
chômage, pension, accident de travail, etc.). Dans les années 
’60, le système a progressivement été élargi aux indépendants 
et aujourd’hui, près de 99% de la population sont couverts par 
le système d’assurance social.  
La principale source de revenus a toujours été les cotisations 
sociales des travailleurs et des employeurs. Celles-ci sont 
calculées sur le salaire brut et représentent pour les employés 
un peu plus du tiers du coût total du travail (= salaire brut + 
cotisations employeur). Dans les moyens globaux de la sécurité 
sociale, leur poids est de 60 à 70%.
La deuxième plus importante source de revenus était, jusqu’au 
tournant du siècle, les subventions des autorités. Elles étaient 
fixées sous forme de loi (et adaptées sous forme de règlement) 
et ont varié de 1950 à 1973 entre 20 et 25 % des moyens 
globaux. Dans la période succédant à la crise pétrolière (1973-
1985), les cotisations sociales ont baissé sous la pression de 
la crise économique et, en compensation, les subventions 
des autorités ont augmenté. Par la suite, ces dernières, par 
nécessité d’assainissement des finances publiques (norme de 
Maastricht), ont de nouveau perdu en importance pour revenir 
à une part tout juste supérieure à 10%. Les cotisations sociales 
les ont à nouveau compensées durant cette période. Mais les 
subventions publiques continuent à jouer un rôle clé dans la 
sécurité sociale, surtout ces dernières années. 
Entre 1950 et 1995, les cotisations sociales et les subventions 
publiques ont généralement représenté de 90 à 95% des moyens.
Depuis 1993, nous assistons à l’émergence d’une nouvelle forme 
de financement de la sécurité sociale, à savoir le financement 
alternatif. Il est né sous le signe du taux de chômage structurel 
élevé en Belgique dans les années ’80 et ’90. On espérait 
en effet doper l’emploi en abaissant les cotisations des 
employeurs. Sur cette période, les cotisations sociales ont 
perdu en importance, passant de 75% à tout juste 60%. En 
2011, le financement alternatif représentait 20% des moyens 
de la sécurité sociale, essentiellement à partir des revenus de 
la TVA. Il existe également des prélèvements plus modestes sur 
les actions et d’autres produits financiers.
2.  Et d’où viennent les moyens de l’assurance 
maladie? 
Jusqu’en 1994, les différentes branches de la sécurité sociale 
disposaient d’un financement distinct, avec des pourcentages 
de cotisations et de subventions différents pour chacune. 
L’année 1995 a vu l’introduction d’une gestion globale des 
moyens, où toutes les cotisations et subventions étaient 
collectées dans un pot commun, avant d’être réparties dans les 
diverses branches en fonction des besoins. 
La part principale des moyens de la gestion globale de la sécurité 
sociale dans l’assurance maladie (environ 75% des moyens de 
cette dernière) provient à 62% des cotisations sociales, à 14% 
des subventions publiques et à 18% du financement alternatif. 
Si nous appliquons ces pourcentages aux 75% susmentionnés, 
nous parvenons au résultat suivant : 47 % proviennent des 
cotisations sociales, 11% des subventions publiques et 13 % 
du financement alternatif. 
Outre les cotisations sociales via la gestion globale, nous avons 
également les cotisations sociales à l’assurance maladie des 
pensionnés (3,55 % sur la pension légale et extra-légale ; 
uniquement à partir d’un certain niveau de revenus). Elles 
représentent environ 3% des moyens de l’assurance maladie. 
Avec les 47 % des travailleurs salariés et indépendants, 
cela signifie que 50 % des moyens de l’assurance maladie 
proviennent des cotisations sociales.
 
Ces rapports globaux dans le financement de la sécurité 
sociale et de l’assurance maladie nous donne l’image suivante 
à propos de l’origine des moyens de l’assurance maladie: 50 
% proviennent des cotisations sociales, 11 % des subventions 
publiques et 29 % du financement alternatif. Au total, cela 
représente 90% des moyens. S’y ajoutent d’autres sources de 
financement (transferts de rééducation, taxe sur l’assurance 
auto, assurance hospitalisation, précompte sur l’industrie 
pharmaceutique, conventions internationales), qui assurent 
ensemble 10% des moyens de l’assurance maladie. L’image 
est ainsi complète. 
Avec 40% des moyens de financement de l’assurance maladie 
provenant d’impôts directs ou indirects, nous pouvons parler 
sans exagérer d’une tendance à la fiscalisation du financement 
de  l’assurance  maladie.  Cette  tendance  ne  peut  pas  être 
qualifiée d’incongrue dans un pays où le système de protection 
sociale des soins de santé progresse beaucoup plus rapidement 
que la richesse du pays.
3.  Comment doit évoluer à l’avenir le financement 
des soins de santé ? 
3.1.  Augmenter les cotisations sociales ?
Alors qu’à plusieurs reprises le gouvernement a pris des 
mesures pour réduire les charges patronales ONSS en vue 
de réduire le coût du travail et de stimuler ainsi l’emploi, il 
serait inopportun d’augmenter les cotisations pour la sécurité 
sociale. Le problème de la compétitivité de nos entreprises et 
l’importance du coût salarial à cet égard  est  bien connu. Une 
récente étude du laboratoire d’idées VKW-Metena a une fois 
de plus mis le doigt sur la plaie : en 2011, le  coût absolu du 
travail en Belgique était de 42% plus élevé que le coût moyen 
de la zone euro, et de 30% supérieur à celui de l’Allemagne, 
locomotive  de  la  croissance  économique  en  Europe.  Même 
si  cette  étude  n’était  que  partielle,  cela  pose  tout  de  même 
un véritable problème. En outre, l’argument souvent invoqué 
4MC-Informations 250 • décembre 2012