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Résumé long
La résistance du virus de l’herpès simplex (VHS) aux antiviraux entraîne considérablement
de morbidité chez les individus immunosupprimés. Des mutations dans le gène de la
thymidine kinase (TK) virale sont principalement à l’origine de la résistance aux analogues
des nucléosides, alors que des mutations dans le gène de l’ADN polymérase (pol) virale, la
cible de tous les agents anti-herpétiques actuellement disponibles, peuvent entraîner un
phénotype de multirésistance. La présence d’un certain degré de polymorphisme génétique
au sein de ces gènes rend cependant difficile l’identification des mutations impliquées dans
la résistance aux antiviraux. OBJECTIF : L’objectif principal des travaux présentés dans
cette thèse de Doctorat consiste en la caractérisation des gènes de la TK et de l’ADN pol du
VHS par le développement de nouveaux systèmes qui permettront d’évaluer de façon plus
adéquate le rôle des mutations virales dans la résistance aux antiviraux. MÉTHODES : Le
premier système comprend un vecteur (pSPαNEOαTK) permettant l’expression du gène de
la TK dans le parasite Leishmania, normalement dépourvu d’activité TK. La sensibilité des
parasites TK-recombinants à l’antiviral peut alors être évaluée par la mesure de la densité
optique des cultures en présence de l’antiviral. Un système de cosmides et de plasmides
couvrant l’ADN complet du VHS a été mis au point afin d’introduire, par mutagenèse
dirigée, des mutations dans le gène de l’ADN pol. Les virus recombinants mutants peuvent
être générés par transfection des cellules Véro. RÉSULTATS : L’expression de gènes TK
provenant de souches cliniques sensibles à l’ACV a entraîné la sensibilité des parasites
Leishmania à l’antiviral. Inversement, la transfection des TK comprenant des délétions de
nucléotides menant à un changement du cadre de lecture ou certaines substitutions de
nucléotides a résulté à des niveaux élevés de résistance des parasites. L’ensemble des
résultats obtenus avec le système de cosmides et de plasmides recombinants nous a permis
d’établir un rôle fonctionnel pour la partie centrale (régions II et VI) des régions conservées
du gène de l’ADN pol dans la résistance croisée à l’ACV, au FOS et à l’ADV. D’un autre
côté, un rôle plutôt associé à l’activité réplicative de l’ADN pol a été relié aux extrémités
(régions δ-C, I, V et VII). CONCLUSION : Ces nouveaux systèmes permettent d’évaluer
de façon rapide et efficace le rôle des mutations virales dans la résistance du VHS aux
antiviraux, ce qui devrait faciliter le traitement des infections résistantes.