻦ ﺃﺻﻨﺎﻑ ﺍﻻﺳﻢ ﺍﻟﻌﻠﹶﻢ ﺍﺳﻢ ﺍﳉﻨﺲ ﺍﺳﻢ ﻋﲔ ﺍﺳﻢ ﻣﻌﲎ 1 ﺻﻔﺔ ﺍﺳﻢ ﻋﲔ ﺻﻔﺔ ﺻﻔﺔ ﺍﺳﻢ ﻏﲑ ﺻﻔﺔ L'adjectif fait donc partie des noms collectifs, mais AzZamaħšari n'a pas utilisé dans son discours le terme de « Nom adjectif », comme le démontre bien le schéma précédent, alors qu'il a utilisé le terme de "'ism ġayr şifa" (nom non adjectif). S’il y a un nom . non adjectif cela implique l’existence d’un nom adjectif. Or AzZamaħšari n’a pas utilisé ce 2ème terme : « nom adjectif » mais seulement le terme « adjectif » sans doute pour fournir un terme plus court par souci d’économie. 1 les deux sont sifa : c’est un problème dans la denomination terminologique. 37 Δευξιèμε Παρτιε Τερμε ετ σιγνιφιχατιον Pages 447-457 38 Le passage des mots du général au particulier, c'est-à-dire du vocabulaire à la terminologie spécifique, est une question de conception. Juan Sager voit que "la différence entre la terminologie et le vocabulaire général d'une langue découle de l'opposition fondamentale entre deux grands courants de l'histoire des idées et leur position sur la langue. Le premier de ces courants est fondé sur l'idée que la langue peut-être délibérément créée et qu'elle peut exercer une influence sur les structures cognitives d'une société. Le second courant, représenté par des philosophes (…) se fonde sur l'observation de la langue naturelle ou plutôt des langues particulières, et cherche à comprendre leur complexité", le terme de "'ism" (nom) en est l'illustration parfaite. La question de la dérivation de ce terme est un cas d'école dans la littérature de la grammaire arabe. 39 Chapitre 1 - Le terme grammatical et la langue (la forme et le sens) 40 Le discours grammatical diffère des autres discours par le fait qu'il est son propre sujet. Or, les premiers grammairiens ont employé les unités de la langue ordinaire en tant qu'unités terminologiques. Ibn Yaciš, par exemple, qualifie le terme de "catf" (coordination) par un mot ordinaire "cibāra" (expression). La coordination, dit-il, "est une expression des Basrites alors que le "nasaq" est l'expression des Kūfites1". ،2""ﺍﻟﻌﻄﻒ ﻣﻦ ﻋﺒﺎﺭﺍﺕ ﺍﻟﺒﺼﺮﻳﲔ Il nous semble que la base de la formation terminologique n'est pas tout à fait technique, mais plutôt pédagogique. Deux critères sont pris en considération dans cette formation : la forme et le sens. - le point de vue formel La considération de la forme est, à l'origine, liée au nombre de phonèmes (complets / incomplets), ou au type des morphèmes, tel que "aŧ-ŧulāŧi" (tri-consonantique). D'un autre côté, plusieurs termes font référence à l’incomplétude de la forme , un terme tel que "al-'ism 1 41 Ibn Yaciš : Šarh al- Al-Mufaşşal : 5/p.3 باب العطف3/5 جـ: شرح المفصل2 al-nāqis" (lit. Le nom incomplet) en est l'exemple type. Le nom incomplet est un nom dont l'un des morphèmes composants est supprimé pour des raisons morphologiques, sans que cela affecte le sens de ce nom. L'incomplétude est aussi dans le sens, où la dénotation du verbe, par exemple, exploite cette incomplétude sémantico- syntaxique du verbe pour forger le terme "al-ficl an-nāqis". Ce terme a connu un développement notable dans ses emplois, car il signifiait chez Sibawayhi (la transitivité), et "al-ficlu at-tam" (lit. Le verbe complet) est le verbe intransitif dans la terminologie grammaticale actuelle. Il est évident donc que l'incomplétude structurelle en est la motivation principale dans le choix de Sibawayhi. Le traitement formel de la structure de la phrase est aussi évident, dans le sens où ce grammairien a accordé une attention particulière à la forme de la phrase. Dans le même sens, le traitement de "kāna" et ses semblables chez Az-Zamaħšari émane du même principe en intégrant le critère de l'incomplétude sémantique. Ces verbes ont l'obligation d'être accompagnés de leurs deux compléments, d'où cette incomplétude formelle et sémantique, à moins que le discours ne permette à l'un de ces verbes de se satisfaire de son sujet pour former une phrase, il deviendra alors complet. Le changement de forme entraîne donc un changement terminologique. De surcroît, l'utilisation du terme "nuqsān" (incomplétude) pour désigner le verbe transitif chez Sibawayhi, avec la possibilité de supprimer le complément d'objet direct, a incité Az-Zamaħšari à 42 utiliser une terminologie dérivée pour désigner ce complément d'objet direct tel que "al-mafcūl as-sāqiţ " (le complément abandonné) ou "almafcūl al-mahđūf" (le complément supprimé). En outre, Az-Zamaħšari a parfois développé le contenu sémantique de ces termes en faisant appel au contexte pour spécifier l’acception grammaticale, et le sens étymologique ; de la même façon dont il a distingué entre le terme de "fācil" (sujet) et le terme de "mā lam yusamma fāciluhu" (celui dont le sujet n'est pas précisé) sans qu'il le nomme "na'ib facil" (substitut de sujet) à cause de l'indication sémantique et notionnelle latente dans le terme composé "ficl mā lam yusamma fāciluhu" (le verbe dont le sujet n'est pas précisé). Or, la fonction prédicative est supprimée avec la suppression du sujet réel. 43 Chapitre2 : terme et signification 44 1- Le terme grammatical et le sens figuratif (la forme et le sens) Le recours de Sibawayhi à l'architecture dans sa terminologie, prouve, de toute évidence, sa conception de la langue en tant que structure architecturale. "Binā' " (lit. Bâtiment, structure), "'isnād" (lit. Appui, prédication), "naşb" (lit. Redressement, cas accusatif), etc. sont des termes qui reflètent cette conception et qui "se complétera par le vocabulaire que la langue arabe utilise pour désigner les partie du bâtiment, tel que "qism" (partie), "bāb" (lit. Porte, chapitre) et "hadd" (lit. Limite, définition). Le terme de "binā' " (structure) est une vraie catachrèse, car il est entré en grammaire d'une manière figurative ou métaphorique, des deux points de vue de la forme et du sens. 45 Chapitre 3 : La terminologie et l'emprunt interne 46 1- l'influence du mutazilisme "'ictizāl" sur la terminologie grammaticale L'intégration d'Az-Zamaħšari du courant mutazilite ne fait aucun doute pour la plupart des chercheurs. Or, le mutazilisme, qui est un courant qui se situe entre la théologie et la philosophie, avait une grande influence sur la réflexion terminologique d'az-Zamahsari. Cette influence prend plusieurs formes : l'adoption de certains termes, l'invention d'autres et l'abandon de certains autres. La transitivité du verbe par l’intermédiaire de la particule "min” a, pour Az-Zamaħšari ses raisons théologiques, car le verbe de pardon ( yaġfira ) de Dieu est transitif par "min" seulement dans le contexte du discours adressé aux mécréants, dans d'autres contextes, il est possible de le rendre transitif par d'autres particules. Dans le « verset “ (10 ﺍﻵﻳﺔ14 ﻦ ﺫﻧﻮﺑﻜﻢ)”ﺳﻮﺭﺓ ﺇﺑﺮﺍﻫﻴﻢ ﻣ ﻳﺪﻋﻮﻛﻢ ﻟﻴﻐﻔﺮ ﻟﻜﻢ ” "Il (Dieu) vous invite pour vous pardonner de vos péchés" (la Sourate d'Ibrahim 14 : verset 10) « » Az-Zamaħšari considère que cette particule est celle du partitif, parce qu'elle concerne les mécréants dans ce verset. En ce qui concerne l'abandon de certains termes en usage à cause de sa doctrine muctazilite,on peut donner comme exemple le terme de "lām al-'ibtidā' " (lit. le L de commencement) où il précise clairement le refus de l'utiliser en confirmant son affiliation au mutazilisme, il dit : "parle moi d'une L que l'on croit de 47 commencement, et que les "muhaqqiqa" (i.e les muctazilites) refusent catégoriquement1". 1 48 Al-Ahāği Ab-nahwiya p.77 Troisième Partie Terme, définition détermination 49 : et La question des définitions grammaticales est l'une des plus épineuses dans le domaine. Or, la différence entre les grammairiens arabes, en ce qui concerne les notions les plus courantes a longtemps été une source de dispute et d'incompréhension. Az-Zamahsari, de son côté a accordé une place importante aux définitions dans ses ouvrages, donnant, le plus souvent une seule définition pour un seul terme. Nous avons classé ses définitions en deux grandes catégories, à savoir, la définition complète et la définition incomplète. L'incomplétude dans la deuxième catégorie provient d'un manque de l'un des composants de la définition ; cette catégorie est ensuite subdivisée en plusieurs sous-catégories, à savoir : la définition par l'exemple, la définition par dérivation, la définition par synonymie, la définition par opposition ou la définition par justification du nom. De plus, la réflexion terminologique d'Az-Zamaħšari est considérée comme le point culminant de la réflexion terminologique arabe en général, car il représente, par rapport à Sibawayhi, l'aboutissement de la réflexion grammaticale en général, reflété par une organisation plus méthodique des questions grammaticales. Le Kitāb de Sibawayhi est, en quelque sorte, un ouvrage de grammaire organisé de manière moins ordonnée que celle d'Az-Zamaħšari. La différence entre les deux livres n'est pas une question de temps, le moderne est mieux organisé que l’ancien, mais une question de finalité. La méthodologie terminologique d'Az-Zamaħšari se distingue de celles des autres par les traits suivants : 50 1- Il ne traite jamais une question grammaticale sans en donner la définition des termes principaux, tel que le début du livre alMufaşşal où il définit le nom, le verbe et la particule. Contrairement à Sibawayhi, le nom reçoit chez Az-Zamaħšari une définition complète, bien qu'elle soit problématique pour ses commentateurs. 2- Il ne définit pas les termes secondaires, ou ceux qui sont dérivés des termes principaux, laissant aux contextes dans lesquels ils sont cités, le soin d'expliciter leur sens. Cette stratégie a donné l'occasion aux commentateurs de s'adonner à des exercices de définitions, notamment pour les termes ambiguës. 3- Il adapte sa définition au public, auquel il destine son livre, d'où la différence, parfois, dans les définitions entre ses livres, et ceci pour un seul et même terme (la définition du duel). 4- Pour les termes dont il ne donne pas de définition, AzZamaħšari fournit des indications pour que son lecteur puisse, les comprendre. Les commentateurs des livres d'Az-Zamaħšari, notamment al-Mufaşşal, ont donné de leur côté quelques unes de ces définitions. Mais, le problème que posent certaines définitions des commentateurs, c'est la contradiction qu'elles portent avec les principes qu'Az-Zamaħšari a adoptés dans sa méthodologie. Cette question se pose déjà pour quelques termes qu’il a définis, mais dont la définition ne fait pas l'unanimité des grammairiens ou des commentateurs après lui. L'un des exemples illustres de cette catégorie, c'est celui de la définition du terme "harf" (particule). Az-Zamaħšari en donne la 51 définition suivante : " (…) celui qui indique un sens dans une autre (unité)1". Ce qui pose problème dans cette définition, c'est la dernière partie, à savoir " … dans une autre unité" où le sens de l'indication voulu par l'auteur n'est précisé. Est-ce que le sens que doit préciser la particule est celui q'elle doit fournir au verbe ou au nom qu’elle affecte, ou le sens voulu, c'est celui qu'elle acquièrt du verbe ou du nom? De point de vue positionnel, le cas de figure où la particule est introduite devant un nom, le sens est bien celui que la particule récupère du nom, du fait qu'elle est pré positionnée par rapport à lui. Dans une structure telle que : "fi al-bayti" (à la maison), la préposition "fi" qui précède le nom "al-bayti" acquièrt le sens de la localisation de ce nom, car le processus de sémantisation de la particule va dans le sens contraire de celui de la linéarité du discours ;c’est le nom postposé qui donne la valeur à la particule , qui lui est antéposée. Nous pouvons représenter ce mouvement dans le schéma suivant : linéarité Fi al-bayti Sémantisation Il est peut- être permis de se demander si la sémantisation ne va pas dans le sens contraire avec le verbe .En effet , on peut remarquer que c’est plutôt la particule postposée au verbe qui en 1 52 al-Mufaşşal,p379 … modifie le sens ; exemple : "raġiba can" (détester ) " raġiba fi" (désirer ) ; la sémantisation va de la particule vers le verbe comme le schéma suivant : Linéarité c raġiba an Fi raġiba Sémantisation L'objection de certains grammairiens sur la définition d'AzZamaħšari vient du fait que la particule, notamment la préposition , n'a pas toujours le statut d' une unité vide sémantiquement, car certains grammairiens, comme Ibn Hišam par exemple, considèrent que la préposition a un sens en lui-même du fait qu'elle fait partie des parties du discours. Ce point fut une question de divergence entre Başrites et Kūfites dont nous pouvons résumer les points de vue par ceci : a- pour les Başrites, la préposition a un seul sens original ; dans le cas où elle en signifie un autre, cela rentre dans le cadre de la connotation, c'est-à-dire, que le verbe, devant lequel la préposition est introduite, a le sens d'un autre verbe. b- pour certains Kūfites, la préposition a plusieurs sens ou significations originales. Le fait de restreindre la particule à une seule signification est considéré comme un abus lexical, or, la particule est 53 l'une des parties de discours, elle peut donc être polysémique comme les deux autres parties. . Si l'on voulait concilier les deux points de vue, on devrait justifier les raisons de leurs choix terminologiques. En effet, dans beaucoup de cas les divergences entre les grammairiens de Başra et ceux de Kūfa ne reviennent pas à une différence de fond mais à des choix différents en fonction du sens étymologique des termes proposés par les uns ou par les autres. Nous pouvons donner comme exemple de ces divergences le pronom dit : « Đamir l faşl » (pronom de séparation) par les grammairiens de Başra puisqu’il sépare ,dans une phrase nominale le sujet et le prédicat déterminés .Pour les grammairiens de Kūfa, il est appelé « cimād » (confirmation , corroboration) puisqu’il sert à corroborer la relation entre le sujet et le prédicat. 54 Troisième partie : terme définition, et détermination 464-465 55 , Les objections des commentateurs d'Az-Zamaħšari sur sa terminologie L'une des critiques adressées à Az-Zamaħšari par son commentateur Ibn al-Hāğib, est celle de l’écart de sa terminologie par rapport à la terminologie grammaticale arabe en général. Dans le chapitre de "maqşūr" et de "mamdūd" (les noms dont la dernière lettre est un "alif"(A)) (al-Mufaşşal 273), Az-Zamaħšari, selon Ibn al-Hāğib, voulait dire que le "manqūş" est le nom dont la dernière lettre est un "alif" (A), alors que le "manqūş" dans la terminologie grammaticale est le nom dont il manque à la fin une lettre tel que "qādi" (juge de racine Q D Y) ou "caşā" (canne de racine C S W). Ibn al- Hāğib continue sa critique en disant que le fait d'employer le terme de ""manqūş"" par Az-Zamaħšari dans le sens de "maqşūr" n'est pas une pratique courante dans la terminologie grammaticale arabe. En réalité, à bien regarder les exemples d' Az-Zamaħšari; nous constatons qu'il a employé le terme de " manqūş " dans le cadre du duel des mots ayant le statut de " maqşūr " comme "casā" (canne), "fatā" (jeun homme) ou "rahā" (meule). Cet emploi nous incite à déduire que le terme de " maqşūr " est plus général chez AzZamaħšari, il comprend donc le terme de " manqūş " dont la signification a changé depuis. 56 Conclusion générale Cette étude s'inscrit dans un grand projet que les chercheurs terminologues essaient de réaliser, à savoir, le dictionnaire historique des termes grammaticaux arabes. Pour une contribution modeste, mais aussi, pour que ce travail soit le plus possible méthodique, nous avons proposé un modèle de fiche de recensement et de classification des termes. Cette ambition n'est pas sans risque, et elle doit avoir une bonne méthodologie de travail pour arriver à sa fin. Les difficultés à surmonter sont nombreuses, et les solutions proposées doivent être naturellement pratiques et autant que possible systématiques. Une des questions auxquelles nous avons dû faire face, c'est le traitement de la synonymie et la polysémie dans la terminologie grammaticale arabe en général, et celle d'Az-Zamaħšari en particulier. Nous avons constaté que la synonymie est une source de redondance inutile dans la terminologie, à moins que les termes synonymes n’ indiquent chacun de son côté 57 une notion différente. De même, la polysémie pose un problème au niveau du traitement, car la différence notionnelle, bien que minime, doit être notée par un terme différent. Cette recherche ne prétend pas être novatrice sur tous les points qu'elle a traités, mais elle a au moins le mérite de prétendre s'attaquer à un chantier vaste et compliqué : la terminologie d'AzZamaħšari, sa réflexion, sa méthodologie et ses termes techniques. Le plus important pour nous, c'est de pouvoir dire que nous avons apporté notre petite pierre à l'édifice du savoir en espérant que cette contribution profite aux autres chercheurs dans le domaine de la terminologie.*********************** 58