
Avant 2008, les Etats-Unis seuls ont déployé 39 bouées
d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique.
Si l’on installait 200 bouées d’alerte aux tsunamis à
travers le monde, le prix d’achat total serait d’un demi-
milliard USD et le coût de la maintenance d’environ un
quart de milliard USD chaque année. En comptant le
temps d’immobilisation du navire, le coût annuel total
dépasserait le milliard USD. Les bouées classiques n’ont
qu’une durée de vie limitée (quatre ans environ) car elles
sont alimentées par des batteries.
Utiliser des répéteurs avec les capteurs de pression
permettraient de disposer d’un véritable réseau d’alerte
aux tsunamis en temps réel et à l’échelle mondiale qui
serait moins onéreux que le système actuel. Les coûts
de maintenance et ceux élevés d’immobilisation du na-
vire (pour installer des bouées) seraient réduits. En outre,
les capteurs peuvent être alimentés en énergie pendant
des dizaines d’années puisque les câbles et les répéteurs
sont alimentés depuis la côte. Cela représente donc un
excellent débouché commercial pour les sociétés de
télécommunication.
La conception d’un nouveau type de répéteurs peut
certes s’élever à plusieurs millions USD, mais cet appareil
serait fabriqué à des milliers d’exemplaires. On peut pen-
ser aussi que les nouveaux types de répéteurs se vendront
plus chers que les types actuels. Le nombre de câbles de
télécommunication déployés dans les océans ne cessera
de croître, et la nouvelle génération de câbles répéteurs
fournira des données capitales pour la surveillance du
changement climatique.
Conclusion
Les sociétés de télécommunication ont permis à la
communauté scientifique d’utiliser leurs câbles et leurs
stations côtières. Mais jusqu’à présent le rôle joué par l’in-
dustrie dans le domaine des recherches sur le climat a été
plutôt passif. L’occasion est maintenant donnée aux so-
océaniques, la teneur en oxygène, les niveaux de gaz à
effet de serre, l’activité sismique, ainsi que d’autres pro-
priétés géophysiques et biochimiques. On pourrait éga-
lement mesurer les variations de température à grande
échelle par la méthode de la tomographie acoustique
et même réaliser une surveillance vidéo et acoustique
sous-marine.
La difficulté pour les ingénieurs est de trouver du maté-
riel robuste et fiable pouvant constituer une infrastructure
souple et stable de transmission des données. Pour assurer
l’alimentation électrique et la connectivité par fibres dans
un réseau en couches, indépendant d’une transmission
des données de télécommunication normale, la société
Tyco Electronics Subsea Communications
a mis au point
un câble biconducteur (DCC) et une unité de branche-
ment à quatre câbles. Le câble DCC a la même structure
que les premiers câbles coaxiaux analogiques blindés. Et
l’unité de branchement à quatre câbles est équipée de
joints spéciaux qui connectent deux conducteurs tout en
assurant l’isolation électrique entre les conducteurs et le
fond marin. Avec ces nouvelles techniques, les capteurs
de surveillance du climat peuvent être intégrés dans le
boitier du répéteur et peuvent fonctionner indépendam-
ment des structures de télécommunication.
Les câbles et les répéteurs: des systèmes
d’alerte aux tsunamis d’un coût raisonnable
Le principal dispositif du système d’évaluation et
d’enregistrement des tsunamis en mer profonde (DART)
mis au point par la
National Oceanic and Atmospheric
Administration
(NOAA) des Etats-Unis est un capteur de
pression reposant sur le fond marin, qui peut enregistrer
une amplitude de houle inférieure à un centimètre en
haute mer. Une bouée DART coûte environ 250 000 USD
et sa maintenance annuelle environ 125 000 USD, non
compris le temps d’immobilisation du navire, lequel peut
représenter plusieurs fois le prix de la bouée elle-même.
De l’utilité des câbles sous-marins pour surveiller le changement climatique
Nouvelles de l’UIT 1 | 2011 Janvier | Février 2011
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Veille technologique