Affiche Corfou_Mise en page 1 06/05/14 11:46 Page1 Le cimetière militaire français de Corfou Belgrade AUTRICHE -HONGRIE Bucarest RO UMANI E Sarajevo SE RBI E Sofia MONTÉNÉGRO Scutari Durazzo da r Mer Noire Stroumitza Istanbul Bitola Thessalonique Korça Valona ITALIE BULGARIE Skopje Va r ALBANIE N be nu Da E MPIRE O TTO MAN Corfou GRECE Mer Egée 400 km Athènes u Les Balkans en 1914 Le front d'Orient, 1915-1919 P endant la Première Guerre mondiale, le front occidental est le principal front. Les Balkans (Serbie, Monténégro, Grèce, Albanie, Roumanie, Bulgarie, Empire ottoman) constituent un théâtre d’opérations périphériques dont l’importance, souvent minimisée, n’en a pas moins été réelle. La nécropole nationale de Gastouri à Corfou (Grèce) abrite les dépouilles de soldats morts pour la France, de 1916 à 1919, dans l’hôpital militaire installé dans l’Achilleon, ancien palais de l’impératrice Elisabeth d’Autriche. D’une superficie de 951 m2, le cimetière accueille 209 corps. Corfou, 1916-1918 En décembre 1915 et en janvier 1916, la retraite de 200 000 soldats et civils serbes, après les défaites face à l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et la Bulgarie, se fait à travers l’Albanie jusqu’à Durazzo et Scutari. De là, la majorité des survivants embarquent pour l’île grecque de Corfou ; d’autres rejoignent Brindisi (Italie) et Bizerte (Tunisie). A Corfou, où les troupes françaises ont débarqué en janvier, les Serbes sont dirigés vers Govino et Ipsos, au nord de la capitale de l’île. Les blessés et les malades (le typhus a touché les troupes serbes sur le front) sont rassemblés dans la baie de la capitale, sur le petit îlot de Vido, bientôt surnommé « l’île de la mort », compte tenu de l’important taux de mortalité. Dans l’urgence, les Poilus du 6 e groupement de chasseurs improvisent les premiers camps, construisent des baraques, soignent et nourrissent des dizaines de milliers de réfugiés. Rééquipés et armés par les Français, 125 000 Serbes rejoindront Salonique pour participer aux offensives qui mèneront à la victoire alliée en octobre et novembre 1918. x XIe Armée allemande Belgrade AUTRICHEHONGRIE Armée de Ier Armée Belgrade ROUMANIE v A l’automne, les Français, les Russes et les Serbes prennent Bitola (anciennement Monastir) et libèrent Korça en Albanie. Après la défaite roumaine, en décembre, le front d’Orient est réduit à lancer des offensives limitées. En juillet 1917, l’entrée en guerre de la Grèce aux côtés des Alliés, après l’abdication du roi Constantin, permet d’envisager de faire de Thessalonique la base de départ d’opérations plus ambitieuses. N IIIe Armée Sarajevo SERBIE IIIe armée mont. Danube Armée du Timok Ier Armée bulgare Novi-Pazar IIe armée mont. MONTÉNÉGRO Ier armée mont. IIe Armée Sofia Prichtina Cettigné i Skopje Scutari IIe Armée bulgare BULGARIE Légion macédonienne Mer Adriatique u La rade de Corfou, le 12 mars 1916. v Le 15 mars 1916, le 6e bataillon de chasseurs alpins au camp de Gorino (Corfou). Durazzo ALBANIE Bitola Monastir Monast M ast r Armée d’Orient w Le croiseur cuirassé Waldeck Rousseau dans la rade de Corfou, le 13 mars 1916. Thessalonique Mer Egée GRÈCE ITALIE Corfou Armées germano-austro-bulgares 200 km Armées alliées Carte de la retraite serbe en 1915-1916. y Offensives alliées Fin 1914, la situation militaire est bloquée. En avril 1915, à la recherche d’une manœuvre de diversion, les Alliés débarquent dans le détroit des Dardanelles pour isoler l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne, et tendre la main aux Russes. Une partie des troupes est envoyée à Thessalonique (anciennement Salonique), en Grèce, malgré l’hostilité du roi Constantin, beau-frère de Guillaume II, pour secourir l’armée serbe qui, depuis l’offensive austro-germano-bulgare d’octobre 1915, retraite à travers le Monténégro et l’Albanie jusqu’à l’Adriatique où elle embarque pour Corfou. Ne pouvant empêcher la progression bulgare, les Franco-britanniques se replient sur Thessalonique où un camp retranché est construit puis renforcé par des unités serbes, italiennes et russes. Les Alliés espèrent contrôler la Grèce et prêter main forte à la Roumanie, entrée en guerre en août 1916. x Dans la rade de Gorino, le 25 avril 1916, le 35e régiment de la division Morava embarque sur le Miquelon, bâtiment français. y A Corfou, la division d'artillerie de montagne serbe Timok embarque le 1er mai 1916. z Une unité de la division Timok dans le port de Corfou, le 1er mai 1916. w z Le 15 septembre 1918, l’armée d’Orient, forte de 210 000 Français, 157 000 Grecs, 138 000 Anglais, 120 000 Serbes et 44 000 Italiens, passe à l’attaque en direction de Belgrade, par Skopje (anciennement Uskub) et, à l’est, vers la Bulgarie. Le front bulgare est brisé et un armistice (le premier de la guerre) est signé avec la Bulgarie le 29 septembre. Poursuivant vers le nord, l’armée d’Orient entre à Sofia, libère Belgrade, marche sur Bucarest et ouvre la route de Vienne. L’Empire ottoman (30 octobre), l’Autriche (3 novembre) et la Hongrie (13 novembre) capitulent. L’armistice signé à Rethondes le 11 novembre met fin aux combats de la Première Guerre mondiale. 300 000 soldats français ont combattu sur le front d’Orient. Plus de 50 000 y sont morts pour la France. Ceux que Clemenceau a appelés « les jardiniers de Salonique », les accusant d’inaction, vont poursuivre les combats en Roumanie et en Crimée contre les bolcheviques, jusqu’en mars 1919.