Annexe H

publicité
Annexe H - Impact de ElecLink, nouvelle
liaison de 1000 MW CC entre la France et la
Grande-Bretagne, sur le système de transport
européen continental
Étude préparée pour
ElecLink Limited
UK Terminal, Ashford Road, Folkestone CT18 8XX
Rapport final
29 avril 2013
Consentec GmbH
Grüner Weg 1
D-52070 Aachen
Tel. +49. 241. 93836-0
Fax +49. 241. 93836-15
E-Mail [email protected]
www.consentec.de
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
i
Table des matières
Résumé
ii
1
Introduction
6
2
Présentation de Consentec
7
3
Notre approche
8
3.1 Les contraintes de stabilité
8
3.2 Les contraintes thermiques
8
3.3 Les contraintes de tension
12
Résultats
13
4.1 Les contraintes de stabilité
13
4.2 Les contraintes thermiques
14
4
4.2.1 Vue d'ensemble des paramètres du réseau et du système de production dans la
région concernée
14
4.2.2 Scénarios envisagés
16
4.2.3 Analyse des contingences
17
4.2.4 Facilité d'utilisation du système d'importation et d'exportation entre la France
et la Grande-Bretagne
5
22
4.3 Les contraintes de tension
23
Conclusions
26
B.1 2016 Scénario 5 (exportation de France vers la Grande-Bretagne)Error! Bookmark not defined.
B.2 2016 Scénario 1 (importation de la France à partir de la Grande-Bretagne)Error! Bookmark not de
La version française du présent document est une traduction d’un original en version anglaise. Compte tenu du caractère
technique du présent document et de la complexité des questions qu’il aborde, il est possible que cette version française
recèle des imprécisions nuisant à sa bonne compréhension. Dans cette hypothèse, il appartient alors de se référer à la version
anglaise ou de demander à la société ElecLink, auteur de ce document, des précisions quant à sa portée exacte.
ii
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Résumé
STAR Capital Partners (STAR Capital) et groupe Eurotunnel prévoient la construction d'une
interconnexion en courant continu (CC) entre la France et la Grande-Bretagne (ElecLink).
Dans ce but, ElecLink a déposé une demande de dérogation à l'application de certains articles
pertinents de la réglementation en Europe afin qu'elle puisse construire une interconnexion
marchande de 1 000 MW entre les réseaux d'électricité de la France et de la Grande-Bretagne.
Dans le cadre de ce processus, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a demandé
qu'ElecLink fournisse plus d'informations concernant l'impact sur le réseau de transport français du raccordement de la nouvelle interconnexion.
La CRE a demandé que l'analyse technique porte sur trois aspects, à savoir :
•
Question 1 : les contraintes de stabilité. La CRE souhaite comprendre l'impact sur la
stabilité dynamique du système de transport à proximité du point de raccordement en cas
de défaillance de la nouvelle interconnexion.
•
Question 2 : les contraintes thermiques. La CRE souhaite comprendre la mesure dans
laquelle la nouvelle interconnexion est susceptible d'entraîner des congestions sur le réseau de transport d'électricité français. Ces évènements sont en effet susceptibles d'entraîner des coûts supplémentaires qui seraient engagés par le Gestionnaire du réseau de transport (GRT) français, car il lui faudra soit :
o S'engager dans des investissements de transport supplémentaires pour soulager le goulot d'étranglement, ou
o Supporter des coûts de redistribution via lesquels il ajuste la production prévue des
centrales françaises afin d'atténuer ces congestions et, ce faisant, il subit un coût.
•
Question 3 : les contraintes de tension. Enfin, la CRE souhaite comprendre la mesure
dans laquelle la nouvelle interconnexion aura un impact sur les contraintes de tension du
réseau. En règle générale, les questions de tension sont atténuées par les services de la
puissance réactive qui sont achetés par le GRT.
ElecLink a missionné Consentec pour examiner les questions soulevées par la CRE. Nous
exposons brièvement les principales conclusions relatives à chaque question.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
iii
Question 1 : les contraintes de stabilité.
L'impact de la nouvelle interconnexion sur les contraintes de stabilité sera probablement
minime. La principale justification de cette conclusion est que le flux de 1 000 MW entrant ou
sortant que la nouvelle interconnexion constitue est très inférieur en volume à celui d'autre
système de production ou charges connectées au réseau français. Comme le GRT doit déjà
tenir compte de la perte potentielle des centrales ou de flux continus bien plus importants,
dans la pratique, il n'est pas susceptible d'avoir besoin de prendre des mesures supplémentaires pour la gestion de la perte potentielle liée aux 1 000 MW de capacité que la nouvelle
interconnexion représente.
Une question connexe est de savoir si le voisinage du nouveau point de raccordement pourrait
souffrir de répercussions potentielles dues à une défaillance technique de l'interconnexion
dont le GRT devra prendre en compte. Nous considérons que la technologie actuelle des
stations de conversion et les paramètres de protection associés impliquent que cela, dans la
pratique, ne sera pas un problème susceptible d'entraîner des coûts supplémentaires qui seraient engagés par le GRT.
Question 2 : les contraintes thermiques.
Nous avons modélisé le fonctionnement technique du réseau français selon un éventail de
scénarios possibles pour évaluer la mesure dans laquelle la nouvelle interconnexion entrainera
des contraintes thermiques sur le réseau français.
Dans ce contexte, il est intéressant de noter que le point de raccordement de la nouvelle interconnexion sera situé près de deux très importantes sources de production et de charge existantes. Plus précisément, il s'agit de la centrale nucléaire de Gravelines disposant d'une capacité de production installée de 5 700 MW et de l'interconnexion existante entre la France et
l'Angleterre (IFA), disposant d'une capacité installée de 2 000 MW. Du fait de cette concentration de sources d'alimentation totalisant 7 700 MW, le réseau de transport dans la région est
déjà très dense et il existe un volume important de capacités de transport dans la région. Par
exemple, la centrale de Gravelines est connectée à la sous-station de Warande où les lignes de
transport d'une capacité d'environ 12 000 MW fusionnent.
Nous avons modélisé l'impact de la nouvelle interconnexion de sorte que, au lieu de considérer une alimentation totale maximale de 7 700 MW comme c'est le cas à l'heure actuelle,
iv
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
l'approvisionnement total serait de 8 700 MW, dans une variété de scénarios possibles. Les
principales conclusions sont les suivantes :
•
En situations de demande relativement faible en France, et de pleine exportation sur toutes
les interconnexions (et pleine puissance de la centrale de Gravelines, ainsi que d'une centrale électrique au gaz plus petite de 800 MW à Dunkerque tant qu'elle est exploitée en
fonction de la situation de demande considérée), il existera des occasions dans lesquelles
deux des lignes de 380 KV dans la région seront surchargées. Les deux lignes sont Warande - Les attaques et la ligne Les attaques - Mandarins.
•
Cependant, à notre avis, pour ces cas de surcharge, le GRT dispose de solutions, telles que
les mesures de commutation, celles-ci peuvent être activées en un temps suffisamment
court afin que les nouvelles charges critiques puissent être évitées. Cela signifie que le besoin pour le GRT de réaffecter les centrales (et donc d'en supporter les coûts) dans ces cas
est rare.
•
La potentialité de surcharge sur ces deux lignes (au regard de la norme de sécurité n-1) est
une caractéristique de l'exploitation actuelle du réseau. La présence de la ligne ElecLink
n'accroit que marginalement cette surcharge, de sorte que, même dans ce cas, cet accroissement n'est pas suffisant pour entrainer de nouveaux frais ou la nécessité d'investir davantage dans le réseau.
•
La seule situation dans laquelle le GRT est susceptible de subir des coûts supplémentaires
est dans le cas d'une panne critique des lignes de transport dans la région. Dans la pratique, l'entretien des lignes de transport dans la région sera probablement planifié en lien
avec l'entretien des lignes de transport de la centrale nucléaire de Gravelines située à
proximité. Par conséquent, dans les cas d'indisponibilités planifiées des lignes de transport, il n'y aura probablement aucun coût supplémentaire engagé du fait de la nouvelle interconnexion. Seules les indisponibilités imprévues des lignes de transport locales sont
susceptibles de provoquer l'engagement de coûts de distribution supplémentaires pour le
GRT. Ces coûts seraient constitués d'ajustements obligatoires de la part du GRT des profils de circulation de l'une des deux interconnexions dans la région ou de la centrale de
Gravelines. Comme indiqué précédemment, ce serait le cas, même en l'absence de la nouvelle liaison.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
v
Question 3 : les contraintes de tension
À notre avis, et au vue de l'évaluation de ses besoins en puissance réactive, la présence de la
nouvelle interconnexion ne fera probablement supporter aucun coût supplémentaire au GRT.
En effet, il estime que, par un choix approprié de la technologie de conversion, la nouvelle
liaison devrait être en mesure de contribuer positivement au profil de tension dans la région.
6
1
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Introduction
STAR Capital Partners (STAR Capital) et Groupe Eurotunnel prévoient la construction d'une
interconnexion en courant continu (CC) entre la France et la Grande-Bretagne (ElecLink). La
nouvelle interconnexion disposera d'une capacité de transport de 1 000 MW. Le raccordement
au réseau de transport français devra être établi à la même sous-station dans laquelle l'interconnexion France-Angleterre (IFA) existante est raccordée (Mandarins). L'IFA dispose d'une
capacité de 2 000 MW.
La Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) a demandé à ElecLink de fournir une étude
concernant l'impact de l'interconnexion prévue sur le système de transport d'Europe continentale (en particulier le système français, en incluant ses interconnexions vers la GrandeBretagne et la Belgique). Dans une lettre datée du 13 janvier 2012, la CRE a décrit la portée
de l'étude demandée.
Dans cette description, la CRE a demandé des enquêtes sur les répercussions techniques
déterminées par ElecLink en termes de stabilité du système en cas de coupure dans le réseau
de transport (en particulier durant la période de perturbation), la conformité aux exigences de
sécurité de réseau, tels que le critère "n-1" et la situation de tension sur le réseau de transport
affecté par l'augmentation de la capacité d'importation et d'exportation entre la France et la
Grande-Bretagne. Les analyses devront se concentrer sur le réseau 380/220 kV français, en
incluant les interconnexions avec les réseaux voisins, en particulier avec celui de la Belgique.
ElecLink a demandé à Consentec de fournir des résultats qualitatifs et quantitatifs concernant
les différents aspects. Nous présentons nos résultats dans ce rapport.
Le rapport présente la structure suivante :
•
Le chapitre 2 donne quelques détails sur notre société,
•
le chapitre 3 présente notre approche,
•
le chapitre 4 présente nos résultats, et
•
le chapitre 5 décrit nos conclusions.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
2
7
Présentation de Consentec
Consentec GmbH est une société de conseil et de logiciels spécialisée en ingénierie, en questions économiques et réglementaires liées à l'approvisionnement en énergie, avec un accent
particulier sur les réseaux de gaz et d'électricité sur l'ensemble des niveaux des réseaux de
transport et de distribution. Consentec a été fondée en 1999 à Aachen par le Dr Wolfgang
Fritz (Directeur général) et le Professeur Dr. Hans-Jürgen Haubrich, ancien directeur de l'Institut für Elektrische Anlagen und Energiewirtschaft (Institut des systèmes d'énergie et d'économie
de l'énergie - IAEW) de l'université RWTH de Aachen, et est totalement indépendante des
intérêts de toutes les institutions, entreprises et associations spécifiques.
Les clients de Consentec sont principalement les ministères, les autorités de régulation, les
gestionnaires de réseaux, les associations industrielles, les fournisseurs de services informatiques et les fabricants d'équipements basés dans les pays européens. Consentec accompagne
ses clients par le biais de services de conseil, d'études techniques et économiques, de solutions
logicielles (à la fois spécifiques et standard), de formation et de rapports d'experts. Le personnel et les fondateurs de Consentec peuvent tirer parti d'une connaissance approfondie et d'une
longue expérience professionnelle dans le domaine de l'ingénierie des systèmes et de l'économie de l'approvisionnement en gaz et en électricité, ainsi que d'un vaste réseau international
de contact avec des entreprises et des institutions impliquées dans la gestion et la réglementation du secteur de l'approvisionnement en énergie.
8
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
3
Notre approche
Dans cette section, nous décrivons notre approche pour les trois grands aspects de l'analyse
demandée par la CRE. Nous décrivons donc notre approche pour :
•
les contraintes de stabilité,
•
les contraintes thermiques, et
•
les contraintes de tension.
3.1
Les contraintes de stabilité
Cette section se rapporte à l'analyse du comportement dynamique du système à la suite d'une
défaillance dans le voisinage de la station de conversion.
L'évaluation des impacts d'une défaillance dans le système de transport nécessite une analyse
quantitative importante pour pouvoir en déduire les exigences de conception et de mise en
place de la protection de la liaison en courant continu et, potentiellement, du réseau et/ou des
installations de production situées à proximité. Une telle enquête doit être basée sur un modèle réel du système de transport et de production (exemple, incluant les paramètres techniques réels des lignes et des transformateurs ainsi que les données des générateurs) et un
logiciel de calcul approprié.
Normalement ces calculs sont de l'entière responsabilité des GRT eux-mêmes car eux seuls
ont accès à un modèle réel et détaillé des flux de charge du réseau de transport en Europe
continentale (constituant des données confidentielles en possession des GRT) et disposent du
logiciel de calcul requis.
Ainsi, nous avons mis l'accent sur l'évaluation des défaillances éventuelles de la nouvelle
interconnexion et nous abordons la répercussion sur le reste du système de transport sur une
base qualitative.
3.2
Les contraintes thermiques
Nous disposons d'un modèle de flux de charge du système de transport en Europe continentale
qui a été établi grâce à des sources d'information publiques et qui est donc libre de droits de
propriété intellectuelle tiers. Tandis que le modèle ne peut par principe, pas fournir le même
degré de précision que le modèle d'un GRT, nous sommes convaincus qu'il est suffisant pour
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
9
atteindre l’objectif fixé, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, l'étude d'impact est réalisée par
une comparaison de la situation avec et sans la nouvelle interconnexion, c.-à-d. en mettant
l'accent sur l'effet progressif plutôt que sur des mesures absolues de charge de réseau, etc.
Deuxièmement, il est raisonnable de supposer que tout impact significatif sur la situation des
flux de charge (et donc des contraintes thermiques) ne peut se produire que dans une région
géographique limitée autour de la station de conversion. La démonstration de ce dernier aspect, au moyen d'exemples numériques, fait partie de notre évaluation.
En ce qui concerne l'analyse de l'impact sur le réseau de transport régional autour de la station
de conversion, nous avons analysé des scénarios réalistes (mais aussi des scénarios extrêmes)
de l'utilisation du réseau. La CRE a demandé une évaluation sur les cinq premières années
suivant la mise en service de la nouvelle interconnexion (prévue pour 2016). Cette période est
couverte par l'analyse numérique de l'année cible 2016 et par un aperçu plutôt qualitatif pour
la période venant après 2020.
La Fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to
appear here..1 ci-dessous illustre la façon dont les données sont utilisées et les étapes de
calcul sont liées.
10
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Analysis performed by Redpoint
Market simulation
(on hourly basis)
France and neighbouring countries:
2016 (w/ and w/o ElecLink)
National load
Power balance
Flow FR-GB
National
generation
National load
Flow FR-GB
Development of transmission
grid and generation system
Merit order
Generator
dispatch
Load flow model 2016
Loadflow and contingency analyses
Line loading
Node voltage
Fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to appear
here..1 : Méthode de travail pour l'évaluation quantitative
Nous mettons en place notre modèle de réseau conformément aux plans de développement
des réseaux officiels (en particulier, le plan de développement à dix ans –TYNDP – d'ENTSO-E) afin de refléter la situation en 2016, date de mise en exploitation prévue d'ElecLink.
Dans la région concernée autour de la station de conversion en France, aucun projet d'extension du réseau n'est connu (à l'exception d'une augmentation de la tension d'exploitation de
225 à 400 kV en 2017 de la ligne Avelin-Mastaing1 à la frontière France - Belgique), ainsi le
1
Nous comprenons également, suite à nos discussions avec RTE, qu'un investissement supplémentaire en
infrastructure de transport dans la région est prévu : une deuxième amélioration des lignes Gavrelle-Avelin et
Vesle-Lonny (devant être opérationnelle en 2016/17 et effectuée dans le cadre du plan à dix ans de ENTSO-E
2012 - 2022) ainsi que la poursuite de l'amélioration prévue de l'interconnexion avec la Belgique en 2018/19.
Toutefois, dans un souci de prudence, nous n'avons pas inclus cet investissement supplémentaire de capacités
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
11
principal développement jusqu'en 2016 et entre 2016 et 2020 concerne la demande nationale
et le système de production.
En ce qui concerne le projet d'extension de la capacité de l'énergie éolienne en France, nous
avons supposé un développement réaliste basé sur l'historique des capacités additionnelles
installées par année. Le volume de capacités issu des moyens de production d'énergie éolienne
installés au large des côtes et leurs points de raccordement au réseau ont été déterminés à
partir d'informations publiques relatives au premier appel d'offres lancé par le gouvernement
français en 20112.
D'autres projets de nouvelles unités de production classiques prévus (en particulier l'extension
de la centrale nucléaire de Penly et des diverses centrales au gaz dans la région concernée) ne
seront très probablement pas en fonctionnement avant 2020. Par conséquent, ces projets n'ont
pas été pris en compte dans les analyses.3
Les situations de réseau à prendre en compte sont décrites par équilibre de charge et de puissance national, en particulier pour la France et les pays voisins, et les flux sur l'IFA et ElecLink. Toutes les données requises ont été fournies par Redpoint, société-conseil pour STAR
Capital.
Pour chaque situation considérée (5 situations de marché tenant compte des deux cas avec et
sans ElecLink, soit 10 cas au total), nous avons calculé la production nationale respective à
partir des chiffres d'équilibre de charge et de puissance. Afin de calculer les charges de lignes
de transport dans notre modélisation du réseau en tenant compte des retards possibles dans la procédure
d'autorisation et dans la phase de construction.
2
Comme les parcs éoliens offshore prévus sont principalement situés sur la côte Nord-ouest, l'impact des
charges de ligne à proximitéde la station de conversion Mandarins est négligeable.
3
Nous notons que cette approche contraste avec notre lecture de l'approche de RTE qui, de notre point de vue,
adopte des hypothèses excessivement prudentes. Par exemple, dans la modélisation du réseau de RTE, le
modèle inclut tous les projets de production futurs (comme indiqué dans la file d'attente) comme étant
opérationnels en 2016. Par conséquent, il suppose que l'extension de la centrale nucléaire de Penly sera
exploitée en 2016, dans la pratique, elle n'est pas susceptible d'être opérationnelle avant 2035. De même,
RTE est très prudente dans son approche de l'investissement dans les infrastructures de transport, en
supposant dans son modèle qu'il n'y aura pas d'investissement supplémentaire après 2016, cela en dépit de
l'existance de programmes déjà bien avancés pour un renforcement du réseau vers la fin de la décennie.
12
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
précises, nous avons décomposé la capacité de production nationale en une distribution de
production en utilisant une base de données de centrale (c.-à-d. une approche par ordre de
mérite tenant compte des paramètres tels que le type de combustible, l'année de construction
et le facteur d'efficacité amenant à des coûts marginaux spécifiques à l'unité) et nous avons
entré ces données de production dans le modèle de grille.
Par le biais d'une analyse des flux de charge et des contingences, nous avons déterminé l'impact de la nouvelle interconnexion sur les charges de ligne pré et post contingence et des cas
potentiels identifiés (situations et emplacements) de surcharge et évalué différentes façons de
trouver une solution (exemple, modification du terrai, redistribution ou renforcement du
réseau).
En outre, nous avons analysé les capacités d'exportation et importation dans le cas d'une
double défaillance du circuit d'un des deux raccordements de 380 KV vers les Mandarins.
3.3
Les contraintes de tension
Bien que les contraintes thermiques soient susceptibles de restreindre l'utilisation prévue de la
nouvelle interconnexion pour l'échange énergétique entre la France et la Grande-Bretagne, les
problèmes de tension sont plutôt un effet secondaire. En outre, l'impact de l'interconnexion
sur la situation de tension peut être contrôlé par le choix de la technologie des stations de
conversion. Ceci est particulièrement vrai au regard des récentes améliorations technologiques
des convertisseurs et l'adoption croissante de la technologie de convertisseurs de source de
tension (Voltage Source Converter - VSC). Par conséquent, nous avons traité cet aspect par
une argumentation de conception plutôt que par une simulation numérique importante.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
4
13
Résultats
Dans ce chapitre, nous présentons nos résultats. Nous présentons nos conclusions sur :
•
les contraintes de stabilité,
•
le contraintes thermiques, et
•
les contraintes de tension.
4.1
Les contraintes de stabilité
Les défaillances sur une interconnexion en CC sont comparables à la perte de charge ou de
production dans les systèmes connectés conduisant à une augmentation ou à une diminution
de la fréquence dans la période transitoire. De tels cas sont déjà couverts au niveau du système de fourniture de puissance de réserve et des plans d'urgence. Comme l'impact possible
d'une défaillance de la ligne CC en question est bien inférieur à celui d'autres incidents critiques (tels que la perte d'autres liaisons CC présentant une puissance nominale plus élevée ou
des défaillances de centrales électriques majeures), nous ne prévoyons pas de conséquences
critiques concernant les impacts sur l'équilibre du système.
Autre question importante, savoir si les perturbations telles qu'une perte de la liaison CC ellemême, ou des défaillances sur les lignes ou des transformateurs situés à proximité, peuvent
entraîner des oscillations au sein du système susceptibles de compromettre gravement la
sécurité du système. Concernant les générateurs raccordés au réseau en CA, des systèmes de
protection automatiques sont installés afin d'empêcher les dommages à l'équipement. La
même chose s'applique aux stations de conversion des liaisons CC qui doivent tenir compte
des défaillances critiques dans la conception de leurs systèmes de protection.
D'autres répercussions potentielles causées par des défaillances techniques dans les convertisseurs d'une liaison CC, telles que des harmoniques supérieures ou les phénomènes de surtension dans le système CA après un court-circuit, peuvent être résolues grâce à la technologie de
régulation automatique ou en utilisant un équipement de mise à la terre aux deux extrémités
de la ligne CC.
Par conséquent, les influences négatives sur le système CA, dues à des défaillances de la
connexion CC, peuvent être évitées par l'utilisation de technologies existantes et de paramètres de protection.
14
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Il n'y a pas eu dans le passé d'incidents (graves) sur le système de transport européen continental pouvant être attribués à des défaillances des interconnexions CC, ainsi il est très probable que les répercussions des défaillances éventuelles de nouvelles interconnexions (telle
qu'ElecLink) sur le reste du circuit de transport d'énergie puissent être évitées efficacement.
Ceci est également confirmé par la situation du réseau dans la région de la sous-station Les
Mandarins. Le réseau 380 kV très maillé présentant des impédances intérieures faibles, ainsi
que l'existence d'importants générateurs (centrale nucléaire de Gravelines) à proximité de
cette sous-station conduisent à une puissance de court-circuit relativement élevée aux Mandarins, comparée aux sous-stations 380 kV classiques. Étant donné que la puissance de courtcircuit est un bon indicateur de la résistance d'un système aux perturbations dans la période
transitoire, il n'est pas envisagé que les problèmes de stabilité seront des problèmes majeurs
ici.
4.2
Les contraintes thermiques
4.2.1
Vue d'ensemble des paramètres du réseau et du système de production
dans la région concernée
Afin de déterminer les éléments conditionnant l'utilisation du réseau dans la région concernée,
nous avons analysé la topologie du réseau ainsi que l'emplacement et la technologie des centrales électriques.
Le réseau 380 kV dans la zone proche de la station de conversion pour la ou les liaisons CC
est dense et offre une forte quantité de capacité de transport. Cela s'explique principalement
par le besoin de transport de l'énergie alimentant la centrale nucléaire de Gravelines disposant
d'une capacité de production installée de 5 700 MW. Elle est reliée à la sous-station de Warande par six circuits de 380 kV totalisant environ 12 000 GW de capacité de transport4. Il
n'existe aucune connexion directe avec le réseau 220 kV, car il n'y a pas de transformateurs
situés dans la sous-station de Gravelines.
4
Il existe également deux lignes de 220 KV entre Warande et Gravelines n'apparaissant pas dans le plan de
réseau.
Rap
pport final ppour ElecLink, 29 avril 2013
15
En consséquence, lees réseaux sont
s
pour laa plupart déécouplées, ainsi
a
le réseaau 220 kV est principalem
ment dédié à la distribu
ution tandis que le réseeau 380 kV a une foncttion princip
palement
de transsport. L'alim
mentation en
n énergie dde la centralle thermiquee de Dunkeerque (800 MW)
M
est
utilisée pour réponndre à la dem
mande de laa large zonee industriellle située auu port de Du
unkerque
ainsi quu'en tant qu'aalimentation
n de secourrs pour la ceentrale de Gravelines
G
enn cas d'urgeence. Par
conséquuent, l'impacct sur la chaarge des lignnes dans la région conccernée est trrès limité.
Au niveeau de la souus-station de
d Warande,, l'énergie est
e transporttée via deuxx doubles circuits de
380 kV vers Wepppes et Chev
valet en dirrection du Sud-Est. Un
U troisièmee double ciircuit de
Les attaquess à l'ouest, puis atteintt la sous-staation des
380 kV relie Waraande à la sous-station L
Mandarrins (stationn de converssion de la liiaison CC). La sous-staation Les M
Mandarins est également aliimentée parr un double circuit de 3380 kV prov
venant du su
ud (sous-staation d'Argo
oeuvres).
Chaque circuit peuut transportter environ 1800 MW, en résuméé, la stationn des Mandarins est
connecttée à plus dee 7 000 MW
W de capacitté de transm
mission (fig. Error! Usse the Hom
me tab to
apply Ü
Überschriftt 1 to the text that you
u want to ap
ppear here..1).
3880 kV
2220 kV
Fig. Errror! Use thee Home tab
b to apply Ü
Überschrift 1 to the text that you w
want to appear
here..1 : réseau de
d transportt et installations de pro
oduction à pproximité dee la station de
d conversio
on françaisee de Mandarrins (sourcee : ENTSO-E
E).
16
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Comme la centrale nucléaire de Gravelines peut supposée être en fonctionnement dans toutes
les situations de demande, il peut être conclu que l'utilisation du réseau est plus ou moins
déterminée par le fonctionnement de la ou des liaisons CC (c.-à-d. les flux en provenance de
ou vers la Grande-Bretagne), tandis que l'impact de la situation globale du marché est moins
prépondérant.
Ainsi, dans un cas où la nouvelle interconnexion entre la France et la Grande-Bretagne n’est
pas prise en compte, un besoin en alimentation d'environ 7 700 MW (5 700 MW produits à
Gravelines, plus 2 000 MW via l'IFA) doit être transporté. Avec ElecLink, les besoins en
capacités de transport atteignent environ 8 700 MW.
4.2.2
Scénarios envisagés
Nous avons analysé un certain nombre de situations de marché différentes afin de couvrir un
éventail réaliste de scénarios d'utilisation du réseau5. Ces scénarios incluent également des cas
plus extrêmes (mais réalistes) conduisant à des charges potentiellement élevées sur des lignes.
Les scénarios 1 et 2 reflètent des situations de charge en période de pointe en France combinée à une forte demande d'importation d'énergie (incluant les importations en provenance de
Grande-Bretagne). Le scénario 3 indique une situation de demande plutôt forte, mais un équilibre de puissance plus ou moins neutre dans lequel la France exporte vers la GrandeBretagne. Les scénarios 4 et 5 représentent des situations de charge moyenne avec de fortes
capacités d'exportation de la France traduites par un solde de puissance clairement positif
résultant, entre autres, en des exportations de la France vers la Grande-Bretagne (fig Error!
Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to appear here..2).
5
Il convient de souligner que, à toutes fins de cette analyse, on ne considère que les implications commerciales
du raccordement d'ElecLink au réseau français en termes de possibilité de coûts supplémentaires qui seraient
engagés par le GRT pour gérer les congestions. Nous n'avons connaissance d'aucun obstacle technique
particulier concernant le raccordement d'ElecLink et l'utilisation du réseau de transport français, il s'agit
plutôt ici d'un raccordement de nature très semblable à n'importe quelle autre connexion de taille moyenne au
réseau de transport. Par conséquent, nous ne pensons pas qu'ElecLink représente un quelconque défi
technique particulièrement inhabituel pour RTE.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
17
No ElecLink
Power balance FR
Load FR
100000
20000
MW
MW
Flow FRÆGB (IFA+ElecLink)
3000
MW
1500
Scen. 4
Scen. 3
0
Scen. 5
0
Scen. 2
Scen. 1
10000
50000
0
-1500
-10000
-3000
20000
3000
With ElecLink
100000
1500
10000
0
50000
0
0
-10000
-1500
-3000
Fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to appear
here..2 : Principaux paramètres des scénarios considérés pour l'année cible
2016 (sur la base des données de Redpoint)
La production nationale respective peut être déduite des chiffres donnés de charge et d'équilibre de puissance, qui sont répartis entre les unités individuelles de production en fonction de
leur position respective dans l'ordre de l’efficacité énergétique.
4.2.3
Analyse des évènements imprévus
En règle générale, nos analyses montrent que l'impact de la nouvelle interconnexion sur les
flux en cas (n-1) diminue rapidement avec la distance entre la ligne observée et la station de
conversion. En conséquence, une charge élevée sur le réseau français hors de la proximité de
la station de conversion (incluant par exemple la frontière franco-belge) n'est pas significativement due à la nouvelle liaison en courant continu. Ainsi, dans la présentation des résultats
qui suit, l'accent est mis sur les lignes de 380 kV et 220 kV raccordées aux sous-stations des
Mandarins, Les attaques et Warande.
18
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
En outre, nous avons noté qu'une indisponibilité de l'interconnexion entre la France et la
Grande-Bretagne (que ce soit IFA et/ou ElecLink) ne provoquerait pas de problèmes en
termes de charge du réseau ou de capacités de production disponible.6
Dans les points suivants, nous abordons séparément l'impact des conditions du marché, de
l’échéance fixée et de l'existence d'ElecLink sur la charge du réseau.
Impact des conditions du marché
Afin d'évaluer l'impact des conditions du marché sur la charge du réseau, nous avons calculé
la charge (n-1) maximum spécifique sur une ligne parmi les lignes 380 kV et 220 kV dans la
région du réseau concerné. Les résultats présentés dans la fig. Error! Use the Home tab to
apply Überschrift 1 to the text that you want to appear here..3 font référence à l'année
cible 2016 sans ElecLink.
6
Une indisponibilité de la ou des liaisons CC entraînerait un déficit ou un excédent de production dans le
système raccordé en fonction de la direction du flux dans l'interconnexion. Dans l'analyse, nous avons mis
l'accent sur le système français et avons étudié si l'augmentation ou la diminution requise de la production
peut être effectuée avec les capacités de production de la situation correspondante et nous avons vérifié la
situation des flux de charge après modification de la distribution de la production en France, selon l'ordre du
mérite présumé.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
19
Maximum (n-1)-loading
200
%
Scenario
3
150
45
220-kV-lines
100
1
2
50
0
f rom
Warande
to
Weppes
Warande
Mandarins
Warande
Les attaques Argoeuves
Chevalet
Les attaques Mandarins Les attaques
Mandarins
Echingen
Holque
Fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to appear
here..3 : Charge (n-1) des lignes sélectionnées pour les situations de marché
considérées (année cible 2016 sans ElecLink)
Dans les scénarios 1 et 2 (dans lesquels les flux sur l'interconnexion entre la France et la
Grande-Bretagne vont vers la France), la charge (n-1) sur les lignes considérées est toujours
inférieure à 100 %. Dans les scénarios 3 – 5, la France exporte vers la Grande-Bretagne en
utilisant toute la capacité de 2000 MW de l'IFA. Dans ces cas, il existe deux lignes de 380 kV
(WarandeÆLes attaques et Les attaquesÆMandarins) dans lesquelles la charge (n-1) dépasse
la limite de 100 % avec un pic à plus de 150 %. Ces charges de ligne sont la conséquence de
la situation d'exportation de la France vers la Grande-Bretagne, en effet, dans cette situation,
l'intégralité de l'entrée de puissance de la centrale nucléaire de Gravelines (5 700 MW) et une
partie de celle de la centrale au gaz naturel de Dunkerque (sous réserve qu'elle soit en fonctionnement) est transportée en majeure partie en direction des Mandarins tandis qu'en situation d'importation (c.-à-d. des flux de Grande-Bretagne vers la France), les flux principalement constitués par l'alimentation de la centrale de Gravelines sont en partie déplacés. Ainsi,
en cas d'exportation de la France vers la Grande-Bretagne, des charges (n-1) critiques sur le
réseau 380 kV peuvent survenir.
Pour ces deux lignes qui seraient en surcharge, la perte du circuit parallèle constitue la panne
critique. Ainsi, nous avons analysé plus en détail les charges de lignes dans le cas où après la
panne d'un circuit, le second système est interrompu (qu'il le soit automatiquement par un
paramètre de protection de la ligne ou manuellement comme contre-mesure). Dans ce cas, la
20
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
charge du réseau dans la région concernée est inférieure à 100 % (pour les scénarios envisagés
et sur la base des données disponibles)7. Cela semble être raisonnable, car y compris dans le
cadre existant, des situations dans lesquelles Gravelines est à son niveau de production maximum et où dans le même temps la liaison CC existante est intégralement utilisée en direction
de la Grande-Bretagne, sont susceptibles de se produire. Par conséquent, le réseau de transport tel qu'il est aujourd'hui doit être capable de couvrir de telles situations de réseau8.
Les résultats montrent aussi les différentes qualités d'impact au regard de la situation du marché et de la direction du flux sur l'interconnexion France – Grande-Bretagne. La charge (n-1)
diffère sensiblement entre les scénarios 1-2 (France important de Grande-Bretagne) et 3-5
(France exportant vers la Grande-Bretagne) pour les raisons mentionnées ci-dessus. Pour les
scénarios impliquant une utilisation identique de la liaison CC, les charges (n-1), en particulier sur le réseau 380 kV ne diffèrent que progressivement soulignant que l'utilisation de la
liaison CC est le facteur prépondérant.
Impact de l’échéance fixée
Concernant la période postérieure à 2020, il semble être réaliste, que la plupart des projets
d'investissement prévus dans la région du réseau concerné (Gavrelle-Avelin-Mastaing et
Vesle-Lonny) seront terminés. En conséquence, il est probable que la situation de flux de
charge s'allègera de telle façon que les limitations possibles concernant le fonctionnement
d'ElecLink pourront être atténuées, voire éliminées. Par conséquent, nous concluons que les
premières années d'exploitation suivant la mise en place d'ElecLink est la période la plus
critique à l'égard des répercussions potentielles sur le réseau de transport français qui constitue le facteur de réduction de la capacité transmissible via ElecLink.
7
Ce comportement a également pu être observé pour la situation avec la nouvelle interconnexion. Toutefois,
dans certains scénarios, la charge (n-1) s'approche de la limite de 100 %.
8
Notez qu'une solution similaire à celle décrite ci-dessus peut également être atteinte par des mesures de
commutation qui permettront de limiter l'influence de l'alimentation de la centrale de Gravelines sur la ligne
Warande - Les attaques.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
21
Impact de la nouvelle interconnexion ElecLink
La nouvelle interconnexion ElecLink prévue devra disposer d'une capacité de 1 000 MW.
Comme abordé dans les sections ci-dessus, dans une situation sans ElecLink, la puissance
entrante qui est déjà de 7 700 MW (5 700 MW produits à Gravelines, plus 2 000 MW via
l'IFA) doit être transportée. Avec ElecLink, les exigences de transport augmentent effectivement jusqu'à atteindre environ 8 700 MW, mais restent du même ordre de grandeur.
Pour le scénario 5 (exportations françaises maximales)9 pour l'année cible 2016, la charge (n1) sur les lignes WarandeÆLes attaques et Les attaquesÆMandarins augmentent comme
prévu pour le cas avec ElecLink (fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to
the text that you want to appear here..4).
Maximum (n-1)-loading
200
%
no ElecLink
with ElecLink
150
220-kV-lines
100
50
0
f rom
Warande
to
Weppes
Warande
Mandarins
Warande
Les attaques Argoeuves
Chevalet
Les attaques Mandarins Les attaques
Mandarins
Echingen
Holque
Fig. Error! Use the Home tab to apply Überschrift 1 to the text that you want to appear
here..4 : Charge (n-1) des lignes sélectionnées pour les cas avec et sans ElecLink (année ciblée 2016, scénario 5)
La charge supplémentaire d'environ 25 % est absorbable, c.-à-d., dans le cas d'une panne d'un
premier circuit, le second système est interrompu (qu'il le soit automatiquement par un paramètre de protection de la ligne ou manuellement comme contre-mesure), la charge du réseau
9
Dans ce scénario, nous avons pris pour hypothèse une demande locale dans la région du réseau concerné de
l'ordre de 1300 MW. La majeure partie (environ 750 MW) est située dans la zone du port de Dunkerque.
22
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
dans la région concernée reste en dessous de 100 % (comme déjà évoqué dans les sections
précédentes). En outre, la probabilité d'occurrence de telles situations n'est pas significativement influencée par la présence ou non d'ElecLink. Ainsi, en cas de charges (n-1) élevées
avec ElecLink, des contre-mesures comme aujourd'hui (principalement des modifications de
la topologie du réseau par des mesures de commutation) seront probablement prises, ainsi la
nécessité de modifier la distribution de la production (ce qu'on appelle «redistribution ») ne
sera pas due à la construction de la nouvelle interconnexion CC.
Bien que les flux puissent augmenter dans certains des scénarios envisagés, la réalisation de la
nouvelle interconnexion n'entraîne pas plus de situations et de surcharges critiques sur le
réseau par rapport à la situation sans ElecLink.
4.2.4
Facilité d'utilisation du système d'importation et d'exportation entre la
France et la Grande-Bretagne
S'ajoutant à l'analyse de l'impact des différents éléments conditionnant l'élévation potentielle
de la charge du réseau, nous avons étudié une situation particulière contenant un affaiblissement du réseau 380 kV connecté à la station de conversion Les Mandarins quant à la question
de facilité d'utilisation du système d'importation et d’exportation entre la France et la GrandeBretagne.
Les cas où le double circuit Mandarins-Les attaques ou le double circuit Mandarins-Argœuves
est hors service sont pertinents dans ce contexte (exemple pour raisons de maintenance).
En supposant une utilisation complète de la capacité d'importation ou d'exportation entre la
France et la Grande-Bretagne (indépendamment de l'examen de la capacité de transmission
d'ElecLink), le réseau de transport serait considérablement surchargé en cas d'indisponibilité
sur le double circuit de 380 kV restant connecté à la station de conversion des Mandarins
(pour les deux topologies prises en compte). Dans cet exemple de calcul, nous avons identifié
une surcharge d'environ 560 MW sur le réseau 220 kV sur la liaison entre Ruminghem et
Echingen.
Par conséquent, la capacité de transport entre la France et la Grande-Bretagne, ou l'alimentation en énergie de la centrale nucléaire de Gravelines, pourrait être réduite afin de satisfaire
aux exigences de sécurité du réseau dans les situations où les deux circuits de l'une des lignes
ci-dessus sont touchés par des indisponibilités planifiées ou non. Dans l'exemple ci-dessus,
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
23
une réduction de la capacité d'exportation de la France ou de la Grande-Bretagne d'environ
1 700 MW serait nécessaire. Des effets de soulagement similaires seraient créés par des mesures de redistribution réduisant, entre autres, le volume entrant à partir de Gravelines de près
de 5 500 MW. (Notez que les effets de soulagement dus à des modifications de la topologie
du réseau telles que l'ouverture des couplages de barre omnibus n'ont pas été pris en compte.)
Du fait de la rareté de ces cas10 et que les gros travaux d'entretien sont normalement coordonnés afin d'éviter les situations potentiellement critiques sur le réseau, les contre-mesures susmentionnées ne seraient plus ou moins prises que dans des cas exceptionnels. Toutefois, il est
important de mentionner qu'avec ElecLink, la situation ne change que de façon limitée. Par
conséquent, les surcharges (n-1) dans la situation décrite se produiront également sans ElecLink et des mesures similaires pourraient être nécessaires, même aujourd'hui.
4.3
Les contraintes de tension
Le niveau de tension dans les stations dépend principalement de la charge globale du réseau
de transport, c.-à-d. plus la charge de ligne est élevée, plus la chute de tension entre le début et
l'extrémité de la ligne est élevée. Afin d'assurer un niveau de tension approprié dans chaque
situation, la sortie de puissance réactive dans les unités de production est régulée en fonction
des conditions respectives. S'ajoutant à cela, la topologie du réseau influe sur le niveau de
tension du fait que les éléments du réseau en fonctionnement consomment de la puissance
réactive et la distance électrique entre une sous-station et la source de puissance réactive
(exemple, principalement les centrales) est affectée.
Dans le cadre d'une interconnexion CC, un niveau de tension approprié à la station de conversion est nécessaire en raison de la demande de puissance réactive pour la commutation, en
particulier en ce qui concerne l'usage habituel de convertisseurs commutés avec thyristors
comme éléments de commutation, tels que l'IFA.
10
L'entretien des lignes à double circuit est habituellement effectué de manière séquentielle (c.-à-d. une ligne à
la fois). Par conséquent, l'arrêt du fonctionnement des deux circuits exigerait l'arrêt planifié d'une ligne (pour
l'entretien) et une panne imprévue sur l'autre ligne. Compte tenu de la rareté d'une situation d'entretien du
réseau associé à une panne imprévue, on estime le niveau d'occurrence de cette situation à une fois au plus
sur une période de plusieurs années.
24
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Afin d'estimer le niveau de tension au niveau de la sous-station de 380 kV des Mandarins,
nous avons analysé la situation du réseau avec les paramètres suivants :
•
situation avec une forte demande d'environ 75 GW en France,
•
France exportant vers la Grande-Bretagne (2 000 MW sans ElecLink ou 3 000 MW avec
ElecLink, respectivement),
•
double circuit Mandarins-Les attaques hors service.
Dans ce cas, l'impact de la puissance réactive générée dans la centrale nucléaire de Gravelines
sur le niveau de tension des Mandarins est fortement limité car la connexion directe au réseau
est interrompue. Au lieu de cela, le niveau de tension aux Mandarins dépend du niveau de
tension à la sous-station 380 kV voisine d'Argoeuvres et de la chute de tension sur la ligne
(très longue) de 380 kV entre ces deux nœuds du réseau.
Dans l'étude de ce scénario, nous avons supposé un niveau de tension réaliste de 400 kV à
Argoeuves. Pour la situation donnée du réseau, la tension qui en résulte aux Mandarins serait
de 390 kV dans le cas d'une exportation de 2 000 MW (soit la capacité de l'IFA) vers la
Grande-Bretagne et tomberait à environ 380 kV en supposant une exportation de 3 000 MW
(soit la capacité de l'IFA + d'ElecLink11).
Des niveaux de tension de 380 kV ou moins peuvent être problématiques en ce qui concerne
la fourniture de la quantité requise de puissance réactive pour les convertisseurs.
Dans le cas d'une conception alternative, par exemple des convertisseurs autocontrôlés
(source de tension), la puissance réactive requise pour la commutation n'est pas fournie par le
réseau de transport CA. Cette technologie est déjà utilisée, par exemple pour le câble Estlink
entre la Finlande et l'Estonie.
ElecLink a récemment choisi d'adopter la technologie VSC pour ses stations de conversion.
Conséquence de ce choix, la situation de tension pourra être contrôlée activement et ElecLink
11
La tension de nœud calculée de 380 kV suppose que ElecLink serait conçu avec la même technologie de
convertisseur IFA (c.-à-d. convertisseur commuté par la ligne). Il s'agit d'une hypothèse prudente. ElecLink
ont récemment choisi la technologie de convertisseur de source de tension pour les postes de conversion qui
ont des améliorations significatives de performance de commande de tension par rapport à l'ancienne
technologie LCC utilisé par IFA.
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
25
ne sera donc certainement pas préjudiciable au profil de tension dans la région et, dans la
pratique, sera susceptible d'apporter un avantage net.
26
5
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Conclusions
Dans notre étude concernant l'impact d'une nouvelle liaison CC entre la France et la GrandeBretagne sur le système de transport européen continental, nous avons analysé trois aspects
différents des contraintes techniques, comme suit :
•
Question 1 : les contraintes de stabilité - pour comprendre l'impact d'ElecLink sur la
stabilité dynamique du système de transport à proximité du point de raccordement dans
l'éventualité d'une défaillance sur la nouvelle interconnexion.
•
Question 2 : les contraintes thermiques - pour comprendre la mesure dans laquelle la
nouvelle interconnexion entraînera des phénomènes de congestion sur le réseau électrique
français. Cette situation est susceptible d'entraîner des coûts supplémentaires qui seront
engagés par le gestionnaire de réseau de transport français (GRT), car il lui faudra soit :
o S'engager dans des investissements de transport supplémentaires pour soulager le goulot d'étranglement, ou
o Supporter des coûts de redistribution via laquelle il ajustera le niveau de puissance
prévu des centrales de production en France pour atténuer la congestion, entraînant de
fait un coût.
•
Question 3 : les contraintes de tension - comprendre la mesure dans laquelle la nouvelle
interconnexion aura un impact sur les contraintes de tension sur le réseau. En règle générale, les questions de tension sont atténuées par les services de puissance réactive achetés
par le GRT.
Concernant la question 1 – les contraintes de stabilité, notre principale conclusion est que
les répercussions d'éventuelles défaillances sur la nouvelle interconnexion, incluant les stations de conversion peuvent être efficacement évitées par une utilisation adéquate d'une technologie de protection. Une évaluation de l'impact d'une défaillance au-delà de l'interconnexion fera l'objet d'études plus approfondies.
Concernant la question 2 – les contraintes thermiques - nos principales conclusions sont les
suivantes :
•
la charge du réseau est conditionnée par la puissance entrante provenant de la centrale
nucléaire de Gravelines (près de la station de conversion des Mandarins) ainsi que par le
sens de circulation du flux entre la France et la Grande-Bretagne. Les charges de ligne les
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
27
plus élevées se produisent dans le cas des exportations de la France vers la GrandeBretagne. Cependant, nous avons constaté que, plus généralement, l'impact sur les contraintes thermiques de la nouvelle interconnexion est davantage dépendant des problèmes
de transport locaux que par des problèmes plus globaux d'équilibre entre l'offre et la demande sur le marché.
•
Les charges de ligne au-dessus de 100 % dans le cas (n-1) peuvent se produire, en fonction de l'état de commutation, sur les lignes 380 kV WarandeÆLes attaques et Les attaquesÆMandarins. Pour les deux lignes, l'indisponibilité du circuit parallèle constitue la
panne critique. Avec la nouvelle interconnexion, la charge (n-1) maximum est susceptible
d'augmenter d'environ 25 % sans provoquer de surcharge supplémentaire sur le réseau de
transport. Cependant, en supposant que, après l'indisponibilité d'un circuit, le second circuit est interrompu (que ce soit automatiquement par un paramètre de protection de la
ligne ou manuellement comme contre-mesure), une situation dans laquelle la charge du
réseau dans la région concernée est inférieure à 100 % se produit quel que soit le cas considéré avec ou sans ElecLink.
•
En cas d'interruption de service planifiée ou non planifiée des deux circuits (c.-à-d. un
scénario n-2) soit sur la ligne 380 kV Mandarins–Les attaques ou Mandarins–Argœuves,
la capacité de transport entre la France et la Grande-Bretagne ou la puissance entrante en
provenance de la centrale nucléaire de Gravelines devra être réduite (dans les deux cas
avec et sans ElecLink) afin de satisfaire aux exigences de sécurité du réseau. Sur la base
des résultats des calculs représentatifs, ces contre-mesures pourraient être considérables
(jusqu'à 1 700 MW de réduction de la capacité d'exportation de la France vers la GrandeBretagne, soit environ 5 500 MW de puissance redistribuée, respectivement).
Concernant la question 3 – les contraintes de tension, pour des situations spécifiques du
réseau (telles qu'une forte demande en France avec utilisation complète de la capacité d'exportation vers la Grande-Bretagne associé à une indisponibilité du double circuit Mandarins-Les
attaques) une situation de faible tension peut survenir au niveau de la sous-station des Mandarins, situation qui pourrait être problématique au regard de la fourniture de puissance réactive
nécessaire à la commutation dans les convertisseurs de l'interconnexion CC. Toutefois, la
décision d'ElecLink d'adopter la technologie VSC pour ses stations de conversion implique
que le profil de tension ne sera certainement pas affecté négativement et est plus susceptible
d'être amélioré.
28
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
Nous concluons que la réalisation de la nouvelle interconnexion CC prévue entre la France et
la Grande-Bretagne n'aura pas d'incidence négative grave sur le système de transport européen
continental en ce qui concerne les aspects pris en compte dans cette étude. Cela inclut à la
fois, le système français local ainsi que l'ensemble du système de transport européen Nordouest (et notre analyse montre qu'il existera un impact minime sur les flux au-delà des frontières de la France, par exemple en Belgique). Tous les problèmes susceptibles de survenir
pourront être gérés par la conception d'ElecLink et le choix de la technologie VSC. En particulier, la réalisation d'ElecLink n'entraînera pas d'investissements supplémentaires dans le
réseau de transport (par exemple, pour rétablir le respect des exigences de sécurité du réseau).
Rapport final pour ElecLink, 29 avril 2013
1
Téléchargement