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La résilience agricole face aux crises et aux chocs
2. Exposition aux risques: faits et tendances
Comme le souligne la Stratégie
internationale de prévention des
catastrophes des Nations Unies,
l’environnement et les catastrophes
sont intrinsèquement liés en
raison de la dépendance et de
l’interconnexion importantes
entre les ressources naturelles et
l’environnement.3 Les catastrophes
répertoriées entre 2001 et 2010 ont
touché en moyenne 232 millions
de personnes chaque année,
fait près de 107000 victimes
et causé 108 milliards d’USD de
pertes économiques.4 De plus,
d’innombrables désastres à petite
échelle non répertoriés sont
autant de sources de pression
supplémentaires sur la santé, les
vies humaines et les moyens de
subsistance. Les congurations
locales en matière de risque
évoluent rapidement, tandis que les
événements climatiques fréquents
et intenses ainsi que les tensions
sociétales et environnementales se
font de plus en plus imprévisibles.
Les catastrophes naturelles
provoquent toujours d’importantes
pertes humaines en Asie et dans
le Pacique. Entre 1970 et 2010,
1,7 million de décès liés aux
catastrophes naturelles ont été
enregistrés dans ces régions. Ce
chiffre représente 51% du nombre
total de décès dans le monde liés
aux catastrophes naturelles et se
situe légèrement en dessous de
la moyenne régionale de 57% par
rapport à l’ensemble de la population
mondiale au cours de la même
période. Proportionnellement à la
supercie totale, les pertes humaines
ont cependant été beaucoup plus
importantes. De 1971 à 2010, la
moyenne de décès annuels pour
1000 kilomètres carrés s’élevait à
0,5 à l’échelle mondiale, mais était
deux fois plus importante en Asie et
dans le Pacique, avoisinant 1,1 décès
pour 1000 kilomètres carrés. Des
progrès ont été réalisés pour limiter
les pertes humaines causées par des
cyclones/typhons et consistent en la
mise en place de systèmes d’alerte
précoce extrêmement efcaces. Peu
de progrès visibles ont toutefois
été accomplis en vue de réduire les
taux généraux de mortalité en Asie
et dans le Pacique. Par ailleurs,
les catastrophes périodiques,
comprenant plusieurs tremblements
de terre et tsunamis au cours des dix
dernières années, génèrent toujours
d’importantes pertes humaines.5
Les risques de catastrophes
peuvent augmenter ou diminuer
avec le temps selon la capacité
du pays à gérer sa vulnérabilité
et ses capacités de gestion des
risques. Au cours des dernières
décennies, les pays de toutes les
régions du monde ont amélioré
leurs capacités à réduire les risques
de mortalité liés à d’importants
dangers météorologiques tels que
des cyclones ou des inondations. En
dépit du fait que de plus en plus de
personnes vivent dans des plaines
inondables et le long de côtes
exposées aux cyclones, le risque de
mortalité par rapport à la taille de
la population est en baisse. En Asie
de l’Est et dans le Pacique, par
exemple, il est aujourd’hui trois fois
moins élevé qu’en 1980.
En revanche, de nombreux pays ont
du mal à faire face à d’autres risques.
Le risque de pertes économiques
face aux cyclones tropicaux et aux
inondations s’intensie à mesure que
l’exposition des biens économiques
augmente, et cette tendance
dépasse celle de la réduction de la
vulnérabilité. Le nombre enregistré
de pertes subies par les ménages et
les communautés à faibles revenus
en raison de catastrophes de
grande ampleur et fréquentes est
souvent inférieur à la réalité, et ce
phénomène se multiplie rapidement.
L’amélioration de la capacité de
gestion des risques et la réduction
de la vulnérabilité dans les pays
à bas et à moyen revenu en plein
développement sont insufsantes
pour faire face à la hausse
exponentielle de l’exposition des
biens, particulièrement dans des pays
connaissant une rapide croissance
économique.
Face à ces incertitudes et
changements mondiaux, le
Rapport d’évaluation mondial 2011
sur la réduction des risques de
catastrophes6 contient quelques
bonnes nouvelles. Le risque de
mortalité associé à des dangers
météorologiques majeurs est
actuellement en baisse dans le
monde entier, y compris en Asie, où
les risques sont les plus élevés. Dans
la plupart des régions du monde,
le risque de périr à la suite d’un
cyclone tropical ou d’un important
débordement de rivière est
aujourd’hui plus faible qu’en 1990.
Cette tendance est plutôt
encourageante, étant donné la
progression rapide de l’exposition
des populations à de tels dangers.
Depuis 1970, la fréquence des
cyclones tropicaux n’a pas
augmenté, mais le nombre de
populations «en danger» s’est
rapidement développé. Par
conséquent, l’exposition physique
mondiale aux cyclones tropicaux a
presque triplé.
Le risque de mortalité lié à l’ensemble
des dangers météorologiques reste