Cahier thématique Economie-Emploi 2014

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kiux
CAHIER
thématique
Quels sont les effets de la crise de 2008 sur l’économie grenobloise ? Telle est la question structurante de ce premier cahier économie-emploi. Ce
portrait du territoire analyse les composantes du
« modèle économique grenoblois » à l’échelle de la
zone d’emploi (plus large que l’agglomération) qui
est celle où se jouent les phénomènes économiques.
Puis sont analysées, secteur par secteur, les évolutions économiques de l’emploi depuis la crise.
L’exercice est rendu délicat par la faible disponibilité
des données : les approfondissements ne sont pas
toujours possibles, les mises en perspectives dans le
temps souvent limitées. Pour autant il est loin d’être
inutile, car il permet de poser la première pierre d’un
dispositif d’observation qui pourra donner lieu à des
études plus approfondies. En outre, et c’est une première sur ce thème, les analyses ont été conduites
par un groupe partenarial, dans le cadre du réseau
des observatoires de l’agglomération grenobloise
(OBS’Y). Les débats ont été riches et intenses, justifiant pleinement l’exercice.
préambule
Ces précautions méthodologiques étant apportées,
on peut d’ores et déjà tirer quelques grands enseignements : le modèle grenoblois, fortement appuyé
sur la recherche et l’industrie, a subi la crise de plein
fouet, notamment en raison de son exposition internationale. Certains secteurs résistent mieux que
d’autres et les marges d’évolution semblent se situer dans des secteurs moins développés jusque-là,
comme l’économie présentielle ou celle du service.
L’emploi a subi les conséquences de ces baisses d’activité et, comme toujours, les premières touchées
sont les personnes les plus vulnérables : les moins diplômés, ceux qui sont au chômage depuis plus d’un
an, ceux qui sont déjà dans la précarité. Comme cela
est également détaillé dans le cahier « précarité revenus » : c’est pour les plus pauvres que la crise a
été la plus dure. Espoir récent : ici comme ailleurs en
France, le chômage des jeunes a reculé ces derniers
mois.
Si le tableau ici dressé est plutôt sombre, il mérite
d’être regardé dans les détails qui constituent autant
d’indicateurs à approfondir dans le cadre de prochaines analyses. Elles permettront de mieux éclairer
la compréhension des tendances à l’œuvre sur un
territoire qui n’est évidemment pas borné à ses limites institutionnelles.
sommaire
cahier thématique économie emploi
page4
économie
emploi
PARTIE 1 Portrait économique
du territoire
La zone d’emploi, un périmètre pertinent pour l’analyse économique
Une économie tournée vers la fabrication
et la conception-recherche
Zoom : l’économie grenobloise : un modèle
technopolitain construit sur une base
industrielle forte et de nombreux emplois publics
Zoom : une industrie grenobloise très internationalisée
page10
PARTIE 2 La dynamique
économique grenobloise
ébranlée par la crise
de 2008
Un secteur productif très important
L’ emploi productif grenoblois (ZE) a subi
la crise de plein fouet
Des activités productives résistent, d’autres plongent
Zoom : un emploi industriel qualifié et très lié aux microtechnologies
Economie présentielle : des marges de manœuvre
Les activités résidentielles qui résistent
et les autres (2009 – 2011)
Zoom / Economie Sociale et Solidaire (ESS) :
un secteur dynamique, encore très typé dans ses formes et métiers
Zoom / Commerce : des grandes surfaces toujours très présentes
Zoom Foncier : des disponibilités de plus en plus rares dans l’agglomération
Un faible dynamisme dans la création
d’entreprises
... et des défaillances toujours nombreuses
page24
PARTIE 3 Population active et
marché du travail
Une population active plus âgée et plus
qualifiée, mais moins nombreuse
Une hausse récente des projets de
recrutement tirée par le secteur des services
Des licenciements en augmentation en 2013
page28-29
Point de vue d’expert
PAGE30
2
cahier thématique
Conclusion
cahier thématique économie emploi
Partie 1 Portrait économique
du territoire
Ce premier chapitre dresse un portrait macro-économique de la zone d’emploi de Grenoble, en 2014. Les données sont présentées principalement à
cette échelle, celle où se jouent les phénomènes économiques, avec quelques
encarts sur la situation de l’agglomération grenobloise. Ce portrait, statistique, est mis en perspective dans la suite du cahier, au regard de l’impact de
la crise de 2008 tant sur l’économie (chapitre 2) que sur l’emploi (chapitre 3).
La zone d’emploi, un périmètre
pertinent
pour l’analyse économique
Région Rhône-Alpes
définition
Selon l’Insee, une zone d’em-
par Zone d'Emploi
Région Rhône-Alpes par Zone d’emploi (ZE)
ploi est un espace géographique
dans lequel la plupart des actifs résident et travaillent et où les entreprises trouvent l’essentiel de la main
d’œuvre dont elles ont besoin. Ainsi
94 % des actifs résidant dans la ZE
de Grenoble y travaillent.
Métro
344 000 emplois
Limite départementale
Limite EPCI
Réalisation : AURG 2014
Source : IGN GEOFLA®, INSEE 2011
218 500 emplois
Zone
d'Emploi de
GRENOBLE
La zone d’emploi de Grenoble recouvre deux zones
territoriales emploi-formation
- ZTEF : bassin grenoblois (La Métro, Le Grésivaudan,
Alpes Sud Isère et Royans Vercors : 273 500 emplois)
- ZTEF centre-Isère (Voironnais, Chartreuse et
Sud-Grésivaudan : 50 700 emplois), selon le découpage
défini par l’Etat et la Région Rhône-Alpes dans le cadre
de leur politique concertée sur ces thèmes.
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
344 000
emplois dont 2/3 dans
l’agglomération grenobloise
Partie 3 Population active…
3
cahier thématique économie emploi
Partie 1 Portrait économique du territoire
Emploi total en 2010
Emploi total ZE Emploi total agglomération
Population agglomération
673 500
Lyon
1 296 200
418 800
Toulouse
704 400
528 000
386 200
Bordeaux
721 500
448 800
320 000
Nantes
587 500
820 000
607 400
344 000
218 500
Grenoble
432 900
409 800
341 400
236 600
Rennes
329 300
230 200
Rouen
486 300
277 900
246 500
Strasbourg
468 200
199 700
Montpellier
417 700
167 100
St-Etienne
388 500
236 500
212 600
Nice
212 800
139 100
Nancy
161 600
181 600
Aix-en-Provence
255 200
244 300
538 300
257 000
380 500
Source : INSEE - RP 2010
en clair
Comparaison au sein du panel
Baro’metro : toutes les productions
de l’OBS’Y appuient leurs comparaisons
entre agglomérations sur un panel d’agglomérations de taille et enjeux similaires,
celui de l’outil Baro’Métro, auquel a été
rajouté ici Lyon comme capitale régionale.
Une croissance de l’emploi sur
Grenoble-Alpes Métropole moindre
qu’ailleurs
Avec 218 500 emplois en 2010, l’agglomération grenobloise concentre 2/3 des emplois de
la zone d’emploi de Grenoble et près de 10 %
des emplois régionaux. Ces 10 dernières années, le volume d’emplois a augmenté de 11,6
%, soit moins fortement qu’à l’échelle nationale (+13.3 %), régionale (+14.9 %) ou de la
zone d’emploi (+15.1 %). Une explication est
à rechercher dans la faible évolution démographique du territoire sur cette période.
4
Sans être capitale régionale, Grenoble est dans le top
5 des zones d’emploi comparées, en nombre d’emplois. Elle partage avec Nancy la plus faible part
d’emplois situés sur le territoire de l’EPCI, signe du
décalage entre le périmètre institutionnel (à 49 communes) et le périmètre économique.
définition
Fonction : une approche transversale
aux activités
Conçue par l’INSEE, l’analyse fonctionnelle de l’emploi caractérise un territoire à partir de la fonction exercée par un
individu. 15 fonctions illustrent des regroupements de professions et catégories socio-professionnelles (PCS). Certaines
interviennent dans les différentes étapes de la production,
d’autres recouvrent les services à la population. Les fonctions
exercées sont transversales par rapport aux secteurs d’activité et au statut (indépendant ou salarié, public ou privé).
Elles peuvent associer plusieurs niveaux de qualification (un
ingénieur de fabrication et un ouvrier, par exemple).
Une économie tournée
vers la fabrication
et la conception-recherche
On distingue quatre grandes catégories de fonctions :
• les fonctions métropolitaines (rayonnement et
attractivité) ;
• les fonctions de production concrète (dont fabrication) ;
• les fonctions présentielles ;
• les fonctions transversales.
le fruit de l’histoire du territoire mais aussi d’une
dynamique de renouvellement par l’innovation.
31 000 de ces emplois sont situés sur le territoire de l’agglomération grenobloise, soit près de
14 % de l’emploi total de l’agglomération, avec de
grands industriels comme Schneider, Biomérieux,
Becton Dickinson, A-Raymond, HP, Air Liquide...
> Des fonctions présentielles moins importantes
qu’ailleurs avec 4 emplois sur 10
Avec 136 600 emplois dans l’administration publique, l’éducation, la santé, l’action sociale, le commerce et les services de proximité, Grenoble se
situe au 8e rang seulement, bien que ces fonctions
représentent le plus d’emplois. Le modèle très
industriel de l’économie grenobloise a moins développé ces emplois hors des sphères publiques.
Principalement situés dans l’agglomération grenobloise, ils y occupent 2 habitants sur 5.
Pour chacune d’elles, comparée au panel Baro’
métro, l’économie locale montre plusieurs particularités.
> Une surreprésentation des fonctions métropolitaines par près de 3 emplois sur 10
Avec 100 800 emplois, Grenoble se classe au
5e rang, derrière Lyon, Aix, Toulouse et Strasbourg, et fait valoir une forte spécialisation dans
la conception-recherche (6,3 % de l’emploi total).
Ces emplois à l’impulsion de l’innovation, sont
concentrés sur le territoire de l’agglomération
grenobloise. avec la présence d’entreprises leader
(Schneider Electric, ST...) et d’équipements internationaux (Synchrotron...).
> Une sous-représentation des fonctions transversales (13 % de l’emploi de la ZE, 11e rang)
La faible présence d’emplois de transport-logistique explique cette situation, due au manque
d’espace et de foncier dans la « cuvette grenobloise », mais aussi à la proximité de la plus grande
plate-forme logistique française, dans le NordIsère. Cette tendance est accentuée sur le territoire de l’agglomération grenobloise, avec une
carence plus marquée dans le transport de marchandises.
> Une part élevée des fonctions de production
concrète et notamment de la fabrication par
1 emploi sur 10, voir partie 2. Avec 34 660 emplois dans la production de biens matériels ou
d’énergie, Grenoble se situe au 3e rang derrière
Saint-Etienne et Rouen. Cette position forte est
présentielles
de production concrète
6%
6%
Transports, logistique
7%
7%
1%
0%
Agriculture
Entretien, réparation
6%
6%
8%
Fabrication
6%
6%
Education, formation
7%
7%
Distribution
Bâtiment, travaux publics
10 %
10 %
9%
Administration publique
9%
10 %
Santé, action sociale
Services de proximité
2%
2%
4%
4%
4%
5%
métropolitaines
Culture, loisirs
Gestion
Fonctions :
9%
8%
Zone d’emploi Grenoble hors Métro
Commerce inter-entreprises
CA Grenoble-Alpes Métropole 2014
Prestations intellectuelles
Moyenne des zones d’emploi
8%
Zone d’emploi de Grenoble
6%
Conception, recherche
12 %
14 %
3 emplois sur 10 dans les fonctions métropolitaines
transversales
Source : INSEE 2010
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
5
cahier thématique économie emploi
Partie 1 Portrait économique du territoire
L’économie
grenobloise :
zoom sur un modèle
technopolitain
construit
sur une base
industrielle forte et de
nombreux emplois publics
définition
La théorie de la base, utilisée pour
l’analyse suivante, distingue
> la base productive, créatrice de richesses,
composée des revenus productifs, à savoir des
salaires, bénéfices industriels et commerciaux,
bénéfices non commerciaux et agricoles des actifs qui travaillent dans des secteurs d’activité
« exportateurs » ;
> la base résidentielle, qui comprend l’ensemble
des revenus qu’un territoire capte à l’extérieur
grâce à son offre territoriale et à son attractivité résidentielle : les retraites, les revenus des
« navetteurs » (actifs occupés qui habitent dans
le territoire mais travaillent à l’extérieur), les dépenses des touristes.
> la base publique, financée par les mécanismes de redistribution principalement nationaux, composée des salaires des actifs résidant
sur le territoire et travaillant dans la fonction publique d’État, Territoriale et Hospitalière.
> la base sociale et sanitaire, qui comprend l’ensemble des revenus de transfert et les remboursements de soin de santé de la sécurité sociale.
6
L’économie de l’agglomération grenobloise est qualifiée selon la théorie de la base de « productivo-publique » : elle s’appuie sur une base industrielle forte et
de nombreux emplois publics (administrations, hôpitaux, universités, centres de recherche). L’interpénétration de ces deux champs constitue le modèle technopolitain vers lequel l’agglomération a orienté l’essentiel
de son développement à ce jour.
En comparaison à d’autres agglomérations, la métropole grenobloise présente une double particularité:
> sa base «résidentielle» est essentiellement composée des pensions de retraite au détriment des composantes « tourisme » et « dortoir » (les personnes qui
vivent sur le territoire sans y travailler).Les « navetteurs »
y sont plus rares qu’ailleurs et la base résidentielle représente un important potentiel de croissance.
> sa base publique est surreprésentée par rapport
aux territoires voisins et à d’autres agglomérations :
c’est à la fois la concentration des services publics et
leur nombre (qui la classe dans la catégorie des capitales régionales) qui sont notables.
Par ailleurs, le bon niveau de dynamisme technopolitain de l’agglomération (attraction et proportion de
cadres supérieurs) ne se traduit pas en termes de dynamiques urbaines (accroissement de la population et
des revenus).
Source : Portier (O) 2012, Analyse des moteurs du développement des
agglomérations du Pôle Métropolitain du Sillon Alpin
Talandier (M), 2013. Les ressorts territoriaux de l’économie de la
connaissance : le cas grenoblois. Rapport de recherche POPSU, remis au
Puca en juillet 2013.
Davezies (L), Talandier (M), 2013, L’émergence des systèmes territoriaux
productivo-résidentiels en France, La documentation française, sous
presse.
zoom sur
Une industrie grenobloise très
internationalisée
À Grenoble, 43 % de l’emploi industriel est sous pavillon étranger contre 34 %
en Rhône-Alpes et 25 % en France. Les Américains
sont les premiers investisseurs, suivis par les Allemands et les Britanniques. Caterpillar, BD et Hewlett
Packard se sont implantés dans les années 60 et 70.
Parmi les premiers employeurs de la région grenobloise, dotées de fortes capacités d’exportation
et par leurs investissements en matériel ou en recherche-développement, ces entreprises à capitaux
étrangers jouent un rôle moteur dans l’économie
locale, tout en l’exposant aux aléas conjoncturels
de la concurrence internationale. Les deux principaux employeurs de l’économie productive situés
sur le territoire du sud grenoblois, Arkema et Avery
Dennison, comptent moins de 400 emplois.
ZE Grenoble : principaux employeurs
de l’économie productive
Source : Carnet de l’Isère n°5, « Les entreprises à capitaux étrangers », AEPI 2012
Entreprise
Nationalité
Activités
Tranche d’effectifs
STMICROELECTRONICS
France/Italie
Microélectronique
6 000-7 000
SCHNEIDER ELECTRIC
CEA
CATERPILLAR
CNRS
HP
BD
CAPGEMINI/SOGETI
SOITEC
ALSTOM HYDRO
A.RAYMOND
ATOS
France
France
USA
France
USA
USA
France
France
France
France
France
Gestion de l'énergie
Recherche-développement
Engins de travaux publics
Recherche-développement
Informatique
Technologies médicales
Informatique
Microélectronique
Turbines hydroélectriques
Fixations par clippage
Informatique
5 000-6 000
2 000-3 000
2 000-3 000
1 500-2 000
1 500-2 000
1 500-2 000
1 000-1 500
900-1 000
800-900
800-900
600-700
AIR LIQUIDE
France
Gaz industriels
600-700
ROCHE DIAGNOSTICS
Suisse
Diagnostic médical
600-700
ESRF
Europe
Recherche-développement
600-700
SIEMENS T&D
Allemagne
Matériel électrique
500-600
FT / ORANGE MEYLAN
France
Télécommunications
500-600
VENCOREX
Thaïlande/Suède
Chimie
500-600
SOFRADIR
France
Détecteurs infrarouges
500-600
ROLLS ROYCE CIVIL
NUCLEAR
Royaume-Uni
Equipements de contrôle nucléaire
500-600
Source : AEPI (effectif >500 salariés au 01/01/2013)
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
7
cahier thématique économie emploi
Partie 1 Portrait économique du territoire
Une forte concentration
de l’emploi à Grenoble
Cadres métropolitains essentiellement dans la ville centre et la vallée du Grésivaudan
Les cadres métropolitains travaillent essentiellement dans la ville centre
et le début de la vallée du Grésivaudan
La ville de Grenoble
concentre
40 à 45%
Réalisation : AURG 2014
Sources : IGN GEOFLA®, INSEE RP 2010
de l’emploi total
de l’agglomération
8
Total des emplois et part des cadres
des fonctions métropolitaines
Nombre
92 500
Cadres
métropolitains
Hors cadres
métropolitains
20 000
3 000
100
Près de 9 actifs sur 10 habitent et travaillent dans l’agglomération grenobloise
217 400 emplois
ENTRANTS
+/- 54 800 personnes
STABLES
+/- 162 700 personnes
SORTANTS
+/- 21 500 personnes
184 200 actifs occupés
Source : INSEE 2010
L’emploi se situe davantage dans le centre, en diffus,
que dans les zones d’activité
Réalisation : AURG 2014
Sources : IGN GEOFLA®, INSEE RP 2010, SIRENE 2010
> Près de 162 700 actifs travaillent et
habitent dans l’agglomération (9 actifs
résidents sur 10),
> près de 76 300 pendulaires entrent
et sortent quotidiennement du territoire
de l’agglomération pour un motif travail
> un quart des emplois sur le périmètre
de l’agglomération est assuré par des
actifs qui résident à l’extérieur (près de
54 800 « entrants1»),
> 1 actif résident sur 10 quitte quotidiennement l’agglomération pour rejoindre
un lieu de travail extérieur (près de
21 500 « sortants2»),
> ces flux domicile-travail concernent
particulièrement les territoires du Voironnais et du Grésivaudan (respectivement 31 et 42 % des actifs résidents de
chaque secteur travaillent au sein de l’agglomération). Les échanges sont plus limités avec les agglomérations régionales
voisines (400 « sortants » estimés pour
l’agglomération lyonnaise et près de 600
pour l’agglomération Chambérienne),
> la ville de Grenoble est un pôle d’emploi extrêmement attractif (40 à 45 % de
l’emploi total de la Métro), auprès de ses
actifs résidents (plus d’un actif résident
sur deux habite et travaille à Grenoble)
ainsi que de l’ensemble de la Métro
> plus d’un pendulaire sur deux est
cadre ou profession intermédiaire : l’arbitrage, pour chaque ménage, entre un
logement plus spacieux, des trajets quotidiens coûteux, voire la possibilité d’une
double activité au sein du couple, a une
composante budgétaire importante qui
exclut la plupart des catégories populaires.
Densité du nombre d'emplois
par Hectare
1 000
500
250
100
50
25
5
1 Entrants : actifs non-résidents venant travailler quotidiennement dans l’agglomération
2 Sortants : actifs résidents de la Métro, mais travaillant en dehors du territoire
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
9
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique
économique grenobloise
ébranlée par la crise de 2008
A un échelon local, selon leur structure économique, la crise n’affecte pas
tous les territoires avec la même intensité. Ainsi un territoire très industriel comme le territoire grenoblois a directement subi les effets de la crise
économique et financière mondiale débutée en 2008. Les biens et services
exportés sont en effet particulièrement exposés à la concurrence internationale.
Un secteur productif très important
un poids élevé de l’industrie
Avec près de 4 salariés sur 10 dans l’industrie et
les services aux entreprises, la zone d’emploi de
Grenoble est l’une des plus productives, au même
titre que celles de Lyon, de Toulouse ou d’Aix-enProvence. Sa spécificité réside dans la part élevée
de l’industrie (16 %, hors services), juste derrière
Saint-Etienne (18 %) et devant Rouen (14 %). Dans
un contexte national de désindustrialisation, l’industrie grenobloise a bien résisté dans les années
90 et jusqu’en 2008 : les nombreuses créations
d’emplois dans la microélectronique et le matériel
médical ont compensé les baisses d’emplois dans
les secteurs historiques (métallurgie, papèterie,
chimie, matériel électrique).
Des services aux
entreprises moins présents
que dans d’autres
agglomérations, mais
dans la moyenne nationale
En comparaison à Lyon, Toulouse, Aix, Montpellier,
Nantes ou Strasbourg, les services aux entreprises
(hors intérim) sont relativement moins présents à
Grenoble, avec 20 % de l’emploi salarié, comme
ailleurs en France. Ce type d’activités se concentre
dans les grandes métropoles régionales pour bénéficier d’un vaste marché et de la proximité des
sièges sociaux et des centres de décision.
4 emplois sur 10 dans le secteur productif
1%
16 %
Energie
Industrie
Zone d'emploi de Grenoble :
emploi salarié privé
et public par activités
en 2013
40 %
46 %
PRODUCTIF
Services à
la population
20 %
Services aux
entreprises
hors intérim
60 %
RESIDENTIEL
2%
Intérim
6%
Construction
9%
Commerce de détail
Source : INSEE, URSSAF, AEPI
10
L’emploi productif
grenoblois a subi
la crise de plein fouet
Par son économie encore très industrielle, la zone
d’emploi de Grenoble a été plus exposée à la
crise que d’autres. En 2013, elle compte 117 100
emplois productifs. Depuis 2008, elle a perdu 9
600 emplois en cumulant déclin industriel (-6 100
emplois), baisse significative du travail temporaire
(-3 850 emplois) et atonie des services aux entreprises (+350 emplois). Les zones d’emploi de
Rouen, Nice et Saint-Etienne ont été touchées davantage, pendant que Toulouse profitait du boom
de l’aéronautique. Aix, Nantes, Bordeaux et Montpellier et Lyon ont également plutôt bien tiré leur
épingle du jeu.
en clair
L’emploi productif a été analysé à partir des données de l’Urssaf sur les 5 années de crise (2008-2013).
Les données sont au 1er janvier de l’année.
Champ couvert : les entreprises du secteur concurrentiel de l’industrie et des services aux entreprises.
Dans l’industrie, Grenoble a perdu 11% d’emplois sur la période, comme globalement partout en France.
Les services aux entreprises ont tout juste réussi à maintenir leurs effectifs alors qu’ils étaient
jusque-là grands pourvoyeurs d’emplois. A
contrario, la majorité des autres zones a enregistré une croissance d’emploi dans ces activités.
Dans l’intérim (notamment dans l’industrie et la
construction), l’emploi a chuté de 36% à Grenoble, qui fait partie des zones les plus impactées.
A Grenoble comme au niveau national, l’évolution de l’emploi n’a pas été linéaire sur les 5
années de crise avec une chute de l’emploi productif en 2008 et 2009, notamment dans l’intérim et dans l’industrie, puis une légère reprise
en 2010 et 2011 et enfin une nouvelle baisse
en 2012.
Grenoble suit la tendance nationale
110
Zone d'emploi Grenoble / France :
évolution 2008-2013 de l’emploi productif
(indice base 100 en 2008)
100
90
80
Services aux entreprises hors intérim ZE Grenoble
Services aux entreprises hors intérim France
70
Industrie ZE Grenoble
Industrie France
60
Productif ZE Grenoble
Productif France
50
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Intérim ZE Grenoble
Intérim France
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Source : URSSAF, AEPI au 1er janvier
Partie 3 Population active…
11
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Des activités productives
résistent, d’autres plongent
Entre 2008 et 2013, peu d’activités industrielles et
de services ont réussi à maintenir leurs effectifs et
très peu ont créé des emplois.
Les activités les plus
qualifiées ont mieux
résisté à la crise
La recherche-développement a créé le plus d’emplois (+ 1 100) au cours des 5 dernières années.
Financée majoritairement par des fonds publics,
la recherche-développement (au sein des grands
instruments internationaux et laboratoires publics) semble avoir été épargnée par la crise.
D’autres secteurs comme l’ingénierie (+ 620
emplois), l’informatique (+ 530) et les services
juridiques et comptables (+ 340) ont également
connu une croissance, toutefois plus faible qu’ailleurs.
Deux secteurs industriels de haute technologie
ont maintenu leur effectif : les composants électroniques (10 000 salariés), alors qu’ils ont perdu des
emplois partout en France ; le matériel médical
et les instruments scientifiques, selon la tendance
nationale.
Les secteurs traditionnels
en déclin : une tendance
trentenaire accentuée
par la crise
En 5 ans, des milliers d’emplois ont disparu dans
la métallurgie et le travail des métaux, la papeterie,
les machines équipements, le matériel électrique,
la chimie et les produits en caoutchouc plastique.
Toutefois les entreprises ont été impactées à des
degrés divers. Ainsi, dans le secteur des machines
équipements, le principal employeur, Caterpillar, a
subi le repli de ses marchés d’exportation alors
que plusieurs acteurs, positionnés sur des marchés de niche, ont plutôt bien résisté, comme
Alstom hydro (turbines hydroélectriques), Rolls
Royce Civil Nuclear (équipements de commande
et contrôle des centrales nucléaires), Sames technologies (systèmes de projection de peinture par
électrostatique) ou Allimand (machines à papier).
12
Les services aux entreprises
en perte de vitesse
Cette baisse de l’activité industrielle est renforcée
par la baisse des effectifs des services aux entreprises à Grenoble, contrairement aux autres zones
d’emploi : - 870 dans le commerce de gros, - 700
dans le transport de marchandises et - 430 dans
la sécurité et le nettoyage (sociétés généralement
très mobiles et fluctuantes).
1 890 Bois papier carton
2 380 Produits en caoutchouc et plastique
2 430 Chimie
3 220 Transport de marchandises
3 980 Autres services aux entreprises
5 450 Matériel médical, instruments scientifiques
6 220 Services juridiques, comptables, sièges sociaux
6 630 Métallurgie, travail des métaux
6 950 Ingéniérie, architecture, analyses techniques
7 160 Machines et équipements
7 160 Matériel électrique
8 220 Sécurité, Nettoyage
0
8 260 Recherche-développement
5 000
10 310 Informatique : SSll, logiciels
10 490 Commerce de gros
10 000
9 790 Composants et cartes électroniques
Principales activités productives de l’emploi dans la ZE grenobloise en 2008-2013
Nombre d’emplois salariés 2013
Source : Urssaf, AEPI
- 1 140 Bois papier carton
- 490 Produits en caoutchouc et plastique
- 500 Chimie
- 700 Transport de marchandises
- 150 Autres services aux entreprises
340 Services juridiques, comptables, sièges sociaux
- 150 Matériel médical, instruments scientifiques
- 1 480 Métallurgie, travail des métaux
620 Ingéniérie, architecture, analyses techniques
- 960 Machines et équipements
- 820 Matériel électrique
- 430 Sécurité, Nettoyage
1 100 Recherche-développement
0
160 Composants et cartes électroniques
1 000
530 Informatique : SSll, logiciels
- 870 Commerce de gros
Principales activités productives et évolution de l’emploi dans la ZE grenobloise en 2008-2013 (suite)
- 1 000
Evolution de l’emploi de 2008 à 2013
Source : Urssaf, AEPI
Dans la ZE de Grenoble, l’agglomération
grenobloise relativement moins impactée par la crise que le Voironnais et
le Sud-Grésivaudan
La ZTEF du Bassin grenoblois recouvre près de
80 % des emplois productifs de la zone d’emploi.
L’emploi y a bien moins diminué (- 6 %) que dans
le Centre-Isère (- 16 %) en raison d’une meilleure
résistance de l’industrie et d’une plus forte dynamique des services aux entreprises. Le Grésivaudan a mieux résisté en limitant les pertes d’emplois productifs (- 1,5 %).
Services aux entreprises hors intérim
2%
- 12 %
-6%
Evolution de l’emploi
productif de 2008 à 2013
- 19 %
Industrie
- 16 %
Productif
France
métropolitaine
-5%
1%
ZTF
Centre Isère
- 11 %
-9%
-8%
- 11 %
METRO
49 communes
-7%
ZTF Bassin
grenoblois
-6%
1%
ZE Grenoble
2%
Une baisse de l’emploi productif dans la moyenne française
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Source : Urssaf, AEPI
Partie 3 Population active…
13
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Une étude de l’emploi dans la filière mécanique-métallurgie conduite en 2013
a mis en valeur ses deux principales caractéristiques : un niveau de qualification
plus élevé que dans le reste de Rhône
Alpes et une concentration des emplois
sur quelques grands groupes.
54 %
40 %
3%
4%
17 %
13 %
3%
19 %
4%
19 %
1%
25 %
7%
9%
6%
Fabrication de machines et équipements n.c.a. (NAF-2008 : 28)
45 %
Fabrication d’équipements électriques (NAF-2008 : 27)
47 %
15 %
42 %
9%
7%
Ingénieurs et cadres
Professions intermédiaires
administratives et
commerciales
Techniciens et maîtrise
Employés
Ouvriers qualifiés
Ouvriers non qualifiés
Source : Etude AMNYOS 2013
14
14
24 %
16 %
Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (NAF-2008 : 26)
Cette analyse révèle un fort enjeu de
formation qui permettra d’anticiper et d’accompagner au mieux les recrutements des employeurs
industriels au niveau local.
10 %
2%
20 %
Métallurgie (NAF-2008 : 24)
La forte baisse des effectifs constatée dans les emplois industriels (- 10 % en 5 ans) nécessite les éclairages suivants :
> Tous secteurs confondus, on compte davantage
d’ingénieurs et cadres techniques qu’au niveau régional (31 % contre 14 %) et moins d’ouvriers (27 %
contre 48 %) ;
> 20 métiers concentrent 58 % des effectifs salariés (ingénieurs, cadres techniques et techniciens et
agents de maîtrise), soit un niveau de qualification qui
exclut les non-diplômés.
Cette répartition est très différente selon les types
d’industrie :
> Les secteurs de la métallurgie et la fabrication
de produits métalliques recourent à une main
d’œuvre plus âgée (2/3 des salariés ont
plus de 40 ans) et peu qualifiée (2/3 d’ouvriers) ; ils constituent un tissu de petites et
très petites entreprises (3 % des effectifs salariés).
> A l’opposé, 79 % des salariés du secteur de la fabrication de produits informatiques, électroniques et
optiques sont localisés dans peu d’entreprises, mais
de grosse taille (plus de 500 salariés). La part d’ouvriers dans ce secteur est de 20 % contre 54 % de
cadres et ingénieurs.
8%
Fabrication de produits métalliques (NAF-2008 : 25)
zoom sur
Un emploi
industriel
qualifié et
très lié aux
microtechnologies
5%
22 %
4%
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Economie présentielle :
des marges de manœuvre
en clair
définition
Nous assimilerons ici l’économie résidentielle à
l’économie résidentielle et touristique, cf. 1.3.
Une économie présentielle
avec des marges de développement
Sur les 296 900 emplois salariés de la ZE de Grenoble (85 à 90 % de l’emploi total), 188 500 (plus
de 60 %) dépendent de la sphère présentielle. En
raison du nombre d’habitants et d’usagers concernés, ces emplois (commerce, administration, santé...) sont particulièrement concentrés dans l’agglomération grenobloise. Mais, si celle-ci concentre
près de 55 % de la population de la zone d’emploi,
elle accueille près de 70 % de l’emploi présentiel. Cet écart, témoin de l’attractivité économique de l’agglomération auprès des populations
des territoires voisins, ne doit pas pour autant être
considéré comme un indicateur de « surdensité
» ou de « suréquipement » de son économie
présentielle puisque l’agglomération accueille légitimement un ensemble de fonctions métropolitaines essentielles (CHU, administration, grands
équipements...).
Avec 240 emplois présentiels pour
1 000 habitants, la zone d’emploi de Grenoble se situe en fin de classement du panel,
loin derrière Strasbourg, Montpellier ou Bordeaux.
Plusieurs facteurs explicatifs :
> les zones d’emploi ayant à leur tête une capitale régionale dominent le classement,
> les territoires à fort ancrage touristique disposent logiquement d’une couverture présentielle supérieure aux moyennes (Nice, Montpellier...),
> les zones d’emploi ayant connu une
croissance
démographique
supérieure
à
1 %/an3 ont également vu leur nombre d’emplois
Des données à interpréter avec précaution
Les seules sources de données disponibles, le fichier
Clap et l’Urssaf, ont des limites importantes. Le fichier
Clap exclut les non-salariés (40 360 personnes de la
zone d’emploi soit 12 %) alors que les professions libérales et les indépendants des secteurs du commerce,
de la construction, des services de proximité sont
nombreux à œuvrer dans la sphère présentielle..
D’une grande actualité (2011-2013), le fichier Urssaf
décrit les emplois salariés du secteur privé, mais il ne
décrit lui aussi que très partiellement la sphère présentielle (or certains secteurs dépendent largement
du domaine public ou des non-salariés).
présentiels croître en proportion ces trois dernières années (Toulouse, Rennes, Nantes…).
Cette particularité du modèle économique grenoblois met en relief le poids de ses fonctions «
productives » (40 % de l’emploi salarié contre 20
à 30 % pour les zones d’emploi de Nice, Montpellier, Nancy) et les marges importantes de progression pour le développement de son économie
présentielle.
3 Seule la zone d’emploi d’Aix-en-Provence connaît une croissance significative de son économie présentielle malgré une faible croissance annuelle de
sa population. Sa forte interaction avec la zone d’emplois de Marseille biaise
toute analyse.
Nombre d’emplois présentiels
pour 1000 habitants en 2011 (ZE)
Strasbourg
300
Montpellier
280
Lyon
270
Nice
270
Nancy
260
Bordeaux
260
Nantes
250
Rennes
250
Toulouse
240
Rouen
240
Aix-en-Provence
240
Grenoble
240
St-Etienne
220
FRANCE
220
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Source : CLAP 2011
Partie 3 Population active…
15
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Les activités résidentielles
qui résistent et les autres
(2009 – 2011)
Administration publique / enseignement : un secteur en décroissance
> 1er secteur employeur de l’économie présentielle avec
56 500 emplois salariés en 2011
> - 1 100 emplois salariés entre 2009 et 2011 (une baisse
supérieure au panel)
Santé / action sociale : un recul particulièrement
marqué dans le domaine de la santé
> 2e secteur employeur avec 40 510 emplois salariés en
2011
> Un secteur en perte de vitesse avec - 1 100 emplois
salariés (-1 800 emplois salariés dans la santé, secteur le
plus impacté mais + 770 emplois dans l’hébergement médico-social et social sur la période récente 2009-2011)
Activités marchandes : une croissance disparate,
portée par le commerce de détail et la restauration
> 3e secteur employeur : 37 580 emplois salariés en 2011
(dont 25 330 pour le commerce de détail et d’automobiles) et une part importante d’indépendants
> + 1 200 emplois créés dans le commerce et la restauration (8 170 emplois dont + 150 dans la restauration
rapide), activités jusque-là moins développées qu’ailleurs
(logique de « rattrapage »)
BTP : une perte d’emploi qui s’accentue, en partie compensée par les dynamiques de création
> 4e secteur employeur de l’économie présentielle avec
18 300 emplois salariés en 2011, + une part importante
d’indépendants (la taille de plus en plus petite des structures indique la vitalité des entreprises indépendantes) ;
16
Grenoble
Source : CLAP 2011
> - 360 emplois en 2011, - 260 en 2013 : la perte est
continue mais elle est nuancée par une augmentation
de 7% du nombre d’établissements (bonne dynamique
de créations d’entreprises) et par une bonne résistance
de certains domaines comme la construction spécialisée
(fondations, gros œuvre, bétonnage, maçonnerie, pavage,
montage d’échafaudage, toiture, peinture, carrelage, etc.)
Finances / télécommunications : un effet crise
dans la moyenne du panel
> 5e secteur employeur de l’économie présentielle :
12 560 emplois salariés en 2011 + une part importante
d’indépendants
> Une baisse d’emplois salariés (- 350) dans la moyenne
des zones d’emploi, concentrée sur les secteurs Voironnais
(- 3 %) et Grésivaudan (- 6 %).
Transport / Courrier : une perte de vitesse particulièrement marquée dans les transports
> Seulement le 6e secteur employeur : 11 460 emplois
salariés au sein d’établissements exerçant une activité pour
compte d’autrui
> Des pertes d’emploi proportionnellement supérieures
aux autres zones d’emplois, particulièrement dans le secteur du transport (- 900), même si cette tendance s’amenuise entre 2011 et 2013 (- 200 emplois dans les activités
de poste)
Activités culturelles, associatives et de loisirs:
une meilleure résistance à la crise
> 7e secteur employeur de l’économie présentielle : 7 770
emplois salariés en 2011
> Une évolution annuelle moyenne de l’emploi salarié
supérieure au panel (croissance + 3 %, soit plus de 200
emplois annuels)
> Les activités culturelles et sportives, en plein essor,
hissent Grenoble à la 5e et 6e place du classement des
zones d’emplois.
Services 3
personnels 4
Eau et 2
déchets 3
Activités
culturelles
Santé et
action sociale
Administration
et enseignement
10
10
16
22
Finances et
télécom
Transports 14
19
et courrier
Activités
marchandes
23
26
47
49
51
51
Moyenne autres ZE
BTP
Quelle a été l’évolution annuelle
des emplois salariés entre 2009 et
2011 pour les différents secteurs
d’activité ? Cette évolution est-elle
comparable dans toutes les agglomérations ?
Tous les champs de l’économie
présentielle mériteraient d’être
passés au crible de ces deux questions. Les données dont nous disposons actuellement sont peu
stabilisées et donc à prendre avec
précautions. Mais elles ont le méritent de montrer des tendances,
des points d’alerte. Elles appellent
à des études complémentaires.
71
74
Nombre d’emplois présentiels
pour 1000 habitants en 2011 (ZE)
Economie
Sociale et
zoom sur Solidaire
(ESS) :
un secteur
dynamique,
très typé dans ses formes
et métiers
définition
ESS : Périmètre : les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations et les entreprises dites de l’ESS.
Principe : poursuivre un but social autre que le
seul partage des bénéfices, assurer une lucrativité encadrée et une gouvernance démocratique.
Répartition des effectifs salariés de l’ESS par secteur
en 2010 pour la Métro
Évolution 2008-2010 : l’ESS résiste plutôt
bien à la crise
L’ESS a enregistré un solde légèrement positif de 18
entreprises (+ 1 %) alors que l’ensemble du territoire perdait 166 entreprises pour le privé hors ESS.
En outre, 965 nouveaux salariés (+ 4 %) ont grossi
ses rangs alors que l’ensemble du territoire, tous secteurs confondus, en perdait 3 371 (- 1 %). A noter :
le statut coopératif est en forte progression (+ 15 %)
alors que le nombre de mutuelles sur le territoire diminue.
• Les structures associatives, principaux employeurs
Sur le territoire de l’agglomération grenobloise, les structures associatives emploient 68 % des salariés de l’ESS.
La crise révèle la fragilité des modèles socio-économiques : la durée de vie des entreprises se réduit depuis 2008. Le développement économique de
l’ESS semble moins rapide mais plus intégrateur. L’ESS
connait une croissance plus équilibrée et plus régulière.
1,3 %
21,8 %
28 %
32,4 %
36,7 %
55,1 %
42,3 %
5,3 %
67,6 %
11,2 %
71,6 %
84,9 %
16,2 %
Enseignement (PZ)
14,8 %
5,3 %
9,8 %
74,7 %
3,5 %
Activités immobilières (LZ)
43,7 %
Soutien aux entreprises (MN)
69 %
Santé humaine (QA)
Arts et spectacles (RZ1)
Actions sociales (QB)
46,5 %
Activités financières et d’assuance (KZ)
17 %
Sports et loisirs (RZ2)
Un secteur fortement féminisé et encore
peu qualifié
• Les femmes représentent 70,7 % des salariés de l’ESS
sur le territoire de l’agglomération grenobloise.Traditionnellement, l’ESS a intégré les femmes au marché du
travail, notamment dans les professions intermédiaires.
Aujourd’hui, elles se heurtent au problème de professionnalisation des activités (comme l’aide à domicile)
et aux difficultés d’accès aux postes de décision.
Compte-tenu des activités et de la féminisation des
emplois, les professions employées et intermédiaires
sont majoritaires dans l’économie sociale ; la part
des ouvriers étant réduite du fait de la faible assise
« productive » de l’ESS. Un enjeu est la montée en
qualification : la part des cadres reste faible, avec 6 %
des cadres du territoire dans l’ESS alors que cette
dernière représente 12 % de l’emploi salarié.
0%
0,4 %
ESS
Privé hors ESS
Public
Source : Etude ESEAC/IEP
Les services aux particuliers sont le premier champ d’intervention des acteurs
de l’Ess (action sociale, santé, logement, sport,
culture,...)
Source : Etude ESEAC/IEP de Grenoble en cours
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
17
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
L’offre commerciale dans l’agglomération grenobloise
L’offre
commerciale dans l’agglomération grenobloise
Sources : Fond relief AURG traitement Aster GDEM NASA METI, BD-Topo ® IGN, Corine Land Cover 2006, RP 2009 INSEE.
Réalisation : Agence d’urbanisme de la région grenobloise (DMA) - Novembre 2013
LEGENDE
> Equipements commerciaux
>> Métropolitains
Grands centres commerciaux existants ou en projets
>> Intercommunaux
Hypermarchés
Spécialisés (equip. personne, maisons, sport, loisirs ...)
>> Bassin de vie locaux
Supermarchés (Sup. 500 m²)
18
> Concentrations commerciales
>> Dominante petits / moyens commerces
et services en centres urbains (accés modes actifs / TC)
Densité très élevées => Centre ville de Grenoble
Densité moyenne = > Centre élargi de Grenoble et centre
ville d’Echirolles
Densité modérée => centres secondaires et pôles de quartiers
>> Dominante
grands commerces
Zones commerciales de périphéries
> Poids des pôles commerciaux
(chiffre d’affaires)
Poids des pôles commerciaux
> Périmètres institutionels
Grenoble Alpes Métropole
(au 1er janvier 2014)
Limites communales
zoom sur
Commerce :
des grandes
surfaces
toujours
très
présentes
Une aire de chalandise de plus de 700 000
habitants
Regroupant plus de 5 000 établissements4 (commerces, services, hôtellerie / restauration, grandes
surfaces), l’agglomération dispose d’une offre commerciale diversifiée proche de la moyenne observée
dans les agglomérations comparables5.Comme partout et selon les mêmes ratios, les grandes surfaces
dominent le paysage avec plus de 450 000 m² pour
une zone de chalandise de plus de 700 000 habitants.
L’agglomération accueille par ailleurs de nombreux
marchés non sédentaires (plus de 120 tenues de
marchés chaque semaine) et autres formes de distributions alternatives (circuits courts, magasin de
producteurs, produits bio…). Le e-commerce, et
plus globalement la vente par correspondance, y est
également très présent, avec des acteurs leaders sur
leurs segments respectifs (Photoweb, Spartoo, Made
in design). La plupart des hyper et supermarchés ont
développé leur drives et quelques drives solo6 ont
également investi l’agglomération, y compris dans le
non alimentaire.
Grenoble centre-ville : première destination commerciale du bassin grenoblois
Premier pôle commercial du bassin grenoblois, le
centre-ville de Grenoble totalise à lui seul entre 20
et 25 % du chiffre d’affaires du commerce sédentaire
de l’agglomération et plus de la moitié du chiffre
d’affaires non alimentaire (performance supérieure
à celle du centre-ville de Rennes ou de Rouen).
Conforté par le développement progressif de la
Caserne de Bonne, le centre-ville de Grenoble dispose d’un bon niveau de commercialité, mais souffre
néanmoins de niveaux de loyer élevés qui limitent
fortement le maintien de vocation commerciale (indépendants notamment).
Commerces de périphérie : 60 à 70 % du
chiffre d’affaire de l’agglomération
Ces dernières années, l’attractivité de la périphérie
commerciale grenobloise s’est globalement stabilisée, avec des évolutions reposant plutôt sur une rotation des leaderships au gré des nouveaux projets
commerciaux. Particularité locale, du fait du relief, les
pôles commerciaux périphériques sont peu nombreux et se répartissent les zones de chalandise sans
effet de concurrence. Au-delà des principaux pôles
commerciaux, le maillage commercial de l’agglomération s’appuie sur un nombre important de pôles
de proximité, aux formes urbaines et dynamiques
différenciées (cf. carte).
2010-2013 - Une amorce de rééquilibrage
vis-à-vis des territoires extérieurs…
Ces 15 dernières années ont donné lieu à de multiples projets de grandes surfaces (+/- 10 à 12 000 m²
/ an), avec la rénovation de Grand Place, le développement continu de Comboire, la création d’Ikea (19
900 m²), de la Caserne de Bonne et aujourd’hui le
projet Neyrpic (+/- 24 000 m²). Ayant conforté progressivement le rayonnement commercial de l’agglomération, le développement des grandes surfaces se
rééquilibre à l’échelle de la région grenobloise tandis
que les moyennes surfaces se développent en milieu urbain. On note depuis 5 ans une légère évolution des types de projets, davantage orientés vers
le non alimentaire et l’offre événementielle (Miripili
à Comboire, Au Vieux Campeur et Décathlon sur
la Caserne de Bonne, Nespresso en centre-ville de
Grenoble, projet de mur d’escalade au sein du projet
Neyrpic...).
... mais un développement de plus en
plus déconnecté des logiques démographiques.
Le développement continu des m² de grandes surfaces interroge sur la gestion à terme du parc immobilier constitué. Selon le magazine Études foncières
n°164 / juillet - août 2013 « Depuis une quinzaine
d’années en France, le parc de surfaces commerciales croit à un rythme plus rapide (60 %) que celui de la consommation (36 %) (…) Dans le même
temps, la performance des magasins stagne (autour
de 4 400 €/m²/an) alors que leurs coûts d’occupation s’accroissent. » De ce fait, la vacance progresse.
4 Source Insee 2010
5 cf. agglomérations retenues au sien du BaroMétro
6 non-accolé à une grande surface
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
19
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Réalisation : AURG 2014
Sources : IGN GEOFLA®, AURG 2013
L’offre foncière économique dans l’agglomération grenobloise
20
Types de foncier économique
Foncier économique classé (2 154 ha.)
Foncier économique envisagé (+151 ha.)
Foncier économique déclassé (-176 ha.)
Foncier
économique :
zoom sur des disponibilités
de plus en
plus rares
dans
l’agglomération
en clair
Eléments extraits de l’ « Atlas foncier économique »
Métro (2014) inventaire localisé et prospectif du foncier économique.
Une enveloppe foncière qui se réduit de
plus en plus
Dans les documents d’urbanisme, près de 176 ha
de foncier économique ont fait l’objet d’un reclassement vers des fonctions plus mixtes depuis 2010
(soit près de 6 à 7 % du foncier total dédié à l’économie sur le périmètre Métro 2014). Cette tendance
s’accélère (25 à 30 ha / an en moyenne entre 2000
et 2007 ; de 30 à 40 ha / an depuis 2010) et concerne
principalement des projets de renouvellement urbain (70 % de l’enveloppe foncière estimée). L’impératif de rentabilité de ces opérations implique le plus
souvent le développement d’une offre de logements
qui limite les possibilités d’accueil d’activités
économiques peu ou pas compatibles avec la
proximité de l’habitat. Pour autant, « déclassement » n’est pas systématiquement synonyme
de disparition totale d’usage économique,
comme l’illustre le projet Bouchayer Viallet.
Parallèlement, près de 151 ha d’espaces agricoles et naturels pourraient, à court / moyen
terme, devenir de nouveaux espaces économiques dédiés. Si ces espaces font pour la
plupart l’objet de projets ou d’intentions économiques, ils restent néanmoins marqués par
d’importantes contraintes de constructibilité.
Deux tendances lourdes apparaissent donc :
> la réduction progressive de l’enveloppe totale de
foncier économique dédié de l‘agglomération (érosion non compensée par la création envisagée d’une
offre foncière nouvelle),
> la disparition accélérée du foncier économique
dédié en cœur d’agglomération, au profit d’espaces
plus mixtes, et la relocalisation d’une offre nouvelle
en foncier dédié sur les communes de périphérie.
Ces tendances soulignent tout l’enjeu de la
« place » réservée au devenir de l’activité économique sur le territoire de l’agglomération, notamment en ce qui concerne les activités non compatibles avec la proximité de l’habitat, nécessaires
au fonctionnement de l’économie locale (ex :
traitement des déchets, activités de réparation, logistique entreposage...).
7 La notion de foncier « net » correspond à l’ensemble des parcelles destinées à
l’accueil d’activité. Cette définition n’intègre pas les voiries publiques et privées, les
espaces publics communs...)
Espaces économiques dédiés,
zones d’activités
90 zones
plus de
d’activités, qui concentrent 35 à 45 %
de l’emploi total
2 155 ha
près de
de foncier économique,
dont 34 ha occupés par du logement et
34 ha mobilisés par des « équipements »
(ex : locaux techniques,
aires des gens du voyage,…)
une densité emplois/ha moyenne de
35 à 40, mais très hétérogène selon les sites
70 %
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
des zones ont plus de 20 ans
Partie 3 Population active…
21
cahier thématique économie emploi
Partie 2 La dynamique économique grenobloise ébranlée par la crise de 2008
Un faible dynamisme
dans la création
d’entreprises
Evolution du nombre de créations d’entreprises
indice base 100 en 2003
250
ZE Lyon (2010)
200
ZE Valence (2010)
ZE Grenoble (2010)
150
ZE St-Etienne (2010)
ZE Annecy (2010)
Rhône-Alpes par
Zone d’emploi (2010)
100
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
L’évolution des créations d’entreprises dans la
zone d’emploi de Grenoble suit globalement la
tendance régionale jusqu’en 2008, même si son
dynamisme est légèrement inférieur à celui des
autres zones d’emploi régionales. Dans l’ensemble,
le dynamisme de la zone d’emploi de Grenoble en
matière de création d’entreprise est comparable à
celle de Saint-Etienne, inférieure à celle de Lyon, et
supérieure à celle d’Annecy ou Valence. Ces différences sont liées à la spécialisation économique de
chaque appareil productif. Ainsi à Lyon, la fonction
de capitale régionale a des effets d’entraînement
sur le tissu économique local. Le caractère plus
industrialisé et diversifié des zones d’emploi de
Grenoble et Saint-Etienne semble avoir permis
22
Source : INSEE traitement baseco Rhône-Alpes - Evolution
du nombre de créations d’entreprises. - à partir de 2009,
les auto entrepreneurs sont comptabilisés dans les stats
insee, CCI.
de maintenir un niveau de création plus élevé ces
dernières années dans le B to C8 (transports, commerce, hébergement restauration et services à la
personne) que dans les territoires touristiques de
la Drôme et de la Haute-Savoie qui étaient déjà
bien équipés du fait de leur activité touristique dominante.
L’engouement pour le statut d’auto entrepreneur
a augmenté considérablement les créations d’entreprises stabilisées à un niveau particulièrement
élevé en 2012, au détriment des autres formes
d’entreprenariat. Celui-ci représente environ la
moitié des créations d’entreprises.
404
1S13
436
371
2S12
1S12
409
331
2S11
1S11
2S10
402
370
369
1S10
2S09
450
1S09
375
Evolution du nombre
d’ouverture de procédures collectives
et entre 2007 et 2013 (données brutes)
2S08
2S07
1S08
(+ 6,3 % en Rhône-Alpes), dont :
> 64 % de liquidations directes
> 30 % de redressement judiciaire
> 6 % de plans de sauvegarde de l’emploi.
1S07
Les défaillances d’entreprises augmentent de
7,3 % entre les 1ers semestres 2012 et 2013
300
284
315
... et des défaillances
toujours nombreuses
Source : Greffe du tribunal de commerce de grenoble (juin 2013)
Partie 1 Portrait économique Partie 2 Dynamique économique
Partie 3 Population active…
23
cahier thématique économie emploi
Partie 3 Population active
et marché du travail dans le
bassin d’emploi grenoblois
Une population active plus âgée
et plus qualifiée,
mais moins nombreuse
Y a-t-il adéquation entre offre et
demande d’emploi sur le territoire
du bassin grenoblois (ZTEF) ?
Si une partie du «modèle grenoblois» fait appel à des missions
techniques et scientifiques aux
profils très qualifiés, ces emplois
restent largement minoritaires. Il
existe des besoins en main d’oeuvre
peu qualifiée, en particulier dans le
champ des services. Mais la question de la qualification des personnes et de la qualité des emplois
reste posée.
définition
Population active : regroupe les personnes
ayant un emploi (salarié ou non) et les personnes
au chômage à la recherche d’un emploi ou exerçant une activité réduite. Au sens du recensement de la population, cette catégorie regroupe
les apprentis, stagiaires rémunérés, étudiants ou
retraités occupant un emploi.
ZTEF : zone territoriale emploi formation,
zone d’intervention de l’Etat et de la Région
dans le cadre de leur politique concertée sur
ces thèmes. La ZTEF du bassin grenoblois
englobe l’agglomération grenobloise, le Grésivaudan et les territoires de montagne voisins:
Vercors, Trièves, Matheysine, Oisans. La ZTEF
est également appelée le bassin grenoblois.
Source :Tableau de bord Emploi Formation Bassin grenoblois - Edition 2013
de l’Observatoire Régional Emploi Formation du PRAO (Pôle Rhône Alpes
de l’Orientation)
Entre 1999 et 2009, on constate une tendance à
la féminisation et au vieillissement de la population active. Le taux d’activité des femmes passe de
63 % à 69 % sur la période, celui des hommes de 73
à 75 %. La part des actifs de plus de 45 ans augmente
significativement (de 32 à 36 %).
Autre tendance forte, la part de cadres et professions
intellectuelles supérieures passe de 18 à 23 % sur
cette période, une augmentation qui témoigne à la fois
de la capacité du territoire à capter cette population
particulièrement mobile et à stabiliser les étudiants en
fin de cursus. De plus (comme partout en France du
fait du meilleur niveau de qualification général et de
la transformation du tissu économique), l’élévation du
niveau de formation est très nette, avec une part de
personnes ayant un diplôme de niveau Bac + 2 ans et
plus en augmentation de 26 à 35 % (contre 20 à 28 %
pour l’Isère et 18 à 26 % pour Rhône-Alpes).
Le bassin d’emploi grenoblois
276 500
actifs en 2009
(+ 22 000 depuis 1999, + 0,87 % / an*)
48 %
de la population active de l’Isère et
9 % de Rhône-Alpes
89%
de la population active est salariée,
dont
73 % en CDI
* légèrement inférieur à la moyenne française (0,88 %) et
bien inférieur au rythme lyonnais (1.15 %)
24
Une demande d’emploi
en hausse
Des difficultés accrues
pour les seniors et les
chômeurs de longue durée
38 649
demandeurs d’emploi
sur le bassin grenoblois
50 ans et plus
20 000
DELD
- 2,3 %
15 000
Jeunes
10 000
+ 6,5 %
Moins de 26 ans
25 000
*Demandeurs d’emploi
longue durée
Femmes
Femmes
30 000
+ 4,4 %
ZTEF Bassin grenoblois
Effectif total
35 000
Hommes
40 000
+ 17,6 %
Evolution de la demande d’emploi total
Evolution 2008-2013 de la structure de la demande d’emplois
RSA
• Catégorie A : demandeurs d’emploi sans
emploi
• Catégorie B : demandeurs d’emploi ayant
exercé une activité réduite de 78h au plus au
cours du mois
• Catégorie C : idem mais ayant exercé une
activité réduite de plus de 78h au cours du mois
+ 11 %
+11,9 %
définition
Ce sont les seniors et les demandeurs d’emploi de
longue durée qui ont vu leur situation se dégrader le
plus fortement depuis 2008. Plus d’un tiers des chômeurs est inscrit depuis plus d’un an à Pôle Emploi et
ce sont ceux qui ont le plus de difficulté à retrouver
un emploi. Un chômeur sur 5 a plus de 50 ans (contre
14 % en 2008), en partie en raison du recul de l’âge de
la retraite. En comparaison, les femmes et les jeunes
tirent plutôt mieux leur épingle du jeu : les femmes
représentent de manière stable la moitié des demandeurs d’emploi.
La part de chômeurs de moins de 25 ans s’est stabilisée à 15 % des demandeurs d’emploi inscrits, contre
19 % en 2008. Cette diminution en proportion ne doit
pas masquer une légère augmentation en volume.
Ceux qui ont le plus pâti de la crise
sont les bénéficiaires du RSA inscrits à
Pôle Emploi (5 716 personnes) et les résidents en zones urbaines sensibles :
en augmentation annuelle de 17 %, ils représentent
15 % de l’ensemble de la demande d’emploi. Cette
situation confirme les tendances observées dans le cahier thématique revenus/précarité : ce sont les plus
précaires qui ont le plus souffert de la crise.
Séniors
*DELD
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en
catégorie ABC à Pôle Emploi et résidant sur le
bassin grenoblois s’établit à 38 649 fin décembre
2013, soit une hausse de + 5,5 % par rapport à fin
décembre 2012, rythme similaire à celui de l’Isère.
Cette hausse est plus importante pour les demandeurs d’emploi seniors (+ 11 %) et de longue durée (+ 11,9 %).
> En moyenne, 32 % des demandeurs d’emploi
relèvent des catégories B et C. Ce taux passe à
38 % pour les femmes et à 42 % pour les demandeurs d’emploi de longue durée.
5000
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : Pôle Emploi, DIRECCTE Rhône Alpes – Traitement
PRAO (chiffres du mois de juin de chaque année)
Niveau de formation des demandeurs d’emploi
47 %
Infra ou égal
à CAP-BEP
32 %
Supérieur
à bac
21 %
Niveau Bac
Des chômeurs faiblement qualifiés
47 % des demandeurs d’emploi de catégorie ABC ont
un niveau de formation inférieur ou égal à V (CAP-BEP),
21 % un niveau IV (BAC). Bien que très significative
(68 %), cette part des premiers niveaux de formation (inférieurs ou égal au niveau IV) est inférieure à celle de l’Isère
(75 %).
Partie 1 Revenus Partie 2 Pauvreté - précarité Partie 3 Impact de la crise / évolutions récentes
25
cahier thématique économie emploi
Partie 3 Population active et marché du travail
Des chômeurs situés
dans les quartiers
les plus pauvres
Localisation des demandeurs d’emploi dans l’agglomération grenobloise
en clair
Indice de chômage
Il n’est pas possible de calculer un taux de chômage à
l’échelle locale, identique à celui présenté par les médias au niveau national : les données du recensement
ne sont pas fiables à l’échelle infracommunale.
On utilise donc les données fournies par Pôle Emploi.
C’est la raison pour laquelle on emploie le terme « indice de chômage ».
24 000
8 000
Réalisation : AURG 2014
Sources : IGN GEOFLA®, INSEE RP 2010
demandeurs d’emplois
Population active et marché
du travail
Indice du chômage en %
dans les quartiers populaires
≥ à 12
[ 10 à 12 [
[ 8 à 10 [
<à8
Un indice de chômage
Non significatif
1,5 fois plus élevé
dans ces quartiers
Réalisation : AURG 2014
Sources : IGN GEOFLA®, INSEE / PE / URSAAF 2011
Population active et
marché du travail
Indice du chômage *
En %
> à 20
15 à 20
10 à 15
< à 10
* : Demandeurs d'Emploi en Fin de Mois (ABC) /
population active totale
26
A l’échelle de l’agglomération, on compte 24 000
demandeurs d’emplois inscrits à Pôle Emploi de
catégories ABC. Cela représente 12 % de la population active.
Un tiers d’entre eux (8 000) résident dans les
quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Dans ces quartiers, ils représentent en moyenne
17 % de la population active avec des taux supérieurs à 20 % dans certains quartiers comme Teisseire et Villeneuve à Grenoble et à la Villeneuve
(quartiers Essart et Surieux) d’Echirolles.
Attention, ces données ne représentent pas le
taux de chômage mais bien le taux de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi. Notamment
dans les quartiers populaires, il existe des formes
de non recours aux services de Pôle Emploi, qui
ne sont donc pas visibles dans la statistique (notamment un certain nombre de jeunes qui ne
s’inscrivent pas ou des demandeurs d’emploi qui
ont épuisé leurs droits à allocations).
Une hausse des projets
de recrutement tirée par
le secteur des services
définition
Besoins en main d’œuvre (BMO) :
enquête menée chaque année par Pôle
Emploi pour recenser les besoins en main d’œuvre
des établissements employeurs (hors administrations d’État et entreprises publiques), soit
241 000 établissements en Rhône-Alpes. Sans
prétendre à l’exhaustivité, cette enquête donne
un éclairage actualisé sur les spécificités du marché du travail local. Néanmoins, ces offres ne
représentent que 15 à 20 % de l’ensemble des
offres à pourvoir.
21 %
des établissements grenoblois interrogés
envisagent de procéder à au moins
un recrutement soit un total de 18 059
projets de recrutement
(en augmentation de 13 %
par rapport à 2011) dont
47 % sont jugés par les employeurs
difficiles à concrétiser
(contre 36 % en 2011)
30%
saisonniers
Près des trois quarts de ces intentions concernent le
secteur des services (santé, action sociale, hébergement
et restauration, information et communication).
Un tiers relève d’établissements de moins
de 5 salariés qui sont particulièrement concernés
par les difficultés de recrutement.
Les 5 métiers les plus porteurs
(rassemblant le plus d’intentions
de recrutement)
Les 5 métiers les plus demandés
(par les demandeurs d’emplois inscrits
à Pôle Emploi)
Agent d’entretien de locaux
Nettoyage de locaux
Ingénieur, cadre études et R&D, responsable informatique
Assistance auprès d’enfants
Aide à domicile et aide-ménagère
Secrétariat
Aide-soignant
Vente en habillement et accessoires
Employés polyvalents de cuisine
Services domestiques
Les tensions de recrutement dans les métiers du
nettoyage et des services domestiques témoignent
de l’inadéquation entre les caractéristiques des
demandeurs d’emploi et les exigences des employeurs. Elles peuvent également être liées à des
conditions de travail peu attractives (temps très
partiels, peu rémunérateurs).
Une étude de la DARES montre qu’au niveau national, 15 métiers concentrent à eux seuls 50% des
postes à pourvoir d’ici 2015 et vont s’accroître de
façon très importante avec le départ à la retraite
des générations nées après 1945.
De moins en moins d’offres d’emploi
durable
Les offres d’emploi durable (CDI et CDD
de plus de 6 mois) représentant plus de la moitié
des offres déposées, diminuent de 14,1 %. La part
des offres d’emploi temporaire (CDD ou
missions de 1 à 6 mois) est stable, autour de 40 %,
alors que les offres d’emploi occasionnel
(CDD ou missions de moins de 1 mois) sont en
nette augmentation (+ 53,4 %).
Partie 1 Revenus Partie 2 Pauvreté - précarité Partie 3 Impact de la crise / évolutions récentes
27
cahier thématique économie emploi
Partie 3 Population active et marché du travail
La baisse de 0,7% en moyenne masque des situations très diverses selon les secteurs : si le recul
est marqué dans l’industrie (- 16,3 %) et dans le
BTP (- 14,7 %), il est plus mesuré dans le commerce
(- 6,5 %), l’intérim (- 5 %) et l’hôtellerie restauration
(- 1,7 %). Seul le nombre d’offres issues des services
augmente (+ 5 % des dépôts d’offres sur la période),
signe d’autant plus positif que ce secteur représente la
moitié des offres déposées.
7578
7190
2993
2941
3240
3028
Intérim
Restauration
Commerce
928
792
BTP
1728
1446
Industrie
Agriculture 33
40
Février 2013 - Janvier 2014
Services
Février 2012 - Janvier 2013
15052
15908
Nombre d’offres d’emploi
Evolution du nombre d’offres déposées à Pôle Emploi par secteurs d’activité de février 2012 à janvier 2014
Source : Pôle Emploi, DIRECCTE Rhône Alpes – Traitement
PRAO (chiffres du mois de juin de chaque année)
Des licenciements
en augmentation en 2013
En 2013 dans le bassin grenoblois, 519 entreprises
ont procédé à 1 990 licenciements économiques
(contre 1 577 en 2012, soit une augmentation annuelle de 26 %). Un quart seulement de ces licenciements ont eu lieu dans le cadre de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) : 7 grandes entreprises
concernées, 15 en Isère pour un total de 478 emplois supprimés. Cela signifie que même s’ils sont
moins visibles, les licenciements effectués hors plan
sont beaucoup plus nombreux et tout aussi préoccupants que les plans sociaux médiatisés.
définition
PSE : plus de 10 licenciements dans des entreprises de plus 50 salariés.
28
Également en hausse annuelle, l’activité partielle concerne 187 établissements avec près de
400 000 heures chômées. Les activités de production ont été particulièrement touchées :
> 36 % des heures concernent le secteur « fabrication de machines et d’équipements » ;
> 32 % des heures le secteur « fabrication produits informatiques et électroniques ».
Par ailleurs, en 2013, le nombre de ruptures
conventionnelles est resté à un niveau élevé
(6 089 en Isère).
cahier thématique
économie emploi
point de vue d’expert
interview
Magali Talandier
maître de conférences en aménagement et urbanisme à l’Institut de Géographie
Alpine (IGA) rattachée au laboratoire PACTE, livre son point de vue d’expert, en
écho à son travail de recherche au sein du programme POPSU (plate-forme
d’observation des pratiques et stratégies urbaines) remis au PUCA (plan urbanisme construction et architecture) en juillet 2013.
Comment réagissez-vous au portrait économique du territoire
dressé dans ce cahier ?
S i l ’ a g g l o m é ra t i o n
grenobloise possède
de nombreux atouts
économiques, ses fragilités sont aujourd’hui
réelles et méritent
d’être diagnostiquées
clairement pour être
mieux, espérons-le, surmontées rapidement.
Ainsi, les discours et
publications qui placent Grenoble dans les villes innovantes et attractives sont en partie justes... Pour
autant, ces atouts ne se soldent pas nécessairement
par un développement harmonieux du territoire. Je
m’explique…
“L’agglomération
grenobloise possède
de nombreux atouts
économiques,
ses fragilités sont
aujourd’hui réelles”
La longueur d’avance prise par Grenoble sur l’économie de la connaissance en France et dans le monde
dans certains domaines constitue certes un atout incontestable, une condition nécessaire mais par contre
non suffisante au développement économique, social
et culturel de l’ensemble du territoire et pour l’ensemble de ses habitants.
Force est de constater que Grenoble, par rapport aux
agglomérations de dimension et de positionnement
comparables, est moins performante sur son attractivité résidentielle, sur l’essor de ses emplois, sur la
hausse du niveau des revenus…
Y compris dans son domaine d’excellence, l’économie de la connaissance, Grenoble, bien que très bien
classée, décroche (hausse moins rapide des emplois
de cadres des fonctions métropolitaines que dans les
autres grandes aires urbaines, en partie explicable
par un phénomène de rattrapage de ces dernières,
mais pas seulement, puisque des agglomérations
comme Toulouse maintiennent leur avance).
Comment interpréter l’impact de
la crise sur l’économie grenobloise ?
Grenoble fait partie des rares agglomérations françaises à avoir plutôt mal résisté à la crise économique.
Ce constat est dû à l’importance du secteur industriel
dans la région grenobloise, très durement impacté
par les pertes d’emplois. La présence également de
grands groupes sous pavillon étranger constitue un
élément de dynamisme économique, un révélateur
de l’attractivité économique de ce territoire tout en
l’exposant aux aléas conjoncturels mondiaux et à la
concurrence internationale.
Par ailleurs, aujourd’hui, les agglomérations qui s’en
sortent le mieux sur le volet productif sont celles qui
ont aussi misé sur l’économie résidentielle. Plus précisément, c’est en agissant sur ces deux volets, en
pensant le territoire en termes de système productivo-résidentiel que Grenoble pourra rester compétitive.
Les recherches que j’ai menées soulignent également
l’importance du poids et de la dynamique de l’emploi
public dans ce territoire. Ceci traduit une forte capacité de mobilisation des dispositifs mais aussi une
dépendance vis à vis des fonds publics qui dans le
contexte actuel et à venir de nécessaire réduction
des déficits publics constitue une réelle fragilité.
Il y a donc urgence à prendre conscience de cette exposition aux externalités, et voir comment
adopter une stratégie
de développement
économique territoriale productivo-résidentielle – et non
plus seulement sectorielle - en intégrant les différents
leviers : attractivité résidentielle et récréative, économie de la consommation, tourisme, innovation, économie de la connaissance, évolution du tissu industriel
local…
“Il y a urgence à
prendre conscience
de cette exposition
aux externalités”
29
Que dire de la situation de l’emploi
à Grenoble aujourd’hui ?
La crise a, en France, notoirement touché les emplois
industriels, en particulier les emplois masculins de
personnes peu qualifiées.
Je remarque qu’il existe un a priori non vérifié sur la
qualité supposée des emplois productifs d’un côté et
la précarité des emplois résidentiels ou présentiels
de l’autre. Or, rappelons que les emplois intérimaires
extrêmement précaires sont principalement des
emplois de la sphère productive. A l’inverse, il existe
des emplois hautement qualifiés dans l’économie
de proximité (bureaux d’études, conseils, professions
libérales, professionnels de la santé, de
l’action sociale, de la
culture…).
“La crise a, en France,
touché les emplois
industriels, en particuliers
les emplois masculins de
personnes peu qualifiées.”
Des études complémentaires, trop rarement proposées par
les bureaux d’études
ou les experts dans nos domaines de compétences,
seraient nécessaires pour jauger la diversité et la
qualité des emplois qu’offre un territoire par rapport
aux autres (salaires horaires, durée du travail, turnover des postes, stabilité des contrats de travail, parité homme-femme…). Ce type d’analyse permettrait
de mieux mesurer l’impact des actions menées, afin
d’articuler plus efficacement les choix stratégiques
économiques et leurs conséquences sociales.
30
conclusion
Portrait économique du territoire
> 5 de France hors bassin parisien, la zone
d’emploi grenobloise constitue un espace économique fortement intégré de plus de 340 000
emplois. Elle se caractérise par une très forte
présence des fonctions de conception-recherche
et de fabrication (le fameux modèle grenoblois)
et, de façon mécanique, par une sous-représentation des fonctions présentielles et transversales
(transport, logistique...). Si ce modèle, entrainé
par le double moteur du productif et du public,
a permis un solide développement technopolitain, il a tendance à s’essouffler aujourd’hui. On
constate par ailleurs qu’l n’a pas entraîné de
développement économique dans la sphère résidentielle ni de dynamique urbaine (croissance
démographique atone) .
e
Sans doute faut-il voir là un des effets de la crise
économique et financière mondiale de 2008 : le
secteur industriel, fortement soutenu par des
capitaux étrangers, l’a subie de plein fouet.
Concentré sur un petit nombre de secteurs
d’activité, porté par de grands groupes, il est
davantage exposé aux aléas de la conjoncture
– ce qui, a contrario, pourrait lui permettre de
bénéficier plus rapidement d’une reprise. Une
chose est sûre, l’économie présentielle, liée
à l’attractivité du territoire et à la dynamique
démographique, recèle de vraies marges de
progrès économique. Le présent cahier ne fait
que décrire succinctement ces différents secteurs, ceux en croissance (comme les loisirs et les
commerces) et ceux qui peinent. Unene étude
plus fine de ce champ de l’économie serait indispensable pour affiner l’analyse.
Autre enjeu actuel fort pour préserver le développement économique : lui « faire de la place »,
physiquement. Dans un territoire contraint
comme celui de l’agglomération grenobloise, le
foncier dédié à l’activité économique se raréfie
de manière inquiétante. Cela freine l’installation
d’entreprises consommatrices d’espace, comme
les fonctions logistiques. Permettre l’emploi dans
la proximité est un enjeu fort, ne serait-ce que
pour réduire les très nombreux déplacements
domicile-travail constatés dans le portrait du
territoire.
Enfin, la crise n’est pas sans conséquence sur le
marché de l’emploi. Si le bassin grenoblois avait
jusque-là mieux résisté que d’autres territoires
aux effets de la crise économique, il connaît actuellement une détérioration plus rapide Et les
difficultés d’accès à l’emploi touchent des populations plus fragiles, les seniors, les chômeurs
longue durée et, en particulier, les habitants des
quartiers populaires.
Dans ce contexte, la nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville, annoncée par
l’Etat en juin 2014, confirme la nécessité d’une intervention renforcée dans certains territoires et,
notamment, une meilleure mobilisation des outils
d’aide à l’emploi et à la formation pour leurs habitants.
Pour autant, dans le domaine de l’emploi, le présent cahier montre bien que les phénomènes
économiques se jouent à une échelle bien plus
large, celle, a minima, de la zone d’emploi. Un
enjeu fort pour les politiques publiques reste la
qualification de l’ensemble des publics salariés et
demandeurs d’emploi fragilisés, en réponse à la
fois aux besoins des employeurs et à la nécessaire
sécurisation des trajectoires professionnelles des
personnes.
Ce premier cahier thématique témoigne de la
complexité du champ de l’observation économique et du fort intérêt qu’elle représente pour
articuler toujours davantage le développement
économique et l’évolution des métiers et des
compétences.
contact Gabriel VOISIN-FRADIN [email protected]
Qu’est-ce que l’OBS’y ?
Le réseau des observatoires de l’agglomération
grenobloise, baptisé OBS’y, est né en 2013. Ce
partenariat réunit le Conseil général de l’Isère,
Grenoble-Alpes-Métropole, la Ville et le CCAS de
Grenoble, la CAF de l’Isère, le SMTC, l’Université
de Grenoble, l’Agence d’urbanisme de la région
grenobloise, l’Udaf Isère et l’AEPI.
L’OBS’y a vocation à suivre l’évolution de variables
et d’indicateurs-clés pour le pilotage de l’action
publique à l’échelle de l’agglomération, afin
d’élaborer des diagnostics partagés sur différentes
thématiques (précarité, habitat, enfance,
personnes âgées, économie…).
Les résultats et analyses sont présentés au sein
de trois types de publications coproduites : les
regards croisés, les cahiers thématiques et les
tableaux de bord.
Ont participé à ce cahier :
Grenoble Alpes Métropole, l’AEPI, l’AURG, la ville de Grenoble, la CCI
de Grenoble, l’UT38 de la DIRECCTE, la Région Rhône-Alpes via le CTEF
du bassin grenoblois
Crédit photo couverture : © TEMISTOCLE LUCARELLI - Fotolia.com
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