Le registre national du cancer de l’enfant en Suisse: pourquoi est-il nécessaire?
Le Registre Suisse du Cancer de l‘Enfant (www.registretumeursenfants.ch) recense les enfants et
adolescents atteints d’un cancer jusqu’à l’âge de 20 ans dans toute la Suisse. Le registre a été fondé
en 1976 par des oncologues pédiatriques suisses; son siège se situe à l’Institut de Médecine Sociale
et Préventive de l’Université de Berne depuis 2004.
Il enregistre non seulement des données statistiques, mais aussi des informations détaillées sur le
traitement, l’évolution de la maladie et la qualité de vie des jeunes patients et patientes. Les causes
du cancer, les traitements et d’éventuelles séquelles à long terme sont analysés à l’aide des données
enregistrées.
Grâce à l’étroite collaboration avec les médecins, les résultats des études sont rapidement intégrés
aux thérapies du cancer. Les parents et les patients reçoivent une assistance adéquate ainsi que des
renseignements ciblés, les autorités obtiennent une réponse rapide à des questions urgentes: par
exemple, si les enfants qui vivent dans les proximités d’une centrale nucléaire présentent un risque
accru de leucémie (l’étude CANUPIS, www.canupis.ch). Ou encore: combien de jours de travail sont
manqués par les parents pendant le traitement du cancer de leur enfant (évaluation concernant la
possibilité d’un règlement d’assurance ; postulat de Seydoux-Christe (09.4199)). Le Registre Suisse
du Cancer de l'Enfant effectue le monitorage du cancer de l’enfance et l’adolescence dans toute la
Suisse et contribue ainsi à l'information publique dans le domaine de la santé.
Quelle est la spécificité du cancer de l‘enfance?
Les maladies cancéreuses de l’enfance et de l’adolescence sont rares. En Suisse, environ 300
enfants et adolescents en sont atteints par année. L’âge moyen au diagnostic est de 5 ans ; les
garçons sont un peu plus fréquemment atteints que les filles. Les enfants souffrent d’autres formes de
cancer que les adultes. Les types les plus fréquents du cancer de l’enfance sont les leucémies, les
tumeurs cérébrales, les lymphomes et une série de tumeurs rares du tissu embryonnaire immature qui
n’affectent pas les adultes. Des connaissances spécifiques sont nécessaires au traitement des formes
de cancer propres à l'enfant ; c'est aussi le cas pour le recensement des cas par le registre. Le
Registre Suisse du Cancer de l'Enfant collabore étroitement avec tous les oncologues pédiatriques de
la Suisse; cela signifie, rétrospectivement, presque 40 ans d'expérience commune.
Pourquoi est-il important de recenser les cancers de l’enfance et de l’adolescence au niveau
national?
La surveillance des maladies rares exige un savoir-faire et le recensement national des données.
Seulement environ 1 % de tous les cancers concernent les enfants; la fréquence des différentes
tumeurs (par exemple, celle des neuroblastomes et rétinoblastomes) est encore moindre. Un
regroupement de données à l’échelle nationale ou même internationale est indispensable non
seulement pour le traitement des cancers, mais aussi pour l'enregistrement, la surveillance et la
réalisation d’études scientifiques à ce sujet. Le développement de l'expertise nécessaire à
l'enregistrement des tumeurs de l'enfant dans chaque canton constituerait un mauvais emploi des
ressources disponibles. C’est pour cette raison que le Registre Suisse du Cancer de l'Enfant opère
sur le territoire national depuis 1976.
Qu'a atteint le registre national au cours de ses 40 ans d’existence?
Grâce à l’amélioration continuelle des thérapies, plus de 84% des enfants atteints d’un cancer
survivent aujourd'hui. Dans les années 1970 et 1980, le taux de survie était encore d’environ 60%. Le
Registre Suisse du Cancer de l'Enfant recense aussi la participation des enfants et des adolescents
atteints d’un cancer dans des études internationales d'optimisation thérapeutique, ce qui contribue à