Le dernier verbe de l’amour surprend, il s’agit de refuser. Quand nous prenons du temps
avec une personne découragée, ce verbe est en jeu. En effet nous refusons de perdre
confiance dans cette personne. Ce verbe est aussi en jeu quand il faut exercer ce qu’on
désigne par le terme anglais tough love ; cela a sa place dans le royaume de la miséricorde.
Les œuvres de la miséricorde corporelles sont bien connues. Ils font écho à ce qu’on a
considéré aujourd’hui lors de la Lectio Divina. S’occuper de la faim et de la soif, fournir du
logement, visiter malades et prisonniers sont des éléments qui entrent dans la description de
tâches des membres de la Société de Saint-Vincent de Paul. Probablement que quelque part
dans le monde, il y a des conférences qui font la septième œuvre de miséricorde corporelle,
et ensevelissent les morts.
Que veut-on dire par la première œuvre dans cette liste, conseiller ceux qui sont dans le
doute. En accomplissant notre besogne de membres de la Société de Saint-Vincent de Paul
de façon chrétienne et joyeuse, nous témoignons la Foi qui nous inspire, et par le fait même,
nous dissipons les doutes. C’est la charité qui donne crédibilité à l’Église, et en étant disciple
de cette Charité nous faisons beaucoup pour conseiller ceux qui sont dans le doute.
La deuxième œuvre de miséricorde spirituelle est d’enseigner les ignorants ; cela nous
rappelle ce devoir qu’a tout croyant d’écouter saint Paul, qui nous dit de toujours être en
mesure d’expliquer la Foi qui nous anime. Si nous avons besoin de plus grands
renseignements, il faut prendre les mesures pour les obtenir. Dans un sens indirect, cette
vérité donne de l’importance à ce que les conférences aient leur propre conseiller spirituel.
La troisième dans cette liste est d’avertir les pécheurs. Je pense que cette œuvre signale
notre travail dans le Changement systémique. Nous devons avoir le courage d’affronter
l’injustice et la cupidité et de travailler pour bâtir une société plus juste pour tous. La
cruauté et la cupidité sont des dragons que nous devons avoir le courage d’abattre.
Les trois suivants vont ensemble, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter
avec patience les personnes ennuyeuses. Ce sont des atouts que les Vincentiens doivent
développer pour que notre travail soit efficace et sanctifiant.
Ceci m’amène à une dernière idée. Je crois que l’exercice de la miséricorde doit nous
conduire à une existence harmonieuse. L’harmonie est ce qui caractérise une bonne famille,
une bonne paroisse, une bonne entreprise. Les relations harmonieuses sont source de vraie
joie.
La dernière œuvre de miséricorde spirituelle est de prier pour les vivants et les morts. Ceci
est une bonne place pour nous arrêter. Une vie, où la prière se trouve en place d’honneur,
nous fait sentir la présence de Dieu, et par conséquent, c’est en partenariat avec le Divin que
nous œuvrons. Par le fait même, nos vies seront source de miséricorde.
Msg. Peter Schonenbach, conseiller spirituel du Conseil national