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INTRODUCTION
Depuis l’âge de trois ans, je pratique la danse classique et contemporaine. En grandissant, je
me suis aperçue que cette activité m’a apporté au fil des cours et des années de nombreux
bienfaits : défoulement du corps et apaisement de l’esprit, richesse de l’échange et du partage
dans un groupe, confiance en soi.
Puis, lors d’un stage en Institut d’Éducation Motrice en novembre et décembre 2005, j’ai eu
l’occasion d’observer des séances de danse avec des enfants infirmes moteurs-cérébraux de 7
à 10 ans. En assistant à ces cours et en discutant avec la professionnelle qui intervenait, j’ai
vraiment pris conscience de la danse comme véritable moyen d’expression pour ces enfants
qui ont parfois de réelles difficultés à communiquer. La pratique de cette activité permet
notamment de lever des inhibitions motrices (dues par exemple à la spasticité).
Je me suis alors orientée vers des articles concernant le travail du corps et le handicap.
L’apport de la danse sur le plan fonctionnel paraissait évident, mais à travers les lectures de
témoignages, je me suis posé la question de ses vertus sur le travail de deuil et l’acceptation
du handicap. Quelle action, quel impact la danse peut-elle avoir sur le psychisme ? J’ai par la
suite tourné ma réflexion vers les sujets schizophrènes : si le travail du corps peut agir sur
l’état psychique, peut-être est-il en mesure d’aider ceux qui souffrent de « ne pas avoir de
corps », qui ont une image corporelle morcelée ?
Après quelques mois de lectures, de recherches, j’ai pu confronter mon intuition à la réalité au
cours d’un stage effectué dans un hôpital de jour accueillant des patients psychotiques, et
notamment schizophrènes.
Durant ces quelques semaines d’observations puis de participation aux différents ateliers et
notamment à l’atelier de danse, d’autres interrogations ont surgi : quelle est l’origine de la
schizophrénie ? Quelle relation le sujet schizophrène entretient-t-il avec son corps, lui qui
parfois se sent morcelé, éclaté ? Puis de nouvelles questions se sont posées concernant plus
précisément la profession d’ergothérapeute. En effet, la particularité de notre profession est
l’utilisation de l’activité en tant que moyen et médiation dans notre relation avec les patients.
Mais qu’est ce vraiment que l’activité en ergothérapie ? Est-il possible d’employer n’importe
quelle activité ou bien doit-elle répondre à des critères bien spécifiques ? Effectivement, le