Le français Nanobiotix pousse ses pions aux États-Unis

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lundi 4 janvier 2016
Le français Nanobiotix pousse ses pions
aux États-Unis
Par Armelle Bohineust
Mis à jour le 04/01/2016 à 20h10 | Publié le 04/01/2016 à 19h35
La biotech, plus avancée en Europe où elle espère un agrément dès 2016, va y lancer une étude clinique.
Un an et demi après son installation près de Boston, aux États-Unis, Nanobiotix a obtenu un feu vert
pour lancer sa première étude clinique outre-Atlantique. La biotech française qui développe la
technologie NanoXray, une approche thérapeutique très innovante pour le traitement local du cancer,
pourra tester son NBTXR3 dans le cancer de la prostate.
Ce produit de nanomédecine - comprenez l'exploitation, à des fins médicales, des propriétés physiques
d'objets mesurant un milliardième de mètre - est testé également sur les cancers du foie, de la tête et
du cou et sur le sarcome des tissus mous. «Notre technologie consiste, avec notre premier produit, à
injecter directement dans la tumeur des nanoparticules qui vont absorber les rayons X et démultiplier
localement leur puissance», résume Laurent Levy, président de Nanobiotix. Ce mécanisme permet
d'être bien plus efficace dans la destruction des cellules cancéreuses sans changer la dose de
radiothérapie donnée aux patients.
«C'est le laboratoire le plus avancé dans le recours aux nanoparticules en liaison avec la
radiothérapie»
Laurent Levy, PDG de Nanobiotix
En Europe, le NBTXR3 devrait être commercialisé contre le sarcome des tissus mous dès 2017. Il y est,
en effet, traité comme un dispositif médical et non comme un médicament, ce qui lui octroie un mode
de développement plus rapide.
D'ici là, Nanobiotix (qui affiche une perte opérationnelle de 7,8 millions d'euros au premier semestre
2015) dispose d'une trésorerie suffisante pour poursuivre son développement.
«Nous avons les fonds nécessaires pour 2016 et nous devrions recevoir encore 15 millions d'euros de
PharmaEngine, notre partenaire chargé du déploiement du NBTXR3 en Asie», précise Laurent Levy.
Pionnier mondial
Alors que plusieurs dizaines de laboratoires développent des produits de nanomédecine de première
génération, c'est-à-dire des produits qui facilitent l'ingestion des médicaments en les rendant moins
toxiques, Nanobiotix est focalisé sur la nanomédecine de seconde génération. «C'est le laboratoire le
plus avancé dans le recours aux nanoparticules en liaison avec la radiothérapie», affirme son président.
«Nous pouvons aider trois millions de patients souffrant d'un cancer à augmenter l'efficacité de la
radiothérapie»
NewCap pour Nanobiotix
lundi 4 janvier 2016
Autre atout de cette société issue en 2003 de recherches réalisées à l'Université de Buffalo aux ÉtatsUnis: à l'heure où l'on ne parle plus que de médecine personnalisée, son approche est généralisable à
tous les patients traités par radiothérapie (60% des cancéreux). Ce qui n'empêchera pas ses traitements
d'atteindre des prix élevés. Les analystes estiment leur coût entre 8000 et 40.000 dollars par an.
«Nous pouvons aider trois millions de patients souffrant d'un cancer à augmenter l'efficacité de la
radiothérapie. Dans un second temps, nous pourrions viser les six millions de patients qui pourraient
bénéficier d'une baisse des effets secondaires de la radiothérapie», détaille Laurent Levy.
Nanobiotix, qui cible les 60% de patients atteints de cancers soignés par radiothérapie, vise un marché
estimé à 5 ou 6 milliards de dollars. Le cours de l'action a été multiplié par 2,4 depuis sa cotation fin
2012.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 05/01/2016. Accédez à sa version PDF en cliquant
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