La tendance générale de la RT 2012
est d’accroître la résistance thermique
des parois. Pour y parvenir, les
concepteurs peuvent choisir des
isolants avec une conductivité
thermique particulièrement basse,
augmenter les épaisseurs d’isolant ou
bien encore les deux à la fois.
Le graphique ci-dessus indique, pour
une résistance thermique de 8 m2.K/W
– correspondant à ce que la RT 2012 exige
en toiture –, les épaisseurs d’isolant
nécessaires pour différentes matières:
laine de verre, laine de roche,
polyuréthane, polystyrène expansé,
polystyrène extrudé, isolants biosourcés
certifiés par l’Acermi et autres isolants
biosourcés non certifiés. Pour ces
derniers, nous avons retenu les valeurs
déclarées par leurs fabricants, et pour
chaque famille d’isolant, nous retenons
la valeur de la plus faible. Un seul
isolant, le polyuréthane (= 0,022)
permet d’atteindre R = 8 avec moins de
20 cm d’épaisseur. Cinq matières – PSE,
laine de verre, XPS, laine de roche et un
composé à base de 70 % de plumes de
canard – se situent en dessous de 30 cm
pour R = 8. Huit isolants biosourcés se
placent légèrement au-dessus de 30 cm
d’épaisseur (entre 30,04 et 32 cm) pour
atteindre R = 8. La laine de bois, en raison
de son de 0,080, requiert 64 cm
d’épaisseur. En synthèse, pour atteindre
R = 8 et si l’on exclut la laine de bois,
il y a 144 mm de différence entre le
polyuréthane, le plus performant des
matériaux du point de vue thermique
certifié par l’Acermi et communément
disponible sur le marché français, et le
combiné laine de lin + laine de chanvre ou
le liège expansé, les deux matériaux
biosourcés au le plus élevé (0,040). ■
ISOLANTS BIOSOURCÉS
QUELLE PERFORMANCE
THERMIQUE?
bilan environnemental sur le chapitre du trans-
port, il existe une filière structurée pour la
production de ouate de cellulose et de produits dé-
rivés du bois. Le chanvre, le lin et la ouate de textile
recyclée, fortement liée au développement de
l’économie sociale et solidaire, sont en voie de
structuration, alors que la paille et la laine de mou-
ton émergent à peine. Enfin, avec le dépôt de bilan
du fabricant français d’isolant en plumes de canard
(Naptural Isoplume) fin 2011, il semble que toute
offre de ce type soit devenue indisponible sur le
marché français. Notons cependant que plus de
80 % des certificats Acermi et des Avis Techniques
portant sur des isolants biosourcés concernent
des produits fabriqués en Allemagne, en Autriche
ou en Suisse.
Comme tout autre matériau ou procédé, les iso-
lants biosourcés doivent aussi être envisagés sous
l’angle de leur performance thermique (voir gra-
phique ci-dessus) et acoustique, de leur sensibilité
au vieillissement (altérabilité et putrescibilité), au
tassement, aux insectes et rongeurs, au feu et à
l’humidité, et enfin, en fonction de leurs domaines
d’emploi (voir encadré ci-contre).
Comportement
face à la vapeur d’eau
La capacité d’absorption de l’eau peut-être à la
fois une vertu en tant que régulateur d’humidité,
notamment pour le confort d’été, et un inconvénient
dans la mesure où l’humidité favorise le dévelop-
pement de moisissures et de bactéries. De ce fait,
il faut absolument éviter toute condensation au
sein des matériaux, particulièrement en hiver car
l’air intérieur plus chaud et plus humide, tente de
migrer à travers les parois pour s’équilibrer avec
l’air extérieur, plus sec et plus froid. Les flux de va-
peur d’eau sont d’autant plus importants que la
différence de pression de vapeur d’eau entre inté-
rieur et extérieur est grande, et que les matériaux
constitutifs des parois sont peu résistants à la mi-
gration de vapeur d’eau. La résistance à
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QUALITÉ CONSTRUCTION
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N° 135
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NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2012
PRESCRIPTION