La culture prolongée des embryons ; in vitro
Chez l’humain, contrairement aux autres espèces de mammifères, le transfert dans l’utérus d’embryons
précoces ( obtenus après 2 jours de culture in vitro ) permet d’obtenir des grossesses. C’est l’obtention de
ces résultats , avec des protocoles simples qui a retardé la mise au point de techniques et de milieux
permettant le développement embryonnaire jusqu’au stade blastocyste.
Cependant, notre incapacité à produire des grossesses chez certaines femmes ayant eu plusieurs fois des
transferts d’embryons précoces nous a fait prendre conscience de la nécessité de reconsidérer toutes les
étapes du protocole de fécondation in vitro.
Le faible taux d’implantation des embryons âgés de 2 jours (10 à 15 %) peut s’expliquer en partie par la
fréquence relativement élevée des anomalies chromosomiques embryonnaires mais aussi par la période
inappropriée du transfert (à ce stade, les embryons devraient être dans la trompe) et l’impossibilité de prédire
le développement des embryons transférés. Les méthodes de culture prolongée des embryons humains,
revues par MENEZO et coll, 1998, permettent d’obtenir des blastocystes dans le but d’augmenter le taux
d’implantation embryonnaire. La culture prolongée permet d’identifier et d’éliminer les œufs dont la
segmentation s’arrête après quelques divisions et de réaliser un transfert approprié plus physiologique :
transfert de blastocystes dans l’utérus.
Les cocultures
Chez la plupart des espèces de mammifères, l’embryon est soumis, in vitro, à un arrêt de développement au
moment de l’activation du génome embryonnaire. Il y a plus d’une dizaine d’années ; cet arrêt progressif du
développement embryonnaire ne permettait d’obtenir qu’un pourcentage modeste de blastocystes lorsque les
embryons étaient cultivés dans des milieux simples. Pour lever le blocage des divisions cellulaires, in vitro, et
apprécier l’aptitude des zygotes au développement, les embryons de plusieurs espèces de mammifères
(bovins, ovins, caprins, porcins, murins, primates) ont été cultivés sur des tapis cellulaires de différentes
origines, jusqu’au stade blastocyste.
Depuis le début des années 90 , différents supports cellulaires ont été utilisés en embryologie humaine : des
tapis cellulaires d’origine génitale (cellules du cumulus, de la granulosa, de l’oviducte, de l’utérus) mais aussi
sur un support d’origine extragénitale : la lignée VERO qui est une lignée cellulaire établie de cellules
épithéliales de reins de singe. Un certain nombre d’études comparant la culture des embryons en milieux
simples avec la coculture ont montré la supériorité de la coculture pour l’obtention de blastocystes (tableau
1). En général, les embryons cocultivés avaient toujours un nombre de cellules plus élevés qu’en milieux
simples (MENEZO et coll, 1995). De plus, TURNER et LENTON 1996, ont montré dans une étude
randomisée que les blastocystes obtenus sur cellules VERO produisaient plus d’HCG que ceux obtenus en
milieu simple.
L’utilisation de la coculture est particulièrement intéressante dans quatre situations (OLIVENNES et coll,
1994).
- Les échecs répétés de transferts embryonnaires à J2 :les taux de grossesses cliniques par transfert sont de
37,2 % à 42 % (JANNY et coll, 1993).
- L’obtention d’une grossesse unique : Le taux d’implantation plus élevé des blastocystes (21% par
blastocyste transféré ) autorise un transfert numériquement plus faible sans altération des résultats. (36,4 %
grossesse/ transfert). Cela est intéressant pour les patientes ayant un utérus malformé ou de petite taille. –
L’analyse de l’aptitude au développement des embryons Lorsqu’un problème de qualité ovocytaire est
suspecté (patientes âgées et/ou ayant un taux de FSH élevé, patientes souffrant d’infertilité primaire
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