TP - TD Préparation à l’AGREG– secteur C DEFORMATION DES OBJETS GEOLOGIQUES Emmanuelle BOUTONNET ([email protected]) Démarche pédagogique : On observe que les roches sont déformées lorsqu’elles sont soumises à des contraintes. Les roches ne se déforment pas toutes de la même manière. La rhéologie étudie les relations entre contraintes et déformations au sein d’une roche: les nombreux paramètres intervenant sont pris en compte dans des lois de comportement. La déformation peut être observée et interprétée en terme de contraintes à différentes échelles sur Terre. Bibliographie: - Brahic A. (1999 à 2006): Sciences de la Terre et de l’Univers – Ed Vuibert - Caron J-M (1995): Comprendre et enseigner la planète Terre – Ed Ophrys GAP - Choukroune P. (1995): Déformations et déplacements dans la croûte terrestre – Ed Masson - Debelmas J. & Mascle G (1991): Les grandes structures géologiques – Ed Dunod - Jolivet L. (1995): La déformation des continents. Exemples régionaux – Ed Hermann - Mattauer M. (1998): Ce que disent les pierres – Ed Belin - Mattauer M. (1980): Les déformations des matériaux de l’écorce terrestre – Ed Hermann. - Mercier J. & Vergely P. (1992, 1999): Tectonique – Ed Dunod - Nicolas A. (1989): Principes de tectonique – Ed Masson - Collectif: Himalaya- Tibet, le choc des Continents – Ed CNRS Leçonscorrélées : Option C: - Les phénomènes géologiques associés aux décrochements crustaux - Les mécanismes de déformation des roches: du cristal à la plaque lithosphérique - La tectonique en compression Contre- Option: - Déformation ductile et déformation cassante - La déformation cassante - La lithosphère continentale - La lithosphère océanique - La collision continentale - Comportement rhéologique des matériaux géologiques et structures associées Ce cours et des infos complémentaires sont disponibles sur ma page web: http://persoeb.free.fr/ PLAN I- OBSERVATION: LES ROCHES SONT DEFORMEES. 1) Observation et description. a. b. c. d. Les échelles de la déformation. Vocabulaire et définition. Pourquoi décrire la déformation? Quantifier de la déformation. 2) La déformation cassante. a. A l’échelle de l’affleurement (failles). b. A l’échelle de la roche (microstructures). 3) La déformation ductile. a. A l’échelle de l’affleurement (plis). b. Le cisaillement: schistosité, foliation, linéation. c. Critères de sens de cisaillement. II- CONTRAINTE ET RHEOLOGIE. 1) Les roches sont soumises à des contraintes. a. b. c. d. Définition et origines. Représentation dans l’espace. Décomposition sur un plan. Relations déformation/ contraintes. 2) Comportement élémentaire des roches. a. Elasticité, Plasticité, Viscosité. b. Modélisation analogique. 3) Comportement cassant: loi de Mohr-Coulomb. a. b. c. d. Théorie du cercle de Mohr. Théorie de Coulomb et critère de rupture de Byerlee. Le diagramme de Mohr-Coulomb Conséquences – Applications. 4) Comportement ductile. a. b. Cisaillement pur/ simple. La loi de fluage ductile. III- LOIS DE COMPORTEMENT LITHOSPHERIQUE 1) Les lois de comportement. a. Comportement fragile/ ductile. b. Transitions comportementales. 2) A l’échelle de la lithosphère. a. Profil rhéologique de la lithosphère. b. Modélisation analogique EXERCICES Exerciced’entraînement – détermination des conditions de rupture: Une roche est soumise à un état de contrainte de révolution dans lequel on peut faire varier l’intensité de 1et de 3. 1: N00 horizontal 2: N90 horizontal 3: vertical intensité variable 100 Mpa intensité variable Cette roche a une courbe de fracturation d’équation = 100 (Mpa) + tg (30°) x n a) Si 3 = 100 Mpa, quelle valeur doit atteindre 1pour que la roche se fracture? (détermination graphique,échelle 1cm = 100 Mpa) b) Quelle est l’orientation par rapport aux contraintes des plans de failles qui font se former? Quelles sont les valeurs de n, sur ces plans de failles? Quelle est la valeurs de ? c) Si 3 = 50 Mpa, quel est le nouveau régime de contrainte au moment de la fracturation? A quel orientation de faille par rapport aux contraintes peut-on s’attendredans ce cas ? d) Quel mouvement peut-on prédire sur les planssuivants ? P1: N00 vertical P2: N90 30N P3: N30 vertical P4: N00 45W Optants C: pour chaque plan, donner le pitch de la strie que l’on peut prédire et reportez-la sur le diagramme stéréographique. Exerciced’entraînement – expériences de fracturation : Le critère de rupture de Byerlee a été déterminé expérimentalement au moyen de presses triaxiales. Ces presses permettent de soumettre un échantillon de roches à un état de contraintes triaxial (1, 2, 3). Un piston vertical permet d’appliquer une force F anisotrope sur l’échantillon. La pression de confinement est appliquée par un fluide incompressible mis sous pression (de l’huile le plus souvent); cette pression P est isotrope dans le plan horizontal. Figure 1: schémas d’une presse triaxiale 1) Comment sont orientées les trois contraintes (1, 2 et 3) dans l’échantillon de roche? Donnez leurs expression en fonction de P et de F. 2) Un essai triaxial a été réalisé sur un échantillon cylindrique du granite d’Oshima (Japon), mesurant h = 8 cm de haut, et d = 4 cm de diamètre. En complétant le tableau de données ci dessous (table 1), construire un graphique d = f(), et analysez les différentes parties de la courbe obtenue. Que se passe-t-il concrètement pour l’échantillon à partir de t = 3600 s? 3) Deux autres expériences similaires ont été réalisées en faisant varier la pression de confinement. Les résultats sont donnés dans la table 2. Utilisez ces trois essais triaxiaux pour déterminer graphiquement un critère de rupture (valeurs de la cohésion C et du coefficient de friction μ). Temps (s) P (MPa) F (N) h (mm) 0 80 0 0 300 80 30000 0,025 600 80 60000 0,05 900 80 90000 0,075 1200 80 120000 0,155 1500 80 150000 0,235 1800 80 180000 0,315 2100 80 210000 0,395 2400 80 240000 0,475 2700 80 270000 0,535 3000 80 300000 0,595 3300 80 330000 0,655 3600 80 360000 1,243 3900 80 390000 1,998 4200 80 420000 3,946 4500 80 450000 5,998 1 3 Table 1: résultats d’une expérience en presse triaxiale sur le granite d’Oshima. P(MPa) 1 à la rupture (MPa) 80 135 450 150 480 Table 1: résultats d’une expérience en presse triaxiale sur le granite d’Oshima. 1 - 3 Exercicede réflexion – construction d’un barrage : Introduction. Le diagramme de Mohr- Coulomb n’est pas très utilisé en géologie fondamentale, même si tout étudiant en géologie doit se le «farcir» au moins une fois dans sa scolarité, programmes obligent. Par contre, en géologie appliquée, dans le cadre de la construction d’un barrage par exemple, son application est essentielle. Nous avons évoqué en cours le fait que la courbe de Byerlee n’est pas applicable dans le domaine des très faibles contraintes. En réalité, en surface, d’autres modèles non linéaires sont plus réalistes que ceux de Coulomb et Byerlee. 4) Pouvez-vous donner un exemple d’objet géologique qui montre que dans le cas de contraintes très faibles, la courbe de rupture se redresse pour devenir verticale comme représenté sur la figure ci-dessous? Figure 1: comparaison entre le critère de Mohr- Coulomb et d’autre formes de critère de rupture. Dans l’exercice suivant, nous utilisons les courbes de rupture de Hoek et Brown qui est plus adaptée au domaine de contraintes subies par les barrages. De plus, les calculs prennent en compte la qualité de la fondation rocheuse sur laquelle repose le barrage. Exercice. Un barrage poids transmet la poussée de l’eau à la fondation par cisaillement sur celle-ci. Le poids de l’ouvrage doit être suffisant pour assurer que le barrage ne glisse pas sur sa fondation. Cette analyse simplifiée pour ne pas dire simpliste est pourtant la vérification fondamentale à effectuer lors de la construction d’un barrage poids : le glissement sur la fondation est la première cause de rupture des barrages poids. 5) Faites un dessin d’un barrage poids de 100m de large, de 66m de haut et de profil classique (parement amont vertical, et parement aval avec une pente de 50°). Pour simplifier, on considère la section parfaitement triangulaire. Indiquez les forces qui agissent sur la base du barrage. 6) Calculez les contraintes normales et tangentielles sur la base du barrage sachant que: la poussée de l’eau sur le parement amont est estimée à 0,53 MPa. la masse volumique du béton tassé est de 2450 kg/m3. g, la constante gravitationnelle vaut 9,81 m/s2. 7) Dans le diagramme ( n,) dessiné ci-dessous, déterminez si ce barrage risque de subir un glissement sur ses fondations dans ces conditions de remplissage. Déterminez également l’état de contraintes du système (valeurs de , 1) sachant que 3 = 0,54 MPa. Figure 2: Diagramme (n,) avec une courbe de rupture suivant le modèle de Hoek et Brown calculé pour une fondation rocheuse d’assez bonne qualité (granite avec peu de diaclases). 8) La sous-pression désigne la pression de l'eau régnant à la limite entre un barrage et sa fondation. En effet, en dépit des efforts pour tasser le béton, l’eau s’infiltre toujours dans les fissures du barrage, et en particulier à sa base. Quel effet cette sous-pression va-t-elle avoir sur la stabilité du barrage sur ses fondations? 9) Le rapport de sous-pression est de 0,67% de la masse du barrage, c’est à dire que 0,67% de la masse du barrage est compensée par l’eau sur le plan de sa base. Ce barrage est-il dangereux pour la vallée en aval? 10) Si le barrage était construit sur une roche de faible résistance, dont le profil de rupture est représenté sur la figure 3, que se passerait-il? Figure 2: Diagramme (n,) avec une courbe de rupture suivant le modèle de Hoek et Brown calculé pour une fondation rocheuse d’assez bonne qualité (granite avec peu de diaclases, bleu) et une fondation rocheuse de mauvaise qualité (grès très diaclasé, avec remplissage d’argile, violet). Observations – reconnaître les structures dans les roches Ellipsoïde de déformation : définir les axes de l’ellipsoïde de la déformation X Y Z sur les échantillons suivants. F 11-2 F 15-4 F 5-6 Mouvement sur un plan de faille: reconnaître les tectoglyphes et identifier un mouvement sur le plan de faille pour les échantillons D 6.6 D 6.2 D 4.30 Critères de cisaillement: retrouver les critères de cisaillement dans un plan correct pour l’échantillon F 13.41 F 13.20 Structures caractéristiques: reconnaître les structures marquantes de ces roches: F 14.21 F 14.60 F 13.60 F 4.1 F 4.1 F 5.61 F 2.11