Corrigé de Microéconomie Prof. Stéphane Saussier Université Paris 11 DEUG 1ère Année 1. Les préférences et l’utilité Exercice 1 a. Ensemble de paniers de biens Dans l’énoncé, on sait que A∼B∼D D∼L K∼J ∼M C"B F "M F ∼G C∼M ∼E H∼I∼F On voit donc que F ∼G∼H ∼I "C ∼E∼J ∼K ∼M "A∼B∼D∼L Rappel 1 (La courbe d’indifférence). La courbe d’indifférence permet de décrire graphiquement les préférences d’un consommateur de façon commode. La courbe d’indifférence décrit l’ensemble des paniers pour lesquels le consom1 mateur est indifférent. Prénons la panier A par exemple, l’ensemble de paniers qui laisse le consommateur indifférent est le panier B, D et L. On peut avoir plusieurs courbes d’indifférence, qui réprésentent les différentes préfénce du consommateur. Une propriété de la courbe d’indifférence est que les différentes courbes d’indifférence correspondant à des niveaux de satisfaction différents ne peuvent pas se croiser. x2 A Une courbe d’indifférence : paniers indifférents à A x1 On a 3 courbes d’indifférence ici : ABDL, CEJKM et F GHI. Puisque F " C " B, alors la courbe d’indifférence F GHI donne au consommateur 2 plus de satisfaction que les paniers CEJKM, qui eux sont préférés par notre consommateur à la courbe d’indifférence/paniers ABDL. b. Réprésenter graphiquement les courbes d’indifférence Y 12 Préférence + C 11 H 10 9 8 K 7 G D F 6 5 I E 4 J A M 3 B 2 L 1 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 X Notons ici qu’on a supposé que le choix du consommateur porte sur les biens divisibles. 3 Exercice 2 a. Vermouth et gin « un doigt de Vermouth ou trois doigts de Gin ne me procure aucune satisfaction, mais un doigt de Vermouth et trois doigts de Gin me satisfont beaucoup » Pour ce consommateur, le Vermouth et le Gin sont des biens complémentaires. Ainsi la courbe d’indifférence de ce consommateur est donnée par : Vermouth 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0 1 2 3 4 5 4 6 7 8 Gin b. Gold ou Kronenbourg « Je ne fais pas attention si mon verre contient de la Gold ou de la Kronenbourg dès lors qu’il s’agit de bière » Il s’agit ici donc de biens parfaitement substituables, ou des substituts parfaits. De plus, ici le taux de susbtituabilité est de −1. Kronenbourg 0 1 2 3 4 Gold c. cheveux « Je ne couperais pas mes cheveux pour faire plaisir à ma patronne à moins qu’elle ne me paye pour cela. Mon prix serait alors de 300 euros plus 1 euro pour chaque centimètre de mes cheveux coupés » Dans ce cas là, la courbe d’indifférence est alors : 5 Euros 300 Cheveux (cm) d. Bières et Bretzels « J’aime la bière et les bretzels. Mais après 12 bouteilles, toute bouteille de bière supplémentaire me rend malade » On voit donc ici qu’à partir de 12 bouteilles de bière, le consomateur n’aura plus de satisfaction à consommer des bouteilles supplémentaire. Après 12 bouteilles de bière, toute bouteille supplémentaire lui est indésirable. Le consommateur atteint un point de saturation en 12 bouteilles de bière. 6 Bretzels 12 Bières Exercice 4 Dans l’énoncé, on sait que A ∼ B et A ∼ C. Si ces préférences appartiennent au même consommateur, on devrait avoir B ∼ C, i.e. le consommateur est indifférent entre les 2 paniers. En plus, on sait que XB > XC et YB > YC , et que les courbes d’indifférence sont convexes, donc on sait que les préférences sont strictement monotone (et strictement convexe). Alors, B " C. Or, il est impossible, avec une préférence strictement convexe et strictement monotone, d’avoir B ∼ C et B " C. Les deux courbes n’appartiennent pas au même consommateur. x2 x1 Graphiquement, on choisit un point quelconque A et C, et on essaie de placer le panier B sans que les courbes ne se croisent. 7 Exercice 4 Droite de budgét Rappel 2 (La droite de budget). La droite de budget l’ensemble des paniers de biens (x1 , x2 ) qui coûtent exactement R. Ce sont des paniers qui absorbent complètement le revenu du consommateur. On écrit donc la droite de budget pour le consommateur : p1 q1 + p2 q2 = R ⇔ 2q1 + 2q2 = 20 On peut facilement représenter cette droite sur un plan q2 ◦ q1 . Pour ce faire, on réécrit l’équation ci-dessus sous forme suivante : q2 = 10 − q1 b. L’ensemble des consommations possibles L’ensemble des consommations possibles est défini par {(q1 , q2 |2q1 + 2q2 ≤ 20} Il définie les paniers de biens qui sont acessibles au consommateur compte tenu de son revenu et les prix des biens. 8 q2 10 Ensemble de consommations possibles (6,7) La droite de budget 10 q1 c. Revenu nécessaire Si le consommateur veut consommer 6 unitées de bien 1 et 7 unitées de bien 2, on voit que ce panier lui est inaccessible compte tenu de son revenu et les prix des bien. A prix constant, si le consommateur veut consommer ce panier de biens, il lui faut disposer un revenu R! tel que 2 × 6 + 2 × 7 ≤ R! 28 ≤ R! R! ≥ 26 Donc le consommateur doit disposer un revenu d’au moins 28, c’est-à-dire que par rapport à son revenu actuel, qu’il devrait avoir au moins 6 de plus. 9 d. Variation des prix Une hausse de p2 (p2 = 3) aura pour effet un pivotement vers le bas de la droite de budget, sans changement de l’origine de son abscisse. La nouvelle droite de budget s’écrit : 2x1 + 3x2 = 20 20 2 x2 = + x1 3 3 q2 10 20 3 10 q1 SI le prix de bien 1 baisse de 2 à 1, la nouvelle droite de budget s’écrit : x1 + 2x2 = 20 1 x2 = 10 − x1 2 Le consommateur pourra alors consommer plus de bien 1, mais sa consommation de bien 2 maximale reste inchangée. 10 q2 10 20 q1 10 Une diminution du prix simultané de bien 1 et de bien 2 équivaut à une augmentation de revenu. Dans ce cas là, la nouvelle droite de budget s’écrit : x1 + x2 = 20 x2 = 20 − x1 q2 20 10 10 20 q1 Au prix d’avant, c’est-à-dire p1 = p2 = 20, la variation de revenu qui aurait le même effet sur la droite de budget est une augmentation de 10. 11 Exercice 6 a. Fonction d’utilité Dans cet exercice, on a le fonction d’utilité suivante U(x1 , x2 ) = x1 x22 On peut donc définir les courbes d’utilité qui sont en fait les courbes de niveau de cette fonction à 2 variables de la manière suivante : {(x1 , x2 |k ∈ R, U(x1 , x2 ) = k} Les courbes d’indifférences sont donc des courbes de niveau pour des valeurs définies de la fonction U(x1 , x2 ). Pour désigner les courbes d’infférence pour un niveau d’utilité 4, on va écrire La fonction de la manière suivante : 4 = x1 x22 ! 4 2 ⇔ x2 = =√ x1 x1 On voit donc que x2 2 1 0.66 0.25 x1 1 4 9 16 12 De la même manière, pour un niveau d’utilité égal à 16, on peut écrire la fonction suivante pour la courbe d’indifférence : 4 x2 = √ x1 On a donc les valeurs suivantes pour les deux variables : x2 4 2 1.66 1 x1 1 4 9 16 A partir de ces valeurs, les courbes d’indifférence peuvent être tracées sans problème particulier. Il suffit de rapporter ces points sur un plan x2 ◦ x1 . x2 U(x1 , x2 ) = 16 U(x1 , x2 ) = 4 X1 13 b. Taux marginale de substitution Pour cette exercice, on a donc : T MS2,1 Ux! 1 (x1 , x2 ) = Ux! 2 (x1 , x2 ) x22 = 2x1 x2 x2 = 2x1 x2 U(x1 , x2 ) = 16 U(x1 , x2 ) = 4 X1 Commentaires : 1. Le taux marginal de substitution est décroissant en x1 le long de la courbe d’indifférence. Ceci signifie que le taux auquel le consommateur est prêt à échanger le bien 2 contre le bien 1 diminue au fur et à mesure que x1 augmente. En plus, le consommateur a des préférences convexes. 2. Le TMS n’est pas constante. Elle dépend des différents paniers de biens. Les biens ne sont pas de suubstitus parfaits. 14 3. Le taux marginal de substitution est partout défini : les deux biens ne sont pas de compléments. 15 2. Les choix de consommation Exercice 1* a. Calcul des élasticité niveau On constate la courbe de demande pour la location de cassettes est linéaire avec une pente en valeur absolue de 20. On sait que l’élasticité de la démande est définie par variation rélative de quantité variation rélative de prix ∆q p = ∆p q p = 20 q ep = Donc, pour une élasticité prix égale à 1, on résout : p 1 = 20 q q = 20p On voit dans la table que cette condition est satisfaite pour q = 60, p = 3. On vérifie bien que c’est le cas de la graphique avant. 16 De le même façon, pour une élasticité prix égale à 0, on a : 0 = 20 p q p=0 Donc, au point où p = 0, q = 6 l’élasticité est égale à 0. Calcul de l’élasticité d’une variation On utilise la définition de l’élasticité pour calculer l’élasticité prix de la demande. On sait qu’au point q = 60, p = 3, ep = 1. De la même façon, si le prix est de 4 euros, l’élasticité prix de la demande devient : 4 q(p = 4) 4 = 20 40 = 2 ep=4 = 20 Donc, quand le prix passe de 3 euros à 4 euros, l’élasticité de la demande va passer de 1 à 2. L’élasticité prix de la demande en valeur absolue augmente quand le prix augmente. c. Expliquez litérairement L’élasticité prix directe de la demande mesure la variation relative de la demande suit à une variation d’1% de prix. Au prix p = 3 euros par exemple, la demande est dite iso-élastique, c’est-à-dire qu’une augmentation de 1% du prix de location va entraı̂ner un diminuation de 1% de la demande de location en cassettes vidéo. 17 Exercice 2 L’élasticité directe de la demande est l’élasticité prix de la demande : elle mesure la variation de la demande suite à une variation de 1% de prix du bien considéré. Ici cette élasticité est de -1,2. Ceci signifie que quand le prix du bien augmente de 1%, la demande va diminuer de 1,2%. L’élasticité revenu de la demande mesure la variation rélative de la demande suite à une variation de 1% du revenu. Ici cette élasticité est de -0,4, ce qui signifie que si le revenu augmente de 1%, la demande va diminuer de 0,4%. Le transport d’autobus est un bien inférieur. Rappel 3 (Bien normal, inférieur, luxe). demande augmente demande diminue Revenu augmente bien normal / super- bien inférieur ieur Prix augmente bien Giffen bien normal / typique / ordinaire Prix de l’autre bien bien substituables / bien complémentaires augmente concurrent L’élasticité croisée mesure la variation de la demande suite à une variation du prix d’un autre bien. Ici, on considère que le consommateur va choisir entre le transport par autobus et le transport férroviaire Cette élasticté croisée est de +2,1, ce qui signifie que si le prix du transport ferroviaires augmente d’1%, alors la demande du transport par l’autobus augmente de 2,1%. On voit donc que pour les consommateurs, le transport par autobus et le transport férroviaire sont substituables. Les deux biens sont donc des biens concurrents. Votre entreprise connaı̂t des pertes. Pour la sauver, vous avez besoin d’augmenter la recette, ce qui pourrait se faire en deux façons : • faire des investissements pour être plus efficace et augmenter la capacité. Cependant, l’élasticité revenu du transport d’autobus est de -0,4, ce qui signifie que le transport par autobus est un bien inférieur. En clair, quand le revenu augmente, la demande du transport va diminuer. Sachant que dans une économie normale, le revenu des agents a une tendance à augmenter, 18 ceci laisse prévoir que la demande pour l’autobus va diminuer. Il n’est donc pas intéressant d’investir. • augmenter le prix du transport. En effet, la recette étant définie par R = pq On voit donc qu’une augmentation de prix va permettre d’augmenter la recette. Cependant, une augmentation de prix va également entraı̂ner une modification de la demande. Supposons que le prix et la quantité se modifient et deviennent respectivement p + δp et q + ∆q, alors la nouvelle recette est égale à R! = (p + ∆p)(q + ∆q) = pq + q∆p + p∆q + ∆p∆q En soustrayant R de R! , on a donc ∆R = q∆p + p∆q + ∆p∆q ≈ q∆p + p∆q si le valeurs de ∆p et ∆q sont petites. On voit donc que ∆R ∆q =q+p ∆p ∆p Donc, pour que la recette augmente suite à une variation du prix, il faut que : ∆R ∆p ∆q ⇔ q+p ∆p ∆q ⇔ p ∆p p ∆q ⇔ q ∆p ⇔ ep 19 ≥ 0 ≥ 0 ≥ −q ≥ −1 ≥ −1 L’élasticité-prix est une grandeur négative, donc il faut multiplier par −1 les deux côtés, on obtient donc la condition suivante : ⇔ ⇔ −ep ≤ 1 |ep | ≤ 1 Pour que la recette augmente suite à une augmentation du prix, il faut que l’élasticité-prix en valeur absolue soit inférieur à l’unité. C’est un résultat attendu : en effet, quand le prix augmente de 1%, et que l’élasticité-prix en valeur absolu est superieur à l’unité, alors la demande va baisser plus que proportionellement par rapport au prix. En revanche, si la demande est inélastique, i.e. avec une élasticité-prix en valeur absolue inférieur à 1, alors la demande se modifie peu suite à une modification des prix. Ainsi pour que l’augmentation du prix ait un impact positif sur la recette, il faut que la demande ne baisse pas trop, d’où la condition que la demande soit peu élastique. Ici, on voit donc qu’une augmentation du prix n’aura pas un impact positif sur la recette de l’entreprise, car la demande du transport par autobus est élastique. Quand on augmente le prix, la demande va diminuer plus que proportionellement, ce qui entraı̂ne au contraire une diminution de la recette. De plus, il faut tenir compte de la concurrence avec le transport férroviaire. En effet, cette élasticité croisée indique que le transport férroviaire est un bien concurrent avec le transport par autobus. En augmentant le prix de l’autobus, on risque de faire baisser encore plus la demande, et donc d’essuyer plus de pertes. La seule solution possible pour l’entreprise est donc de modifier l’offre. Exercice 3 On a la demande de bien 1 qui s’écrit : x1 = R2 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 20 Afin d’étudier la nature de ce bien avec les autres biens liés, il faut déterminer les élasticités de la demande par rapport au revenu, et aux prix. On calcule d’abord l’élasticité-revenu de bien 1 : ex1 /R = ∂x1 R ∂R x1 2R R 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 x1 1 2R2 = 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 x1 2R2 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 = 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 R2 = 2 = On voit que si le revenu augmente de 1%, la demande de bien X1 va augmenter de 2%. X1 est un bien normal de luxe de façon isoélastique. On utilise le terme isoélastique quand l’élasticité est constante le long de la courbe de demande. On calcule ensuite l’élasticité-prix de bien X1 : ex1 /p1 = ∂x1 p1 ∂p1 x1 −2R2 p1 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) 2 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) R2 −2p1 = 2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) −2p1 x1 = R2 = On voit donc que cette élasticité est négative (car p1 > 0, x1 > 0 et R2 > 0). La demande du bien X1 diminue quand le prix p1 augmente. Il s’agit donc d’un bien typique/ordinaire non isoélastique. 21 On calcule ensuite l’élasticité croisée de bien X1 par rapport à p2 : ex1 /p2 = ∂x1 p2 ∂p2 x1 −0, 5R2 p2 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) 2 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) R2 −0, 5p2 x1 = R2 = Cette élasticité est de signe négatif. La demande du bien X1 diminue donc quand le prix du bien X2 augmente de 1%. On peut donc voir que le bien X2 est un bien complémentaire au bien X1 qui est non isoélastique. On calcule l’élasticité croisée du bien X1 par rapport au bien X3 : ex1 /p3 = ∂x1 p3 ∂p3 x1 0, 2R2 p3 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) 2 (2p1 + 0, 5p2 − 0, 2p3 ) R2 0, 2p3x1 = R2 = Cette élasticité est de signe positif. La demande du bien X1 augmente avec le prix du bien X3 varie de 1%. X1 est donc un substitut de X3 , de façon non iso-élastique. Exercice 4 Les préférences d’un consommateur sont représentées par la fonction d’utilité suivante : 0,75 U(x1 , x2 ) = 6x0,25 1 x2 22 a. Les fonctions de demande des biens On suppose en général que le consommateur cherche à maximiser sa fonction d’utilité sous contrainte budgétaire. On sait en plus que sa fonction d’utilité atteint son maximum, étant donnée sa contrainte budgétaire quand le taux marginal de substitution est égale au rapport des prix. Le contraite budgétaire du consommateur s’écrit : p1 x1 + p2 x2 ≤ R A l’optimum, cette contrainte est saturée. C’est-à-dire que le consommateur va dépenser la totalité de son revenu dans la consommation des biens. L’optimum se trouve donc sur la droite de budget, qui est : p1 x1 + p2 x2 = R On sait en outre qu’à l’optimum, le taux marginal de substitution est égal au rapport des prix. Ceci nous donne : p1 p2 ∂U(x1 , x2 /∂x1 p1 = ∂U(x1 , x2 /∂x2 p2 −0,75 0,75 6 × 0, 25x1 x2 p1 0,25 −0,25 = p2 6 × 0, 75x1 x2 x2 p1 = 3x1 p2 p2 x2 = 3p1 x1 T MS = Sachant que le panier optimum se trouve sur la droite de budget, il suffit de 23 rapporter cette équation sur dans la droite de budget, ce qui nous donne : p1 x1 + 3p1 x1 = R R x∗1 = 4p1 De la même façon, on aura : 1 p2 x2 + p2 x2 = R 3 3R x∗2 = 4p2 On constate que le prix du bien 1 n’aura pas d’impact direct sur le prix du bien 2 pour ce consommateur, et vice-versa. Les deux biens ne sont ni des biens concurrents, ni des biens complémentaires. b. Elasticité revenu du bien 1 On calcule l’élasticité revenu du bien 1 qui est défini comme suit : ∂x1 R ∂R x1 1 R = 4p1 x1 = 1>0 ex1 /R = On voit donc que le bien 1 est un bien normal/superieur car l’élasticité revenu de ce bien est positive. En effet, ceci indique la demande de bien 1 augmente lorsque le revenu du consommateur augmente. C’est un bien dont la demande est isoélastique. 24 c. Elasticité prix du bien 2 L’élasticité prix du bien 2 est donné par ∂x2 p2 ∂p2 x2 3R p2 = − 2 4p2 x2 = −1 < 0 ex2 /p2 = On voit que l’élasticité prix du bien 2 est négative, ce qui implique que la demande de bien 2 diminue suite à une augmentation du prix de bien 2. Le bien 2 est donc un bien de type/ordinaire/normal dont la demande est isoélastique. 25 3. L’échange Exercice 1 On a deux consommateurs qui ont les fonctions d’utilités suivantes respectivement : UA (q1 , q2 ) = q2 UB (q1 , q2 ) = 2q1 + Q2 et les dotation initiales qA0 = (7; 5) et qB0 (4; 2). a. Courbe d’indifférence De la fonction d’utilité de l’agent A on voit que le consommateur est indifférent par rapport au bien 1. Son utilité augmente uniquement avec le bien 2. De la fonction d’utilité de l’agent B , on voit que pour ce consommateur, le bien 1 et le bien 2 sont des substituts parfaits. Ce qui compte pour le consommateur, c’est le nombre total des deux biens qu’il consomme. 26 Les courbes d’indifférence pour le consommateur A sont données par le graphique suivant : q2 UA (7; 5) = 5 q1 Les courbes d’indifférence pour le consommateur B sont données par le graphique suivant : Ici, on voit donc que les utilités des agents vont augmenter s’ils échangent leurs biens. 27 q2 UB (4; 2) = 5 q1 b. TMS et rapport de prix Pour étudier ceci, on utilise les résultats de la théorie du consommateur précédement étudiée. On sait qu’à l’optimum, le TMS devrait être égal au rapport des prix. Pour l’agent A, le TMS du bien 2 par rapport au bien 1 s’écrit : A T MS2/1 Uq!1 (q1 , q2 ) = Uq!2 (q1 , q2 ) 0 = 1 = 0 Donc, le consommateur est prêt à renoncer à 0 bien 2 pour augmenter sa consommation du bien 1, tout en restant sur la même courbe d’indifférence. Le rapport des prix pp12 expriment le taux d’échange objectif (que le consommateur obtiendra sur le marché) du bien 1 par rapport au bien 2. Donc, si p1 A > T MS2/1 alors le consommateur A a intérêt d’échanger, car il obtient p2 plus de bien 2 par rapport à ce qu’il est prêt à renoncer pour l’obtenir. Le 28 consomateur A est un demandeur de bien 2 et un offreur de bien 1. Pour le consommateur B, le TMS du bien 2 par rapport au bien 1 est : Uq!1 (q1 , q2 ) Uq!2 (q1 , q2 ) 2 = 1 = 2 B T MS2/1 = Donc pour augmenter sa consommation d’une unité de bien 1, le consommateur B est prêt à renoncer à 2 unités de bien 2. On a de la même façon, • si pp12 > 2, alors le consommateur B devrait renoncer à plus de 2 unités de bien 2 contre 1 unité supplémentaire de bien1 : il n’a pas intérêt a renoncer à la consommation du bien 2. Il est donc demandeur du bien 2 et offreur du bien 1 pour ces prix. • si pp12 > 2, alors pour obtenir 1 unité supplémentaire du bien 1, il devrait renoncer à moins de bien 2 qu’il est prêt à le faire. Donc il a intérêt à renoncer à la consommation du bien 2 pour augmenter sa consommation de bien 1. Pour ces prix, le consommateur B est demandeur de bien 1 et offreur du bien 2. c. Intérêt à l’échange On a vu que • le consommateur A est un offreur de bien 1 et un demandeur de bien 2. Si le rapport des prix est tel que pp21 > 0, il aura plus de bien 2 et il sera plus satisfait. • le consommateur B est prêt à renoncer à du bien 2 pour augmenter sa consommation de bien 1 si pp12 < 2. Il augmentera ainsi son niveau d’utilité. En revanche, si pp21 > 2, alors il préfère augmenter sa consommation de bien 2 et diminuer sa consommation du bien 1. Son niveau d’utilité sera plus grand dans ce cas. 29 Ces 2 agents ont intérêt à échanger si 2 > pp12 > 0. Les deux agents gagnent alors en niveau d’utilité par rapport à la consommation de leurs paniers initiaux. On voit que dès lors les TMS sont différents. Les agents à intérêt à échanger. En revanche, si pp12 > 2, les deux agents sont demandeurs de bien 2 et offreurs du bien 1. Il n’y a aucun échange possible. d. Les différents paniers Au prix p = (1; 1), on est dans la fourchette où les deux agents à intérêt à échanger. Le consommateur A est demandeur de bien 2 alors que le consommateur B est offreur du bien 2 et demandeur du bien 1. Il y aura donc échange. Au prix p = (6; 2), le rapport de prix est de 3. A ce prix, les deux agents sont des demandeurs de bien 2 et offreurs de bien 1. Il n’y aura donc pas d’échange, car les deux agents n’ont pas de gain à tirer de l’échange. On voit donc quel’échange peut avoir lieu si et seulement si elle augmente les utilités des deux agents. 30 Exercice 1** On a ici une économie formé de 2 agents et 2 biens. L’agent 1 et 2 ont la fonction d’utilité suivante : U1 (qx , qy ) = 3qy U2 (qx , qy ) = 5qx Les agents sont dotés initialement de 1 2 de chaque bien. a. Tracer les courbes d’indifférence dans la boı̂te d’Edgeworth On remarque d’abord que les fonctions d’utilité de chaque agent ne dependent que d’un seul bien. Ainsi l’agent 1 est neutre au bien x et l’agent 2 est neutre au bien y. Les courbes d’indifférence vont être des lignes, horizontales ou verticales. La boı̂te d’Edgeworth est un outil graphique permettant de représenter les dotations et les préférences de 2 agents afin d’étudier les différents résultats de l’échange. Une allocation est une paire de paniers de consommation. Une allocation est dite réalisable si la quantité totale consommée de chaque bien est égale à la quantité totale disponible. Ici la quantité totale disponible • de bien x est 12 + 12 = 1 • de bien y est 12 + 12 = 1 31 Donc l’ensemble des allocations réalisables est caratérisé par qx1 , qx2 , qy1 , qy2 tel que • qx1 + qx2 = 1 • qy1 + qy2 = 1 La « taille »de la boı̂te d’Edgeworth est déterminée donc par les quantités disponibles de chaque bien dans l’économie. C Agent 2 qy EDotation initiale Agent 1 qx b. Allocation initiale Paréto optimal ? Une allocation est dite Paréto optimale s’il n’existe pas d’autre allocation réalisable qui améliore le bien-être d’un agent sans détériorer le bien-être des autres agents. On rappelle que si les taux marginal de substitution de tous les agents sont égaux, alors l’allocation est Paréto optimale dans le cas des préférences normales. 32 Dans cet exercice, les agents n’ont pas de préférences normales (i.e. préférences convexes). En effet, il est facile de constater que pour l’agent 1, le T MSq12 ,q1 est égal à 0, alors que celui de l’agent 2 est +∞. Il n’est donc pas possible d’appliquer le critère de l’égalité des TMS pour vérifier l’optimalité d’une allocation ici. On voit que l’agent 1 ne se soucie que du bien y alors que l’agent 2 ne se soucie que de bien x. Donc tout transfert de bien y de l’agent 2 permet d’améliorer le niveau d’utilité de l’agent 1, sans que le niveau d’utilité se détériore pour l’agent 2. De la même façon, tout transfert de bien x de l’agent 1 vers l’agent 2 permet d’augmenter le niveau d’utilité de l’agent 2, sans que le niveau d’utilité de l’agent 1 en soit détériorer. Donc tout échange du bien x contre le bien y entre les deux agents permet d’améliorer le niveau d’utilité des deux agents simultanément. On en déduit que l’allocation initiale des biens n’est pas Paréto optimale. c. Courbe des contrats La courbe des contrats est l’ensemble des allocations qui sont optimales au sens de Paréto dans une boı̂te d’Edgeworth. Cette appelation découle de l’idée que tous les contrats finaux résultant du processus d’échange doivent être situés dans le’n ensemble de Pareto, car si ce n’est pas le cas, alors il est possible d’exploiter encore des gains des échanges. Dans notre cas, on peut facilement reprendre le raisonnement entamé précédemment. Il est facile à voir que seul le point C en haut à gauche de la boı̂te d’Edgeworth peut être optimal au sens de Pareto. L’agent 1 consomme alors 1 unité de bien y et l’agent 2 consomme une unité de bien x. Ce point constitue donc la courbe des contrats. 33 d. Allocation concurentielle et rapport d’échange L’allocation concurrentielle est l’allocation telle que la quantité totale que les agents désirent acheter ou vendre aux prix en vigueur est égale à la quantité totale disponible. Le rapport d’échange concurrentiel ou le prix de marché, est alors l’ensemble de prix tel que chaque consommateur choisisse, parmi les paniers accessibles, celui qu’il préfère et que les choix de tous les consommateurs soient compatibles dans le sens où la demande est égale à l’offre sur chaque marché. Ici le seul point d’équilibre est le point C indiqué ci-dessus. Le rapport de prix d’équilibre est donné par la pente du segment CE, qui est égale à 1. Exercice 2** a. TMS pour les différents dotations des biens On note pour l’agent i, sa dotation de bien (q1i , q2i ), i = A, B. Pour un agent i i, i = A, B, le T MS2,1 est donné par le rapport des utilités marginales : i T MS2,1 (q1i , q2i ) Uq!1 ,i (q1 , q2 ) = Uq!2 ,i (q1 , q2 ) = 34 q2i q1i b. Montrer l’égalité des rapports d’allocation optimale On va écrire les dotations q1 et q2 qui sont réparties entre les deux individus : q1 = q1A + q1B q2 = q2A + q2B Donc la somme des dotations en différents biens entre les deux individus est égale à la ressource disponible dans l’économie. On sait en plus qu’à l’optimum, il faut que le TMS des deux individus soient égaux (sinon ils auraient avanatge à convenir d’un troc entre les biens) : A B T MS2,1 = T MS2,1 , d’où on a q2A q2B = q1A q1B On sait en plus que lorsque deux fractions sont égales, elles sont égales à la fraction obtenue en additionnant les numerateurs et les dénominateurs. Par exemple si 4 2 = 3 6 alors 2 4 2+4 6 = = = 3 6 3+6 9 Il en résulte donc q2A q2B = q1A q1B q A + q2B = 2A q1 + q1B q2 = q1 35 c. Représentation graphique 36 q1 Agent B 60 la ligne des optima de Pareto Agent A 6 q2 37 d. Utilité de l’agent B=49 Ici, on cherche à déterminer le niveau d’utilité de l’agent A quand le niveau d’utilité de l’agent B est égal à 49. La dotation (q1B , q2B ) qui procure un niveau d’utilité 49 est donc 49 = q1B q2B Or on sait en plus qu’à l’optima on a q2B = q2 B q q1 1 Donc on en déduit que q2 B 1 (q ) = 49 q1 2 ! q1 B q1 = 7 q2 Les dotations de l’agent A sont alors : q1A = q1 − q1B q2A = q2 − q2B d’où l’utilité de l’agent A à l’optimum : UA = q1A aA 2 = (q1 − q1B )(q2 − q2B ) ! q1 q2 = (q2 − 7 )(q2 − q1B ) q2 q1 38 e. Déterminer l’allocation Paréto optimale parmi les allocations Pour calculer le niveau d’utilité de A pour les trois allocations, et tel que le niveau d’utilité de l’agent B est égal à 49, on a employé successivement les formules calculées ci-dessus : ! q1 B q1 = 7 q2 q 2 q2B = q1B q1 q1A = q1 − q1B q2A = q2 − q2B UA = q1A q2A Le tableau suivant retrace les calculs numériques : Cas I Cas II Cas III q1 /q2 0,0476 0,5 0,1 q1B 1,53 3,5 2,21 q2B 32,13 14,0 22,14 q1A 2,47 4,5 3,79 q2A 51,87 18 37,86 UA env. 128 81 143 Le cas II est évidemment la solution optimale permettant à l’individu B un niveau d’utilité de 49. Le niveau d’utilité de l’individu A est alors d’environ 143. 39 4. La firme néoclassique, technologie, contraintes techniques et les coûts Exercice 1* On considère une entreprise et deux facteurs de production : le travail noté L et le capital noté K, les deux mesurés en heures d’utilisation. On a dans le tableau le volume produits pour certaines valeurs d’utilisation des facteurs. a. Productivité marginale du travail,K=10 On appelle la productivité marginale du travail le supplément d’output obtenu par unité additionnelle de travail. Formellement, on a ∆Q f (L + ∆L, K) − f (L, K)) = ∆L ∆L Dans l’exercice, en considérant K = 10, quand on passe de 35 à 36 heures de 40 travail, le volume produit passe de 149 à 151, d’où 151 − 149 36 − 35 2 = =2 1 P mL (35, 10) = quand on passe de 36 à 38 heures, le volume produit passe de 151 à 154, d’où P mL (36, 10) = 154 − 151 = 1, 5 2 La productivité marginale de travail pour une utilisation de 10 heures de capital quand les heures de travail passent de 35 à 38 est en moyenne 1,75. b. Productivité marginale de travail, K=16 Pour une utilisation de 16 heures de capital, L 31 32 35 36 38 42 43 47 Q 158 166 180 183 187 192 193 196 Variation 6 14 3 4 5 Rapport 8 4,66 3 2 1 P mL 6 6,3 3,83 2,5 1,5 3 2 0,75 0,25 0,5 On constate donc que la productivité marginale décroit avec le travail. Il s’agit d’une caratéristique habituelle de la plupart des processus de production. Notons qu’ici les autres facteurs de production (ici K) sont maintenus à un niveau constant. 41 c. Calcul du TMST direct Le taux marginal de susbtitution technique mesure le taux auquel la firme doit substituer un input par l’autre tout en maintenant constante la quantité d’output. Formellement, T MST(K,L) = − ∆L P mK = ∆K P mL qui est l’expression du taux de substitution technologique du capital par le travail. Pour cette exercice, quand on passe de L=38 et K=12 à L=38 et K=13, le taux marginal de substitution technologique est de T MST = − ∆L =2 ∆K d. Calcul du TMST par la productivité marginale On va calculer le TMST à partir des productivités marginales. Au point L=32 et K=16, P mL (32, 16) = 6, 3 1 171 − 166 166 − 162 ( + ) = 4, 5 P mK (32, 16) = 2 1 1 4, 5 T MSTK = = 0, 7 6, 3 Pour rester sur la même isoquante, on doit substituer 0,7 heures de travail à 1 heure d’utilisation de capital. 42 Au point L=36 et K=13, 1 170 − 166 166 − 165 ( + ) = 1, 5 2 2 1 1 172 − 166 166 − 162 P mK (36, 12) = ( + )=5 2 1 1 5 = 3, 3 T MSTK = 1, 5 P mL (36, 13) = On remarque pour ce couple d’inputs, le niveau d’outputs est de 166 aussi. Au point L=47 et K=11, 1 168 − 166 166 − 164 ( + ) = 0, 5 2 4 4 1 172 − 166 166 − 160 ( + )=6 P mK (47, 11) = 2 1 1 5 = 12 T MSTK = 1, 5 P mL (47, 11) = Auxiliairement, on constate également une productivité marginale du capital décroissante. On constate que en K=13, il y a un écart sensible entre TMST et le rapport des productivités marginales (2-=3,3). Ceci est dû au fait les variations ici ne sont pas assez petites pour l’approximation par le calcul des dérivées. Au fur et à mesure que le capital augmente, on constate également une décroissance de la TMST en K. 43 e. Graphique Exercice 2 La fonction de production s’écrit Q(K, L) = (3K 0,5 + 2L0,5 )2 . a. Productivité moyennes La productivité moyenne d’un facteur est la quantité d’outputs en moyenne par unité de facteur de production. Il s’agit donc de mesurer combien d’outputs en moyenne 1 unité de facteur de production peut produire. Il suffit donc de diviser la quantité totale produite par la quantité totale de facteur 44 utilisé. La productivité moyenne du travail est donc, P MoL = Q(K, L) (3K 0,5 + 2L0,5 )2 = L L De la même façon, la productivité moyenne du capital est donc, P MoK = Q(K, L) (3K 0,5 + 2L0,5 )2 = K K b. Productivités marginales La productivité marginale d’un facteur est le supplément de quantité produite suite à une unité supplémentaire de ce facteur utilisé dans la production. C’est donc, si on passe à la limite, la dérivée de la fonction de production par rapport à ce facteur. Ainsi la productivité marginale du travail est ∂Q(K, L) ∂L = 2L−0,5 (3K 0,5 + 2L0,5 ) P mL = De la même façon, la productivité marginale du capital est ∂Q(K, L) ∂L = 3K −0,5 (3K 0,5 + 2L0,5 ) P mL = c. Rendement d’échelle Le rendement d’échelle mesure de combien la quantité produite va être multipliée si on multiple par la même proportion tous les facteurs de production. Si le niveau d’outputs double quand les inputs ont doublé, alors on parle de 45 rendements d’échelle constants. Si le niveau d’outputs font plus que doubler quand tous les inputs ont doublé, alors on parle de rendements d’échelle croissants. Pour étudier le rendement d’échelle de cette fonction de production, supposons qu’on multiple par λ le capital et le travail, où λ > 1 : Q(λK, λL) = [3(λK)0,5 + 2(λL)0,5 ]2 = [3λ0,5 K 0,5 + 2λ0,5 L0,5 ]2 = [λ0,5 (3K 0,5 + 2L0,5 )]2 = λ(3K 0,5 + 2L0,5 )2 = λQ(K, L) On voit que la technologie est caractérisée par des rendements d’échelle constants. d. TMST On peut facilement calculer le TMST à partir de productivités marginales : P mL P mK 2K 0,5 = 3L0,5 T MSTK = On note qu’ici, qu’on a ce qu’on appelle une fonction CES, qui a la forme générale suivante : f (K, L) = (αK ρ + βLρ )1/ρ avec α > 0, β > 0 et ρ < 1. Ce type de fonction est caractérisée par le fait qu’elles sont homogènes de degré 1 (rendements d’échelle constants) et qu’elles ont une élasticité de substitution constante. 46 Exercice 3 On prétend parfois qur la profession de taxi est une activité à rendements constants. L’output de l’activité : le nombre de kilomètres par jour (par exemple). L’input de l’activité : conducteur de taxi (travail), voiture On voit donc qu’en augmentant les inputs dans la même proportion, on voit que l’output produit va augmenter dans la même proportion. Ainsi, cette activité est caractérisée par des rendements d’échelles constants. En effet, si on augmente D’une unité voiture et chaffeur, a priori on est capable de doubler le nombre de kilomètres des trajets par jours. Exercice 4 L’investissement nécessaire à la réalisation d’une capacité de production dans une fourchette [500; 100] est défini par la relation : I = 10000X 0,7 a. Graphique et le coût marginal de l’investissement Graphiquement, on peut représenter cette relation comme suivante : 47 I 500 X Le coût marginal de l’investissement est donné par l’expression : ∂I(X) ∂X ∂aX b = ∂X = abX b−1 Im(X) = On peut dès lors calculer l’investissement de son coût marginal pour les valeurs respectives de 500 et 1000. Pour un niveau de capacité de 500, l’investissement nécessaire est de : I(500) = a(500)b = 7, 75 × 105 et le coût marginal est alors : Im(500) = abX b−1 = 1, 085 × 103 Pour un niveau de capacité de 1000, l’investissement nécessaire est alors : I(1000) = a(1000)b = 1, 259 × 106 48 et le coût marginal est alors : Im(1000) = abX b−1 = 881, 248 On voit donc qu’au fur et à mesure que la capacité augmente, le niveau d’investissement nécessaire augmente également. Le coût marginal d’investissement diminu au fur et à mesure. Le coût marginal de l’investissement est décroissant : une augmentation de l’investissement va augmenter la capacité de production à une taux décroissant. b. Effets d’apprentissage On considère une activité dans laquelle les effets d’apprentissage conduisent à une reduction de la quantité de travail nécessaire à la production d’un bien donné, d’autant plus important que le nombre n de ce bien, déjà produit, est élevé. Cet effet d’apprentissage se traduit par la relation suivante : hn = h1 (n)b où hn représente la quantité d’heures de travail pour la production de l’unité n. On cherche la valeur de b telle que le doublement de la quantité produite se traduit par une baisse de 20% de la quantité de travail nécessaire par unité. Sans effets d’apprentissage, pour produire en total 2n unités, il faut 2nh1 unité de travail. Aves l’effet d’apprentissage, en produisant 2n unité en totale, la quantité de travail nécessaire est alors h1 (2n)b . A 20% d’économies, on a donc : 0, 8 × h1 = h1 (2)b ln 0, 8 b = ln 2 = −0, 322 49 De façon général, pour une économie de (1 − k) en terme d’heures de travail liée à des effets d’apprentissage, on a : b(k) = ln k ln 2 c. Loi de progrès à 80% Avec une économie de 20%, il faudra pour l’unité n = 10, une quantité de travail h(10, −0, 322) = 4, 76 · 104 . Exercice On a une fonction de coût qui s’écrit C(Q) = Q2 + 3Q + 20 avec Q le volume produit. a. Allure des coûts De la forme de la fonction de coût, on pourra déjà en déduire que la courbe du coût total sera croissante et convexe. La courbe de coût marginal est croissante et linéaire, alors que la courbe de coût variable moyen est, elle aussi, linéaire. En ce qui concerne la courbe du coût moyen de long terme, elle sera en forme de U. 50 Coût 37 36 35 34 33 32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Q 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 51 b. Les autres coûts Le coût marginal est alors Cm(Q) = ∂CT (Q) = 2Q + 3 ∂Q Le coût moyen est donné par CM(Q) = CT (Q) 20 =Q+3+ Q Q Le coût variable total est CV T (Q) = Q2 + 3Q Le coût variable moyen est alors CV M(Q) = Q + 3 On voit donc le coût marginal est bien croissant. Il coupe la courbe de coût moyen de long terme au point où ce dernier est minimum. Il en est de même en ce qui concerne le coût variable moyen. Le coût total moyen est en forme de U car il y a des coût fixes. Le coût variable moyen, quant à lui, est croissant. 52 5. Les coûts de production Exercice 0 a. Coût moyens et marginaux de long terme Le coût moyen (coût unitaire) est le coût total de production divisé par la quantité totale. CT (y) CMo(y) = y Qx = 100 − 8px − 9py où px est le prix du bien X et py est le prix du bien Y . Le coût marginal est le supplément de coût de production engendré par la production d’une unité supplémentaire d’output. Cma(y) = CT (y + ∆y) ∂CT (y) ≈ ∆y ∂y Pour cette exercice, on a le tableau suivant : 53 Production 0 1 2 3 4 5 6 Coût Total 0 32 48 82 140 228 352 CMo 32 24 27,33 35 45,6 58,67 ∆Q Rapport 32 16 34 58 88 124 Cma (32) 24 25 46 73 106 124 32 1 34 58 88 124 b. Courbes des coûts Coût (×10) 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Q 0 0 1 2 3 4 5 54 6 7 8 9 On constate donc que 1. le coût moyen décroı̂t avant de croı̂tre. La courbe de coût moyen est en forme de U. 2. le coût marginal est croissant c. Coût moyen minimal Le coût moyen de long terme est minimal pour un niveau de production Q = 2. d. Cma=CMo Le coût marginal de long terme est égal au coût moyen de long terme pour le niveau de production tel que ce dernier est minimum. Ici, le coût marginal de long terme est égal au coût moyen de long terme pour le niveau de production Q = 2. Exercice 1 a. Coût marginal en Q=15 De 14 à 15, le coût augmente de C1 = 800 = 22890 − 22090. De 15 à 19, la production augmente de 4 unités (=19-15), alors que le coût augmente de 3670 = 26560 − 22890, donc C2 = 3670/4 = 917 environs. 55 Le coût marginal pour Q = 15 peut alors être estimé par la moyenne de ces résultats, soit 858. b. Calcul de coûts moyens Le tableau suivant indique les résultats. On note Q le niveau de production, ∆C C(Q) le coût total, ∆Q le coût marginal dans les zones intermédiaires et CM(Q) le coût moyen. Q C(Q) 14 15 19 22 25 26 29 32 33 35 40 22090 22890 26560 29800 33700 34700 38800 43800 45040 48650 58000 ∆C ∆Q 800 917 1080 1216 1310 1406 1540 1640 1705 1870 56 CM(Q) 1577 1526 1397 1354 1338 1336 1344 1362 1370 1390 1450 c. Graphique Le coût moyen est en forme de U, et le coût marginal est croissant. Ces deux cas peuvent être considérés comme étant normaux. Le coût moyen est minimum autour de Q = 26. Il coupe visiblement le coût marginal dans cette zone, ce qui est absolument général. d. Approximation coût marginal et coût fixe Le coût marginal est approximativement linéaire. Donc on pourra lui donner une forme approximative qui s’écrit : Cm(Q) = aQ + b où a est la pente de la courbe de coût marginal, et b est une constante. On sait que le pente peut être estimée par a= ∆C ∆Q Ici, quand le production augmente de 14,5 à 37,5, le coût marginal augmente 57 de 800 à 1870, d’où le coût marginal augmente en moyenne de 1870 − 800 = 46, 5 37, 5 − 14, 5 par unité supplémentaire de produit. On a donc Cm(Q) = 46, 5Q + b Il reste à déterminer la constante. On sait de plus que la courbe de coût marginal coupe la courbe de coût moyen au point où le coût moyen est minimum. On voit que pour Q = 26, le coût moyen est minimum : CM(26) = 1336. Puisque les deux courbes se coupent à ce point, on sait qu’au point Q = 26, Cm(26) = 1336. On a donc : Cm(26) = 46, 5 × 26 + b = 1336 ⇔ b = 126 d’où le coût marginal est aproximativement donné par Cm(Q) = 46, 5Q + 126 Sachant que le coût marginal est obtenu en dérivant la fonction de coût total par rapport au quantité produite. Il en résulte que : " CT (Q) = Cm(x)∂x Q 46, 5 2 = Q + 126Q + c 2 où c est la constante de l’intégration, ou bien, le coût fixe (car le coût fixe est la partie du coût qui ne dépend pas de la quantité produite). Pour estimer le coût fixe, i.e. la constante de l’intégration, il suffit de prendre n’importe que niveau de production et de résoudre l’équation qui en résulte. 58 Par exemple, pour Q = 26, le coût total est de 34700, d’où CT (26) = 23, 25 × (26)2 + 126 × 26 + CF = 34700 CF = 16000 Les coûts fixes représentent donc environ la moitié du coût total autour de Q = 26. Cette part considérable explique la décroissance du coût moyen jusqu’à cette valeur. Exercice 2 On a une fonction de coût qui s’écrit C(Q) = Q2 + 3Q + 20 avec Q le volume produit. a. Allure des coûts De la forme de la fonction de coût, on pourra déjà en déduire que la courbe du coût total sera croissante et convexe. La courbe de coût marginal est croissante et linéaire, alors que la courbe de coût variable moyen est, elle aussi, linéaire. En ce qui concerne la courbe du coût moyenne de long terme, elle sera en forme de U. 59 Coût 37 36 35 34 33 32 31 30 29 28 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 Q 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 b. Les autres coûts Le coût marginal est alors Cm(Q) = 60 ∂CT (Q) = 2Q + 3 ∂Q Le coût moyen est donné par CM(Q) = CT (Q) 20 =Q+3+ Q Q Le coût variable total est CV T (Q) = Q2 + 3Q Le coût variable moyen est alors CV M(Q) = Q + 3 On voit donc le coût marginal est bien croissant, et qu’il coupe la courbe de coût moyen de long terme au point où ce dernier est minimum. Il en est de même en ce qui concerne le coût variable moyen. Le coût total moyen est en forme de U car il y a des coût fixes. Le coût variable moyen, quant à lui, est croissant. Exercice 3 61 Exercice 4 On a une fonction de production CES qui s’écrit : Q(K, L) = (2K 2 + 2L2 )1/2 Le prix des facteurs est de w = 10 pour le travail et r = 70 pour le capital. Le coût fixe est égal à 30. L’objectif de cet exercice est de trouver la fonction de coût total à prtir de la fonction de production. On appelle la fonction de coût total la fonction qui associe le coût minimum pour produire un niveau d’output donné. a. Sentier d’expansion La fonction de coût se déduit de l’équation du sentier d’expansion, de la fonction de production et de l’equation du coût. On sait que l’entreprise cherche à maximiser son profit. Si elle est pricetaker, alors elle va déterminer le niveau d’output qui maximiserait son profit. L’équation du profit s’écrit : π = pQ − wL − rK − 30 Si une entreprise maximise ses profits et choisit un niveau d’output, elle doit minimiser son coût de production pour ce niveau d’output. S’il n’en était pas ainsi, alors il existerait une autre façon plus économique de produire cette quantité d’output, et l’entreprise ne maximise alors pas son profit au départ. Ainsi, pour un niveau d’output donné, on sait que le problème de la firme 62 est de minimiser son coût de production : max wL + rK + 30 s.t. Q(K, L) = Q K,L Pour un niveau donné de production, et compte tenu des prix des facteurs de production, la firme va choisir la combinaison des facteurs de telle façon que le coût de production sera minimum. Cette combinaison optimale est donné par l’égalité de la productivité marginale des facteurs et le prix de facteur : pP mL (K, L) = w = 0, 5(2K 2 + 2L2 )−0,5 4L pP mK (K, L) = r = 0, 5(2K 2 + 2L2 )−0,5 4K En effet, si la productivité marginale de facteur est plus grande que le prix que l’entreprise va payer, alors l’entreprise aura intérêt à en acheter plus. elle est capable de produire marginalement plus que ce que cette unité supplémentaire de facteur lui coûte. Dans le cas contraire, elle aura intérêt à diminuer la quantité du facteur utilisée. En terme équivalent, la quantité du travail et de capital utilisée optimales pour un niveau de production donné est telle que le TMST est égale au rapport des prix : P mK (K, L) 0, 5(2K 2 + 2L2 )−0,5 4K K 70 = = = 2 2 −0,5 P mL (K, L) 0, 5(2K + 2L ) 4L L 10 En d’autres termes, K = 7L. C’est le sentier d’expansion. b. Fonction de coût On a alors, si l’entreprise respecte cette combinaison optimal des facteurs, avec une quantité L de travail, l’entreprise est capable de produire : Q = Q(K(L), L) = [2(7L)2 + 2L2 ]0,5 = (98L2 + 2L2 )0,5 = 10L 63 Or, pour un niveau de production donné, l’entreprise devrait utiliser L = 0, 1Q quantité de travail. De la même façon, on trouve K = 7 × 0, 1Q = 0, 7Q Ainsi, l’équation du coût s’écrit : C(K, L) = wL + rK + 30 Or, sachant que l’entreprise à combiner de façon optimal le travail et le capital pour un niveau de production donné, on a alors la fonction de coût suivante : CT (Q) = C(K(Q), L(Q)) = 70 × 0, 7Q + 10 × 0, 1Q + 30 = 50Q + 30 c. Coût marginal, moyen Une fois que la fonction de coût est trouvée, il est facile de connaı̂tre le coût marginal et le coût moyen. Le coût marginal est tout simplement ici : Cm(Q) = ∂CT (Q) = 50 ∂Q et le coût moyen est CM(Q) = CT (Q) 30 = 50 + Q Q 64