Indicateurs sociaux

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FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT
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Reconstruire l’avenir du bâtiment sans demi-mesure !
Les indicateurs sociaux 2015 ont pour ambition, comme chaque année depuis leur lancement en
1989, de constituer une ressource utile pour la connaissance du secteur du bâtiment : effectifs,
qualification, ancienneté, âge, corps d’état, mobilité, sécurité, formation font l’objet de paramètres
suivis avec précision depuis plusieurs décennies.
Le bâtiment, c’est avant tout 1,1 million d’hommes et de femmes évoluant dans 382 000 entreprises
de toutes tailles (y compris 87 000 auto-entrepreneurs). Sur la période 2008-2014, la baisse de
l’emploi a été beaucoup plus limitée (– 8,5 %) que la chute de l’activité (– 20,2 %). Cette résistance
des entreprises pour préserver l’emploi a des conséquences en termes de trésorerie et de marges,
et pourrait s'avérer insoutenable si la santé de l'économie ne s’améliore pas. L'environnement est
dominé par la concurrence déloyale, d’une part, et par l’alourdissement des charges, d’autre part,
qui pèsent sur les prix, sur la compétitivité et fragilisent des entreprises déjà affaiblies par la crise.
Sur l’année 2014, le recul de l’activité s'est amplifié (– 5,1 %) et s’est soldé par la perte de près de
30 000 postes (y compris intérim). L’apprentissage a également décroché, avec un nouveau recul
des entrées en formation. Une nouvelle baisse d’activité en 2015 risquerait à nouveau de se traduire
par la destruction de 30 000 emplois.
Le secteur du bâtiment traverse une crise profonde, alors même que l’offre de logements est insuffisante dans certaines zones. Face à l’urgence de la situation, il est impératif de favoriser une
reprise durable du secteur grâce à des réformes de fond plutôt que d’espérer qu’elle soit le
potentiel dividende d’une reprise future.
C’est pourquoi le réseau de la Fédération Française du Bâtiment se mobilise pour accompagner au
quotidien les dirigeants d'entreprise dans l’exercice de leur métier et dans leurs projets, pour les
sensibiliser aux changements en cours et les soutenir dans ces périodes difficiles.
La FFB œuvre également auprès des décideurs économiques et politiques en prenant des positions fermes sur les dossiers qui déstabilisent gravement le fonctionnement du secteur, notamment
le compte pénibilité et la fraude aux travailleurs détachés. En outre, la valorisation des métiers du
bâtiment reste le fil d’Ariane des actions entreprises, avec des opérations telles que « Les Coulisses
du bâtiment », « Les femmes aussi ont le bâtiment dans la peau » et la « Journée de la prévention ».
Le bâtiment est à nouveau clairement reconnu comme moteur de la relance. C’est l’acteur clé
dans la voie de la transition énergétique. Certaines mesures, répondant à plusieurs demandes de la
profession, devraient venir éclaircir l’horizon, notamment :
– le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et l’écoconditionnalité des aides publiques ;
– les mesures visant à accélérer les procédures d’urbanisme ;
– les mesures du pacte de responsabilité ;
– la généralisation obligatoire de la carte d’identification professionnelle pour tous les salariés intervenant sur les chantiers, travailleurs détachés et intérimaires compris.
Face aux défis majeurs liés à un besoin croissant du nombre de logements et à la nécessité qu’ils
soient économes en énergie, une relance durable de la croissance du secteur est possible. Elle doit
passer par une profonde réforme de l’organisation du marché du travail impliquant tous les acteurs
de la profession avec :
– des mesures pragmatiques en faveur de la croissance verte liée à une montée en compétence
progressive de la main-d’œuvre, notamment des jeunes qui exerceront les métiers de demain ;
– des mesures urgentes visant à simplifier la vie quotidienne des entreprises et à alléger le coût
du travail, deux passages obligés pour redonner la confiance et favoriser la reprise économique.
Faire redémarrer durablement la croissance dans le bâtiment, construire les logements dont la
population a besoin, assurer la pérennité de nos entreprises, créer des d’emplois, former nos salariés, voilà l’ambition des entreprises de la profession.
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EMPLOI
■ Effectifs salariés
Après une décennie de forte croissance de l’emploi, le
secteur du BTP a enregistré, en 2010, un net retournement de tendance à la baisse des effectifs, qui s’est
accélérée en 2013 (– 1,5 %) et en 2014 (– 1,9 %).
Ainsi, l’emploi du secteur s’établit en moyenne sur l’année 2013 à 1 412 670 salariés, soit 8 % des salariés de
l’ensemble des secteurs économiques.
Tous secteurs économiques confondus, après une embellie en 2011, l’évolution de l’emploi reste orientée à la
baisse.
L’année 2014 s’est soldée par une forte baisse de l’activité bâtiment (– 5,1 % en volume), avec de graves conséquences pour l’emploi (près de 30 000 emplois perdus). Ce bilan témoigne des difficultés persistantes de
trésorerie auxquelles doivent faire face les entreprises
de bâtiment dans un contexte marqué par la concurrence déloyale et l’alourdissement des charges.
Pour 2015, la baisse d’activité en volume serait de l’ordre
de 1,5 % et conduirait à nouveau à des pertes d’emplois
de même ampleur que l’année précédente. Ce recul de
l’emploi procéderait pour l’essentiel du non-remplacement des départs à la retraite de la génération du babyboom et des changements de secteur d’activité.
■ Mouvements de main-d’œuvre
Depuis le net ralentissement de 2009 lié à la crise économique, les mouvements de main-d’œuvre dans le BTP,
comme dans l’ensemble de l’économie, ont peu évolué
et restent au-dessous du niveau de 2008.
La mobilité des salariés dans le BTP, structurellement
proche de celle des salariés de l’industrie, reste très nettement inférieure à celle du tertiaire.
MARCHÉ DU TRAVAIL
Sur les 34 000 offres d’emploi BTP enregistrées au cours
du troisième trimestre 2014, près de la moitié émanent
des régions Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais.
■ Caractéristiques des offres d’emploi
L’ancienneté moyenne des offres BTP au troisième trimestre 2014 est quasi stable par rapport à la même
période de l’année précédente (33 jours). En outre, près
d’une offre sur trois est déposée depuis plus d’un mois,
signe de difficultés de recrutement persistantes.
Les deux tiers des offres d’emploi du BTP concernent
les ouvriers qualifiés, principalement des maçons, des
monteurs en installations sanitaires et des électriciens.
■ Perspectives d’embauche
L’année 2014 a enregistré une nouvelle dégradation des
intentions d’embauche exprimées par les chefs d’entreprise du bâtiment, témoignage de la persistance des
difficultés économiques.
Les chefs d’entreprise prévoyant une baisse des effectifs sont nettement plus nombreux que ceux qui envisagent une hausse. La baisse des prévisions d’embauche
touche particulièrement le gros œuvre.
Dans le même temps, malgré la forte dégradation de
l’activité, le nombre de chefs d’entreprise exprimant des
difficultés à trouver de la main-d’œuvre, y compris qualifiée, diminue à peine.
ÉVOLUTION DES SALAIRES
Qu’il s’agisse des ouvriers, des employés, des techniciens et agents de maîtrise ou des cadres, les rythmes
de progression des salaires de base dans le BTP en 2014
sont compris dans une fourchette de + 1,4 à + 1,8 %,
et sont donc un peu supérieurs à ceux enregistrés en
moyenne dans l’ensemble de l’économie (+ 1,3 à + 1,6 %).
DONNÉES STRUCTURELLES
Les indicateurs sociaux de la FFB permettent par ailleurs
de mesurer certaines données structurelles concernant
notamment :
■ Répartition des effectifs
– Par taille d’entreprise : plus de 72 % des salariés du
bâtiment travaillent dans les entreprises de moins de
50 salariés en 2013 (contre 58 % il y a trente ans).
– Par tranche d’âge : l’âge moyen des salariés est passé
de 35,2 ans en 1980 à 38,4 ans en 2013. Fait nouveau,
depuis 2009, du fait de la crise économique, le rajeunissement des effectifs marque le pas : les moins de 30 ans
représentent 27,9 % de l’ensemble des salariés du BTP
(contre 30,1 % en 2010). Toutefois, ils ne constituent que
20,3 % des effectifs de l’ensemble des secteurs économiques.
Parallèlement, la tendance au vieillissement de la population active du secteur tend à se réamorcer : 21,3 % des
salariés ont plus de 50 ans en 2013, contre 19,5 % en
2010. Ils constituent 26,7 % des effectifs de l’ensemble
des secteurs économiques.
– Par ancienneté moyenne dans l’entreprise : elle est
passée de 3,8 ans en 1970 à 7,8 ans en 2013.
Sur la dernière décennie, l’ancienneté avait rapidement
diminué du fait de la reprise de l’emploi, qui avait induit
davantage de mobilité dans la profession. Avec la crise
économique, la courbe s’est inversée à nouveau depuis
2009.
En moyenne, l’ancienneté dans l’ensemble de l’économie est plus longue que dans le BTP : 45,3 % des salariés
ont plus de 10 ans d’ancienneté, contre 28 % dans le BTP.
– Par catégorie professionnelle : la proportion d’Etam
dans l’ensemble des salariés du bâtiment s’élève à 19,5 %
et celle des cadres à 7,7 %. La part des ouvriers professionnels qualifiés représente près de 60 % des ouvriers
du bâtiment.
– Par corps d’état : depuis 2010, la tendance à l’inversion des poids respectifs des effectifs du gros œuvre
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– Par sexe : la part des femmes dans l’ensemble des salariés du BTP atteint 11,5 % en 2013, contre 8,6 % en 2000.
Les emplois féminins relèvent essentiellement du groupe
des employés, comme dans l’ensemble des secteurs
économiques. En 2013, sur 100 femmes travaillant dans
le BTP, on dénombre 79 Etam, 10 ouvrières et 11 cadres
(dans l’ensemble des secteurs économiques : 77 Etam,
9 ouvrières et 14 cadres).
Au sein de chacune des catégories professionnelles du
bâtiment, on note une augmentation régulière de la part
des femmes parmi les Etam (46,8 % en 2013, contre
45,9 % en 2000) et surtout les cadres (16,4 % en 2012,
contre 10,5 % en 2000). Pour les ouvriers, cette part est
de 1,5 % en 2013 (1,1 % en 2000).
■ Accidents du travail
Entre 1964 et 2013, la baisse du nombre des accidents
du travail réglés administrativement dans le BTP au
regard de la population assurée ressort à – 71 %.
Sur 2013, on observe une diminution du nombre d’accidents du travail avec arrêt (– 6,8 %), mais une augmentation des décès (+ 10,7 %).
La répartition des accidents par grandes catégories de
risques s’établit comme suit : ceux ayant entraîné un
arrêt de travail d’au moins quatre jours sont liés principalement à la manutention manuelle (48 %), aux chutes
de hauteur (18 %), à l’utilisation de l’outillage à main
(16 %) et aux chutes de plain-pied (10 %).
Malgré l’amélioration de certains indicateurs, la mobilisation de tous les acteurs du secteur en matière de
prévention des risques professionnels doit rester soutenue pour améliorer la sécurité et la santé des travailleurs du BTP. Cet engagement des entreprises participe
à leur performance économique et financière. La FFB
les soutient activement, avec les partenaires prévention
(OPPBTP, médecine du travail, Carsat…).
FORMATION INITIALE
Les effectifs en formation initiale (du CAP au BTS) continuent à chuter.
En apprentissage, le nombre de jeunes est passé de
79 011 en 2012-2013 à 72 227 en 2013-2014, soit une diminution de plus de 8 %. Il s’agit de la 6e année consécutive de baisse des effectifs. En 2008-2009, la profession
formait 91 455 apprentis du CAP au BTS.
Cette baisse fait écho aux difficultés que connaissent
depuis quelques années les entreprises du bâtiment.
Faute de visibilité suffisante concernant leur activité,
elles hésitent à s’engager dans des contrats de deux
ou trois ans avec des jeunes sortis du système scolaire.
C’est pourquoi les contrats d’un an (MC) et les poursuites de formation (BP) sont relativement épargnés.
Les premiers éléments concernant l’année 2014-2015
ne sont pas plus encourageants. La baisse des effectifs
devrait se poursuivre.
Seul l’enseignement supérieur (DUT, LP, master pro et
ingénieur) connaît une augmentation sensible de ses
effectifs en apprentissage, ceux-ci restant toutefois relativement faibles (3 090).
Pour autant, la voie scolaire ne voit pas ses effectifs augmenter en conséquence. On constate également une
diminution, certes moins importante, du nombre de
jeunes en formation dans les métiers du bâtiment en
établissement scolaire.
FORMATION CONTINUE
Artisans
Les artisans se sont formés presque autant (– 4 % de
dossiers) que l’an passé, mais moins longtemps, ce qui a
fait diminuer le volume global des financements mis en
œuvre (– 16 %).
Stabilité aussi pour ce qui touche à la nature des actions
(technique, informatique, gestion, formations diplômantes).
Salariés
La bonne surprise vient des volumes de formation de
salariés, même si les petites entreprises ont formé proportionnellement davantage que les entreprises plus
importantes (sans sous-estimer les formations réalisées
en interne, qui ne donnent pas lieu à des demandes de
financement).
Peu de règles générales sont à dégager entre ouvriers
et Etam-IAC, selon les tailles d’entreprise, les thèmes ou
encore la nature des actions, seule la proportion respective de ceux qui se forment diffère.
Il semble cependant que la tendance soit la même que
pour les artisans : des formations moins longues (difficulté à laisser partir longtemps des salariés en formation, budgets plus resserrés), le montant des dépenses
engagées est à la baisse et ne suit donc pas la courbe du
nombre des stagiaires.
33 avenue Kléber - 75784 Paris Cedex 16
www.ffbatiment.fr
© Goodiuz - Fotolia • FFB/Juin 2015 • 2015/071
et du second œuvre s’est ralentie. 62,1 % des salariés du
bâtiment sont occupés dans le second œuvre en 2013,
contre 45,4 % en 1970.
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