Le mythe de l’Atlantide par les lanistes de Tle
L'Atlande (du grec ancien Ἀτλαντίς, sous-entendu νῆσος / nêsos, « île », c'est-à-
dire « île d'Atlas ») serait une île légendaire engloue vers 9000 ans avant J-C selon
Platon dans ses dialogues philosophiques le Timée et le Crias. Elle aurait été habitée
par une civilisaon très avancée dans les domaines polique et scienque. Oerte par
le dieu Poséidon à Atlas, elle abriterait une société d'êtres d'une intelligence supé-
rieure. Les ressources en maères premières notamment assurent aux Atlantes une
grande prospérité grâce à un métal légendaire, l'orichalque (ὀρείχαλκος liéralement «
cuivre des montagnes », de ὄρος « montagne » et χαλκός « cuivre » ). Cependant, selon
le mythe, le peuple atlante se serait corrompu au l des siècles à cause de sa soif de
dominaon. Une guerre longue et terrible oppose les Atlantes à la cité d'Athènes mais
un raz-de-marée, causé par un séisme, provoque l'engloussement de cee civilisaon
et de l'armée grecque pare au combat.
De nombreuses interprétaons ont vu le jour à propos du mythe de l'Atlande.
La plupart des érudits s'accordent à dire qu'il s'agit bien d'une fable (μῦθος, muthos)
inventé par Platon an de mere en garde ses concitoyens athéniens contre la
corrupon des mœurs et de leur présenter, à travers un modèle, ses idéaux poliques
et sociaux. Toutefois, certains croient en la véracité de l’histoire. Au cours des siècles,
certains voient la civilisaon atlante dans l'ancienne civilisaon minoenne en Crète ;
d'autres disent que l'Atlande représenterait Calypso dans l'Odyssée puisque l'île de la
nymphe est située près des colonnes d'Hercule, dans le détroit de Gibraltar ; d’autres
encore y voient l’île de Santorin, ravagée par un raz-de-marée, mais aucune preuve
formelle n'est jamais venue soutenir ces thèses.
On rencontre, dès l'Anquité, le mot « Atlanque » pour désigner le grand océan
qui se trouve à l'ouest de l'Europe. Selon l'historien grec Hérodote (Ἡρόδοτος), ce nom
lui viendrait du peuple des Atlantes, qui habitait le Maroc. La dénominaon disparaît au
Moyen Âge. On lui préfère alors celle de « mer Occidentale » ou quelquefois de « mer
du Nord ». Mais le géographe et mathémacien Mercator (1512-1594) fait revivre le
mot « Atlanque » en le plaçant sur sa célèbre mappemonde, en 1569, et ce terme se
substue, peu à peu, à celui de « mer Océane » des vieux cartographes français.
En eet, les monuments écrits disent que votre cité
[Athènes] détruisit jadis une immense puissance
qui marchait insolemment sur l’Europe et l’Asie
tout enères, venant d’un autre monde situé dans
l’océan Atlanque. On pouvait alors traverser cet
Océan ; car il s’y trouvait une île devant ce détroit
que vous appelez, dites-vous, les colonnes d’Héra-
clès. Cee île était plus grande que la Libye et l’Asie
réunies. (…) Or dans cee île Atlande, des rois
avaient formé une grande et admirable puissance
(…). Or, un jour, cee puissance, réunissant toutes
ses forces, entreprit d’asservir d’un seul coup votre
pays, le nôtre et tous les peuples en deçà du
détroit. Ce fut alors, Solon, que la puissance
de votre cité t éclater aux yeux du monde sa
valeur et sa force. Comme elle l’emportait sur
toutes les autres par le courage et tous les arts de
la guerre, ce fut elle qui prit le commandement des
Hellènes (…). Mais dans le temps qui suivit, il y eut
des tremblements de terre et des inondaons
extraordinaires, et, dans l’espace d’un seul jour et
d’une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de
combaants fut englou d’un seul coup dans la
terre, et l’île Atlande, s’étant abîmée dans la mer,
disparut de même. Voilà pourquoi, aujourd’hui
encore, cette mer-là est impraticable et
inexplorable, la navigaon étant gênée par les bas
fonds vaseux que l’île a formés en s’aaissant.
Platon, Timée, 21e-22a.
Λέγει γὰρ τὰ γεγραμμένα ὅσην ἡ πόλις ὑμῶν
ἔπαυσέν ποτε δύναμιν ὕβρει πορευομένην μα
ἐπὶ πᾶσαν Εὐρώπην καὶ ᾿Ασίαν, ἔξωθεν
ὁρμηθεῖσαν ἐκ τοῦ ᾿Ατλαντικοῦ πελάγους.
Τότε γὰρ πορεύσιμον ἦν τὸ ἐκεῖ πέλαγος·
νῆσον γὰρ πρὸ τοῦ στόματος εἶχεν ὃ καλεῖτε,
ὥς φατε, ὑμεῖς ῾Ηρακλέους στήλας, ἡ δὲ νῆσος
μα Λιβύης ἦν καὶ ᾿Ασίας μείζων (...) ἐν δὲ δὴ τῇ
᾿Ατλαντίδι νήσῳ ταύτῃ μεγάλη συνέστη καὶ
θαυμαστὴ δύναμις βασιλέων, κρατοῦσα μὲν
ἁπάσης τῆς νήσου (...) . Αὕτη δὴ πᾶσα
συναθροισθεῖσα εἰς ἓν ἡ δύναμις τόν τε παρ'
ὑμῖν καὶ τὸν παρ' ἡμῖν καὶ τὸν ἐντὸς τοῦ
στόματος πάντα τόπον μι ποτὲ ἐπεχείρησεν
ὁρμῇ δουλοῦσθαι τότε οὖν ὑμῶν, ὦ Σόλων,
τῆς πόλεως ἡ δύναμις εἰς ἅπαντας ἀνθρώπους
διαφανὴς ἀρετῇ τε καὶ ῥώμῃ ἐγένετο· πάντων
γὰρ προστᾶσα εὐψυχίᾳ καὶ τέχναις ὅσαι κατὰ
πόλεμον, τὰ μὲν τῶν ῾Ελλήνων ἡγουμένη (...)
ὑστέρῳ δὲ χρόνῳ σεισμῶν ἐξαισίων καὶ
κατακλυσμῶν γενομένων, μιᾶς ἡμέρας καὶ
νυκτὸς χαλεπῆς ἐπελθούσης, τό τε παρ' ὑμῖν
μάχιμον πᾶν ἁθρόον ἔδυ κατὰ γῆς, ἥ τε
᾿Ατλαντὶς νῆσος ὡσαύτως κατὰ τῆς θαλάττης
δῦσα ἠφανίσθη· διὸ καὶ νῦν ἄπορον καὶ
ἀδιερεύνητον γέγονεν τοὐκεῖ πέλαγος, πηλοῦ
κάρτα βραχέος ἐμποδὼν ὄντος, ὃν ἡ νῆσος
ἱζομένη παρέσχετο.