Chez   les   enfants   de   moins   de   3   ans,   il   est   conseillé   de   n'utiliser   le   valproate   de   sodium     qu'en
monothérapie, après avoir évalué l'intérêt thérapeutique par rapport au risque d'hépatopathie qui est le plus
important chez les patients de cette catégorie d'âge. 
En effet, le risque d'hépatopathie concerne avant tout les nourrissons et les jeunes enfants de moins de
3 ans présentant une épilepsie sévère et notamment une épilepsie associée à des lésions cérébrales, un
retard psychique et/ou une maladie métabolique ou dégénérative d'origine génétique. Au-delà de l'âge
de 3 ans, l'incidence de survenue diminue de façon significative. Dans la grande majorité des cas
rapportés, ces atteintes hépatiques ont été observées pendant les 6 premiers mois de traitement, le plus
souvent   entre   la   deuxième   et   la   douzième semaine,   et   généralement  au   cours   d’une   polythérapie
antiépileptique. 
La possibilité  d'effets hépato-toxiques graves, surtout chez l'enfant, impose un contrôle régulier de la
fonction hépatique (transaminases au maximum triplées).
Le diagnostic précoce reste avant tout basé sur les changements cliniques. En particulier, il convient de
prendre en considération, surtout chez les patients à risque, deux types de manifestations qui peuvent
précéder l'ictère: 
- d'une part, des signes généraux non spécifiques, comme l'apparition soudaine d’une asthénie,
anorexie,   fatigue,   somnolence,   accompagnés   parfois   de   vomissements   répétés   et   de   crampes
abdominales, malaise, faiblesse, œdème, vertiges.
- d'autre part, une réapparition des crises épileptiques. 
Il doit être conseillé au patient ou sa famille, s'il s'agit d'un enfant, de consulter immédiatement un
médecin   auprès   duquel,   outre   l'examen   clinique,   un   contrôle   biologique   immédiat   des   fonctions
hépatiques devra être réalisé. Parmi les examens classiques, les tests reflétant la synthèse protéique et
notamment   le   taux   de   prothrombine   sont   les   plus   pertinents.   La   confirmation   d'un   taux   de
prothrombine anormalement bas, surtout s'il s'accompagne d'autres anomalies biologiques (diminution
significative du fibrinogène et des facteurs de coagulation, augmentation de la bilirubine, élévation des
transaminases)  doit   conduire à l’arrêt  du   traitement par le  valproate (ainsi que,  par   prudence, les
dérivés salicylés s'ils sont coprescrits, puisqu'ils utilisent la même voie métabolique) ; on substituera
par un autre antiépileptique adéquat. 
- Les temps de  demi-vie  d’élimination étaient prolongés de façon  significative chez  les patients
atteints de cirrhose et chez les patients qui se remettaient d’une hépatite aiguë, comparativement au
groupe   témoin.  Ceci   indique   une   diminution   de   la   clairance   chez   les   patients   présentant   une
dysfonctionnement hépatique.
- Des   idées   et   comportements   suicidaires   ont   été   rapportés   chez   des   patients   traités   avec   des
antiépileptiques et cela pour diverses indications. Une méta-analyse d’études randomisés contre
placebo de médicaments antiépileptiques a également démontré un risque légèrement accru d’idées
et   de   comportements   suicidaires.   Le   mécanisme   de   ce   risque   n’est   pas   connu   et   les   données
disponibles n’excluent pas la possibilité d’un risque accru avec l’acide valproïque ou le vaproate de
sodium. 
Dès   lors,   il   convient   de   surveiller   chez   les   patients   tout   signe   d’idées   et   de   comportements
suicidaires et un traitement approprié doit être envisagé. Il est recommandé aux patients (et à leurs
soignants) de demander un avis médical si des signes d’idées ou de comportements suicidaires
devaient apparaître. 
- Le valproate provoque très fréquemment une prise de poids qui peut être notable et progressive.
Tous les patients doivent être avertis de ce risque en début de traitement. Ils doivent être informés
sur des stratégies adaptées visant à réduire le plus possible la prise de poids.
- Dépendant de sa concentration plasmatique, le valproate peut déplacer les hormones thyroïdiennes
de leurs sites  de  liaison aux  protéines plasmatiques et  augmenter leur  métabolisme. Ceci peut
conduire à une supposition erronée de diagnostic d'hypothyroïdie.
- L’arrêt   brutal   du   traitement   au   valproate   peut   provoquer   une   augmentation   de   la   fréquence
d'apparition des crises.
-Patients présentant la maladie mitochondriale connue ou suspectée : le valproate peut déclencher
ou   aggraver   des   signes   cliniques   de   la   maladie   mitochondriale   sous-jacente   causée   par   des
mutations de l’ADN mitochondrial ainsi que du gène nucléaire codant la POLG. Notamment, des
cas d’insuffisance hépatique aiguë induite par le valproate et des décès liés ont été signalés à un
taux plus élevé chez les patients présentant des syndromes héréditaires neurométaboliques causés
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