Plus de 70% des infirmiers déclarent
avoir vu au moins un patient pour le
suivi d’une pathologie psychiatrique au
cours de leur dernière semaine de travail,
et un tiers au moins trois. La fréquence
de prise en charge est moins élevée pour
les infirmiers exerçant dans les grands
pôles urbains et leurs zones d’attraction
(67% vs 82% dans les autres communes).
Ces écarts peuvent être rapprochés des
caractéristiques de l’offre de soins spécialisés
en psychiatrie : les hôpitaux de jour, les centres
d’accueil thérapeutique à temps partiel
(CATTP), les centres médico-psychologiques
(CMP) et les cabinets de psychiatres libéraux
sont essentiellement installés dans les centres
urbains.
Comme pour les soins post-opératoires,
les infirmiers ont été interrogés sur le dernier
patient de moins de 75 ans vu pour le suivi
d’une pathologie psychiatrique, hors Alzhei-
mer ou autres démences.
Les soins infirmiers ont été prescrits par un
psychiatre exerçant dans un établissement
public (hôpital ou CMP) pour un patient
sur deux, par un médecin généraliste pour
35% des patients, et plus rarement par un
psychiatre libéral (7%). Les patients ayant
une prescription d’un psychiatre du sec-
teur public sont plus jeunes que ceux ayant
une prescription d’un médecin généraliste
(76% ont moins de 60 ans vs 53%).
La grande majorité de ces patients sont suivis
sur le long terme et de façon régulière.
73% d’entre eux bénéficiant d’une prise en
charge infirmière depuis plus d’un an et deux
patients sur trois bénéficient de visites quoti-
diennes, y compris le week-end.
La fréquence et la diversité des actes pratiqués
auprès de ces patients témoignent de l’impor-
tance du soutien et de la globalité de la prise
en charge apportés par les infirmiers (Fig 2).
Le actes les plus souvent assurés concernent
la surveillance des changements de comporte-
ment, mais aussi la préparation du traitement
médicamenteux, et l’administration et le suivi
de l’observance de ce traitement (plus de 80%
des patients concernés).
Les infirmiers ne sont pas informés de la nature
et des éventuelles conséquences des troubles
psychiatriques du patient par l’ordonnance qui
ne mentionne que les soins prescrits. 54%
des infirmiers déclarent prendre connaissance
du problème de santé grâce aux informations
transmises par un professionnel de santé, no-
tamment à l’occasion d’un échange télépho-
nique. 16% des infirmiers en sont informés
en dialoguant avec le patient ou sa famille et
7% uniquement par déduction, à partir des
médicaments prescrits. Près de 15% des infir-
miers déclarent ne pas connaître la nature des
troubles dont souffre le patient.
Dans un certain nombre de cas, l’infirmier a
des échanges avec le médecin prescripteur,
notamment lorsque celui-ci est un généraliste.
78% des infirmiers déclarent avoir eu au moins
un contact, au cours des 12 derniers mois, avec
le médecin généraliste pour la prise en charge
du patient. Cette fréquence doit toutefois être
mise en regard du suivi prolongé et quasi
quotidien de la majorité des patients.
Surveillance à tout changement de comportement avec information du médecin prescripteur
Préparation du traitement médicamenteux
Administration et suivi de l’observance du traitement médicamenteux
Prises de contacts avec le(les) médecin(s) pour les renouvellements de traitement
Conservation des médicaments dans un lieu ou espace sécurisé
Retrait des médicaments à la pharmacie
Surveillance de problèmes liés à l’hygiène corporelle
Surveillance de problèmes liés à l’hygiène du lieu de vie
Surveillance de problèmes d’ordre alimentaire
0 20 40 60 80 100%
85%
82%
80%
63%
63%
43%
40%
38%
34%
Source : Panel infirmiers libéraux Pays de la Loire - 2015
Champ : infirmiers déclarant avoir pris en charge, en 2014, au moins un patient de moins de 75 ans, atteint d’une pathologie psychiatrique, hors Alzheimer et autres démences
Fig 2 : Actes assurés auprès du dernier patient de moins de 75 vu dans le cadre du suivi d’une pathologie psychiatrique, hors Alzheimer
et autres démences
PARTICIPATION À DES RÉUNIONS DE COORDINATION
De manière générale, les réunions de
coordination entre professionnels de
santé autour d’un même patient sont
relativement peu fréquentes en regard de la
taille de la file active d’un infirmier, composée
de plusieurs centaines de patients. Un tiers
des infirmiers déclarent n’avoir participé à
aucune d’entre elles en 2014. Parmi ceux qui
ont participé à au moins une réunion, de tels
échanges se sont tenus, en moyenne, quatre
fois dans l’année.
La configuration de ces rencontres est
variable. La dernière réunion à laquelle les
infirmiers ont participé rassemble générale-
ment deux ou trois professions (dans 67%
des cas). Il s’agit de médecins généralistes et
d’infirmiers dans 14% des cas, auxquels se
joignent des auxiliaires de vie, aides à domicile
ou aides-soignants dans 11% des cas. Des as-
sistantes sociales et des médecins spécialistes
y participent parfois également. Une fois
sur dix ces réunions ne regroupent que des
infirmiers. Ces réunions sont initiées, le plus
souvent (quatre fois sur dix), par l’Hospitalisa-
tion à domicile (HAD), ou, dans près d’un cas
sur cinq, par l’une des structures suivantes :
un Service de soins infirmiers à domicile
(SSIAD), un Centre local d’information et de
coordination (CLIC) ou une Maison pour l’auto-
nomie et l’intégration des malades d’Alzheimer
(Maia). L’initiative peut également venir des
cabinets infirmiers eux-mêmes (18% cas).
Un tiers des infirmiers ayant participé à une
réunion de coordination déclarent avoir été
rémunérés pour le faire (53% des infirmiers
lorsque l’HAD est à l’initiative de la réunion) (Fig 3).
Cette formalisation des échanges entre pro-
fessionnels de santé est notamment organi-
sée au bénéfice de patients chroniques. Ainsi,
selon l’enquête réalisée en 2013, 19% des in-
firmiers ont déclaré avoir participé à une ré-
union pour le dernier patient âgé dépendant
qu’ils ont vu.
Êtes-vous intéressé pour réaliser des permanences régulières au sein d’un cabinet médical,
selon le protocole ASALÉE, tout en conservant votre cabinet infirmier et votre activité libérale
à domicile ?
Asalée est un protocole de coopération médecins généralistes - infirmiers, validé par la Haute
autorité de santé (HAS), qui offre la possibilité aux infirmiers libéraux de prescrire et de réaliser
certains actes et activités d’éducation, de dépistage, de suivi chez des patients à risque ou atteints
de maladies chroniques. Ce dispositif a été mis en place dans les Pays de la Loire à partir de 2014.
PRISE EN CHARGE DE PATIENTS POUR
DES SOINS POST-OPÉRATOIRES
HAD
Cabinet infirmier
CLIC ou un Maiya
Ssiad
Établissement de santé
Médecin généraliste
Autre
0 10 20 30 40 50 60 70 80
63%
18%
11%
8%
8%
8%
5%
70
Source : Panel infirmiers libéraux Pays de la Loire - 2015.
Champ : infirmiers déclarant avoir participé à au moins une réunion de coordination avec
d’autres professionnels intervenant autour d’une personne de leur patientèle, en 2014.
Fig2 : Actes assurés auprès du dernier patient de moins de
75 vu dans le cadre du suivi d’une pathologie psychiatrique,
hors Alzheimer et autres démences
En bref : Asalée
15%
des infirmiers
se déclarent
TRÈS
INTÉRESSÉS
39%
des infirmiers
se déclarent
PLUTÔT
INTÉRESSÉS