42 METZ PENDANT LA REVOLUTION
et les « Girondins », partisans de la guerre et de la limitation du
pouvoir royal2. En dehors de l'Assemblée, ces hommes se retrou-
vent soit au Club des Jacobins, soit au Club des Cordeliers. Les
villes de France suivent petit à petit ce découpage politique.
Ces élections amènent encore à Metz des hommes de loi
ou des patriotes, choisis pour des services déjà rendus ou pour une
notoriété connue. L'influence des événements de Paris et des
sociétés populaires pèse sur les votes des citoyens actifs.
D'une
façon générale, les dirigeants nouvellement élus sont plus avan-
cés que leurs prédécesseurs 3.
Nous avons déjà donné les noms des huit députés du dépar-
tement à I'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE, des jurés près de la HAUTE-
COUR, du TRIBUNAL CRIMINEL, du conseil du district de Metz et du
conseil du DÉPARTEMENT 4.
La MUNICIPALITÉ subit enfin, à son tour, en novembre 1791, la
loi du renouvellement. Le 13 novembre a lieu la réélection de Jean-
Baptiste-Nicolas Pacquin de Rupigny aux fonctions de maire 5, et
de Claude-François Périn aux charges de procureur ; les fonctions
de secrétaire-greffier étant successivement exercées par Jean-César
Fenouil 6 et par Jacques-François Adam, ancien avoué et notable.
2 Parmi les sept cent quarante-cinq membres se trouvaient les huit députés de la
Moselle, élus, comme nous l'avons vu, le 29 août 1791. A quelles tendances politi-
ques appartenaient-ils ? Hubert Pyrot, procureur-syndic du district de Metz, Jean-
Charles Adam, membre du district de Sarreguemines, et Jean-Baptiste Rolland,
président du tribunal de Morhange, se rangeaient du côté des modérés ; Jean-
Pierre Couturier, juge du tribunal de Bouzonville, et Antoine Merlin, officier muni-
cipal à Thionville, professaient des idées avancées (ce dernier était, d'après
LAVISSE
— Histoire de France contemporaine} t. I, p. 332 — cordelier) ; enfin, Jac-
ques-Augustin Marin, juge du tribunal de Bitche, Jacques-Jean Pierron, juge du
tribunal de Briey, et Jean-Pierre Mangin, homme de loi à Longuyon, se
cantonnaient dans une prudente neutralité. Signalons aussi que les
députés suppléants du département de la Moselle, hommes assez effacés,
Mathias Steinmetz, de Boulay, Frantz, de Sarrelouis, et Nicolas-Joachim Bernard,
de Longwy, n'eurent pas l'occasion de manifester leur civisme ou talent.
3 A.
TROUX.,
La Révolution, dans Histoire de Lorraine, p. 537.
4 Chapitre III (suite), 7. Les dernières élections et les dernières festivités.
5 J.-J.
BARBÉ,
Les municipalités de Metz, p. 38 ; Journal des départements du 17 no-
vembre 1791. — Pacquin ne voulut pas accepter le renouvellement de ses fonctions
de maire en raison d'une santé délicate ; il ne céda que sur les instances de ses
amis et électeurs (sur 657 votants, 567 l'assurant de leur confiance). La cloche de
la Mutte donna le signal de « Vallégresse publique... on dansa une partie de la
nuit à la maison commune » (Journal du 17 nov. 1791.)
6 Arch. mun. de Metz, Série D, nM D 7. Délibérations du 26 décembre 1791. —
Jean-César Fenouil, ancien étudiant en droit à l'Université de Reims, devint
avocat au Parlement de Metz, contrôleur des vingtièmes de la généralité et secré-
taire greffier. En l'an II, il fut l'agent des représentants du peuple à l'armée du
Rhin. (E.
MICHEL,
Biographie du Parlement de Metz, p. 157.)
2