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Formation continue
hommes de descendance caucasienne, le
risque est supérieur chez les hommes
d’origine africaine et inférieur chez les
hommes d’origine asiatique3,5.
Des facteurs génétiques peuvent
prédisposer au cancer de la prostate3,5.
Ainsi, un homme dont le père ou le frère a
eu un diagnostic de cancer de la prostate a
deux fois plus de chances de développer la
maladie qu’un homme n’ayant pas de tels
antécédents familiaux. Et si c’est le cas de
deux membres de sa famille ou plus, le
risque devient de 5 à 11 fois plus grand3,5.
On croit également que le régime
alimentaire est en cause dans le
développement de la maladie4,5. On
soupçonne qu’une alimentation riche en
gras saturés, viandes rouges et produits
laitiers accroît le risque. Des données
donnent à penser que des nutriments tels
que le lycopène, la vitamine A, le bêta-
carotène, les produits du soja et le sélénium
réduisent le risque, mais il s’agit de données
préliminaires et quelque peu controversées,
qui demandent à être confirmées4,5.
Quelles sont les recommandations
actuelles concernant le dépistage
du cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate peut être détecté
par un toucher rectal avant l’apparition de
symptômes3,6. Le professionnel de la santé
insère un doigt dans le rectum pour palper
un côté de la prostate et y déceler toute
anomalie. Le toucher rectal peut ne pas
détecter tous les cancers de la prostate3,6.
La maladie se détecte également par
l’analyse sanguine de l’antigène prostatique
spécifique (APS)3,6. L’APS est une
glycoprotéine fabriquée par les cellules de la
prostate. Chez les hommes atteints d’un
cancer, le taux d’APS peut être plus élevé
en raison d’une augmentation de la
production de cette protéine et de sa
libération dans le sérum sanguin.
Soulignons toutefois que des données
probantes ont montré que le taux d’APS
peut augmenter pendant 5 à 10 ans avant
que la maladie clinique ne se développe.
Par ailleurs, un taux élevé d’APS ne mène
pas forcément au diagnostic de cancer de
la prostate, car il peut être causé par une
hyperplasie bénigne de la prostate ou une
prostatite (infection de la prostate). En fait,
deux hommes sur trois présentant un taux
d’APS élevé ne développeront pas le cancer
de la prostate3,6.
Une controverse entoure le dépistage du
cancer de la prostate, les programmes de
dépistage n’ayant pas démontré une baisse
de la mortalité attribuable à la maladie3,6. Le
cumul de l’analyse de l’APS et du toucher
rectal peut accroître le taux global de
dépistage, mais n’a pas montré
d’amélioration dans les résultats de santé,
notamment la durée de survie chez les
patients atteints de la maladie. C’est pourquoi
on remet en question l’administration de ces
deux examens à grande échelle2,3,6. Les
risques et les avantages du dépistage
devraient être pris en compte avant de
recommander les examens.
Les directives et les recommandations
relatives au dépistage de la maladie varient
selon les provinces. La Société canadienne
du cancer recommande aux hommes
d’examiner avec le médecin leur risque de
cancer de la prostate, tout en pesant le
pour (ex. détection et traitement précoces)
et le contre (ex. stress psychologique causé
par des résultats faux-positifs) du dépistage
précoce2. Plus particulièrement, il est
recommandé aux hommes qui approchent
la cinquantaine, aux hommes de plus de
50 ans qui n’ont pas encore abordé cette
question avec le médecin, aux hommes
exposés à un risque accru de cancer de la
prostate (antécédents familiaux et origine
africaine) et aux hommes affichant des
symptômes de cancer de la prostate (voir la
section suivante) d’envisager le dépistage
avec leur médecin2.
Quels sont les signes et les symptômes
du cancer de la prostate ?
La plupart des patients atteints d’un cancer
de la prostate de stade 1 ne présentent
aucun symptôme; cependant, chez les
patients dont la maladie est plus avancée,
des symptômes pourront se manifester au
fur et à mesure que la tumeur se développe,
entraînant un grossissement de la prostate6.
Le cas échéant, le patient pourra avoir de la
difficulté à uriner, ou même en être
incapable, et ressentira une irritation
(ex. brûlure ou douleur) durant la miction.
Mentionnons également d’autres
symptômes : le besoin d’uriner
fréquemment, surtout la nuit, la difficulté à
commencer ou à cesser d’uriner, une
sensation de vidange incomplète de la
vessie, la présence de sang ou de sperme
dans l’urine et une éjaculation
douloureuse6. Certains de ces symptômes
s’apparentent à ceux d’une infection des
voies urinaires.
Comment se pose le diagnostic
de cancer de la prostate ?
Le médecin décèle souvent les patients
susceptibles d’avoir le cancer de la prostate
par un toucher rectal ou par la mention de
symptômes urinaires décrits précédemment.
D’autres symptômes, dont l’apparition d’une
dysfonction érectile, peuvent suggérer un
cancer de la prostate2,6.
En cas de doute, le taux d’APS sérique
sera mesuré, et selon le résultat et d’autres
facteurs, une biopsie de la prostate sera
effectuée avant de poser le diagnostic
définitif de cancer de la prostate2,6.
Comment s’évalue la gravité
du cancer de la prostate ?
Le grade de la maladie et le stade de la
tumeur servent non seulement à déterminer
la gravité de la maladie, mais aussi à choisir
le traitement et, dans une certaine mesure, à
préciser le pronostic2. Il existe actuellement
plusieurs systèmes de stadification de la
tumeur et de détermination du grade du
cancer. La stadification décrit la taille de la
tumeur et indique dans quelle mesure le
cancer s’est développé au-delà du site initial
de la tumeur. On reconnaît quatre stades
(voir le tableau 1). Plusieurs examens
médicaux permettent d’établir le stade de la
maladie, notamment des techniques
d’imagerie – tomodensitogramme,
scintigraphie osseuse ou résonance
magnétique –, la biopsie des ganglions
lymphatiques, l’aspiration à l’aiguille et la
biopsie chirurgicale. Le toucher rectal et les
taux d’APS sont également utiles à la
détermination du stade de la tumeur2.
Pour établir le grade de la maladie, un
pathologiste examine au microscope un
échantillon de la tumeur2. Il évalue
l’apparence et le comportement des cellules
cancéreuses par rapport à des cellules
normales. Le grade donne une idée de la
vitesse à laquelle la tumeur se développe et
du rythme de son éventuelle propagation.
Pour déterminer le grade des tumeurs, on
emploie habituellement l’échelle de
Gleason, qui est graduée de 2 à 10 (voir le
tableau 2). Un score faible indique que les
cellules de la tumeur sont semblables aux
cellules normales de la prostate. Un score
élevé indique qu’elles diffèrent des cellules
normales et que le pronostic est moins
favorable. Au Canada, la majorité des
cancers de la prostate sont dépistés au
grade modéré2.
Comment se traite le cancer
de la prostate ?
Le plan de traitement est établi en fonction
du stade et du grade de la maladie ainsi que
des résultats de tests diagnostiques, dont
l’analyse de l’APS. Ces données aident à
prévoir la réponse au traitement, puisque les
cancers plus avancés ont moins de
chances de donner des résultats favorables.
D’autres facteurs entrent aussi en ligne de
compte, notamment l’âge du patient, son
état de santé général et ses préférences en
matière de traitement2.
Les traitements contre le cancer visent
généralement à : prévenir la croissance et la
propagation des cellules cancéreuses;
supprimer ou détruire les cellules susceptibles
de devenir cancéreuses; guérir le cancer;
Stade Description
1Le cancer est localisé
uniquement dans la prostate.
2
Le cancer est plus étendu qu’au
stade 1, mais demeure localisé
dans la prostate.
3
Le cancer s’est propagé
à l’extérieur de la prostate
jusqu’aux tissus environnants,
mais pas aux organes voisins.
4
Le cancer s’est étendu à des
organes ou des ganglions
lymphatiques voisins, ou à
d’autres parties du corps.
Source : www.cancer.ca
TABLEAU 1 – Stades du cancer de la prostate
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