Prevegyne® dans le traitement des vaginoses bactériennes

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N F O - I N T E R V I E W
Réalisé avec le soutien du laboratoire Théramex
Prevegyne® dans le traitement des vaginoses bactériennes
Info-interview du Dr Jean-Marc Bohbot
● G. Mégret
Pouvez-vous rappeler brièvement quelques chiffres épidémiologiques et la physiopathologie de la vaginose bactérienne ?
Encore appelée vaginose non spécifique, elle représente
l’écoulement vaginal le plus fréquent chez la femme en
période d’activité génitale. Chez la femme non enceinte, la fréquence, dans les conditions globales de dépistage, se situe
entre 15 et 20 %. Dans les consultations spécialisées de MST,
elle atteint de 33 à 64 %. Chez la femme enceinte, l’Anaes a
recommandé, dès septembre 2001, en cas d’antécédent
d’accouchement prématuré, de réaliser un prélèvement vaginal
systématiquement en début de grossesse pour rechercher une
vaginose bactérienne. Dans ce groupe à risque, le traitement
des vaginoses bactériennes asymptomatiques diminue le taux
de rupture prématurée des membranes et d’accouchements prématurés (grade A). Il convient de signaler que l’Anaes vient de
publier, en décembre 2004, ses recommandations sur l’antibiothérapie en gynécologie.
On sait que la vaginose bactérienne peut apparaître lorsqu’il y
a diminution des lactobacilles protecteurs et prolifération des
germes pathogènes. Sous l’effet des aminopeptidases produites
par les anaérobies, les protéines et les aminoacides sont transformés en amines, responsables de l’écoulement, de l’odeur et
surtout de l’augmentation du pH vaginal. Normaliser le pH
intravaginal permettra donc de restaurer les conditions naturelles d’un développement des lactobacilles naturels qui pourront alors participer de nouveau à l’équilibre de la flore.
Quels sont les résultats les plus probants apportés par l’étude
Petersen 2004 ?
Il faut globalement signaler la différence significative (p =
0,02) entre les deux bras après une semaine de suivi : 35,7 %
des patientes dans le groupe placebo contre seulement 14 %
dans le groupe Prevegyne® présentaient encore une vaginose
bactérienne. Mais c’est surtout la variation statistiquement
significative des deux paramètres rendant compte de l’effet
thérapeutique de Prevegyne® par rapport à la physiopathologie
qui mérite d’être retenue. La normalisation du pH intravaginal
tout d’abord : après une semaine, 83,7 % des patientes du
groupe Prevegyne® contre 61,4% dans le groupe placebo (p =
0,02) avaient un pH inférieur à 4,7. Ensuite, l’augmentation de
la présence des bacilles de Doderleïn endogènes : à une
semaine, 79,1 % des patientes du groupe Prevegyne® contre
53,3 % dans le groupe placebo (p = 0,01) en étaient porteuses.
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L’étude d’Eiko Petersen (Efficacité et tolérance de la vitamine C
intravaginale dans le traitement des vaginoses bactériennes. Eur J
Gynecol Reprod Biol 2004;117:70-5), randomisée, en double
aveugle contre placebo, évalue l’efficacité et la tolérance du traitement par la vitamine C en comprimé intravaginal à une dose quotidienne de 250 mg (Prevegyne®) durant 6 jours chez des patientes
présentant une vaginose bactérienne. L’objectif principal était de
vérifier une et deux semaines après la fin du traitement, dans les
deux groupes, la normalisation des trois critères parmi les quatre
suivants : leucorrhées, test à la potasse, pH vaginal ≥ 4,7 et présence de clue-cells au microscope. Les critères d’analyse secondaires étaient le prurit, la fièvre, les surinfections, les découvertes
microscopiques sur le frottis vaginal et la colposcopie.
Cent patientes de 18 ans et plus ont été incluses, 50 randomisées
dans le groupe traitement actif, 50 dans le groupe placebo. Sept
patientes ont été perdues de vue (4 dans le groupe placebo et 3 dans
le groupe traitement actif) et 2 ont présenté des déviations par rapport aux critères d’inclusion.
Que peut-on dire de la tolérance observée ?
Elle a été bonne dans chaque groupe. Tout au plus a-t-on
relevé dans le groupe placebo un prurit et une cystite, tandis
que deux patientes du groupe Prevegyne® ont présenté une surinfection à Candida. À ce propos, il est intéressant de noter que
s’il existe un risque très minime de déclencher une mycose par
l’emploi de la vitamine C, sous placebo, c’est-à-dire en ne traitant pas le terrain, on peut tout autant déclencher une infection
puisqu’une cystite a été relevée dans ce groupe. De plus, l’acidification va permettre d’améliorer l’état local. Quant aux examens biologiques de routine, aucune modification n’a été
notée.
En dehors de la vaginose bactérienne pour laquelle
Prevegyne® a donc fait la preuve de son efficacité, existe-t-il
d’autres pathologies vaginales pour lesquelles la vitamine C
peut-être recommandée ?
Oui, probablement. Une en particulier, la vaginite à streptocoque, staphylocoque ou tout autre germe, en l’absence de
grossesse. Outre l’inflammation locale générée, elle est généralement traitée – avec plus ou moins d’efficacité – par antibiothérapie ce qui ne fait qu’aggraver le déséquilibre de la
flore. Et là encore on doit restaurer la muqueuse, aussi la normalisation du pH intravaginal par l’acide ascorbique pourrait
se justifier.
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La Lettre du Gynécologue - n° 301 - avril 2005
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