Page 1 de couverture obligatoire

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VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2013 - Thèse n° 41
ACTUALITES EN BIOTECHNOLOGIES DE L’EMBRYON
CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES ET MISE EN PLACE
D’UN PROTOCOLE DE TRANSFERT D’EMBRYONS
CONGELES CHEZ LA CHIENNE
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 11 octobre 2013
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
BONTE Tancrède
Né le 06 mai 1988
A Saumur
VETAGRO SUP
CAMPUS VETERINAIRE DE LYON
Année 2013 - Thèse n° 41
ACTUALITES EN BIOTECHNOLOGIES DE L’EMBRYON
CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES ET MISE EN PLACE
D’UN PROTOCOLE DE TRANSFERT D’EMBRYONS
CONGELES CHEZ LA CHIENNE
THESE
Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I
(Médecine - Pharmacie)
et soutenue publiquement le 11 octobre 2013
pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire
par
BONTE Tancrède
Né le 06 mai 1988
A Saumur
2
Civilité
M.
M.
Mme
Nom
ALOGNINOUWA
ALVESDEOLIVEIRA
ARCANGIOLI
Prénom
Théodore
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M.
ARTOIS
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M.
BARTHELEMY
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Claire
M.
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BELLUCO
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Mme
M.
M.
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BENOIT
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BONNETGARIN
Agnès
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Gilles
M.
BOURGOIN
Gilles
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N
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Mme
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3
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Philippe
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SERGENTET
Delphine
Mme
SONET
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M.
THIEBAULT
Jean-Jacques
M.
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Eric
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Dorothée
M.
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blique vétérinaire (ISP
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Contractuel
Professeur
4
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Michel Berland, de la Faculté de médecine de Lyon,
Qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse,
Hommages respectueux
A Monsieur le Docteur Samuel Buff du Campus Vétérinaire de VetAgro Sup,
Pour avoir accepter de me confier et d’encadrer ce travail,
Pour sa confiance, sa disponibilité, sa gentillesse et ses conseils avisés,
Pour le temps qu’il a pu m’accorder et son aide précieuse
Qu’il trouve ici toute l’expression de mon profond respect et de ma gratitude.
A Monsieur le Professeur Pierre Guérin du Campus Vétérinaire de VetAgro Sup,
Qui nous a fait l’honneur d’accepter de juger ce manuscrit et de siéger à ce jury,
Avec l’expression de toute ma gratitude et de mon profond respect.
A l’ensemble du CERREC pour leur disponibilité, leur aide précieuse et leur bonne
humeur.
5
6
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ......................................................................................................................................... 5
SOMMAIRE ...................................................................................................................................................... 7
TABLE DES ILLUSTRATIONS .................................................................................................................. 10
TABLE DES TABLEAUX ............................................................................................................................ 10
INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 11
 PREMIERE PARTIE : PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LES CARNIVORES
DOMESTIQUES ................................................................................................................................ 12
A)
La gamétogénèse.............................................................................................................................. 12
B)
Le cycle œstral .................................................................................................................................. 15
1) La spermatogénèse ..................................................................................................................... 12
2) L’ovogénèse ................................................................................................................................... 14
1) Le cycle œstral de la chienne .................................................................................................. 15
a. Le proœstrus ............................................................................................................................................... 16
b. L’œstrus ........................................................................................................................................................ 17
c. Le metœstrus............................................................................................................................................... 18
d. L’anœstrus ................................................................................................................................................... 19
2) Le cycle œstral de la chatte...................................................................................................... 20
a. Le proœstrus ............................................................................................................................................... 21
b. L’œstrus ........................................................................................................................................................ 21
c. L’interœstrus ............................................................................................................................................... 21
d. L’anœstrus ................................................................................................................................................... 22
e. L’ovulation ................................................................................................................................................... 22
f. La pseudo gestation .................................................................................................................................. 22
g. La gestation.................................................................................................................................................. 23
C) Endocrinologie du cycle ovarien ................................................................................................ 24
1)
2)
3)
4)
5)
6)
7)
8)
D)
1)
2)
3)
4)
5)
La Gonadotrophin Releasing Hormone .............................................................................. 25
La Follicule Stimulating Hormone ........................................................................................ 25
La Luteinizing Hormone ........................................................................................................... 25
Les Œstrogènes ............................................................................................................................ 26
La progestérone ........................................................................................................................... 26
La prolactine.................................................................................................................................. 26
La relaxine ...................................................................................................................................... 26
La mélatonine ............................................................................................................................... 26
Hormones et folliculogénèse....................................................................................................... 27
La phase de recrutement .......................................................................................................... 27
La phase de sélection ................................................................................................................. 27
La phase de dominance ............................................................................................................. 28
Formation du corps jaune ........................................................................................................ 28
Lyse du corps jaune .................................................................................................................... 28
E)
Les mécanismes de la fécondation ............................................................................................ 29
F)
Le développent embryonnaire .................................................................................................... 34
1) Le transport des spermatozoïdes et la capacitation ...................................................... 30
2) Le transport de l’ovocyte jusqu’à l’ampoule de l’oviducte .......................................... 31
3) La fécondation .............................................................................................................................. 31
1) La période libre ............................................................................................................................ 34
2) La période embryonnaire ........................................................................................................ 36
3) Période fœtale .............................................................................................................................. 39

7
 SECONDE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES BIOTECHNOLOGIES DE L’EMBRYON
CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES.................................................................................. 43
A)
Induction des chaleurs et Superovulation.............................................................................. 43
1) Chez la chienne ............................................................................................................................. 44
a. Les anti-prolactiniques ........................................................................................................................... 44
b. Les agonistes de la GnRH ....................................................................................................................... 44
c. Les gonadotrophines................................................................................................................................ 45
d. Techniques alternatives ......................................................................................................................... 45
e. La superovulation ..................................................................................................................................... 45
2) Chez la chatte ................................................................................................................................ 46
a. Utilisation de la luminosité ................................................................................................................... 46
b. Les gonadotrophines ............................................................................................................................... 46
c. Les antiprolactiniques ............................................................................................................................. 46
d. La superovulation ..................................................................................................................................... 47
B) Récolte des embryons .................................................................................................................... 47
1) Chez la chienne ............................................................................................................................. 47
2) Récolte chez la chatte................................................................................................................. 48
C)
Production d’embryons In vitro.................................................................................................. 49
1) La collecte des oocytes .............................................................................................................. 49
2) La sélection des ovocytes compétents ................................................................................ 50
4) La maturation In vitro (IVM) ................................................................................................... 50
a.
b.
Maturation iv vitro d’ovocytes canins .............................................................................................. 52
Maturation in vitro d’ovocytes félins ................................................................................................ 55
5) Prélèvement et préparation du sperme en vue de la fécondation in vitro............ 55
a.
b.
Prélèvement de semence chez le chien ............................................................................................ 55
Prélèvement de semence chez le chat .............................................................................................. 57
6) Capacitation in vitro ................................................................................................................... 58
7) Fécondation in vitro.................................................................................................................... 58
a. Mise en présence des gamètes ............................................................................................................. 59
b. Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI) .......................................................... 59
c. Insémination Sub Zonale (SUZI) ......................................................................................................... 63
D) La cryopréservation des embryons des carnivores domestiques ................................. 64
1)
2)
3)
4)
Principe de la cryopréservation ............................................................................................ 64
La congélation lente ................................................................................................................... 66
La vitrification .............................................................................................................................. 66
Résultats ......................................................................................................................................... 67
E) Evaluation de la viabilité des embryons et comparaison embryons produits in vivo
et in vitro ...................................................................................................................................................... 71
F) Le transfert d’embryon .................................................................................................................. 73
1) Technique de transfert d’embryons..................................................................................... 73
2) Efficacité des transferts embryonnaires chez le chien ................................................. 75
3) Efficacité des transferts embryonnaires chez la chatte................................................ 76
 TROISIÈME PARTIE : MISE EN PLACE D’UN PROTOCOLE DE TRANSFERT
D’EMBRYONS CONGELÉS CHEZ LA CHIENNE ........................................................................ 78
A)
Matériels et méthodes .................................................................................................................. 78
1)
2)
B)
Récolte des embryons .............................................................................................................. 78
Transferts embryonnaires ...................................................................................................... 79
Protocoles expérimentaux .......................................................................................................... 80
1)
2)
3)
4)
a.
Récolte des embryons .............................................................................................................. 80
Congélation des embryons ..................................................................................................... 80
Décongélation des embryons ................................................................................................ 82
Transferts embryonnaires ...................................................................................................... 85
Protocole anesthésique........................................................................................................................... 85
8
b. Protocole chirurgical ............................................................................................................................... 85
C) Résultats ............................................................................................................................................. 90
1)
2)
Récolte des embryons .............................................................................................................. 90
Transferts embryonnaires ...................................................................................................... 91
1)
2)
Récolte des embryons .............................................................................................................. 96
Transferts embryonnaires ...................................................................................................... 96
a. Evaluation de la morphologie et de la viabilité des embryons............................................... 91
b. Diagnostic de gestation par échographie abdominale .............................................................. 93
c. Aspect morphologique de l’appareil génital .................................................................................. 94
D) Discussion ......................................................................................................................................... 96
a. Evaluation de la viabilité des embryons .......................................................................................... 97
b. Evaluation de la technique de transfert........................................................................................... 97
CONCLUSION ............................................................................................................................................... 99
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................................100
9
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Modifications cellulaires au cours de ma spermatogénèse (REECE, 1997) ......................... 12
Figure 2 Déroulement de la folliculogénèse (LAFOREST, 2005) ........................................................ 14
Figure 3 : Cycle sexuel de la chienne .................................................................................................... 16
Figure 4 : Variation hormonale péri ovulatoire chez la chienne (ENGLAND, 2010) .......................... 18
Figure 5 : Evolution de la concentration en progestérone durant la phase lutéale (ENGLAND, 2010) 19
Figure 6 : Production hormonale pendant un cycle anovulatoire chez la chatte (HALTER, 2010) ...... 20
Figure 7 : Production hormonale pendant un cycle ovulatoire sans gestation chez la chatte (HALTER,
2010) .............................................................................................................................................. 23
Figure 8 : Production hormonale pendant un cycle ovulatoire avec gestation chez la chatte (HALTER,
2010) .............................................................................................................................................. 24
Figure 9 : Endocrinologie du cycle ovarien chez la chienne (CONCANNON P. , 2011)..................... 27
Figure 10 : Devenir des spermatozoïdes dans le tractus génital femelle (SENGER, 2003) .................. 29
Figure 12 : Initiation de la réaction acrosomique (SENGER, 2003) ..................................................... 32
Figure 13 : Réaction acrosomique (SENGER, 2003) ............................................................................ 32
Figure 14 : Fusion des membranes du spermatozoïde et de l'ovocyte (SENGER, 2003) ..................... 33
Figure 15 : Développement embryonnaire précoce............................................................................... 35
Figure 16 : Placentation des carnivores domestiques (SENGER, 2003) ............................................... 39
Figure 17 : Développement embryonnaire et fœtal du chat .................................................................. 42
Figure 18 : Principe de l'ICSI (FAURE, 2008) ..................................................................................... 60
Figure 19 : Images d'ICSI (FAURE, 2008) ........................................................................................... 61
Figure 20 : Montage d'une ICSI (FAURE, 2008).................................................................................. 62
Figure 21 : Schéma d'injection sub-zonale de spermatozoïdes (CATT, 1996) ..................................... 63
Figure 22 : Suivi de la viabilité des embryons grâce au respiromètre (LOPES, 2005) ......................... 72
Figure 23 : Embryon sans coloration / avec coloration vitale ............................................................... 73
Figure 24 : Sortie des paillettes de l'azote ............................................................................................. 82
Figure 25 : Décongélation en bain marie .............................................................................................. 83
Figure 26 : Incubation des paillettes...................................................................................................... 83
Figure 27 : Vérification avant transfert ................................................................................................. 84
Figure 28 : Matériel de transfert ............................................................................................................ 84
Figure 29 : Ponction de la corne utérine ................................................................................................ 86
Figure 30 : Saignement lors de la ponction ........................................................................................... 86
Figure 31 : Coagulation du saignement ................................................................................................. 87
Figure 32 : Transfert des embryons dans la corne utérine ..................................................................... 87
Figure 33 : Vérification des cornes après le transfert ............................................................................ 88
Figure 34 : Suture du point du transfert................................................................................................. 88
Figure 35 : Embryons aux stades 4 et 8 cellules ................................................................................... 90
Figure 36 : Embryon au stade blastocyste ............................................................................................. 90
Figure 37 : Qualité variable des embryons post décongélation ............................................................. 91
Figure 38 : Coloration Live Dead d'un embryon 8 cellules................................................................... 93
Figure 39 : Mise en évidence d’adhérences de l'omentum sur les cornes utérines................................ 94
Figure 40 : Observation d’une inflammation locale au niveau des sites de transfert ............................ 95
Figure 41 : Mise en évidence d’une sténose de la corne utérine ........................................................... 95
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Résultats des études de transferts d'embryons frais chez le chien ...................................... 75
Tableau 2 : Résultats des études de transferts d'embryons congelés/vitrifiés chez le chien.................. 75
Tableau 3 : Résultats des études de transferts d'embryons chez le chat ................................................ 76
Tableau 4 : Tableau récapitulatif des paillettes ..................................................................................... 81
Tableau 5 : Tableau récapitulatif des transferts embryonnaires ............................................................ 89
Tableau 6 : Correspondance entre les chiennes donneuses et receveuses ............................................. 97
10
INTRODUCTION
Les biotechnologies consistent à l’ensemble des principes scientifiques et de l’ingénierie
permettant l’exploitation des propriétés du vivant pour produire des biens et des
services. Il s’agit donc de l’union de la science des êtres vivants, et des techniques issues
des autres sciences.
L’utilisation des biotechnologies dans le secteur de la reproduction a connu un essor
incroyable durant les cinquante dernières années par son application chez les espèces
de rente, soumises à une pression économique importante. Chez ses espèces, les
biotechnologies ont su s’imposer comme des procédés incontournables, et sont
maintenant utilisées en routine. Le développement des biotechnologies de l’embryon a
ainsi permis la création de banque génétique, facilitant les échanges et la sélection à
grande échelle.
Chez les carnivores domestiques, on observe un retard important dans le
développement de ces biotechnologies de la reproduction, où seule l’insémination
artificielle et la congélation de semence sont bien maîtrisées, mais les biotechnologies de
l’embryon presque inexistantes.
Ces lacunes s’expliquent par l’importance économique bien moindre que chez les
animaux de production, et par la bonne prolificité des ces espèces dans leurs milieux
naturels, à l’origine d’une surproduction incontrôlée dans de nombreux pays.
Au fil des années sont cependant apparus de nouveaux besoins, ayant motivé le
développement des biotechnologies de l’embryon chez les carnivores domestiques.
Leur première application est la préservation des espèces de canidés et de félidés en
voie de disparition, en faisant des chiens et des chats des modèles d’études pour la
reproduction assistée des espèces non domestiques.
Une bonne maîtrise et un développement des biotechnologies embryonnaires
permettrait également la préservation d’un pool génétique d’élite et la création de
banque génétique. Cela aurait un intérêt tout particulier dans la sélection des chiens de
travail, où une stérilisation précoce est souvent réalisée. L’augmentation importante des
échanges de semences canines à travers le monde laisse penser que les éleveurs de
chiens d’exposition seraient également intéressés.
Enfin, leur utilisation dans le domaine de la recherche biomédicale aurait une
importance capitale. En effet ce domaine nécessite l’élevage d’animaux dans des
conditions particulières imposées par des cahiers des charges parfois très contraignants.
L’objectif serait ici de faciliter l’obtention de lots d’animaux homogènes répondant aux
critères de ces études.
Le but de ce travail est de faire le point sur les techniques de biotechnologies de
l’embryon chez les carnivores domestiques et leur application dans le domaine de la
recherche et en clientèle. Nous reviendrons dans une première partie sur les différents
aspects de la reproduction des carnivores, puis nous ferons un état des lieux des
biotechnologies de production et conservation embryonnaire dans un second temps, et
nous finirons par la mise au point d’un protocole de congélation et de transfert
d’embryon congelé chez la chienne.
11
 PREMIERE PARTIE : PHYSIOLOGIE DE LA REPRODUCTION CHEZ LES
CARNIVORES DOMESTIQUES
Cette première partie est un rappel des particularités de la physiologie de la
reproduction chez les carnivores domestiques. En effet, il est impératif de bien connaître
les particularités de chaque espèce, car celles-ci sont autant de contraintes auxquelles il
est nécessaire de se soumettre en reproduction assistée. Ces particularités concernent
notamment le cycle sexuel de ces espèces, mais également la nature biochimique de
l’embryon.
A) La gamétogénèse
La gamétogénèse correspond à l’étape de production des gamètes fécondants. Elle
commence dans les gonades et s’achève lors de l’acquisition du pouvoir fécondant par
les gamètes.
1) La spermatogénèse
L’appareil génital masculin est composé :
- des testicules : ils ont une fonction exocrine (production des gamètes mâles)
et une fonction endocrine (production de testostérone) ;
- le tractus génital qui véhicule les spermatozoïdes ;
- les glandes annexes, comme la prostate et les vésicules séminales produisant
le liquide de transport des spermatozoïdes.
La spermatogénèse est composée de trois étapes conduisant à la formation des
spermatozoïdes : l’étape de divisions cellulaires, l’étape de grandissement cellulaire et
l’étape de différenciation cellulaire.
La spermatogénèse a lieu de manière centripète dans l’épithélium des tubes séminifères
des testicules.
Figure 1 : Modifications cellulaires au cours de ma spermatogénèse (REECE, 1997)
12
L’étape de division cellulaire par mitose permet de passer du stade spermatogonies
(cellules souches) au stade spermatocyte I. Ces mitoses ont lieu de manière continue de
la naissance à la mort. La spermatogonie mère en se divisant va donner une
spermatogonie souche et une spermatogonie fille qui va connaitre une spermatogénèse
centripète et donnera 32 spermatocytes I évoluant de manière synchrone et reliés entre
eux par les relations cytoplasmiques.
La phase de grandissement cellulaire et de méiose permet de passer du stade
spermatocyte I au stade spermatide. Le spermatocyte I subit un grandissement cellulaire
avant de subit une réduction chromatique ou méiose composé de deux divisions
cellulaires, la première permettant la séparation des chromosomes homologues
parentaux et la formation de spermatocytes II et la deuxième aboutissant à la répartition
de chaque chromatide des chromosomes dans les cellules filles. On obtient ainsi des
spermatides haploïdes, qui vont ensuite subir la spermiogénèse.
La spermiogénèse correspond à l’étape de différenciation des spermatides en
spermatozoïdes.
Elle commence par une réorganisation du noyau qui va être fortement condensé suite
une hyperméthylation de l’ADN et un remplacement des histones par des protamines. Le
nucléole n’est plus visible et le noyau va migrer du centre vers la périphérie.
Ensuite on va avoir développement et mise en place de l’acrosome à partir de la fusion
des vésicules golgiennes. Il va venir coiffer le noyau et contiendra les enzymes
permettant la pénétration dans l’ovule.
Le flagelle va être mis en place par le déplacement des centrioles. Le centriole distal
génère des microtubules formant le flagelle. Les mitochondries se disposent à l’arrière
du noyau et forment un manchon hélicoïdal à la base du flagelle.
La cellule va ensuite s’allonger, le cytoplasme va se positionner à l’arrière du noyau et
former une fine couche au niveau du flagelle et le reste sera exocyté puis phagocyté par
les cellules de Sertoli.
Les spermatozoïdes sont alors immobiles et non fécondant, ils sont libérés dans le
liquide tubaire produit par les cellules de Sertoli et poussés vers l’épididyme par les
contractions des testicules et des fibres myoïdes péritubulaires.
Le passage dans l’épididyme voit la poursuite de la maturation avec une condensation
nucléaire supplémentaire, un positionnement définitif des mitochondries, l’acquisition
de la mobilité linéaire et un remaniement membranaire avec un enrichissement en
cholestérol et la mise en place de molécules de reconnaissance et d’adhérence.
Cependant le processus de décapacitation rend la fécondation de l’ovule impossible.
A la sortie de l’épididyme on aura une modification des sécrétions permettant de
favoriser la mobilité, avec du sucre, du Zinc (bactéricide), du mucus (lubrifiant, sécréter
par les glandes de Cowper), des enzymes protéolytiques liquéfiant le sperme.
13
2) L’ovogénèse
Figure 2 Déroulement de la folliculogénèse (LAFOREST, 2005)
Elle a lieu dans la zone corticale des ovaires et comprend également trois phases : la
multiplication, l’accroissement et la maturation. La production de gamète commence à la
puberté.
La phase de multiplication intensive a lieu durant la vie embryonnaire. Les ovogonies
obtenues s’entourent de cellules folliculaires aplaties ou dégénèrent. Durant la vie fœtale
on a un début de division méiotique mais celle-ci reste bloquée en prophase I.
A partir de la puberté, on observe une phase d’accroissement de l’ovocyte.
L’environnement de l’ovocyte évolue également lors de cette phase, avec une
multiplication et une modification de la morphologie des cellules folliculaires qui
deviennent cubiques et la mise en place de la zone pellucide. L’ovocyte I et les cellules
folliculaires forment alors le follicule primaire.
Les cellules folliculaires vont ensuite se multiplier et former la granulosa et la thèque va
se mettre en place : on est alors en présence d’un follicule secondaire.
Une cavité va se former dans la granulosa et le follicule va augmenter de taille, c’est alors
un follicule tertiaire.
14
Le dernier stade est le follicule de De Graaf qui présente une grande cavité, l’antrum, qui
entoure presque tout l’ovocyte sauf au niveau du cumulus oophorus. Les cellules
folliculaires forment la corona radiata.
Le début de la maturation est déclenché par le pic de LH et est caractérisée par la reprise
de la méiose. Le pic de LH initie au niveau du follicule de De Graaf une séparation de
l’ovocyte et des cellules folliculaire grâce à la sécrétion d’acide hyaluronique par
l’ovocyte, qui va déstabiliser les jonctions lacunaires. Les microvillosités de la membrane
plasmique disparaissent au niveau du matériel génétique. On observe un arrêt de
l’activité transcriptionnelle mais une persistance de l’activité traductionnelle.
Lors de l’ovulation, la paroi de l’ovaire et du follicule se déchire et l’ovocyte est libéré
entouré de la zone pellucide et des cellules folliculaires de la corona radiata. Le follicule
rompu s’affaisse et se remplit de vaisseaux sanguins et de sang. Les cellules restantes de
la granulosa augmentent de volume et les cellules de la thèque grandissent, se
multiplient et changent de phénotype pour constituer une nouvelle glande endocrine : le
corps jaune.
La maturation présente deux aspects inhabituels chez la chienne : les ovocytes sont
ovulés à un stade immature et leur survie est beaucoup plus longue que chez les autres
mammifères (plusieurs jours contre quelques heures). La méiose sera complétée
pendant le transport tubal afin de donner un ovocyte fécondable, c’est pourquoi il ne
peut pas y avoir de fécondation avant 48h.
B) Le cycle œstral
1) Le cycle œstral de la chienne
La chienne est un animal à cycle mono-œstrienne avec une seule période de chaleur et
une seule ovulation par cycle. Son ovulation est spontanée. Elle présente généralement 2
cycles par an, tous les 7 mois en moyenne (mais très variable selon les races et les
chiennes), et est monosaisonnée à l’exception de certaines races saisonnières. La durée
du cycle augmente légèrement avec l’âge.
La puberté est atteinte entre 6-8 mois pour les petites races et 12-15 mois pour les
grandes races.
Le cycle de la chienne présente deux particularités par rapport aux autres mammifères :
A) La présence d’une lutéinisation pré-ovulatoire (ceci est mis à profit pour les
suivis de chaleurs par suivi de progestérone)
B) L’ovocyte est immature et bloqué en prophase I de méiose lors de l’ovulation
et nécessite donc une maturation.
Le cycle œstral est découpé en 4 phases distinctes.
15
Figure 3 : Cycle sexuel de la chienne
a. Le proœstrus
Cette phase dure en moyenne 9 jours avec une variabilité de 2 à 22 jours (CONCANNON
P. , 2011).
Les signes d’appels sont un œdème vulvaire, à l’augmentation de la concentration
plasmatique en œstradiol, et la présence de pertes vulvaires séro-hémorragiques
contenant des hormones sexuelles (principalement du méthyl p-hydroxybenzoate)
attractives pour le mâle. (JOHNSTON, Canine and Feline Theriogenology, 2001)
L’apparition des pertes séro-hémorragiques est considérée comme le signe marquant le
premier jour des chaleurs. Celles-ci sont dues à l’action de l’œstradiol qui va stimuler la
croissance et l’activité de l’épithélium glandulaire ainsi que la vascularisation et l’œdème
de la muqueuse du tractus génital. Cela va entrainer une fragilité de la muqueuse des
capillaires et le passage de plasma et de cellules sanguines va pouvoir se faire entre les
jonctions des cellules épithéliales.
Un changement du comportement de la chienne peu également être observé, avec une
augmentation du marquage urinaire, l’apparition de signes de nervosité, de
désobéissance et une tendance à errer.
On observe également une kératinisation progressive de la muqueuse vaginale au frotti
vaginal secondaire à l’imprégnation œstrogénique et la muqueuse apparait plus rouge et
présente des plis œdématiés et proéminents à l’endoscopie.
Durant le pro-œstrus, on peut observer dans certains cas un basculement de la vulve
vers le haut ou une déviation la queue à l’approche du mâle mais la chienne refuse
l’accouplement.
16
Le développement folliculaire est permis par l’action de la LH et de la FSH sécrétées par
l’antéhypophyse sous contrôle de la GnRH. Le pic d’œstradiol entrainera environ 24h
après le pic de LH à l’origine de l’ovulation.
L’ovulation sera spontanée chez la chienne au contraire de la chatte ou des mustélidés,
où des saillies répétées sont nécessaire à la libération de la LH et donc à l’ovulation.
La sécrétion de FSH est également indispensable au développement des follicules et à la
sécrétion d’œstradiol mais la concentration en FSH dans le courant circulatoire n’est pas
aussi marquante que celle de la LH car sa sécrétion est inhibée par la production
d’Inhibine, qui est un inhibiteur sélectif de la FSH, par les follicules.
Son rôle reste néanmoins important pour la maturation des follicules et leur équipement
en vue de leur conversion en corps jaune après l’ovulation.
La lutéinisation pré-ovulatoire est l’une des spécificités de la chienne. Contrairement aux
autres espèces chez qui la concentration en progestérone doit être minimale pour
permettre l’ovulation, la sécrétion de progestérone par les follicules pré ovulatoires
semble jouer un rôle central dans le déclenchement de l’ovulation.
Il est à noter que chez la chienne le stade de gestation sera compté par rapport au pic de
LH et non par rapport au premier jour de l’œstrus.
b. L’œstrus
L’œstrus dure en moyenne 9 jours, et peut aller de 3 à 15 jours (CONCANNON P. , 2011).
Son début est marqué par un changement de comportement, avec une acceptation du
mâle par la chienne. Les phéromones sont des composés chimiques permettant de
délimiter cette transition. Elles sont produites par les reins et le tractus génital sous
l’influence de l’œstradiol et sont émises via les urines et les pertes vulvaires. Elles sont
détectées par le mâle grâce aux organes olfactifs ou à l’organe voméro nasal. L’une des
principales phéromones excrétées est la méthyl-p-hydroxybenzoate. Ces phéromones
n’agissent pas que sur les mâles, en effet elles peuvent avancer les chaleurs d’une autre
femelle ou synchroniser les chaleurs de plusieurs chiennes lorsque celles-ci vivent en
meute. Cela semble montrer que ces phéromones ont une action sur l’hypothalamus et la
sécrétion de GnRH.
On note également une modification des écoulements qui deviennent plus claires, et une
turgescence moins marquée de la vulve. Tous ces signes sont en lien avec l’augmentation
plasmatique en progestérone. Au moment du pic de LH, elle est à 6-10 nmol/L (soit 2-3
ng/mL) et atteint 15-20 nmol/L (soit 6-8 ng/mL) au moment de l’ovulation, 48 à 72h
après le pic de LH en moyenne.
Lors de l’ovulation, les ovocytes diploïdes sont bloqués en prophase I. (ANDERSON,
1973). 6 à 12 ovocytes sont expulsés en moyenne par chienne (TSUTSUI, 1975) (LEE,
2005) (REYNAUD, 2006). L’ovulation se déroule sur 24 à 36h (SIMPSON, 2004)
(MIMOUNI, 2005), ce qui explique que l’on peut observer des stades embryonnaires
différents au sein d’une même cohorte d’embryons (BYSTED, 2001) (KIM, 2002)
(REYNAUD, 2005).
La maturation ovocytaire dure 48h en moyenne, l’ovocyte ne peut donc pas être fécondé
avant le 4ème jour suivant le pic de LH, qui marque le début de la période fertile. La durée
de survie de l’ovocyte est de 24 à 48h, mais la survie des spermatozoïdes dans les voies
17
génitales femelles pouvant aller jusqu’à 5 à 7 jours, on ne peut déduire la date de
fécondation en connaissant la date de la saillie. En effet la durée de gestation pourrait
alors aller de 58 à 72 jours post saillie ; c’est pourquoi on prend comme repère le pic de
LH avec une durée de gestation de 63 ± 2 jours.
Figure 4 : Variation hormonale péri ovulatoire chez la chienne (ENGLAND, 2010)
c. Le metœstrus
Le metœstrus débute le premier jour où la chienne refuse la saillie, généralement 5 à 7
jours après l’ovulation (JOHNSTON, 2001) ou 6 à 10 jours après le pic de LH
(CONCANNON P. , 2011).
Il dure 60 à 90 jours en moyenne.
La vulve se décongestionne progressivement jusqu’à revenir à sa taille normale.
Il est caractérisé par des changements sur le frotti vaginal, avec l’apparition de
polynucléaires neutrophiles et la réapparition des cellules intermédiaires puis
parabasales. A l’endoscopie, la muqueuse présente alors des zones hyperhémiées et on
voit la présence de mucus.
La progestérone continue d’augmenter jusqu’à 30-90 nmol/L (soit 10–30ng/mL). Celleci est sécrétée exclusivement par le corps jaune, que la chienne soit gestante ou non. Le
corps jaune est entièrement autonome les 20 premiers jours du metœstrus, puis
nécessite l’action lutéotrophique de la LH et de la prolactine.
La concentration plasmique en progestérone continue d’augmenter jusqu’à 90-270
nmol/L (30-90 ng/mL) 30 jours après le pic de LH puis commence à diminuer
18
progressivement ensuite pour être à environ 30 nmol/L (soit 10ng/mL) 60 jour après le
pic de LH. Jusque-là, on n’observe pas de différence dans l’évolution de la
progestéronémie selon que la chienne soit gestante ou non.
Chez les chiennes non gestantes, la progestérone redescend progressivement jusqu’à 3-9
nmol/L (1-3 ng/mL) en 30 à 60 jours à cause de l’absence de mécanismes lutéolytiques.
La chute de progestérone est rapide avant la mise bas chez les chiennes gestantes.
La concentration plasmatique en prolactine augmente également à partir de 30-65 jours
après le pic de LH, que la chienne soit gestante ou non.
Des lactations de pseudo-gestation peuvent être observées chez certaines chiennes
cyclées ou ayant été stérilisée en metœstrus. En effet la concentration en progestérone
diminuant, le rétrocontrôle négatif de celle-ci est moins efficace, ce qui est à l’origine
d’une augmentation de la concentration de prolactine. De plus, la progestérone diminue
en temps normal la sensibilité des glandes mammaires à la prolactine, on aura donc ici
une stimulation des glandes mammaires en fin de metœstrus similaire à celle ayant lieu
lors de la chute de progestérone.
A la fin du metœstrus, le taux de progestérone est inférieur à 3 nmol/L (1 ng/mL)
(MIMOUNI, 2005).
Figure 5 : Evolution de la concentration en progestérone durant la phase lutéale
(ENGLAND, 2010)
d. L’anœstrus
C’est la période de repos sexuel entre deux cycles consécutifs pendant laquelle il n’y a
pas d’activité ovarienne. Le taux de progestérone est alors basal.
19
Sa durée varie de 2 à 9 mois selon les races et selon les individus. Il va y a voir des
modifications morphologiques avec une involution utérine (70 jours chez la chienne non
gestante, 90 jours en post partum). (MIMOUNI, 2005). La durée totale semble similaire
qu’il y ait ou non gestation (CONCANNON P. , 2011).
2) Le cycle œstral de la chatte
Le chat est un animal présentent un cycle sexuel polyœstrienne (plusieurs œstrus par
cycle) saisonnier (de janvier à octobre).
La puberté est atteinte entre 6 et 9 mois en moyenne, avec des races plus précoces
comme les orientaux par exemple et des races plus tardives comme les persans chez qui
la puberté peut n’être atteinte qu’à 18 mois. Il faut que le poids de la chatte soit au
moins égal à 75% de son poids adulte pour qu’elle présente des chaleurs (2.3 à 2.5 kg le
plus souvent) (SCOTT, 1970).
Enfin, l’un des principaux facteurs de la maturité sexuelle et de la cyclicité est la
photopériode, c'est-à-dire la quantité de lumière à laquelle la chatte est exposée et la
durée d’exposition. En effet, chez des chattes pour lesquelles toutes les conditions sont
réunies pour favoriser la puberté, celle étant à ce stade en été présenteront une puberté
précoce grâce à leur longue exposition lumineuse, alors que celle atteignant ce stade
durant l’automne ou l’hiver ne feront leur puberté qu’à l’arrivée du printemps suivant.
En l’absence de gestation ou de pseudo gestation, la chatte présentera des cycles répétés
toutes les 2 à 3 semaines au printemps, en été ou en automne. Dans le cas de colonies
félines où l’exposition à la lumière est contrôlée, le cycle peut perdre son caractère
saisonnier et on peut avoir des cycles en hiver. Cette influence de la photopériode est
due à l’action de la mélatonine sécrétée par la glande pinéale.
Figure 6 : Production hormonale pendant un cycle anovulatoire chez la chatte (HALTER,
2010)
20
a. Le proœstrus
Il dure 1 à 4 jours. Il correspond à la période pendant laquelle les mâles sont attirés par
les femelles mais que celles-ci ne sont pas réceptives.
La chatte présente alors un comportement de chaleur : elle vocalise plus, se montre plus
affectueuse, se frotte contre les objets et les gens, se met en position de lordose, dévie la
queue. Elle accepte également le chevauchement mais pas l’intromission du pénis : c’est
la seule différence avec l’œstrus.
Les signes externes de chaleurs sont très frustres voire absents : on peut observer une
vulve légèrement rougeâtre ou œdématiée, une légère ouverture de celle-ci. Aucun
écoulement n’est présent.
C’est durant cette phase qu’a lieu la croissance des follicules et la synthèse des
œstrogènes par les cellules de la granulosa. Leur concentration est encore basse et trop
faible pour permettre l’expression maximale du comportement de chaleurs et elle
augmente progressivement.
L’évolution de la sécrétion de FSH est mal connue chez le chat. Concernant la LH, celle-ci
est basale au début du cycle avec une valeur inférieure à 10ng/mL.
b. L’œstrus
L’œstrus dure de 6 à 10 jours selon la race (plus court chez les persans, plus long chez
les orientaux). Il correspond à la période pendant laquelle la chatte accepte le
chevauchement et le coït.
Les signes comportementaux sont alors à leur paroxysme. On observe une baisse
d’intérêt temporaire pour le mâle juste après coït suivi par de nouveaux multiples coïts.
L’œstrus est caractérisé par une sécrétion et des effets maximaux des œstrogènes
folliculaires, avec une concentration en œstradiol dépassant 150-300 pmol/L.
La concentration en LH augmente quelques minutes après la stimulation vaginale et
redevient basale en 24-48h. L’amplitude et la durée du pic seront dépendantes du
nombre et de l’intensité des saillies. Un pic optimal (>100 ng/mL) est obtenu si au moins
4 saillies sont réalisées dans un intervalle de 2 à 4h.
c. L’interœstrus
En l’absence de saillie ou d’ovulation spontanée, les périodes de chaleurs se répètent
tous les 10 à 14 jours. La période séparant deux périodes d’activité sexuelle est alors
appelée interœstrus.
Sa durée est plus courte chez les races de type orientale et plus longues chez les races de
type persan.
La chatte ne présente alors aucun signe physique ou comportemental de chaleurs, on
est en repos ovarien et utérin apparent. Les ovaires peuvent être d’ores et déjà en train
de se préparer pour la prochaine vague folliculaire. Les œstrogènes diminuent alors
pour revenir à des valeurs basales.
21
Dans certains cas, les vagues folliculaires successives peuvent se chevaucher, alors la
concentration en œstrogène ne redescend pas et la chatte est en œstrus permanent :
c’est le phénomène de nymphomanie ou d’œstrus prolongé.
En interœstrus, la concentration en œstrogènes redevient basale en 5 à 10 jours.
d. L’anœstrus
L’anœstrus correspond à la vraie période de repos sexuel entre deux saisons de
reproduction. Il apparait l’hiver ou lorsque la chatte n’est exposée qu’à de courtes
périodes lumineuses.
En anœstrus, la concentration en œstrogènes redevient basale en 5 à 10 jours.
e. L’ovulation
L’ovulation est provoquée par le coït. En effet les stimulations vaginales par les spicules
kératinisées du pénis du mâle vont être à l’origine de la libération de GnRH par
l’hypothalamus à l’origine du pic de LH. L’importance du pic de LH est fonction du
nombre de saillies et de l’intervalle entre les saillies : il faut un minimum de quatre
saillies en 2h pour déclencher l’ovulation qui aura lieu entre 24 et 52h après. Dans le cas
d’une unique saillie, seule 50% des chattes ovulent (CONCANNON, 1980).
La chatte ne présente plus de signes de chaleurs dès 24 à 48h après l’ovulation.
Il est possible d’observer un pic de LH spontané sans qu’il n’y ait eu de saillie ou de
stimulation vaginale, qui peut être suivi par une ovulation. On peut alors également
mettre en évidence une augmentation de la concentration de progestérone plasmatique.
Ces ovulations spontanées sont plus fréquentes chez les chattes âgées et celles vivant en
colonie, et pourraient être dues aux phéromones. Leur fréquence est de 30% et peut
monter jusqu’à 70% si un mâle est présent.
Quand l’ovulation a lieu, la concentration en œstradiol chute en 2 à 3 jours.
Qu’il y ait ou non fécondation, la concentration en œstradiol est généralement inférieure
à 40 nmol/L même si certains individus peuvent présenter des concentrations plus
élevées.
S’il y a ovulation, la mise en place des corps jaunes entrainent une augmentation de la
concentration en progestérone plasmatique entre 24 et 50h après le pic de LH, même s’il
n’y a pas fécondation. La concentration peut atteindre 100 à 200 nmol/L (35 à 65
ng/mL) 25 jours après la première saillie.
f. La pseudo gestation
Si les ovocytes ne sont pas fécondés, des corps jaunes se mettent en placent et vont
produire de la progestérone durant 25 à 45 jours. Cette courte phase lutéale est appelée
pseudo gestation. La chatte ne revient pas en chaleur car la libération de la GnRH est
bloquée par les concentrations élevées en progestérone.
A la fin de cette période, un inter œstrus de 15 jours est observé si on est toujours en
période de reproduction, sinon un anœstrus est mis en place.
22
En cas de pseudogestation, la concentration en progestérone diminue à partir du 25
jours suivant la première saillie pour redevenir basale vers le 30-40ème jour. Cette
diminution progressive est caractéristique de la pseudo gestation et est due à l’atrophie
des corps jaunes en l’absence de support lutéotrophique par l’embryon ou le placenta.
Figure 7 : Production hormonale pendant un cycle ovulatoire sans gestation chez la chatte
(HALTER, 2010)
g. La gestation
Si l’ovulation est suivie d’une fécondation, une gestation est mise en place. La
fécondation a lieu dans l’oviducte et les embryons passent après 4-5 jours dans les
cornes utérines où l’implantation a lieu 12 à 14 jours après le coït. Comme chez la
chienne on peut observer une migration entre les cornes des blastocystes avant
l’implantation. La longueur totale de la gestation est de 65 jours en moyenne.
Comme dans le cas de la pseudogestation, la sécrétion de progestérone empêche la
réapparition de l’œstrus.
L’évolution de la progestérone diffère de celle observée pendant une pseudogestation :
on aura une chute initiale aux alentours de J25-35, mais la valeur reste stable aux
alentours de 15-30
nmol/L (5-10 ng/mL) jusqu’à J60. La progestérone est
indispensable au maintien de la gestation, et une chute en dessous de 3 nmol/L (1
ng/mL) entrainera un avortement. Les placentas produisent de la progestérone en
quantité faible, insuffisante pour maintenir la gestation, la principale source de
progestérone restant les corps jaunes. Le maintien de ceux-ci quand il y a gestation
pourrait être permis par la libération de facteurs lutéotrophiques par les fétus ou les
placentas.
En cas de gestation, on note également la sécrétion par les placentas de Relaxine, qui est
la seule hormone spécifique à la gestation chez le chien et le chat. Elle augmente 20 à 30
jours après la saillie de la chatte seulement si celle-ci est gestante, et on lui soupçonne
une action lutéotrophique : elle pourrait agir directement sur les corps jaunes ou
23
indirectement en favorisant la libération de prolactine ou d’un autre facteur
lutéotrophique inconnu.
On observe également une augmentation de la concentration en prolactine, jusque-là
basale, à partir du 25 à 30ème jour après la saillie chez la chatte gestante, qui s’accentue
fortement quelques jours avant la mise bas. La prolactine sera maximale pendant la
lactation.
L’administration d’une agoniste de la dopamine, comme la cabergoline par exemple,
aura pour effet de supprimer la sécrétion de prolactine et d’entrainer une chute de
progestérone fatale pour la gestation en dessous de 3 nmol/L (1ng/mL).
Quand la chatte arrête d’allaiter les chatons, un bref interœstrus peut être observé avant
le retour en chaleur si on est encore en saison de reproduction, sinon un anœstrus est
mis en place.
L’œstrus revient habituellement 10 à 15 jours après le sevrage des chatons mais dans
certains cas la chatte retombe en œstrus dès 10 à 15 jours après la mise bas. Si la chatte
n’est pas saillie, elle retombera en chaleurs normalement tous les 10-20 jours. La
première saillie après une mise bas est généralement infructueuse à cause de
l’involution utérine incomplète.
Figure 8 : Production hormonale pendant un cycle ovulatoire avec gestation chez la chatte
(HALTER, 2010)
C) Endocrinologie du cycle ovarien
Les follicules ovariens abritent deux types de cellules présentant un équipement
enzymatique différent : les cellules de la thèque et les cellules de la granulosa.
Les cellules de la granulosa ne possèdent pas de cytochrome P450, elles ne peuvent donc
pas sécréter d’androgène à partir de cholestérol mais seulement de la progestérone.
Elles possèdent néanmoins un complexe aromatase permettant de transformer la
testostérone et l’androsténédione en œstradiol. Celui-ci sera stocké dans le liquide
folliculaire ou passera dans la circulation.
24
Les cellules de la thèque possèdent le cytochrome P450 et peuvent donc transformer du
cholestérol en progestérone puis en testostérone, qui sera transformée en œstradiol par
les cellules de la granulosa. Elles peuvent également produire elles-mêmes de
l’œstradiol, mais en quantité moindre que les cellules de la granulosa.
Ces mécanismes sont dépendants des interactions avec les hormones gonadotrophiques.
Les cellules de la thèque présentent des récepteurs à la LH, et les cellules de la granulosa
présentent des récepteurs à la FSH puis aux derniers stades de développement
embryonnaire lorsque la concentration en FSH augmente apparaissent également des
récepteurs à la LH.
Les sécrétions de LH et FSH par l’hypophyse sont elles-mêmes dépendantes de l’action
de la GnRH sécrétée par l’hypothalamus.
1) La Gonadotrophin Releasing Hormone
La GnRH est un neuropeptide sécrétée au niveau de l’hypothalamus de façon pulsatile
par les neurones hypothalamiques et est transportée jusqu’à l’antéhypophyse par le
système porte hypothalamo-hypophysaire. Elle y stimule la synthèse de FSH et de la LH.
Elle subit un rétrocontrôle négatif par l’action des œstrogènes.
2) La Follicule Stimulating Hormone
La FSH est une glycoprotéine synthétisée au niveau de l’antéhypophyse. Elle a pour rôle
l’activation de la croissance et de la maturation folliculaire ainsi que le contrôle de
l’activité de l’enzyme aromatase permettant la transformation de la testostérone en
œtradiol par les cellules de la granulosa. Elle provoque également l’apparition des
récepteurs à la LH au niveau des cellules de la thèque interne et de la granulosa et la
multiplication des cellules de la granulosa.
3) La Luteinizing Hormone
La LH est une glycoprotéine synthétisée par l’antéhypophyse. Elle permet la maturation
folliculaire après l’apparition des récepteurs à la LH, et à haute concentration elle bloque
les multiplications cellulaires des cellules de la granulosa et inhibe l’enzyme aromatase,
ce qui est à l’origine de la diminution de l’œstradiol.
Elle induit l’ovulation et stimule le développement du corps jaune. Elle permet la
synthèse de testostérone à partir du cholestérol dans les cellules de la thèque interne et
la synthèse de progestérone dans les cellules de la granulosa, ce qui pourrait expliquer
les comportements masculins observés chez certaines femelles en pro œstrus, comme le
chevauchement par exemple.
Lors de la mise en place du corps jaune, son action inhibitrice de la formation
d’androstènedione et donc d’œstradiol permet l’accumulation de la progestérone et la
baisse progressive du taux d’œstrogènes dans les cellules de la thèque et de la granulosa
qui se transforment alors en cellules lutéales.
25
4) Les Œstrogènes
Les œstrogènes sont des hormones stéroïdiennes synthétisées au niveau de la granulosa
à partir de la testostérone.
Ils agissent principalement sur l’antéhypophyse, mais également sur les surrénales et la
thyroïde. A faible dose, ils exercent un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamohypophysaire et inhibe la synthèse de GnRH.
A forte dose, ils exercent au contraire un rétrocontrôle positif, comme en fin de
proœstrus, ce qui va entrainer une forte sécrétion de GnRH à l’origine du pic de LH.
Les œstrogènes vont également entrainer l’augmentation de l’expression des caractères
sexuels primaires et secondaires (phase de proœstrus et d’œstrus, développement des
canaux galactophores) et des caractères sexuels tertiaires (acceptation du mâle).
5) La progestérone
La progestérone est une hormone stéroïdienne sécrétée par la granulosa puis par le
corps jaune. Son rôle est de préparer puis de maintenir la gestation, avec un
développement de la muqueuse utérine, des mamelles et en particulier des acini. Elle
entraine également une modification du mucus cervical.
Elle exerce un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus, empêchant ainsi de nouvelles
ovulations pendant la phase lutéale.
6) La prolactine
Le rôle de la prolactine est moins connu. Contrairement aux autres hormones sécrétées
par l’antéhypophyse, il apparait que la sécrétion de prolactine ne requière de
stimulation hypothalamique mais soit spontanée. Elle intervient dans la formation et le
maintien du corps jaune en maintenant les récepteurs à LH sur les cellules lutéales et en
stimulant la synthèse de progestérone.
7) La relaxine
La relaxine est un polypeptide sécrété par le placenta.
Chez la chienne, sa concentration augmente à partir de la quatrième semaine de
gestation et reste élevée jusqu’à la mise bas.
Chez la chatte, on observe une hausse soudaine de la concentration en relaxine à partir
du 23ème jour de gestation avec un pic à 36 jours suivi d’une diminution brutale juste
avant la mise bas.
Elle joue un rôle essentiel lors de la parturition, en permettant l’ouverture de la
symphyse pubienne, la dilatation du col de l’utérus, le relâchement des ligaments
pelviens, le développement des glandes mammaires.
Elle est également utilisée pour le diagnostic de gestation chez la chienne.
8) La mélatonine
La mélatonine intervient dans la régulation du cycle œstrale de la chatte. Elle est
sécrétée par la glande pinéale à partir de sérotonine. Chez le chat, sa sécrétion est
corrélée à la photopériode : elle est élevée pendant les périodes sombres, et basse
26
pendant les périodes de forte luminosité. On observe une synchronicité entre les
concentrations de mélatonine et de prolactine.
Figure 9 : Endocrinologie du cycle ovarien chez la chienne (CONCANNON P. , 2011)
D) Hormones et folliculogénèse
1) La phase de recrutement
La phase d’entrée en croissance concerne tous les follicules sains d’une certaine taille.
Tous les follicules recrutés peuvent potentiellement devenir des follicules pré
ovulatoires.
Ce recrutement est essentiellement induit par la FSH mais la LH est également
indispensable.
Pendant la phase de recrutement, on observe une croissance folliculaire et la production
par les follicules d’œstrogènes en faible quantité ainsi que d’inhibine, qui exercent tous
les deux un rétrocontrôle négatif sur l’axe hypothalamo-hypophysaire.
2) La phase de sélection
Deux hypothèses ont été avancées pour expliquer le phénomène de sélection.
- Les œstrogènes et l’inhibine exerçant un rétrocontrôle négatif sur l’axe
hypothalamo-hypophysaire, la concentration plasmatique en FSH va diminuer
et passer en dessous de la concentration minimale induisant le recrutement.
- On suspecte également l’intervention d’un facteur local synthétisé par les
follicules plus important afin d’inhiber la croissance des autres follicules.
Ces deux hypothèses ne s’excluent pas réciproquement.
27
3) La phase de dominance
Ensuite seul le follicule dominant persiste car ses besoins en FSH sont réduits.
L’apparition des récepteurs à LH et leur stimulation par celle-ci lui permette de
subsister alors que les autres follicules deviennent atrésiques.
4) Formation du corps jaune
Le corps jaune est rapidement formé après l’ovulation à partir du follicule de De Graaf,
principalement à partir des cellules de la granulosa et des cellules de la thèque interne.
Le corps jaune est formé de plusieurs types cellulaires : des grandes et des petites
cellules lutéales sécrétant des stéroïdes, des fibroblastes, des cellules musculaires lisses,
des péricytes et des cellules endothéliales. C’est proportionnellement l’organe le mieux
vascularisé.
Chez la chienne, on observe une lutéinisation pré ovulatoire. Les hormones impliquées
dans la mise en place et le maintien du corps jaune semblent être la prolactine et la LH
(également peut être la FSH pour la mise en place mais pas pour le maintien).
5) Lyse du corps jaune
La présence d’un corps jaune fonctionnel sécrétant de la progestérone va inhiber, par
rétrocontrôle négatif sur l’anté-hypophyse, le retour de l’œstrus.
Le mécanisme de maintien du corps jaune n’est pas totalement connu.
Les molécules intervenant dans le maintien du corps jaunes sont des prostaglandines
deux types :
Les PGF2α qui sont lutéolytiques, elles sont sécrétées au niveau de l’utérus et
vont agir sur la contraction des muscles lisses avec la mise ne place d’une
vasoconstriction : celle-ci va diminuer le flux sanguin arrivant au corps jaune, l’ischémie
en résultant étant à l’origine d’une chute de la production de progestérone. On a
également un arrêt de la production d’AMPc d’où une diminution de la stéroïdogénèse.
Enfin l’ischémie va avoir pour conséquences une dégénérescence et la mort cellulaire
des cellules du corps jaune.
Les PGE qui sont lutéotrophiques.
Les effets dépendent du rapport PGF2α/PGE.
A la fin de la gestation, la concentration de progestérone et d’œstrogènes circulant
diminue rapidement secondairement à la libération de grande quantité de PGF2α. Celleci serait déclenchée par l’activation de l’axe hypothalamo-hypophysaire fœtal.
On soupçonne également que le cortisol joue un rôle dans la lutéolyse avant la mise bas.
En effet, celui semble avoir un rôle activateur de la Prostaglandine synthétase à l’origine
d’une augmentation de l’expression des enzymes synthétisant la PGF2α. Il semblerait
également qu’il supprime la 15 hydroxyprostaglandine deshydrogénase, responsable du
catabolisme de la PGF2α dans les tissus (CONCANNON, 2001).
28
La régression du corps jaune présente deux aspects :
- La lutéolyse fonctionnelle, qui est rapide et à l’origine d’une chute rapide de
progestérone
- La lutéolyse anatomique : l’atrésie du corps jaune qui se transforme en corps
blanc
La lutéolyse touche d’abord les grandes cellules lutéales qui rétrécissent, puis les petites
cellules lutéales.
E) Les mécanismes de la fécondation
La fécondation se déroule dans la partie supérieure de l’oviducte et est précédée
par un ensemble d’interactions qui vont permettre à l’ovule et au spermatozoïde
d’acquérir leur pouvoir fécondant.
Figure 10 : Devenir des spermatozoïdes dans le tractus génital femelle (SENGER, 2003)
29
1) Le transport des spermatozoïdes et la capacitation
Suite à l’accouplement, les spermatozoïdes sont déposés dans le vagin et vont se
déplacer vers le lieu de la fécondation. Le vagin est un milieu acide qui est hostile
aux spermatozoïdes s’ils y restent plus de une à deux heures.
Les spermatozoïdes progressent via le col de l’utérus où ils doivent franchir la
glaire cervicale. Seule une petite partie des spermatozoïdes (1/100) arriveront
jusqu’à l’ampoule de l’oviducte où aura lieu la fécondation.
Globalement le taux maximum de survie est de trois jours et demi à 6 jours après
la saillie, même si certains spermatozoïdes peuvent résister 11 jours. La survie
est meilleure lorsque la chienne est en œstrus. (DOAK, 1967)
La capacitation va avoir lieu tout au long de la migration des spermatozoïdes
dans les voies génitales femelles et va leur permettre d’acquérir leur pouvoir
fécondant.
Elle comporte :
- l’élimination des sécrétions épididymaires par l’action d’enzymes
protéolytiques et par l’action du pH ;
Figure 11 : Elimination des sécrétions épididymaires (SENGER, 2003)
- la modification de la composition de la membrane plasmique avec
l’élimination du cholestérol (qui stabilisait la membrane) par l’albumine
permettant une augmentation de la fluidité de la membrane ;
30
- la modification des propriétés électriques de la membrane avec son
hyperpolarisation (due à l’ouverture de canaux K+ sortants et HCO3- entrants ;
- l’hyperactivité des spermatozoïdes : l’hyperpolarisation va entrainer
l’ouverture des canaux calciques Voltage dépendant. L’entrée de Ca2+ va activer
l’adénylate cyclase et la production d’AMPc, activant ainsi la PKA qui va
phosphoryler une tyrosine kinase. Cela va permettre de phosphoryler les
protéines du flagelle à l’origine de l’hyperactivité.
Les spermatozoïdes sont alors capables de reconnaitre la zone pellucide et de s’y
fixer.
2) Le transport de l’ovocyte jusqu’à l’ampoule de l’oviducte
Les contractions de l’oviducte vont permettre de transporter passivement les
ovocytes jusqu’au lieu de la fécondation. Ces contractions vont augmenter de
manières importantes lorsqu’ils y seront arrivés afin de permettre la dispersion
des cellules folliculaires et de favoriser la rencontre avec les spermatozoïdes.
La durée de survie de l’ovule est de 108h après l’ovulation (TSUTSUI, 1975) .
Tous ne seront pas fécondés, et la cause probable est une qualité moindre ou la
présence d’anomalies.
3) La fécondation
Avant la fécondation, l’ovule est bloqué au stade métaphase II. Il est entouré de
plusieurs enveloppes : la zone pellucide, acellulaire et résistante, la corona
radiata et le cumulus oophorus.
La polyspermie est très rarement observée in vivo (REYNAUD, 2005).
31
La fécondation en elle-même va se dérouler en plusieurs étapes :
- la phase de reconnaissance entre les glycoprotéines de la zone pellucide
et les récepteurs membranaires du spermatozoïde ;
Figure 12 : Initiation de la réaction acrosomique (SENGER, 2003)
- le passage de la zone pellucide grâce à la réaction acrosomique faisant
intervenir les enzymes présentes dans l’acrosome. Ces enzymes vont permettre
au spermatozoïde de commencer à pénétrer la zone pellucide. Le spermatozoïde
se situe ensuite dans l’espace périvitellin et va entrer en contact avec la
membrane plasmique de l’ovocyte ;
Figure 13 : Réaction acrosomique (SENGER, 2003)
32
- la fusion des membranes plasmiques grâce à l’interaction des fertilines et
intégrines présentes à la surface du spermatozoïde et de l’ovule. L’ovocyte est
alors activé et on observe l’exocytose de granules corticaux dans l’espace
périvitellin, une libération de calcium et une élévation du pH. On observe
également une modification de la zone pellucide la rendant imperméable,
empêchant ainsi la polyspermie. L’ovocyte va ensuite achever sa méiose, donnant
le pronucléus femelle possédant la moitié du matériel génétique, l’autre moitié
étant expulsé dans le globule polaire ;
Figure 14 : Fusion des membranes du spermatozoïde et de l'ovocyte (SENGER, 2003)
33
- la fusion des pronucléi : une enveloppe nucléaire se forme alors autour
des matériels père et mère et les deux pronucléi migrent l’un vers l’autre au
centre de l’œuf. Ceux-ci sont décondensés et une étape de réplication de leur ADN
a lieu. Les chromosomes père et mère se rassemblent et se condensent, et
subissent alors la première division de segmentation de l’œuf fécondé.
Parallèlement on a une reprise du métabolisme énergétique et du métabolisme
génétique avec une augmentation des synthèses et la traduction des ARNm
maternels
F) Le développent embryonnaire
Le développement embryonnaire peut être divisé en trois phases :
- la période libre, qui débute à la fécondation et est caractérisée par un
blastocyste libre et migrant. Elle s’étend du 2ème au 17ème jour de gestation ;
- la période embryonnaire, qui s’étende de l’implantation à l’achèvement de
l’organogénèse ;
- la période fœtale, durant laquelle les signes caractéristiques apparaissent et
qui est marquée par une croissance rapide.
1) La période libre
Elle commence juste après la fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde dans
l’oviducte. Cette phase va être caractérisée par un grand nombre de divisions cellulaires
rapides : c’est l’étape de la segmentation.
Le mouvement des cellules ciliées et le péristaltisme engendré par la contraction des
cellules musculaires lisses des oviductes vont entrainer un courant liquidien à l’origine
de la migration des embryons vers les trompes utérines. Le péristaltisme est contrôlé
par le système nerveux autonome et par le rapport œstro-progestatif. L’intervalle pour
franchir la jonction de la trompe utérine est de 7 à 10 jours chez la chienne et la chatte,
ce qui est plus important que chez les autres espèces (CONCANNON, 2001).
Les premières divisions sont égales, puis à partir du stade 8 cellules on observe la
formation de deux pôles cellulaires présentant des cellules de tailles différentes : le pôle
végétatif, composé de quatre gros blastomères, et le pôle animal avec quatre petits
blastomères.
La segmentation est influencée par la quantité de vitellus et sa répartition, celui-ci
inhibant la segmentation. On le trouve en quantité plus importante dans le pôle végétatif
que dans le pôle animal.
Le stade 16 cellules est atteint à J11 chez le chien.
Les divisions continuent mais la taille de l’embryon reste identique, le stade 64 cellules
est appelé morula. Au cours des divisions, une cavité centrale remplie de liquide séreux
se forme, il s’agit du blastocœle. Lorsque celle-ci devient importante, l’embryon est
appelé blastula.
Durant toutes ces étapes, le génome zygotique n’est pas fonctionnel et les divisions sont
permises par les protéines et l’ARN maternel.
34
Après le 12ème cycle de divisions, la vitesse de segmentation diminue et les divisions ne
sont plus synchrones à cause de la pénurie de protéines et d’ARN maternels. On va alors
avoir activation du génome zygotique : la synthèse d’ARNm débute et les gênes
zygotiques sont transcrits : il s’agit de la transition blastuléenne.
La pénétration dans l’utérus se fait au stade blastocyste le plus souvent, parfois au stade
morula.
Entre J12 et J17, on observe une migration inter cornes des blastocystes qui permet une
répartition plus homogène, un ovaire produisant fréquemment plus que l’autre. Ce
brassage des blastocystes est rendu possible par des contractions du myomètre malgré
le rôle inhibiteur de la progestérone sur la contraction des cellules musculaires pendant
la gestation. Ces contractions sont permises par la sécrétion de facteurs locaux pro
contractant par les blastocystes lorsque leur taille dépasse 1mm de diamètre. Cette
sécrétion s’arrête lorsqu’ils deviennent trop gros.
Le stade blastula est caractérisé par la présence de différents feuillets embryonnaires : la
masse cellulaire et le blastocœle sont entourés par le trophoblaste, qui donnera le
chorion et le sac vitellin.
Durant cette phase de vie libre, on observe également des modifications de l’utérus, avec
une prolifération des cellules endothéliales, une hyperplasie du myomètre ainsi que des
modifications de la physiologie utérine.
L’implantation des embryons a lieu entre le 14ème et le 17ème jour de gestation chez la
chienne et entre le 11ème et le 12ème chez la chatte (HOLST, 1971).
Figure 15 : Développement embryonnaire précoce
35
2) La période embryonnaire
La phase embryonnaire débute par l’implantation et s’achève à la fin de l’organogénèse.
L’implantation n’est possible que dans une période très courte appelée « fenêtre
d’implantation » correspondant à une imprégnation hormonale précise de l’endomètre.
Elle dépend également du stade du blastocystes, et après cette fenêtre d’implantation
l’endomètre sera en stade réfractaire ce qui rendra toute implantation impossible. Ce
sont ces différents phénomènes qui rendent compliqué le transfert d’embryons car ils
opposent une synchronisation très précise.
L’implantation débute par la perte de la zone pellucide, qui est induite par la sécrétion
d’hormones protéolytiques corrélée à l’expansion de l’embryon. Cette perte de la zone
pellucide marque la première étape de la réaction déciduale, qui regroupe l’ensemble
des modifications cellulaires de l’endomètre en vue d’accueillir l’embryon.
On observe ensuite un accolement et une orientation de l’embryon, qui va s’immobiliser
au niveau des microvillosités de l’épithélium utérin. Celles-ci vont se transformer en
pilopodes et vont bloquer l’embryon. Il va ensuite y avoir apposition de l’œuf et création
de contacts cellulaires étroits menant à son adhésion.
La dernière étape est l’invasion de l’endomètre.
La muqueuse utérine subit de profondes modifications, avec la mise en place d’une
hypervascularisation et d’une congestion importante. Son métabolisme se trouve
également augmenté et il y a sécrétion de lait utérin (comprenant protéines, globules
gras éléments organiques et minéraux divers) qui a un rôle nutritif pour l’embryon.
Vient ensuite l’étape de la gastrulation, qui va permettre d’obtenir à partir d’un embryon
organisé en une couche une structure en trois couches différenciées : l’ectoderme, le
mésoderme et l’endoderme. Ces trois couches donneront naissance à des territoires et
des appareils différents en subissant la différenciation.
L’ectoderme va donner l’épiderme, l’ensemble des tissus neurologiques, les glandes
mammaires, l’hypothalamus, les lobes pituitaires, le vagin caudal ainsi que le pénis ou le
clitoris.
Le mésoderme sera lui à l’origine de l’appareil urogénital (gonades, utérus, col, vagin
crânial, épididyme), de l’appareil circulatoire et du système musculaire squelettique.
Enfin l’endoderme se différenciera en appareil respiratoire et appareil digestif.
Le développement de l’embryon va suivre une séquence céphalo caudal, c'est-à-dire qu’il
va commencer par la tête et finir par la queue : on va donc avoir formation de la tête,
puis fermeture du tube neural, suivie par la formation des somites, l’apparition des
fentes brachiales, des placodes oculaires et auditives, du cœur primitif, et enfin le début
de la croissance des bourgeons des membres.
C’est à partir du 30ème jour de gestation que l’on commence à observer une petite
différenciation anatomique, avant ce jour seule la polarité est visible grâce à
l’observation des battements cardiaques et à la présence d’une zone anéchogène au
niveau de la tête.
Voici les différentes dates et les observations associées visibles à l’échographie que l’on
peut retenir sur le développement embryonnaire chez la chienne :
36
-
-
-
J19 : Vésicules rondes anéchogènes de 1-2 mm ;
J21 : Diagnostic de gestation ;
J23 : battements cardiaques visibles, on observe les bougeons des membres
proéminents, les placodes oculaires et auditives, les processus mandibulaires et
maxillaires sont distincts. L’embryon mesure alors environ 10mm ;
J25 : début de l’ossification vertébrale, formation des lames dentaires et de la
crête mammaire. L’embryon mesure alors 14 mm ;
J28 : Ossification des os mandibulaires, maxillaires, de l’os frontal et de la
clavicule. La longueur de l’embryon est de 17 mm ;
J30 : Observation de l’estomac, formation des paupières et de l’oreille externe,
développement des vibrisses sur le museau, le menton et des sourcils. On
observe une hernie ombilicale physiologique. Sont également présentes et
visibles les 5 paires de mamelles, les bourgeons digitaux ainsi que le tubercule
génitale proéminent. L’embryon mesure alors 19 mm ;
J33 : Observation de la vessie, ossification des os nasaux, pariétaux, incisifs,
zygomatiques et palatins. Ossification des cotes 4 à 10, et de l’humérus, du radius,
de l’ulna, du fémur, du tibia et de la fibula. On observe également la fusion
palatine, l’ébauche des canines, et on peut distinguer les doigts au niveau des
membres postérieurs. La taille de l’embryon est de 27 mm à ce stade.
Parallèlement au développement de l’embryon lui-même, la période embryonnaire
abrite également la mise en place et le développement des annexes de l’embryon.
Il y aura quatre annexes différentes :
- la vésicule vitelline ;
- l’amnios ;
- l’allantoïde ;
- le chorion.
Les rôles de ces enveloppes sont :
- la protection mécanique du fœtus ;
- sa nutrition ;
- l’élimination de ses déchets ;
- la synthèse d’enzymes ou d’hormones nécessaires au maintien de la gestation.
Le sac vitellin est la première enveloppe à se mettre en place à partir d’une
protubérance de l’endoderme fœtal. C’est dans le sac vitellin que se forment les premiers
éléments sanguins. <il persiste tout au long de la gestation chez les carnivores.
L’amnios est fermé d’un repliement du chorion et de l’ectoderme au-dessus de
l’embryon. Il est constitué d’un sac à double paroi cellulaire qui entoure totalement
l’embryon sauf au niveau de l’anneau ombilical et est clôt dès la troisième semaine de
gestation. Il a un rôle nutritif au début puis un rôle de protection mécanique du fœtus.
C’est une membrane transparente et résistance qui contient un liquide claire, incolore et
mucoïde. La quantité varie de 10 à 15mL chez la chatte et de 50 à 60mL chez la chienne.
37
Il contient de la pepsine, des diastases, des lipases, des protéines, du fructose, des
graisses et des sels minéraux. Il a un pouvoir bactéricide et sa viscosité prévient les
adhérences.
L’allantoïde se forme par protrusion de l’intestin postérieur fœtal. Il est donc constitué
d’endoderme recouvert d’une couche vascularisé de mésoderme. La couche externe de
l’allantoïde fusionne avec le chorion pour former le placenta fœtal. En début de
gestation, le liquide allantoïdien provient de la sécrétion de l’épithélium allantoïdien. Il
sera ensuite composé des déchets des reins fœtaux qui passent de la vessie à l’allantoïde
par le canal de l’Ouraque. Ce liquide est clair, ambré et aqueux et contient de l’albumine,
du fructose et de l’urée. Chez la chatte la quantité est de 3 à 5mL et chez la chienne d’une
cinquantaine de millilitres.
Les carnivores domestiques présentent une placentation endothéliochorial zonale, avec
un anneau placentaire complet chez le chien et un anneau placentaire incomplet chez le
chat.
Avant J20, la placentation est choriovitelline.
A partir de J20, une placentation chorioallantoïde se met en place.
Le placenta fœtal est lui formé de la fusion entre la couche externe de l’allantoïde et le
chorion et est en relation avec le placenta maternel. Les projections fœtales forment un
entrelacement complexe avec les septa maternels.
Son rôle est essentiellement d’apporter au fœtus les substances nutritives et le gaz
nécessaire à son développement ainsi que d’évacuer ses déchets. Il a également un rôle
de filtre et un rôle immunitaire. Durant le dernier tiers de gestation, la complexité de
l’organisation lamellaire et la concentration en capillaires augmenteront de manière
importante afin de répondre aux besoins nutritionnels accrus nécessaires à la
croissance. En bordure de la zone placentaire se trouve une bande de coloration
différente, verte chez la chienne et marron chez la chatte correspondant à une structure
haemochoriale : les villosités chorioniques baignent directement dans le sang maternel
extravasé dont l’hémoglobine modifié en hématochlorine
prend une couleur
caractéristique (MIGLINO, 2006).
Lors de la mise bas, une partie de la muqueuse utérine sera expulsée avec les placentas.
38
Figure 16 : Placentation des carnivores domestiques (SENGER, 2003)
On observe également lors de cette période l’apparition d’autres modifications chez la
chienne :
- la mise en place du bouchon muqueux au niveau du col utérin et la distension de
l’utérus sous imprégnation hormonale ;
- une hyperplasie des trompes avec une disparition de la ciliature et une augmentation
des sécrétions ;
- une augmentation de la musculeuse vaginale, ainsi qu’un développement de la
vascularisation et une mucification du vagin ;
- la vulve va présenter les mêmes modifications que le vagin ;
- un développement des canaux galactophores et des acini des mamelles sous l’influence
du rapport progestérone/œstrogènes.
Enfin afin de permettre une oxygénation et une perfusion suffisante des embryons, la
mère va présenter une augmentation de la fréquence respiratoire, une augmentation de
la volémie, une hémodilution, une augmentation du débit sanguin rénal et une
glycosurie. Ces signes seront plus marqués en fin de gestation (KNOSPE, 2002).
3) Période fœtale
La période fœtale s’étend de J35 à la mise bas. L’organogénèse est achevée et cette étape
voit apparaître les signes caractéristiques de l’espèce et abrite la différenciation sexuelle
et une phase de croissance rapide.
Les différents signes qui vont apparaître sont le développement de la pigmentation, la
pousse des poils et des griffes, la fermeture des ébauches des yeux, la croissance des
oreilles et l’élongation du tronc (EVANS, 1993).
39
Les étapes du développement fœtal sont :
- J35 : Achèvement des paupières, les yeux sont fermés, les pavillons couvrent
l’ouverture des oreilles ;
- J40 : Les paupières sont fusionnées, la hernie ombilicale physiologique disparait
et les griffes sont présentes sur tous les doigts ;
- J45 : Apparition du pelage et du marquage ;
- J55 : Calcification des dents ;
- J57 : Ossification des derniers os : talus, basihyoïde, aile de S1.
La différenciation sexuelle est l’une des étapes la plus importante de la période fœtale.
En effet un développement sexuel normal est dépendant du développement du sexe
chromosomique, du sexe gonadique et du sexe phénotypique.
Le gêne de déterminisme sexuel est le gène SRY et est porté sur le chromosome Y, il est
donc responsable de la mise en place du sexe gonadique mâle et son absence celle du
sexe gonadique femelle.
Le sexe n’est pas distinguable morphologiquement avant J30 (EVANS, 1993). Les cellules
germinales primordiales se développent quand le sac vitellin est encore présent, et
migrent médialement aux reins pour former les gonades indifférenciées. On a également
formation des canaux de Müller et des canaux de Wolf, l’embryon a alors un bipotentiel
sexuel mais pas de sexe morphologique.
La détermination du sexe se fait par l’action du Testis Determining Factor (TDF) qui est
contrôlé seulement par le chromosome Y. Il va permettre la transformation des gonades
indifférenciées en testicules : les cellules des cordons sexuels vont se différenciées en
cellule de Sertoli, ou vont fusionnées pour former un réseau de codons sexuels
médullaires et le rete testis.
Cette différenciation sexuelle est visible dès J36.
Les cellules de Sertoli vont ensuite sécréter une glycoprotéine appelée Hormone AntiMülerienne ou MIS (pour Müllerian inhibiting substance) qui va entrainer la régression
des canaux paramésonéphrique entre J36 et J46.
Puis après la différentiation des cellules mésenchymateuses en cellule de Leydig on va
avoir production et sécrétion de testostérone, qui va permettre la formation de
l’épididyme et des canaux déférents à partir des canaux mésonéphriques.
Le 5αDiHydroTestostérone, ou DHT, qui est le métabolite de la testostérone va entrainer
la formation de l’urètre, de la prostate, du pénis, du prépuce et du scrotum à partir des
tubercules génitaux (MEYERS, 1991) (GILBERT, 1996).
La différenciation ovarienne sera induite par l’absence du TDF. En effet, comme le MIS
n’est pas sécrété, les canaux paramésonéphriques ne régressent pas et se différencient
en trompe utérine, utérus et vagin crânial (MORROW, 1986).
40
De même, l’absence de testostérone et donc de DHT entraine la différentiation du sinus
urogénital en vagin caudal et son vestibule, et du tubercule génital en clitoris et vulve.
La descente testiculaire a également lieu pendant la phase fœtale.
Ils vont descendre en deux temps, avec d’abord une translocation trans abdominal, puis
dans un second temps une descente inguino sacrale afin de passer de leur position intra
abdominale d’origine à une position extra abdominale sous cutanée (EVANS, 1993).
Le testicule est attaché caudalement par le ligament du gubernaculum, qui est une corde
mésenchymateuse le reliant distalement au scrotum en traversant l’anneau inguinal.
Durant la première phase, sous l’effet du peptide 3 insuline like, le gubernaculum va
augmenter de taille et de volume de manière très importante à travers l’anneau inguinal,
ce qui va le dilater. La deuxième phase va voir le gubernaculum être transformé en une
petite structure fibreuse dans le sac scrotal, laissant ainsi la place au testicule.
Le jour de la naissance, les testicules sont à mi-chemin entre les reins et l’anneau
inguinal, et le gubernaculum commence alors à régresser. Trois ou quatre jours après la
naissance, les testicules passent à travers l’anneau inguinal et le gubernaculum régresse
complètement, mais ce n’est que 35 jours après la naissance environ que les testicules
auront atteint leur place définitive (PRETZER, 2008).
41
Figure 17 : Développement embryonnaire et fœtal du chat
11) 18jours 12) 19 jours 13) 21 jours 14) 22 jours 15) 25 jours 16) 26 jours17) 32 jours 18) 36 jours 19) 38 jours 20) 46 jours 21) 60 jours 22) 63 jours
42
 SECONDE PARTIE : ETAT DES LIEUX DES BIOTECHNOLOGIES DE
L’EMBRYON CHEZ LES CARNIVORES DOMESTIQUES
Dans cette seconde partie, nous nous intéresserons aux différents protocoles mis en
place ou en voie de développement dans les biotechnologies de l’embryon.
Tout d’abord nous aborderons la question des protocoles d’induction de chaleurs et de
superovulation. En effet, travailler sur la production d’embryons nécessite un grand
nombre d’ovocytes, la faible fréquence des chaleurs et le faible nombre d’ovocytes
ovulés limitent donc les possibilités de travail.
Nous aborderons tout d’abord les techniques de récolte d’embryons produit in vivo, par
insémination ou saillie.
Nous verrons ensuite les techniques de production d’embryons in vitro. Celles-ci
comportent différentes étapes : la récolte des ovocytes, la maturation in vitro des
ovocytes, la récolte des spermatozoïdes, la fécondation in vitro et enfin une étape de
culture in vitro.
Nous développerons ensuite les avancées en cryopréservation des embryons félins et
canins, étape indispensable à l’application des biotechnologies de l’embryon à grande
échelle et aux échanges de ressources génétiques. Cette étape, rendue complexe par la
nature biochimique des embryons, a nécessité la mise au point de technique
d’évaluation de la viabilité des embryons avant leur transfert.
Nous finirons par parler des techniques de transferts des embryons, frais ou après
décongélation.
A) Induction des chaleurs et Superovulation
La mise en place de protocole d’induction de chaleurs et de superovulation est
nécessaire pour l’avancée en biotechnologie de l’embryon. En effet, certains actes
comme le transfert d’embryon frais nécessitent une synchronicité des cycles entre la
chienne donneuse d’embryons et la (ou les) chienne(s) receveuse(s) car sinon
l’implantation sera impossible, l’embryon n’étant pas au bon stade de développement au
moment de la fenêtre d’implantation.
La superovulation a elle pour objectif de permettre l’obtention d’un nombre de gamètes
femelles plus important que la normale en un cycle, sans compromettre leur qualité.
Cela prend son importance dans le fait qu’aujourd’hui les méthodes de récolte des
ovocytes ou des blastocystes sont très invasives (laparotomie) et ne permettent pas de
récupérer la totalité des embryons.
43
1) Chez la chienne
a. Les anti-prolactiniques
Ce sont des molécules très utilisées chez les carnivores domestiques et dont l’indication
primaire est le traitement des lactations de pseudo gestation en inhibant la libération de
la prolactine par l’antéhypophyse. Les chiennes traitées pour des lactations de pseudo
gestation présentant un retour des chaleurs plus précoces, ces molécules ont ensuite été
utilisées dans le but d’induire l’œstrus.
On distingue deux types de molécules antiprolactiniques : les anti-sérotoninergiques
(comme la métergoline) et les dopaminergiques (comme la cabergoline et la
bromocriptine).
C’est l’effet dopaminergique central qui semble être à l’origine d’induction des chaleurs.
La métergoline (Contralac®) à forte dose présente cependant également un effet
dopaminergique. Elle devra donc être utilisée à plus forte dose que lors du traitement
des lactations de pseudogestation pour induire les chaleurs, mais elle reste peu utilisée.
La cabergoline (Galastop®) est utilisé à la dose de 5 μg/kg/jour pendant 3 semaines.
70% des chiennes reviennent en chaleur dans le mois avec un taux de fertilité de 80%.
On arrête le traitement dès l’apparition des chaleurs. Le coût du traitement au
Galastop® étant important, il est possible de donner une spécialité humaine, le
Dostinex® (VERSTEGEN, 1999) (CIRIT, 2007).
La bromocryptine (Parlodel®) est utilisé à la dose de 20 μg/kg deux fois par jour
pendant 30 à 40 jours. Elle peut être à l’origine de vomissement (HATOYA, 2006)
(ZOLDAG, 2001).
b. Les agonistes de la GnRH
Les premiers protocoles d’induction de chaleurs utilisant des agonistes de la GnRH
nécessitaient des injections pulsatiles ce qui étaient très compliqué dans la pratique
courante.
D’autres protocoles préconisaient une injection quotidienne pendant 7 à 14 jours
(CONCANNON, 66). Dans les différents dosages et durée de traitement étudiés, le
meilleur résultat est obtenu par l’administration de Lutréine à 0.6 μg/kg/jour pendant
12 jours, qui a permis l’obtention d’un taux de gestation de 100%.
L’arrivée récente d’implant d’agonistes de la GnRH comme la Desloréline (Suprelorin®)
a permis de faciliter grandement les protocoles d’induction des chaleurs (FONTAINE,
2011) (VOLKMANN, 2006). Un implant de 4.7 mg est posé en sous cutanée en arrière
de l’ombilic et va relarguer 25μg de desloréline par jour. Il sera retiré le jour de
l’ovulation. Les chaleurs sont observées en 4.3 jours ±14 jours. Les résultats sont
médiocres pour les chiennes en début d’anœstrus (62.5% d’ovulation et 25% de
gestation) mais meilleur pour les chiennes en anœstrus plus avancé (>200 jours) avec
87.5% de cycles ovulatoires permettant d’obtenir une gestation dans 78.3% des cas. Les
portées sont de tailles normales. (6.7±3.5 chiots).
On observe cependant des effets indésirables dans 10 à 15% des cas lors de l’utilisation
des antagonistes de la GnRH, comme des insuffisances lutéales, des chaleurs
persistances ou l’apparition de kystes ovariens.
44
En 2006 un protocole utilisant un spray intra nasal d’acétate de leuprolide avec ou sans
administration d’œstradiol semble avoir donné de bons résultats mais nécessite plus
d’approfondissement (HATOYA, 2006).
c. Les gonadotrophines
On utilise deux équivalents à la FSH et la LH qui sont trop couteuses à produire :
- l’eCG (equine Chorionic Gonadotrophin ou Chronogest-PMSG®)
anciennement appelé PMSG qui aura une activité mixte FSH et LH, extraite des
urines de juments gravide, et qui sera utilisé pour son effet FSH-like
permettant d’induire la folliculogénèse ;
- l’hCG (human Chorionic Gonadotrophin ou Chorulon ®) extraite de l’urine de
femme enceinte à activité LH ayant ainsi un rôle sur l’ovulation et le maintien
du corps jaune.
Le protocole le plus souvent utilisé par les vétérinaires consiste en l’administration de :
- 20 à 30 UI/kg d’eCG pendant 5 à 9 jours ;
- 50UI/kg d’hCG au début de l’œstrus pour induire l’ovulation.
L’efficacité de ce traitement est limitée avec à peine 50% de gestation. Les corps jaunes
obtenus sont fréquemment de mauvaise qualité et à l’origine d’une insuffisance lutéale
(FONTBONNE, 2007) (STORNELLI, 2012).
d. Techniques alternatives
Une autre méthode d’avancer l’apparition de l’œstrus est d’agir pendant le metœstrus
afin de réduire sa durée et ainsi diminuer l’intervalle œstrus-œstrus. Pour cela on va
lyser le corps jaune prématurément à l’aide d’aglépristone (Alizine® 2 injections à
10mg/kg à 24h d’intervalle) ou de prostaglandines F2α comme le cloprostenol
(Estrumate® 5mg/kg 3 fois à 48h d’intervalle).
L’avancement du cycle suivant n’est pas systématique mais fréquemment d’un mois ou
deux avec un taux de fertilité semble-t-il inchangé (FONTBONNE, 2007).
e. La superovulation
De nombreux protocole de superovulation ont été mis en place chez la chienne, comme
par exemple le protocole décrit par Yamada :
- Injection d’œstrone à 100-400μg/jours jusqu’à l’apparition des pertes
vulvaires (J0)
- Injection de 400 UI d’eCG et 1000 UI d’hCG par voie sous cutanée à J+3
- Injection de 10 μg d’œstradiol par voie intramusculaire à J+6 et J+7
- Injection de 1000 UI d’hCG par voie intraveineuse le premier jour de l’œstrus
(YAMADA, 1992).
Cependant aucun protocole de superovulation n’a encore donné de résultat satisfaisant
chez la chienne.
45
2) Chez la chatte
a. Utilisation de la luminosité
Comme il a été dit en première partie, le chat est une espèce saisonnière donc l’activité
sexuelle est dépendante de la durée d’éclairement. Ainsi ajuster la durée d’éclairage peut
permettre de contrôler l’apparition de l’œstrus : diminuer la durée d’éclairage en
dessous de 8 h inhibera le cycle de la chatte alors qu’une exposition à un éclairage
suffisamment important (323 lux au niveau du sol) maintenue pendant 14 heures par
jour engendrera la réapparition des cycles en 15 jours qui se répèteront en continu
toute l’année tant que l’éclairage sera maintenu (KUTZLER, 2007).
Cependant il a été montré qu’un éclairement continu peut inhiber les chaleurs à long
terme et n’est donc pas souhaitable.
L’œstrus peut également être induit en 3 semaines par un éclairage de durée plus courte
(12h) si la chatte est stimulée par la présence d’un mâle ou d’une autre chatte en
chaleur, ou si la chatte a été exposée à une période d’obscurité.
b. Les gonadotrophines
Comme chez la chienne, les deux molécules utilisées seront l’eCG pour son effet FSH-like,
et l’hCG pour son effet LH-like. La sensibilité des ovaires à l’eCG est importante chez la
chatte car celle-ci va persister pendant 120h dans l’organisme, une seule injection suffit
donc à déclencher les chaleurs.
Le protocole le plus courant préconise l’injection de 100 UI d’eCG par voie
intramusculaire puis 80h plus tard une injection de 75 UI d’hCG permettant de
déclencher l’ovulation (FONTBONNE, 2007). Ce protocole entraine un taux d’ovulation
et un taux de gestation similaires à ceux obtenus naturellement.
Il est à noter que les gonadotrophines peuvent entrainer une hyperstimulation
ovarienne : l’augmentation importante des œstrogènes peut être à l’origine d’une
mauvaise qualité des ovocytes ovulés ainsi que de troubles du développement
embryonnaire, de l’implantation ou du maintien de la gestation. Cela peut également
troubler la sécrétion de progestérone pendant la gestation, avec une sécrétion
prématurée ou trop importante ou encore une insuffisance lutéale et des avortements.
Enfin les gonadotrophines ont un effet immuno-sensibilisants et leur efficacité diminue
si les administrations sont trop rapprochées : on déconseille leur utilisation à moins de 6
mois d’intervalle.
c. Les antiprolactiniques
Ces molécules ne sont pas utilisées chez la chatte car elles donnent de mauvais
résultats.
46
d. La superovulation
Contrairement à la chienne plusieurs protocoles de superovulation ont donné de bons
résultats chez la chatte, les meilleurs résultats ont été obtenus avec le protocole suivant :
- trois injections de 100 UI puis 50 UI et 50 UI d’eCG respectivement à J0, J1 et
J2 par voie intramusculaire ;
- deux injections de 250 UI d’hCG par voie intraveineuse à J7 et J8 qui ont
permis de récolter en moyenne 39 ovocytes par chatte (KANDA, 1995).
Ce protocole est également utilisable en dehors de la saison de reproduction (TSUTSUI,
2000).
Un protocole similaire nécessite l’injection de 200 UI d’eCG en une fois à J0 en
intramusculaire puis une injection de 100UI d’hCG 100 heures après mais donne des
résultats bien moindres (YU, 2010).
Enfin, un troisième protocole plus ancien utilise de la FSH porcine au lieu de l’eCG,
administré par voie intramusculaire à la dose de 2mg le premier jour puis 1mg les jours
suivants jusqu’à l’œstrus (jusqu’à une dose maximale de 9mg). L’ovulation est ensuite
déclenchée par une injection de 500 UI d’hCG par voie intraveineuse, et on obtient 9
ovocytes par chatte en moyenne.
B) Récolte des embryons
1) Chez la chienne
Plusieurs méthodes ont été mises au point pour la récolte des embryons chez la chienne,
avec des rendements différents. Le rendement est calculé en divisant le nombre
d’embryons récoltés par le nombre de corps jaunes observés, le tout multiplié par cent.
Une approximation est donc faite, puisque cela part du principe que chaque ovocyte
donne un embryon, ce qui n’est bien sûr pas vrai.
La méthode ayant donné le meilleur rendement est également la plus invasive. Elle a été
décrite par Tsutsui et passe par l’excision des oviductes et de l’utérus sous laparotomie
8 à 11 jours après l’ovulation. Les oviductes et les cornes utérines sont alors flushés de
haut en bas afin de récolter les embryons. Cette méthode lui a permis de récolter 97.1%
des embryons (et même 100% chez 13 chiennes sur 16). Elle peut cependant
compromettre la carrière reproductrice de la chienne ce qui rend cette méthode
difficilement utilisable en pratique courante (TSUTSUI, 2001).
Dans la même étude, il compare ces résultats avec ceux obtenus lors d’un flush
chirurgical de l’utérus. Les chiennes subissent également une laparotomie, une aiguille
de 21G est ensuite introduite dans la lumière des cornes utérines et l’utérus est flushé à
l’aide de 5mL d’une solution composée de Ringer Lactate complémenté à hauteur de
20% avec du sérum canin. Cette méthode est beaucoup moins invasives mais présentes
47
également des résultats plus médiocres, avec un rendement de seulement 42.5%. Celuici s’explique par la prolifération importante de l’endomètre, rendant plus difficile la
récupération du liquide de flush (la plupart du temps le volume total n’était pas
récupéré). Cette méthode prend également plus de temps (TSUTSUI, 2001).
Cependant cette étude visait à la récolte de jeunes embryons canins, et elle peut
présenter de meilleurs résultats en cas de récolte plus tardive, lorsque les embryons
seront tous dans l’utérus. Ces deux méthodes permettent d’obtenir des embryons de
bonnes qualités, avec seulement 5.9% d’embryons dégénérés.
Une troisième méthode, plus ancienne, passe par la récupération des embryons à l’aide
d’une sonde de Foley. On cathétérise le col de l’utérus avec celle-ci et le ballon est
ensuite gonflé. Un clamp est placé entre l’utérus et les oviductes afin d’empêcher le
reflux dans ceux-ci. L’utérus est ensuite flushé à trois reprises avec 10mL de solution
saline qui est récupérée par la sonde de Foley. Le rendement est meilleur avec 75%
d’embryons récoltés.
Dans la plupart des études, les méthodes utilisées sont inspirées de la première car
l’objectif ici n’était pas de préserver les capacités reproductrices des chiennes
donneuses d’embryons mais d’obtenir un maximum d’embryons. Ainsi dans de
nombreuses études on procède à l’ovariohystérectomie de la chienne donneuse puis au
flush de son utérus afin de récolter les embryons (TSUTSUI, 1988) (JALKANEN, 1998).
2) Récolte chez la chatte
Chez la chatte, les techniques utilisées pour la récolte des embryons sont les mêmes que
chez les chiens. Cette technique est également utilisée avec succès chez les grands félins.
(POPE, 2000)
Les meilleurs résultats sont également obtenus avec les techniques les plus invasives,
avec un rendement maximal de 93.1% obtenu en flushant les oviductes après
ovariohystérectomie (KANDA, 1995).
La solution utilisée pour le flush lors de cette étude n’était pas du Ringer lactate
complémenté avec du sérum félin à hauteur de 20% comme dans les autres études mais
2mL de D-PBS complémenté avec du glucose, du pyruvate de sodium, de la pénicilline G,
de la streptomycine et de l’albumine de sérum bovin. Il convient cependant de préciser
que la nature de la solution utilisée n’a aucune influence sur le rendement de la récolte,
mais n’intervient que sur la conservation des embryons après la récolte. La récolte est ici
effectuée 48 à 54h après l’injection d’hCG du protocole de superovulation. Le nombre
d’embryon récolté varie de 25 à 65 par chatte dans cette étude.
Chez la chatte comme chez la chienne la technique visant à exciser les oviductes et
l’utérus afin de les flusher avec une solution de Ringer Lactate complémenté en sérum
félin donne de bons résultats, avec un rendement de 73.8 ±9.6% (TSUTSUI, 2000).
La technique visant à flusher les cornes utérines sur leurs 2/3 craniaux avec du Ringer
Lactate complémenté en sérum félin ne permet un rendement que de 66.1% (TSUTSUI,
1989).
48
C) Production d’embryons In vitro
La production d’embryons in vitro consiste à permettre la fécondation d’un ovocyte
prélevé chez une femelle par un spermatozoïde en dehors des voies génitales femelles.
Elle comprend 3 phases :
- la maturation in vitro des ovocytes ;
- la fécondation in vitro des ovocytes par des spermatozoïdes capacités ;
- la culture in vitro des embryons obtenus (LUVONI, 2000)
Cette production nécessite la collecte préalable d’ovocytes, prélevés chez des jeunes
chiennes (ROCHA, 2006).
1) La collecte des oocytes
Il existe 3 procédures habituellement utilisées pour la récolte des Complexes Ovocytes
Cumulus :
-l’aspiration des follicules : c’est une technique rapide et simple mais qui n’est
cependant pas utilisée communément chez les chiennes pour plusieurs raisons. Tout
d’abord la durée de l’anœtrus et du diœstrus, pendant laquelle les follicules ne sont pas
visibles, est plus importante que chez les autres espèces. De plus l’aspiration
individuelle des follicules est rendue difficile par la petite taille des ovaires, ainsi il s’agit
le plus souvent d’une aspiration « à l’aveugle » sans vraie sélection des follicules. Chez la
chienne, la présence de la bourse ovarienne rend nécessaire son ouverture, ce qui
favorise la formation d’adhérence pouvant gêner la répétition de cet acte. Enfin le
rendement est plus faible que celui obtenu par la découpe des ovaires (une douzaines
d’ovocytes par femelles) (LUVONI, 2005).
Chez la chatte la ponction des follicules est plus facilement réalisable, par laparoscopie
ou par ovariectomie ;
- la dilacération des ovaires: c’est la procédure la plus couramment utilisée chez
les carnivores domestiques. Elle consiste en des découpes longitudinales et
transversales de la surface de l’ovaire avec une lame de scalpel, suivies par un rinçage au
PBS afin de récupérer les Complexes Ovocytes Cumulus. La population ainsi obtenue est
très hétérogène et nécessite une sélection sévère. Cette méthode permet de récolter en
moyenne 128.4 ±25.2 ovocytes par chienne (FUJII, 2000) ;
- l’utilisation de la réserve ovarienne du cortex : il s’agit ici d’ovocytes très
immatures. Cette technique n’est que très rarement utilisée, car elle nécessite le
prélèvement de fragments de cortex ovariens et leur transplantation chez des souris afin
de reconstituer une folliculogénèse in vivo. Une fois des follicules préovulatoires
obtenus, ceux-ci seront ponctionnés (LESEGNO, 2007).
Cette réserve ovarienne pourrait également être utilisée dans l’avenir afin de réaliser
une folliculogénèse in vitro.
Un dernier protocole de récolte des ovocytes consiste à récupérer les ovocytes post
ovulatoires 70 à 76 heures après l’ovulation. On réalise alors une laparotomie et un
cathéter est introduit dans la lumière de l’oviducte à l’une de ses extrémités afin de
49
flusher l’oviducte. Les ovocytes récupérés ont l’avantage d’avoir déjà atteint le stade
métaphase II. Cependant là encore la répétabilité de l’acte sur une même chienne et son
incidence sur son potentiel reproducteur ne sont pas connues (REYNAUD, 2005).
2) La sélection des ovocytes compétents
Comme nous l’avons dit précédemment, les ovocytes récoltés par ces différentes
méthodes se présentent comme une population très hétérogène, avec des ovocytes
compétents et d’autres incompétents qui ne pourront pas supporter une maturation in
vitro de manière satisfaisante. Il convient donc de faire une sélection afin de ne garder
que les ovocytes présentant un maximum de chance de réussir.
Les critères de sélection les plus souvent retenus sont : (LUVONI, 2005)
- le cytoplasme de l’ovocyte doit être sombre et homogène, à cause de sa forte
teneur en lipide, et doit être de forme sphérique ;
- le diamètre cytoplasmique (en excluant la zone pellucide) doit être supérieur
à 100 μm ;
- le cumulus doit être formé d’au moins deux couches complètes de cellules
jointives car les ovocytes n’en possédant qu’une dégénèrent dans les 48h
suivant la mise en culture.
En tenant compte de ces critères de sélection, 44.7±3.2% d’ovocytes sont conservés
pour les ovocytes obtenus par dilacération ovarienne (FUJII, 2000) et 63 à 75% pour les
ovocytes post ovulatoires (LESEGNO, 2007).
3) Facteurs influençant la quantité et la qualité des ovocytes obtenus
Si l’âge influence la quantité d’ovocytes obtenus (baisse de 4.7 ovocytes/an) celui-ci ne
semble pas avoir d’impact sur leur capacité à maturer un vitro (LUVONI, 2005). De
même aucune influence de la race n’a pu être mise en évidence.
Certaines études tendent à montrer cependant qu’une influence du stade du cycle
pourrait exister, avec des proportions plus élevées d’ovocytes atteignant le stade
métaphase II lors de collecte en œstrus/ diestrus plutôt qu’en proœstrus/anœstrus. Cela
serait dû à des différences de communication entre les cellules du cumulus et les
ovocytes.
4) La maturation In vitro (IVM)
L’étape de maturation in vitro est nécessaire afin d’obtenir un ovule fécondable. C’est
une étape de culture dans un milieu spécifique permettant la reprise et l’achèvement de
la méiose. C’est une procédure bien maitrisé chez la chatte mais qui pose encore
problème chez la chienne.
L’environnement biophysique est représenté par le système et les conditions de culture
dans lesquels les ovocytes sont incubés. Plusieurs types de culture ont été mis au point :
50
- La culture folliculaire : On maintient la structure tridimensionnelle du follicule
afin de préserver l’intégrité fonctionnelle et morphologique. Cela n’a pas permis
d’obtenir des résultats satisfaisants, avec un pourcentage maximum de 11.5% et 8.7%
d’ovocytes atteignant les stades MI ou MII. Cela est obtenu après une culture de 48H. Il
semblerait que l’isolation empêche les échanges de facteurs intra ovarien ce qui
diminuerait la capacité de l’ovocyte de reprendre sa méiose (BOLAMBA, 1997) ;
La culture en goutte : c’est la méthode la plus utilisée chez la majorité des
espèces. La culture se fait alors dans une goutte de milieu de culture recouverte par une
goutte d’huile. Le facteur biophysique essentiel ici est le ratio nombre d’ovocytes par
goutte / volume de milieu. En effet un nombre élevé de Complexes Ovocyte Cumulus
dans une petite goutte pourrait entrainer une inhibition de la reprise des méioses par la
sécrétion de facteurs inhibant le découplage des jonctions GAP par les cellules du
cumulus. En effet l’arrêt des communications entre l’ovocyte et les cellules de la
granulosa est considéré comme l’un des points essentiels à la reprise de la méiose. La
ratio permettant d’obtenir la meilleure maturation semble cependant changer en
fonction du stade du cycle de la chienne donneuse, car le nombre et l’activité des cellules
du cumulus doivent changer selon le stade ;
La culture sur monocouche cellulaire : l’effet bénéfique de la co-culture sur
le développement embryonnaire est bien connu en production embryonnaire in vitro
bovine. Chez le chien, une couche de cellules du cumulus bovines dans son milieu de
culture a été utilisée pour la maturation in vitro, ce qui a permis une augmentation du
nombre d’ovocytes atteignant le stade métaphase II même si aucun effet sur leur
développement post – fécondation in vitro n’a été observé (GHANI, 2012).
Il a également été essayé d’utiliser une couche de cellules d’oviducte canines. Si les
premiers essais n’ont donné aucun ou peu de résultats (HEWITT, 1999), une étude
récente utilisant des cellules de l’oviducte prélevées dans l’infundibulum et la région de
l’ampoule de chiennes en œstrus a donné des résultats positifs : le pourcentage de
franchissement du stade métaphase II est de 16.7 et 23.2% après 48h e t72h de culture
contre seulement 4% en l’absence de cellules de l’oviducte. Le stade du cycle de la
chienne donneuse et la région d’origine des cellules utilisées pourraient jouer un rôle
important (BOGLIOLO, 2002) ;
La culture dans un oviducte isolé : contrairement au protocole précédent,
tous les types cellulaires sont présents ici et dans le même stade de différenciation que
in vivo. De plus il permet une organisation spatiale et des contacts entre la muqueuse et
l’ovocyte qui ne sont pas possibles dans les autres milieux de culture. Après 30h de
culture, le stade MI-MII est atteint chez 31.9% des ovocytes contre seulement 12.5%
dans le cas d’une culture sur cellules d’oviducte. Ce protocole est cependant plus
complexe à mettre en œuvre mais nous montre qu’il pourrait exister d’autres facteurs
impliqués dans la maturation et la survie des ovocytes.
51
Concernant la composition chimique du milieu, différentes compositions ont été
essayées :
- Milieu simple : SOF (Synthetic Oviductal Fluid) : Solution saline
complémentée en sources d’énergies
- Milieu Complexe : TCM 199 : Solution complémentée en acide aminé,
vitamines, etc
a. Maturation iv vitro d’ovocytes canins
Trois milieux de culture ont été testés pour évaluer leur capacité à permettre la
maturation des ovocytes canins in vitro : le TCM 199, le SOF et le CMRL1066.
Si les premières études ne semblaient pas montrer de différences entre le SOF et le TCM
199, une étude plus récente a démontré que la supériorité du TCM 199.
Le TCM 199 a également été comparé au CMRL 1066 issu de la recherche sur la
maturation in vitro chez le singe et a là aussi donné de meilleurs résultats (SONGSASEN,
2002). Cette différence est probablement du à la composition de milieu TCP199 qui
contient plus de vitamines et des concentrations plus importantes en cystéine et acide
ascorbique qui sont des anti oxydants. Le rôle positif des antioxydants dans la
maturation des ovocytes canins a déjà été mis en avant par Kim en 2004.
Durée de maturation
In vivo, la durée de la maturation des ovocytes chez la chienne est de 48 à 72h.
Si certaines études ont permis l’obtention d’ovocytes au stade MII après seulement 24h
de culture (DIZIER, 2004). Les meilleurs résultats sont néanmoins obtenus pour une
durée de maturation de 72h. En effet, si la maturation dépasse 72h, le nombre
d’ovocytes atteignant le stade métaphase II n’augmente plus et on observe même une
dégénérescence plus importante des ovocytes (LUVONI, 2005).
Cependant la durée de maturation idéale que nous retiendrons sera de 48h car si une
durée de maturation de 72h permet d’obtenir un maximum d’ovocytes maturés, une
durée de 48h permet un meilleur développement après Fécondation In vitro (KIM, 2004)
(OTOI, Influence of maturation culture period on the development of canine oocytes after in
vitro maturation and fertilization , 2004).
Une autre alternative pour diminuer la durée de maturation serait l’utilisation
séquentielle de plusieurs milieux de culture. Cela permettrait de tirer avantage des effets
positifs de chacun des milieux tout en diminuant le taux de dégénérescence.
Conditions de cultures
La concentration en oxygène ne semble pas influencée la maturation des ovocytes chez
la chienne (SONGSASEN, 2002), contrairement à ce qui avait été montré chez la souris et
la vache (LUVONI, 2005).
Pour ce qui est des conditions de température, aucune étude n’a été réalisée et les
températures habituellement utilisées vont de 37 à 39°C.
52
Supplémentation du milieu en hormones
Les effets de la supplémentation du milieu de culture en hormone sont encore peu
connus et font l’objet de nombreuses discussions. De nombreuses études ont données
des résultats très variables, parfois contradictoires, ce qui rend leur interprétation
difficile. Nous tiendrons ici compte des résultats en accord avec les tendances actuelles :
- Œstradiol 17-β : chez les bovins il est bien connu qu’il permet d’augmenter le
taux de maturation ovocytaire. Une étude récente chez la chienne (KIM, 2005) montre
son effet positif chez la chienne sur les ovocytes, avec un effet dépendant du stade de la
chienne donneuse au moment de la récolte des ovocytes. Dans le cas d’ovocytes prélevés
au stade folliculaire, l’œstradiol permet d’améliorer la maturation nucléaire. Si les
ovocytes on été prélevés lors de l’anœstrus, la supplémentation en œstradiol va
permettre de diminuer le taux de vésicule germinale et d’augmenter celui d’ovocytes au
stade métaphase I.
- Progestérone : elle n’est généralement pas jugée utile lors de la maturation
ovocytaire in vitro dans la plupart des espèces mais l’existence de la lutéinisation préovulatoire chez la chienne a justifié son utilisation pour la maturation ovocytaire. Ses
effets sont l’objet de débats, mais là encore Kim et all montre un taux de maturation en
métaphase II significativement plus important pour les ovocytes prélevés au stade
folliculaire mis en présence de progestérone. Ici aussi les effets semblent dépendre du
stade de prélèvement et de la concentration utilisée.
La co-supplémentation en œstradiol et progestérone montre un effet biphasique : en cas
de faible concentration en progestérone, la co-supplémentation va avoir un effet négatif
sur la maturation nucléaire alors qu’elle aura un effet positif en cas de concentration
plus importante.
Ces éléments suggèrent que ces deux hormones dans l’oviducte pourraient jouer un rôle
important dans la reprise de la méiose des ovocytes canins bien que leurs
concentrations dans le fluide de l’oviducte ne soient pas connues. L’utilisation de
concentrations plus importantes pourrait permettre d’améliorer les protocoles de
maturation in vitro chez la chienne.
- Les gonadotrophines : contrairement à chez la chatte, la supplémentation du
milieu de culture en gonadotrophine ne permet pas d’améliorer la maturation in vitro
pour les ovocytes canins (HEWITT, 1999). La LH a même des effets négatifs sur la
maturation in vitro puisqu’elle va entrainer une baisse du nombre d’ovocytes présentant
une maturation nucléaire (SONGSASEN, 2002). Cependant on ne peut exclure leur
intérêt éventuel pour la maturation in vitro en cas d’exposition temporaire ou de courte
durée. En effet une nouvelle tendance veut essayer d’obtenir des meilleurs taux de
maturation en mettant au point des milieux de culture mimant le mieux possible
l’environnement hormonal in vivo. En effet l’utilisation ponctuelle d’hCG et d’eCG lors
d’un protocole de superovulation a montré son effet positif sur la maturation in vitro
(YAMADA, 1993), ce qui tendrait à montrer que l’utilisation ponctuelle des
53
gonadotrophines à un moment donné améliorerait la maturation in vitro alors que leur
présence en permanence dans le milieu de culture y nuit. (EVECEN, 2011)
- Hormone et facteurs de croissance : différents essais ont été réalisés avec des
hormones de croissance humaines ou bovines. L’hormone de croissance bovine accélère
la reprise de la méiose et augmente le nombre d’ovocytes atteignant le stade métaphase
II chez le renard (LUVONI, 2005). Cet effet n’a pas été retrouvé chez la chienne, où seule
l’utilisation de l’hormone de croissance humaine permet une faible amélioration de la
maturation in vitro (BOLOMBA, 2006).
Supplémentation en protéines
L’effet de la supplémentation en protéines pour la culture des ovocytes canins a été bien
démontré. Les sources de protéines les plus utilisées sont l’albumine sérique bovine
(BSA) et le sérum de veau foetal (FBS). Le taux de supplémentation dépend de la
richesse initiale du milieu utilisé. Ainsi pour un milieu simple comme le milieu SOF, la
supplémentation se fera à hauteur de 4% d’ albumine sérique bovine, alors que pour un
milieu complexe de type TCM199, on supplémentera à hauteur de 0.3% d’albumine
sérique bovine (ou 10-20% de sérum de veau fœtal) (HEWITT, 1999). L’utilisation de
sérum de chienne en œstrus a donné des résultats très variables, ce qui est
probablement dû à des différences de qualification du stade œstral : histologie des
ovaires, signes cliniques, cytologie vaginale.
Cependant il a été mis en évidence que lors de culture en follicules isolés en milieu SOF,
la supplémentation en protéine n’était pas essentielle, et que de meilleures proportions
d’ovocytes atteignant le stade métaphase II pouvait être obtenu en l’absence de
protéines (SONGSASEN, 2002).
Cependant la culture de follicules isolés, en diminuant les échanges intra- et extrafolliculaires, pourrait ne pas être le milieu idéal pour évaluer les effets des différentes
supplémentations.
Supplémentation en énergie et anti-oxydants
La présence de substrats énergétiques adéquats est nécessaire à la survie des cellules en
culture, mais on ne dispose que de peu d’éléments ceux permettant la maturation
ovocytaire. L’utilisation de pyruvate ne semble pas influencer les résultats. L’utilisation
de glucose ne permet pas l’amélioration de la maturation in vitro et a même un effet
délétère en grande concentration (LUVONI, 2005). Cependant le glucose reste la source
principale d’énergie de l’ovocyte, mais ses effets sont liés au métabolisme de la
glutamine in vitro (SONGSASEN, 2007).
L’utilisation d’anti-oxydants a pour objectif de prévenir les dommages causés par la
haute teneur en oxygène à laquelle les cellules sont exposées en culture. Le βMercaptœthanol est un composé anti-oxydant synthétisé par les cellules vivantes et
ajouté dans le milieu de maturation pour augmenter la synthèse de glutathione et ainsi
améliorer les compétences de développement des ovocytes. Si l’effet est démontré chez
les bovins et les porcins, aucun effet n’est montré chez la chienne (SONGSASEN, 2007).
54
b. Maturation in vitro d’ovocytes félins
Contrairement à la chienne et à la plupart des espèces domestiques, la chatte présente
une ovulation provoquée par le coït. Celle-ci a lieu 24 à 48h après le pic de LH postcoïtal. Les ovules sont ovules au stade métaphase II, ils sont donc fécondables dès
l’ovulation. Cependant une étape de maturation in vitro reste indispensable pour les
ovocytes folliculaires n’ayant pas été ovulés. Le taux de maturation in vitro chez la chatte
est plus élevé que chez la chienne, allant de 40 à 60%, selon la qualité des ovocytes et le
type de supplémentation hormonale. Ce taux reste néanmoins inférieur à ceux
rencontrés chez les animaux de rente qui dépassent les 80%.
La durée de culture permettant le meilleur taux de métaphase est de 40 à 48h, ce qui
correspond à la période séparant la saillie de l’ovulation chez la chatte. Cependant
certaines études ont montrés que cette maturation peut être achevé avec seulement 24h
de culture (BOGLIOLO, 2001). Ces variations sont très certainement dues aux
différences de conditions de culture.
Cette étude a également comparé les effets des milieux de culture SOF et TCM199. Le
milieu SOF semble plus intéressant pour a maturation des ovocytes félins avec un taux
de métaphase II obtenu de 80% contre 60% avec le milieu TCM199.
Supplémentation en hormones
Les gonadotrophines : l’effet des gonadotrophines pour améliorer la maturation in vitro
des ovocytes félins est bien démontré (49.1% de métaphase II contre 21.1% sans
gonadotrophines) (LUVONI, 2006).
Supplémentation en source de protéine
La source de protéine communément utilisée au cours de l’étape de maturation in vitro
d’ovocytes canins est l’albumine sérique bovine. En effet le sérum bovin et le sérum de
chatte en œstrus donnent des taux de maturation significativement inférieur
(GOODROWE, 1991).
Supplémentation en énergie et anti-oxydants
L’usage des anti-oxydants lors de la maturation in vitro des ovocytes félins présente un
grand intérêt puisqu’ils augmentent de manière significative son efficacité. Le composé
anti-oxydant le plus souvent retenu est la cystéine.
5) Prélèvement et préparation du sperme en vue de la fécondation in
vitro
a. Prélèvement de semence chez le chien
L’éjaculat du chien est constitué de 3 phases :
la phase urétrale, dont le volume varie de 0.5 à 10 mL selon l’excitation de
l’animal. Elle peut ne pas être observée si le chien est très excité. Elle est de couleur
claire ou jaunâtre et a pour rôle de lubrifier les voies génitales de la femelle. Certains
chiens urinent dans la phase 1, ce qui a des effets spermicides ;
55
la phase spermatique, dont le volume va de quelques gouttes à 3.5 mL
selon la taille de l’animal. Il s’agit de la phase la plus riche en spermatozoïdes, ce qui lui
donne une couleur blanc laiteux ;
la phase prostatique, qui est émise en dernière après quelques secondes
de pause, a un volume très important pouvant aller jusqu’à 40 mL. Son rôle est de diluer
la semence. Chez un chien en bonne santé cette phase est transparente, mais elle peut se
teinter de sang en cas de problèmes prostatiques chroniques.
Plusieurs techniques existent pour prélever les semences chez le chien, comme l’électro
éjaculation, l’utilisation de vagins artificiels, et la récolte manuelle, mais la facilité de la
récolte manuelle et le cout plus élevé et l’incapacité à séparer les phases lors de
l’utilisation de vagins artificiels font que seule la récolte manuelle est utilisée en routine.
La récolte manuelle
On utilise des cônes en plastique souple relié à des tubes de récolte. La taille des cônes
est adaptée en fonction de la taille du chien à prélever, l’essentiel étant qu’il soit
suffisamment grand pour que le tube ne risque pas de blesser le bout du gland, ce qui
pourrait altérer la libido du mâle et être à l’origine de petites hémorragies pouvant nuire
à la qualité de la semence.
Les cônes sont mis à chauffer à l’étuve à 37°C au moins 15 minutes avant le prélèvement.
Il faut se tenir prêt dès l’entrée de l’animal dans la salle de consultation car la récolte
peut être très rapide chez certains chiens étant « conditionnés » surtout en présence
d’une femelle en chaleur.
Il est préférable de prélever les chiens au sol plutôt que sur une table de consultation car
certains chiens refusent alors de se faire prélever, sauf chez les petits chiens pour qui on
ne peut faire autrement. Il privilégie également un environnement calme, sans
personnes désœuvrées, afin de stresser le chien le moins possible.
Afin de faciliter la récolte, il est utile d’avoir une femelle en chaleur. Le mâle doit être
tenu en laisse afin qu’il ne monte pas sur la femelle, celle-ci risquant de se retourner,
mais il faut faire attention à ne pas brider sa libido en le maintenant trop fermement.
Si aucune femelle n’est présente lors de la récolte, il est possible d’utiliser un écouvillon
de frottis vaginal réalisé chez une femelle en chaleur et conservé au congélateur.
La première étape du prélèvement à proprement parler est la masturbation. On place la
chienne en chaleur de façon à présenter sa vulve au mâle ou on place l’écouvillon devant
son nez. Pour cela, il faut masser fermement et rapidement la base du pénis d’une main
et remonter le fourreau en arrière des bulbes érectiles avec l’autre main. Le cône est mis
en place soit après avoir remonté le fourreau, soit pendant que l’on remonte le fourreau
avec la même main lorsqu’on a l’habitude. Durant cette étape, le chien présente des
mouvements du bassin d’arrière en avant. C’est le moment où il chevaucherait la femelle
en saillie naturelle (FONTBONNE, 2007) (ENGLAND, 2013).
56
Une striction est alors maintenue entre le pouce et l’index en arrière des bulbes érectiles
afin de maintenir l’érection, et on comprime doucement et rythmiquement afin de
mimer les contractions vaginales de la chienne.
Lorsque l’érection est complète, le chien se met à piétiner ou lève un postérieur afin
d’essayer de se retourner. Il arrête alors les mouvements de bassin. C’est à partir du
moment où l’érection est maximale que la phase spermatique est éjaculée et qu’il faut
changer de cônes (À noter que si on n’a pas l’habitude, il vaut mieux garder le même
cône que de le changer et de perdre quelques gouttes de phase spermatique). On replace
alors le pénis en arrière afin de mimer le moment ou le chien se retourne lors d’une
saillie naturelle. La dilatation du pénis est parfois telle que des micro capillaires de la
muqueuse éclatent, ce qui peut entrainer des saignements bénins.
Lorsque l’on observe une pause et que l’éjaculat passe du blanc laiteux au transparent,
on change à nouveau le cône pour prélever la phase prostatique. Cette phase peut
altérer la qualité de la semence, on contrôlera donc son pH et l’absence de sang avant de
l’utiliser.
b. Prélèvement de semence chez le chat
Chez le chat, le sperme est d’aspect blanc laiteux, avec un volume d’éjaculat moyen,
d’environ 0,04mL. Ce volume est plus important lors de prélèvement par électro
éjaculation à cause d’une stimulation des glandes accessoires plus importantes. La
numération moyenne est de 60 millions de spermatozoïdes.
La technique de récolte manuelle utilisée chez le chien n’est pas utilisable chez le chat. Il
existe quatre techniques (FONTBONNE, 2007) (NOAKES, 2009):
le vagin artificiel : Cette technique nécessite un entrainement de 2 à 3
semaines. Un vagin artificiel est fabriqué à l’aide d’un tube relié à une poire à pipette
pasteur coupée à son extrémité. La présence d’une femelle en chaleur est préférable afin
d’exciter le mâle. Le nez du mâle est placé au niveau de l’arrière train de la femelle afin
que le choix puisse s’exciter et la chevaucher. Lorsque l’érection apparaît, on enfile
l’extrémité lubrifiée du vagin artificiel sur le pénis et on la maintient pendant la récolte,
qui dure 1 à 4 minutes.
L’électro-éjaculation : c’est la méthode de récolte la plus utilisée chez le
chat car elle ne nécessite pas d’entrainement et est réalisée sous anesthésie générale,
permettant le prélèvement des chats peu coopératifs. Une sonde rectale avec une
électrode est introduite dans le rectum. On réalise 3 à 4 séries de 3à stimulations de 2 à
6 volts d’intensité espacées de 3 secondes, en réalisant une pause de 5 minutes entre
chaque série.
La méthode chirurgicale : elle consiste en une ablation de 2 cm du canal
déférent et à son hachage dans un milieu afin de recueillir la semence.
Le sondage urétral : on introduit une sonde urétrale fine sur une dizaine
de centimètres après un anesthésie à la médétomidine à forte dose. Son effet α 2
agoniste entraine l’élimination des spermatozoïdes dans l’urètre, et permet ainsi leur
récupération par sondage.
57
6) Capacitation in vitro
Dans le cas de la fécondation in vitro, les spermatozoïdes se retrouvent directement en
contact avec les ovocytes et la phase de remontée dans les voies génitales femelles est
donc shuntée. Or cette étape est nécessaire à la capacitation des spermatozoïdes,
puisqu’elle leur permet d’acquérir leur pouvoir fécondant. Il a donc été mis au point des
milieux de culture afin de permettre cette capacitation in vitro.
Chez la chienne :
Un milieu de culture a été mis au point pour réaliser cette étape, le milieu CCP (Canine
Capacitation Medium) (MAHI, 1978). Les spermatozoïdes sont incubés dans ce milieu
pendant 7h à 37°C dans une atmosphère à 5% CO2 à la concentration de 5x106
spermatozoïdes/mL. Le pourcentage de motilité obtenu à 7h est de 83%.
Cependant ce milieu contient du bicarbonate de sodium, dont des effets délétères sur le
spermatozoïdes canins ont été mis en évidence (WALES, 1958).
Il a donc été mis au point un milieu mCCM (modified Canine Capacitation Medium), où le
bicarbonate de sodium est remplacé par du trishydroxyméthylaminométhane, la
quantité d’albumine sérique bovine augmentée et le glucose remplacé par du fructose
directement utilisable par le spermatozoïde.
On observe ainsi une meilleure
conservation de la motilité des spermatozoïdes au cours du temps (JACQUET, 2003).
Chez la chatte :
Dans le cas de l’espèce féline, deux milieux ont permis de bons résultats pour la
capacitation des spermatozoïdes félins : le milieu F10 de Ham, dans lequel les
spermatozoïdes sont incubés pendant 2h à température ambiante (JACQUET, 2003) et le
milieu B2 complémenté avec 100 μmol/L d’hypotaurine pendant 3 à 6h, permettant la
capacitation de près de 80% des spermatozoïdes (DONZÉ, 2002).
7) Fécondation in vitro
L’objectif final de la maturation in vitro est de donner à l’ovocyte la capacité de
supporter un développement embryonnaire normal après la fécondation. Celle-ci se
décompose en une suite d’événements permettant la mise en commun des matériels
génétiques, qui comprend la capacitation du spermatozoïde, l’adhésion du
spermatozoïde et sa pénétration dans la zone pellucide, la traversée de l’espace péri
vitellin, la fusion avec l’oolemme, l’activation de l’ovocyte et enfin la décondensation de
la chromatine présente dans la tête du spermatozoïde.
Chez nos carnivores domestiques, la fécondation in vitro reste également une technique
expérimentale qui n’est pas encore pratiquée en routine. Différentes techniques ont été
mises au point, la plus utilisée étant la mise en présence des gamètes.
58
a. Mise en présence des gamètes
Le mise en présence des gamètes est le premier procédé mis au point pour réaliser la
fécondation in vitro. Il consiste en une co-incubation des gamètes mâles et femelles en
haute concentration afin de favoriser au maximum leur rencontre (OTOI, 2000)
(RODRIGUES, 2004).
Cette co-incubation se fait sous une atmosphère humide à 5% de CO2 dans l’obscurité à
37°C. On met en présence 15 à 20 ovocytes avec 10 à 50000 spermatozoïdes.
L’incubation dure une vingtaine d’heures, les ovocytes sont ensuite rincés 3 ou 4 fois à
l’aide d’un milieu neuf identique à celui de la fécondation in vitro afin d’éliminer les
spermatozoïdes non fécondants et les cellules du cumulus oophorus.
Dans l’heure suivant le début de la co-incubation, on observe des spermatozoïdes dans
la zone pellucide ou dans l’espace périvitellin mais aucun n’a encore pénétré l’ovocyte.
Le premier spermatozoïde à pénétrer l’ovocyte est observé après 2h, et le premier
pronucléus mâle est visible à partir de 8h (YAMADA, 1992). Après 12h d’incubation,
seulement 37% des ovocytes présentent un pronucléus. La première division est
observée après 24h (YAMADA, 1992).
Cette technique est la plus documentée, avec des études réalisées pour investiguer
l’influence des différents paramètres sur le rendement de fécondation in vitro.
Le premier facteur étudié a été l’importance de la maturation pré ovulatoire en
comparant les résultats obtenus avec des follicules pré ovulatoires ou des follicules
recueillis sur des chiennes en anœstrus. Le développement des pro-nucléi est de 37%
pour les follicules pré ovulatoires contre seulement 2% sinon, ce qui montre que la
maturation pré ovulatoire est indispensable à l’acquisition des compétences de
développement de l’ovocyte et ne peut pas être compensée par la maturation in vitro.
L’influence de la température est négligeable lorsque celle-ci est comprise entre 37 et
39°C (JOHNSTON, 1991). La composition de l’atmosphère ne semble également pas
avoir d’impact significatif sur l’accomplissement de la fécondation in vitro pour les
compositions étudiées (5% CO2 + 95% d’air, 10% CO2 + 90% d’air et 5% CO2 + 5% d’O2
+ 90% d’N2)
Pour ce qui est de la composition du milieu de Fécondation In vitro, les milieux utilisés
sont similaires à ceux de la maturation in vitro et il est également difficile de déterminer
une composition idéale, le choix étant généralement empirique et manipulateur
dépendant.
b. Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI)
Après leur sélection, les complexes ovocytes-cumulus sont placés en milieu de
maturation in vitro pendant 72h. Ils sont ensuite colorés à l’aide d’un colorant vital
permettant de déterminer leur stade nucléaire sans nuire à leur survie. Ils sont ensuite
placés individuellement dans des gouttes numérotées et observés au microscope à l’aide
d’un objectif x60. Une caméra avec une lampe UV et 2 filtres permettant d’atténuer 99%
de la lumière permet la visualisation de l’ADN des ovocytes, qui sont alors classés selon
leur stade de développement.
59
La préparation de la semence du mâle a pour objectif de sélectionner les spermatozoïdes
les plus mobiles et ne présentant pas d’anomalies morphologiques. Pour cela, la
semence est diluée au 5/1000ème dans une solution d’albumine sérique bovine à 2%.
Une goutte de 20 μl de semence diluée est déposée dans une boîte de culture cellulaire,
et dix gouttes de 5 μl d’albumine sérique bovine à 2% sont réparties de part et d’autres
de la semence. Un pont d’albumine sérique bovine à 2% plongeant dans la goutte de
semence est tracé avec une pipette pour permettre l’ascension des spermatozoïdes des
plus mobiles.
Ce procédé nécessite un matériel de micro injection. Celui et constitué de pipettes de
maintien et de pipettes d’injection montées sur les porte pipettes d’un micro
manipulateur. Celui est relié à un microscope inversé. Les pipettes sont courbées à leur
extrémité et les manettes réglées de façon à ce que la partie courbée soit parallèle au
fond de la boîte de culture. On aspire un peu de solution d’albumine sérique bovine à 2%
à l’intérieur des pipettes.
Les manipulations se font ensuite sous l’objectif x20. Les spermatozoïdes sont alors
quasi immobiles à cause de la faible teneur en nutriments du milieu. On sélectionne un
spermatozoïde ne présentant aucune anomalie morphologique et sa queue est cassée à
l’aide de la pipette de micro injection. Il est ensuite aspiré par celle-ci au niveau de la
queue et immobilisé dans la pipette tout en restant visible. L’ovocyte est maintenu à
l’aide d’une pipette de maintien, pendant que la pipette d’injection permet de percer la
zone pellucide et la membrane cytoplasmique de l’ovocyte. On libère ensuite le
spermatozoïde en essayant d’injecter le moins de milieu possible dans l’ovocyte, puis la
pipette est ressortie de l’ovocyte. Le relargage n’est pas visible compte tenu de la
richesse en lipide du cytoplasme (CATT, 1996) (POPE, 1998) (COMIZZOLI, 2006).
Figure 18 : Principe de l'ICSI (FAURE, 2008)
60
Figure 19 : Images d'ICSI (FAURE, 2008)
61
Figure 20 : Montage d'une ICSI (FAURE, 2008)
62
c. Insémination Sub Zonale (SUZI)
L’insémination subzonale consiste à injecter plusieurs spermatozoïdes sous la zone
pellucide, au niveau de l’espace périvitellin (POPE, 1995).
C’est une technique moins développée que les deux autres, car elle nécessite un niveau
de technicité élevé comme pour l’ICSI mais présente un taux de polyspermie plus
importante que celui retrouvé lors d’ICSI.
La préparation des gamètes suit un protocole similaire à celui mis en place pour l’ICSI.
La principale différence est que les queues des spermatozoïdes ne sont pas cassées et
que plusieurs spermatozoïdes sont injectés dans chaque ovocyte.
L’ovocyte est maintenu à l’aide d’une pipette de maintien, pendant que l’injection est
réalisée avec une pipette d’injection insérée selon le même axe que la pipette de
maintien qui sert ainsi de butée. La pipette d’injection pénètre dans l’ovocyte à travers la
zone pellucide tangentiellement à celle-ci afin de rester dans l’espace périvitellin, au
niveau du premier globule polaire. L’injection est alors effectuée en contrôlant de
manière précautionneuse la pression. Au retrait de la pipette, la zone pellucide se scelle
d’elle même, empêchant ainsi la sortie des spermatozoïdes.
Figure 21 : Schéma d'injection sub-zonale de spermatozoïdes (CATT, 1996)
Le nombre de spermatozoïdes injectés est le point critique de cette technique. Si chez la
souris l’injection d’un seul spermatozoïde a donné de bon résultat (PALERMO, 1991),
cela ne semble pas suffisant chez les autres espèces où l’injection de plusieurs
spermatozoïdes semble nécessaire pour induire une réaction acrosomique
physiologique. Les résultats semblent très variables d’un animal à l’autre et le taux de
polyspermie élevée. En effet dans une étude réalisée chez l’humain au Royal North Shore
63
Hospital qui comprend 421 SUZI, le taux de polyspermie atteint 40% des ovocytes
fécondés.
D) La cryopréservation des embryons des carnivores domestiques
L’objectif de la cryopréservation des embryons est de permettre la conservation sur de
longue durée d’embryons sans qu’ils se dégradent. Cela a de nombreuses applications
pratiques, comme la création de banque de conservation en vue d’une utilisation
ultérieure des embryons, la facilitation des échanges internationaux et la diffusion
rapide d’un patrimoine génétique. Si ces techniques sont bien maitrisées et d’utilisation
courante dans le monde des animaux de rente et le monde équin, elles en sont encore au
stade expérimental pour les carnivores domestiques (NOAKES, 2009).
1) Principe de la cryopréservation
La conservation sur une longue durée nécessite l’arrêt du vieillissement des embryons.
L’objectif de la cryopréservation est donc de stopper les réactions chimiques
enzymatiques de l’embryon. Or toute réaction chimique a une cinétique qui dépend de la
température : en diminuant celle-ci, on ralentit donc la vitesse de réaction jusqu’à tendre
vers une vitesse de réaction nulle. Les cellules mettent alors un temps infini à vieillir, ce
qui permet leur conservation aussi longtemps que ces conditions de température sont
maintenues.
Les trois risques de la congélation sont la cristallisation intracellulaire, le pic de
surfusion et l’effet solution.
La cristallisation intracellulaire a lieu lors de refroidissement trop rapide, au cours
duquel l’embryon n’a pas le temps de se déshydrater avant que la température de
cristallisation soit atteinte. Le volume de la glace étant 1,1 fois supérieur à celui de l’eau,
cette cristallisation intracellulaire va entrainer une distension des organites contenant
de l’eau. Les effets de ces distensions sont de plus aggravés par la baisse de fluidité de la
bicouche lipidique à faible température, à l’origine d’une plus grande fragilité.
Le pic de surfusion correspond lui à une phase de réchauffement apparaissant au cours
du processus de congélation. Lors du refroidissement d’une solution aqueuse, le point
de congélation est d’abord atteint, à une température variable selon la pression et la
concentration de la solution. Il n’y a alors pas de changement d’état de l’eau. A mesure
que le refroidissement se poursuit, on atteint ensuite le point de cristallisation, qui
correspond à la température à laquelle a lieu le changement d’état de l’eau de sa forme
liquide à sa forme solide. Cette réaction est exothermique, et entraine une hausse de
température jusqu’au point de congélation.
Enfin le troisième risque lors de la congélation est constitué par l’effet solution. En effet,
lors du refroidissement, on observe tout d’abord la formation de cristaux de glace dans
le milieu extracellulaire à partir de l’eau pure. Cela va donc entrainer une augmentation
de la concentration en sels dissous dans le milieu extracellulaire, jusqu’à l’obtention d’un
64
milieu extracellulaire hypertonique. La différence de pression osmotique est alors à
l’origine d’un mouvement d’eau du milieu intracellulaire vers le milieu extracellulaire à
l’origine d’une déshydratation intracellulaire. Ce phénomène, s’il est trop important, va
être à l’origine d’un endommagement des cellules, d’une part à cause d’une
concentration en solutés intracellulaires trop importante devenant toxique pour le
cellule, mais également à cause d’une réduction trop importante du volume de
l’embryon qui endommage les membranes. Ce phénomène est une conséquence d’une
vitesse de refroidissement trop lente.
Le choix des cryoprotecteurs
La survie des embryons nécessite l’ajout de solvants organiques dans le milieu de
suspension. Ceux-ci permettent de modifier les propriétés physiques des solutions afin
de minimiser les altérations cellulaires apparaissant au cours des phases de congélation
et de décongélation.
On distingue 3 grands groupes de cryoprotecteurs :
- les cryoprotecteurs perméables, de faible poids moléculaire comme l’éthylène
glycol, le glycérol, le méthanol, le Dimethylsulfoxide et d’autres alcools ;
- les cryoprotecteurs non perméables de faible poids moléculaire comme le
saccharose, le glucose, le galactose et d’autres sucres ;
- les cryoprotecteurs non perméables de poids moléculaires élevé (>50kDa)
comme me polyvinylpyrrolidone, et d’autres polymères.
Le mode d’action varie selon la nature perméable ou non perméable du cryoprotecteur.
Les cryoprotecteurs perméables vont franchir les membranes cytoplasmiques et
remplacer l’eau intracellulaire des cellules. Ils permettent également de réduire les
changements de volume des cellules.
Les cryoprotecteurs non perméables ne peuvent pas franchir les membranes
cytoplasmiques. Ils vont être à l’origine d’une déshydratation
des cellules
embryonnaires avant le refroidissement.
Les cryoprotecteurs présentent une toxicité osmotique et une toxicité biochimique qu’il
est important de maitriser pour les utiliser sans endommager les embryons.
La toxicité osmotique est due à la pression osmotique élevée du cryoprotecteurs et au
fait que les membranes cellulaires sont beaucoup moins perméables au cryoprotecteur
qu’à l’eau. Ainsi lorsqu’un embryon est mis en présence d’un cryoprotecteur, celui-ci va
être à l’origine d’une sortie massive d’eau des cellules. À mesure que le cryoprotecteur
pénètre dans la cellule, l’eau re-rentre progressivement dans la cellule jusqu’à ce que
celle-ci retrouve son volume isotonique : c’est le phénomène d’équilibration.
Lors du retrait du cryoprotecteur, le phénomène inverse se produit. La cellule contenant
du cryoprotecteur hyper osmotique se trouve alors dans un milieu isotonique ce qui va
être à l’origine de l’entrée massive d’eau dans les cellules, pouvant entrainer
l’éclatement de celles-ci.
Afin de réduire les risques lié à cette toxicité osmotique, l’ajout et le retrait du
cryoprotecteur se fait de manière progressive, afin d’éviter les mouvements d’eaux
brutaux. On utilise donc des bains de cryoprotecteurs de concentration croissante lors
de son incorporation et de concentration décroissante lors de son retrait.
65
La toxicité biochimique résulte elle des interactions entre les cryoprotecteurs et les
constituants cellulaires et de leurs effets sur l’environnement cellulaire. Elle est
principalement caractérisée par des modifications de perméabilité membranaire, des
perturbations des pompes ioniques, ou des modifications des protéines de structures.
Cette toxicité est d’autant plus importante que le temps de contact entre les cellules et le
cryoprotecteur est important, et le seul moyen de la diminuer est de réduire les temps
d’incorporation et de retrait des cryoprotecteurs (LELONG, 2007).
2) La congélation lente
La congélation lente est une technique de cryoconservation dont le principe est
l’équilibration progressive entre les cryoprotecteurs et le compartiment aqueux de
l’embryon. La température est abaissée lentement à l’aide ou non d’un programmateur.
Les cryoprotecteurs utilisés pour ce type de congélation sont principalement le glycérol
lors de la congélation et le glycérol additionné de saccharose lors de la décongélation.
Les embryons sont conditionnés par paillettes de 0,25mL qui sont initialement à une
température de 20°C. La réfrigération se fait ensuite jusqu’à -6°C à une vitesse de 2°C/min. Une fois atteint la température de -6°C, celle-ci est maintenue pendant 10
minutes. On peut alors procéder à l’étape de « seeding » qui consiste à l’induction de la
cristallisation par refroidissement localisée de la paillette.
Le refroidissement reprend ensuite à une vitesse moins importante de 0,3°C/min
jusqu’à -30°C, température à laquelle un nouveau palier est réalisé. Les paillettes
peuvent ensuite être plongées directement dans l’azote liquide à -196°C.
Afin d’éviter les phénomènes de recristallisation à la décongélation, le réchauffement
des paillettes doit être rapide. Il peut se faire à l’air ambiant, mais certains auteurs
préconisent une immersion d’environ 10 secondes dans un bain marie à 37-38°C. On ne
note aucune incidence sur les lésions de la zone pellucide et le développement
embryonnaire entre ses deux méthodes.
On rince ensuite les embryons afin d’éliminer toutes traces des cryoprotecteurs toxiques
(LELONG, 2007) (GUAITOLINI, 2012).
Cette une méthode facile à réaliser, avec des étapes relativement longues ce qui la rend
plus accessible à des personnes non expérimentées. Les cryoprotecteurs sont utilisés à
des doses faibles peu toxiques. Son principal inconvénient est lié au temps requis.
3) La vitrification
C’est une technique de non équilibre. Elle permet d’éviter au maximum la formation de
cristaux de glace en transformant la phase liquide du cytoplasme cellulaire en phase
solide amorphe. Pour cela, on utilise de très grandes concentrations de cryoprotecteurs,
à l’origine d’une grande viscosité du milieu, et on applique une vitesse de
66
refroidissement très rapide. Ces vitesses de refroidissement, de l’ordre de 20000°C/min
nécessitent de travailler sur des volumes de quelques microlitres.
Les embryons sont déposés dans différents bains contenant des concentrations
croissantes en cryoprotecteurs, afin d’éviter les chocs osmotiques. Le cryoprotecteur
ayant donné les meilleurs résultats est l’éthylène glycol, utilisé à des concentrations
successives de 5, 10, 20 puis 30%. 2 à 3 embryons sont ensuite placés dans des Cryotop
et immédiatement plongés dans l’azote liquide, ou ils sont conservés jusqu’au
réchauffement.
Lors du réchauffement, les embryons sont plongés dans une solution PB1 contenant 0,5
mmol/L de saccharose pendant 1 minute à 37°C puis rincés successivement dans des
bains à concentration décroissante en saccharose (0,5, 0,25, 0,125 mmol/L) avant d’être
transférés dans une solution PB1 pur à 37°C pendant 5 minutes.
C’est une technique très rapide, ne nécessitant pas d’équipement et permettant la
vitrification des embryons au fur et à mesure de leur récolte. Elle nécessite néanmoins
une plus grande expertise, avec une gestion très précise du temps des différents bains et
des températures. De même les très fortes concentrations de cryoprotecteurs, toxiques
pour les embryons, nécessitent une très bonne connaissance du protocole (ABE, 2010).
4) Résultats
Dans le cas de l’espèce féline, la cryoconservation des embryons, produits in vitro ou in
vivo a donné des bons résultats avec l’obtention de plusieurs gestations.
Les taux de gestations obtenus après transfert d’embryons congelés produits in vitro
varient entre 40% et 60% selon les études (GOMEZ, 2003) (POPE, 1994) (SWANSON,
1999).
Quel que soit le stade de congélation, le taux de survie des embryons après transfert
varie entre 4% et 20%. Il semblerait que les embryons produits in vivo tolèrent mieux la
congélation-décongélation et permettent l’obtention d’un meilleur taux de survie. Lors
de ces études, un maximum d’embryons était transféré, sans qu’une sélection soit faite,
afin de s’assurer que le nombre d’embryons transférés ne soit pas un facteur limitant,
l’objectif étant l’obtention d’une gestation.
Les cryoprotecteurs utilisées pour la cryoconservation d’embryons félins sont le
glycérol, l’éthylène glycol et le propylène glycol. Ces deux derniers semblent présenter
une meilleure perméabilité, et les meilleurs résultats en termes de taux de survie et de
développement in vivo post décongélation sont obtenus en utilisant le propylène glycol
(GOMEZ, 2003).
Cette étude est celle qui a donné les meilleures résultats pour l’espèce féline, puisqu’il
n’y a pas de différence en terme de survie embryonnaire, développement embryonnaire
ou numération cellulaire embryonnaire entre les embryons congelés et les embryons
frais témoins. Cela montre bien que les effets néfastes de la congélation ont été très
limités dans cette étude.
67
La solution cryoprotectrice utilisée est la solution CPS qui est un mélange de 1,4mol/L
de propylène glycol, 0,125 mol/L de saccharose, 10% de dextran 70 (ces deux derniers
permettent de minimiser les effets osmotiques) et 10% de sérum de veau fœtal dans une
solution de Tyrode-HEPES.
Les embryons sont mis en présence de la solution CPS en deux étapes d’équilibration de
3 minutes chacune, d’abord avec deux volumes de solution Tyrode-HEPES pour un
volume de solution CPS, puis un volume de solution Tyrode-HEPES pour deux volumes
de solution CPS à 22°C. Les embryons sont ensuite placés dans la solution CPS pure
pendant une phase d’équilibration de 10-15 minutes. Les embryons sont alors dans des
paillettes de 0,25 mL qui sont scellées et placés dans un automate de congélation
initialement à 20°C. La température est abaissée à la vitesse de -2°C/minute jusqu’à -6°C
où un palier de 10 minutes est réalisé, puis la température est abaissée à la vitesse de 0,3°C/minute jusqu’à -30°C où un second pallier de 10 minutes est réalisé avant de
plonger les paillettes dans l’azote liquide.
La méthode de décongélation utilisée consiste à réchauffer les paillettes à température
ambiante pendant deux minutes à 22°C, puis à retirer le milieu CPS en réalisant cinq
rinçages successifs de 3 minutes avec une solution de Tyrode-HEPES contenant des
concentrations décroissantes de propylène glycol et de saccharose.
Cette technique a permis d’atteindre un taux de survie embryonnaire in vitro après
décongélation de 89%, comparable à celui atteint par Pope qui était de 80% (POPE,
1997).
Les progrès réalisés nous montrent bien que lors de l’application d’un protocole de
congélation embryonnaire lente, il est recommandé de multiplier les étapes
d’équilibration et d’utiliser un soluté non perméable comme le saccharose comme
tampon osmotique, afin de minimiser le choc osmotique.
Des détériorations touchant la zone pellucide sont observés dans 11 à 18% des cas avec
ce protocole (POPE, 1994), mais ils n’ont pas été retrouvé dans la seconde étude après
l’ajout de Dextran qui a permis d’inhiber la formation de cristaux de glace et de limiter
leur taille, protégeant ainsi l’intégrité de la zone pellucide.
Une méthode permettant de réduire ces effets néfastes serait de continuer la congélation
progressive après avoir atteint -30°C jusqu’à -150°C à la vitesse de –10°C/minute, avant
de plonger les paillettes dans l’azote. Cela permettrait de diminuer le risque d’atteinte de
la zone pellucide à 2% (GOMEZ, 2003).
Concernant la vitrification d’embryons félins, aucune étude n’a encore été réalisée.
Cependant le succès de la congélation lente d’embryons félins et la réussite de
cryoconservation d’ovocytes félins laisse présager qu’un protocole de vitrification est
applicable aux embryons félins.
Dans le cas de l’espèce canine, les tentatives de congélation d’embryons ont donné de
très mauvais résultats jusqu’à très récemment. La principale raison semble être la
grande quantité de lipide contenu dans leur cytoplasme, bien supérieure à celle
rencontrée dans les autres espaces.
68
La première étude réalisée par Kim utilisait un protocole de congélation lente
conventionnelle avec comme cryoprotecteur du glycérol. Cependant aucune étude de la
viabilité après décongélation n’a été réalisée, les embryons ont été directement
transférés et comme aucune gestation n’a été obtenue, il est impossible de savoir si le
protocole de congélation était bon.
Une autre étude a été mise en place en reprenant un protocole de congélation lente afin
de comparer les résultats obtenus avec deux cryoprotecteurs différents, le glycérol et
l’éthylène glycol (GUAITOLINI, 2012). Dans cette étude, les embryons ont subit des
protocoles de congélation et décongélation similaires adaptés en fonction du
cryoprotecteur (le glycérol ayant un poids moléculaire élevé, il nécessite la mise en place
de rinçage par étape afin de prévenir tout choc osmotique). Leur viabilité a ensuite été
évaluée avec une coloration au iodure de propidium et au Hœchst 33 342 sous
microscopie de fluorescence, immédiatement après décongélation, après 3 jours de
culture et après 6 jours de culture. On a mis en évidence le pourcentage de rupture de la
zone pellucide, le taux de ré expansion et le nombre de cellules des blastocystes.
Tout d’abord cette étude a mis en évidence l’absence de différence significative entre le
pourcentage de rupture de la zone pellucide après décongélation entre les deux groupes
d’embryons, avec 11,5% du groupe Glycérol et 8% du groupe Ethylène glycol. Ces
résultats sont également comparables à ceux retrouvés dans l’espèce féline ou dans
l’espèce humaine.
Le taux de ré expansion après 24h de culture ne diffère pas non plus de manière
significative entre les deux groupes, avec 76,5% pour le groupe Glycérol et 68,8% pour
le groupe Ethylène Glycol. Aucune autre étude similaire n’a été réalisée chez l’espèce
canine, et il est donc difficile d’interpréter ces résultats. Cependant sachant que des taux
de ré expansion de 50% et 55 à 87% sont considérés comme un signe de ré expansion
rapide au sein de l’espèce humaine (SHU, 2009) et bovine (LEONI, 2002)
respectivement, on peut considérer ces résultats comme satisfaisants.
L ‘étude de la viabilité des embryons des deux groupes n’a pas permis non plus de
trouver de différence significatives, avec 66,5% d’embryons viables pour le groupe
Glycerol et 57,3% pour le groupe Ethylène glycol. Le nombre total de cellules est
également similaire dans les deux groupes.
La seconde partie de l’étude avait pour but de comparer la viabilité observée
immédiatement après décongélation aux valeurs trouvées après respectivement 3 et 6
jours de culture.
Le pourcentage de viabilité immédiatement après décongélation est de 62,3 ± 5,7 % des
cellules blastocystes, ce qui est supérieur aux 50% de cellules vivantes nécessaires pour
considérer le blastocyste viable. Après trois jours de culture, le pourcentage de cellules
est légèrement inférieur avec 56,9 ± 6%, mais celui remonte après 6 jours de culture à
66,5± 6%. Même si ces différences ne sont pas statistiquement significatives, on peut se
demander quelle en est l’origine. Les auteurs pose l’hypothèse qu’elles seraient dues à
des altérations réversibles des membranes plasmiques suite à la décongélation. Ces
altérations seraient donc responsables d’une perméabilité de la membrane
disparaissant après quelques temps, donc les cellules seraient colorées par le iodure de
69
propidium et seraient considérées comme morte, alors que les altérations
membranaires ne seraient pas suffisantes pour entrainer la mort de la cellule.
Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, aucune éclosion de blastocyste n’a été
observée dans cette étude. En effet, les embryons observés 6 jours après la mise en
culture avaient approximativement 18 jours, ce qui correspond à l’âge à partir duquel
l’implantation embryonnaire commence à être observée chez la chienne.
Les hypothèses formulées seraient une « faiblesse » des embryons, ne permettant pas
l’implantation. Cette faiblesse pourrait être consécutive à des conditions de culture
insuffisantes, qui reste l’un des facteurs limitant en biotechnologie de l’embryon canin.
Cependant, vu les bons résultats obtenus lors de cette étude, on ne peut exclure que le
transfert de ces embryons immédiatement après décongélation aurait pu donner de
bons résultats.
Pour finir, nous pouvons citer une récente étude qui ouvre de nouvelles perspectives
puisqu’elle a permis l’obtention de 7 chiots de 5 chiennes différentes après le transfert
non chirurgical d’embryons vitrifiés (ABE, 2010).
Le cryoprotecteur utilisée est l’éthylène glycol dilué dans le milieu de culture PB1. Les
embryons sont exposés pendant 5 minutes à 200 μL de PB1 contenant 5% d’éthylène
glycol, puis 2 minutes avec 10%, 2 minutes avec 20% et enfin 1 minutes avec du PB1
contenant 30% d’éthylène glycol et 0,5 mol/L de saccharose. Les embryons sont placés
dans des cryotop avec un minimum de milieu et immédiatement immergés dans l’azote
liquide.
Pour la décongélation, les cryotops contenant les embryons sont directement plongés
dans la solution PB1 complémentée à 0,5 mol/L de saccharose à 37°C, puis rincés avec
des solutions de concentrations décroissantes en saccharose. Les embryons sont ensuite
colorés à l’aide de iodure de propidium afin d’évaluer leur viabilité. Le pourcentage de
cellules vivantes afin de considérer l’embryon viable dans cette étude est de 75%, contre
50% dans les études précédentes.
Cette étude innove également quant à la technique de transfert, puisque les auteurs ont
choisi une technique de transfert non chirurgicale, avec un transfert intra utérin par
endoscopie sur chienne vigile.
Concernant la morphologie des embryons après décongélation, les auteurs rapportent
que plus de 80% des embryons plus jeunes que le stade blastocystes présentent une
morphologie normale. L’utilisation des colorants vitaux corrobore cette observation,
puisque que la viabilité des embryons aux stades 4 à 16 cellules est de 90 à 100%, de
50% pour les stades morula et de 40% pour les stades blastocyste. Il semblerait donc
que la vitrification soit mieux supportée pour les stades embryonnaires précoces.
77 embryons ont été transférés par voie endoscopique chez neuf chiennes, cinq ont été
gestantes et quatre d’entre elles ont mené leur gestation jusqu’à son terme en donnant
un total de sept chiots, ce qui donne un pourcentage d’embryons atteignant le terme de
9,1%. Des tests ADN ont été réalisés afin de s’assurer que la mère porteuse et les chiots
qu’elle met bas n’ont pas de lien de parenté.
70
E) Evaluation de la viabilité des embryons et comparaison embryons
produits in vivo et in vitro
Il est admis que les embryons produits in vivo et les embryons produits in vitro
présentent des différences, aussi bien au niveau de leur morphologie qu’au niveau de
leur viabilité.
Les embryons produits in vivo présentent une plus grande résistance vis à vis des
conditions environnementales, comme la température et la lumière, que les embryons
produits in vitro qui se révèlent plus fragiles. Il semblerait cependant que l’amélioration
de la maîtrise des conditions de culture tende à réduire ces différences. On ne sait pas
encore quelles sont les étapes de la production in vitro responsables de cette fragilité,
mais il semblerait que l’étape de culture in vitro soit l’étape la plus sensible.
Les différences morphologiques entre les deux types d’embryons, quelle que soit
l’espèce concernée, sont une plus grande richesse en lipides qui va être à l’origine
d’embryons plus sombres, un taille plus grande, un nombre de cellules plus important et
une zone pellucide plus fragile que chez l’embryon produit in vivo. Un des
caractéristiques importantes des embryons produits in vitro sont leur plus grande
sensibilité au refroidissement et à la congélation.
Des différences entre les embryons produits in vitro et in vivo ont également été mise en
évidence au niveau de leur organisation et de leur composition, avec une distribution
des organites pouvant être différence et des paramètres biochimiques différents.
Des études de fluorescence par hybridation in situ a également permis la mise en
évidence d’une plus grande polyploïdie chez les embryons produits in vitro. En effet la
polyploïdie concerne jusqu’à 75% des embryons bovins produits in vitro contre
seulement 25% de ceux produits in vivo. Ces anomalies chromosomiques pourraient
être à l’origine d’une viabilité moins bonne.
Enfin on a montré que les embryons produits in vitro présentaient un taux d’apoptose
supérieur, ce taux étant inversement proportionnel à la viabilité. Ce taux d’apoptose
semble cependant lié en partie au milieu de culture, à la durée de culture et à la
proportion en O2 du milieu de culture, on pourrait donc s’attendre à retrouver un taux
d’apoptose normal en maîtrisant de manière optimale les conditions de culture, qui
reste l’étape la plus difficile dans la production d’embryon chez les carnivores
domestiques.
Une autre méthode d’évaluation de la qualité et de la viabilité des embryons serait
l’observation répétée au microscope de ceux-ci, afin d’évaluer leur vitesse de
développement. On sait que le temps de clivage initial est corrélé à la qualité des
embryons. (HOLM, 2002), et des études ont montré qu’il existe des différences
importantes de cinétiques de développement entre les deux types d’embryons, avec des
cycles cellulaires plus courts chez les embryons produits in vivo lors des quatre premiers
cycles post fécondation. Des études de cinétiques permettraient donc d’évaluer la
viabilité d’embryon produit in vitro en prenant pour témoin des embryons produits in
vivo, même si de telles études imposent des contraintes techniques très importantes.
L’utilisation des techniques de réaction de polymérisation en chaine (PCR) a montré une
différence d’expression des gènes intervenant dans le développement embryonnaire. On
71
a également remarqué que les embryons présentant un profil d’expression génétique
anormal étaient plus sensibles à la congélation et étaient donc de moins bonne qualité.
Une autre approche moins invasive afin d’évaluer le développement des embryons est
d’observer leurs échanges avec le milieu de culture, puisque ceux-ci sont directement
liés à leur activité. Une technique utilisant des micro capteurs à O2 mesurant la pression
partielle en O2 dans le milieu de culture entourant des embryons bovins produits in vitro
a été développé. (LOPES, 2005) Cela a montré des différences importantes entre les
embryons produits in vitro et ceux produits in vivo, et il a été mis en avant une
corrélation significative entre la tension en oxygène et l’expression de certains gênes de
développements. (LOPES, 2006). Enfin cette méthode n’a aucun impact sur la survie des
embryons ce qui en fait un outil très intéressant.
Figure 22 : Suivi de la viabilité des embryons grâce au respiromètre (LOPES, 2005)
Plus récemment, la mise au point de microscopie plus performante combinée au
développement de coloration fluorescente intravitale spécifique a permis une nouvelle
approche de l’étude du développement embryonnaire in vitro et présente une voie
d’avenir.
Ces colorations vitales sont le iodure de propidium et le Hœchst 33 342. Ces deux
molécules sont des agents d’intercalation utilisé comme marqueurs des acides
nucléiques. Ils se lient aux bases de l’ADN et de l’ARN, et présentent une fluorescence, de
couleur rouge pour le iodure de propidium et de couleur bleu pour l’Hœschst 33 342. La
principale différence entre ces deux molécules est la caractère lipophobe du iodure de
propidium, qui l’empêche de pénétrer et donc de colorer les cellules ayant une
membrane cytoplasmique intacte, contrairement au Hœchst 33 342. Ainsi, lorsque l’on
utilise les deux colorants en même temps, le colorant Hœchst pénètre totalité des
cellules, intactes ou endommagées, qui apparaissent bleu, alors que le iodure de
propidium ne pénètre que les cellules ayant perdu leur intégrité membranaire. Celles-ci
72
sont donc colorées en rouge, et on peut donc clairement distinguer les cellules intègres,
bleues, des cellules lésées, rouges.
Figure 23 : Embryon sans coloration / avec coloration vitale
Les cellules sont comptées à l’aide d’un logiciel, et les embryons présentant plus de 50%
de blastomères vivants sont considérés comme viables (ABBEEL, 2000) (SHU, 2009).
F) Le transfert d’embryon
Le transfert d’embryon chez les carnivores domestiques est une technique
expérimentale consistant à placer des embryons, produits in vivo chez une femelle
donneuse ou in vitro, directement dans les voies génitales d’une femelle receveuse. Le
point essentiel à maitriser, en dehors de la technique en elle-même, est la connaissance
du stade physiologique de la femelle.
En effet, lors de transfert d’embryons frais, la femelle donneuse et la femelle receveuse
doivent être strictement au même stade physiologique pour qu’il puisse y avoir survie
des embryons après le transfert. L’écart maximum toléré est de 24h entre l’ovulation de
la femelle donneuse et celle de la femelle receveuse.
Les protocoles de synchronisation des cycles sexuels ne donnant pas de résultats
satisfaisants dans l’espèce canine, la seule alternative pour s’affranchir de cette
contrainte est le développement de technique de conservation des embryons, que nous
développerons plus tard.
1) Technique de transfert d’embryons
Les techniques utilisées pour le transfert d’embryons sont les mêmes pour tous les
carnivores domestiques. La plupart du temps on emploie des techniques chirurgicales
mais des techniques non chirurgicales se développent également.
73
Dans la plupart des études la totalité des embryons sont injectées dans une seule corne,
on choisit alors le coté où l’ovaire présente le plus de corps jaunes.
Les différentes techniques chirurgicales sont :
Le transfert par laparotomie : une laparotomie sur la ligne blanche est
effectué e et la corne utérine est extériorisée. On utilise une aiguille afin de creuser un
puit dans la muqueuse utérine au niveau de la portion crâniale de la corne utérine, puis
un cathéter est mis en place dans la lumière de celle-ci. On utilise alors une pipette en
verre afin de déposer les embryons (TSUTSUI, 2001) (POPE, 2006).
Le transfert par cœlioscopie : une aiguille de Veress est inséré au travers
de la paroi abdominale entre la première et la deuxième mamelle à droite. La cavité
abdominale est ensuite gonflée à l’aide d’un mélange de 5% O2 5% CO2 et 90%N2
jusqu’à une pression de 10 mmHg. La cavité abdominale est ensuite visualisée à l’aide
d’un endoscope introduit 1 à 2 cm en avant de l’ombilic sur la ligne blanche. Un
troisième port situé juste en arrière des mamelles M5 va permettre de saisir les ovaires
à l’aide de pinces de Babcock. Une canule de 16G est introduite dans la cavité
abdominale environ 5 cm en dessous de l’ombilic. Elle est utilisée afin d’insérer un
cathéter Tomcat de 14,5 cm dans l’infundibulum de la trompe utérine puis dans au
niveau de l’ampoule de l’oviducte. Un tube de polyéthylène stérile de 40 cm est alors
utilisé pour injecter les embryons contenus dans 5 μL de milieu de culture (POPE, 2012).
Concernant les techniques de transferts non chirurgicales, la documentation est
beaucoup moins importante. Nous retiendrons l’étude faite par Abe (ABE, 2010). Celuici a mis en place un protocole de transfert d’embryons similaire à celui utilisé pour les
inséminations artificielles intra utérines sous endoscopie. La chienne n’a ainsi pas
besoin d’être sédatée. Elle est maintenue debout et l’endoscope est inséré dans le vagin
et on progresse jusqu’à visualisation du col de l’utérus. Celui-ci est alors cathétérisé à
l’aide d’une sonde urinaire. Les embryons sont alors injectés avec une faible quantité de
milieu de conservation (0,5mL de milieu PB1). La sonde est alors retirée et le train
arrière de la chienne est maintenu surélevé afin de minimiser tout risque de reflux. Cette
méthode présente l’avantage d’éviter la procédure chirurgicale, plus lourde pour
l’animale et pouvant être à l’origine de saignements délétères pour la survie des
embryons. Cependant elle nécessite un matériel moins accessible, et peu de publications
ont été réalisées sur le transfert non chirurgical d’embryons. Il est donc difficile de
comparer son efficacité à celle des transferts chirurgicaux, bien mieux documentés.
Les deux facteurs limitant de cette méthode sont les particularités anatomiques de la
chienne rendant le cathétérisme utérin plus difficile et nécessitant donc une bonne
maîtrise du matériel, et la nécessité d’utiliser un faible volume de milieu de transfert : un
quantité trop importante semble être un facteur majeur de reflux vers le vagin.
(HOSKEN, 2007 ) (FARSTAD, 2000)
74
2) Efficacité des transferts embryonnaires chez le chien
Les modalités des transferts embryonnaires chez la chienne sont très variées,
notamment en ce qui concerne le stade des embryons utilisés et le lieu de leur transfert.
(CHASTANT-MAILLARD, 2007)
Tableau 1 : Résultats des études de transferts d'embryons frais chez le chien
Kinney et al.
1979
Tsutsui et al.
1989
Tsutsui et al.
2001b
Tsutsui et al.
2001a
Tsutsui et al.
2006
Chiennes
donneuses
28 embryons
J14-15
(blastocystes)
3 donneuses
18 embryons
J9-J12
(blastocystes)
19 donneuses
120 embryons
J8-11
(8
cellulesblastocystes)
19 donneuses
29 embryons
J3-7 (zygote – 8
cellules)
10 donneuses
52 embryons
J5-6 (zygote-8
cellules)
Chiennes
receveuses
5 receveuses
(transfert intra
utérin)
3 receveuses
(intra utérin)
Nombre
de Nombre
gestations
chiots nés
2 gestations
2+1 chiots
1 gestation
2 chiots
21 receveuses
(intra utérin)
12 gestations
25 chiots
15 receveuses 4 gestations
(intra tubaire)
11 chiots
13 receveuses
(intra utérin)
4 chiots
3 gestations
de
Tableau 2 : Résultats des études de transferts d'embryons congelés/vitrifiés chez le chien
Chiennes
Chiennes
Nombre
de Nombre
de
donneuses
receveuses
gestations
chiots nés
Kim et al. 2002 19 donneuses
3 receveuses 0 gestation
0 chiot
J8-13
post (transfert intra
saillies
utérin)
52
morulasblastocystes
congelés
Abe et al. 2000 80 donneuses
9 receveuses 5 gestations (4 7 chiots
J2-10 post IA
(transfert trans mises bas)
474 embryons cervical)
De 1cellule à
blastocystes
(KINNEY, 1979) (TSUTSUI, 1989) (TSUTSUI, 2001a) (TSUTSUI, 2001b) (TSUTSUI, 2006)
(KIM, 2002)
75
Ces résultats semblent montrer qu’il n’y a pas de différence importante selon le stade
des embryons transférés et le lieu de transfert.
3) Efficacité des transferts embryonnaires chez la chatte
Chez la chatte, les études sur le transfert embryonnaire sont plus nombreuses, voici
certains résultats :
Tableau 3 : Résultats des études de transferts d'embryons chez le chat
Origines
des
embryons
Pope et al. 30 zygotes et 4
2012
stade 2 cellules
produit in vitro
9
zygotes
produit in vivo
et maturé in
vitro
Pope et al.
45 embryons
2009
produit par FIV
à J2
Gomez et al.
Embryons issus
2003
de FIV
66 J2
49 J4
72 J5
Chattes
Nombre
de Nombre
de
receveuses
gestations
chatons nés
2 receveuses
2 gestations
2+1 chatons
Transfert par
cœlioscopie
4 receveuses
3 gestations
4+1+7 chatons
J2 :
5 2 gestations
J2 : 0 chaton
receveuses
J4 : 2 chatons
J4 :
4
J5 : 2 chatons
receveuses
J5 :
6
receveuses
Tsutsui et al. 4 donneuses :
18 receveuses 17 gestations
47 chatons
2000
90
morulas (5
embryons 1
chatte 3 avortements
compactes
chacunes)
infertile
Pope et al.
43
morulas 4 receveuses
2 gestations
2+1 chatons
1998
obtenues par
ICSI
Kanda et al.
10 donneurs
12 receveuses
7 gestations
19 chatons
1994
88 embryons
J3 : 4
J3 : 4/4
2 avortements
Morula J3
J4-6 : 5
J4-6 : 3/5
Blastocystes J4- J7 : 3
J7 : 0/3
6
Blastocystes J7
Tsutsui et al.
3 donneuses
6 receveuses
6 gestations
2 chatons
1989
38 blastocystes
2 morts fœtales
étendues
3 avortements
(POPE, 2012) (POPE, 2009) (GOMEZ, 2003) (TSUTSUI, 2000) (POPE, 1998) (KANDA,
1995) (TSUTSUI, 1989) (POPE, 2006)
76
Les résultats obtenus sont meilleurs que chez la chienne. Les vieux blastocystes
semblent donner de moins bons résultats et cela nous amène à utiliser des embryons au
stade morula (KANDA, 1995).
Chez la chatte, la fécondation in vitro donne de meilleurs résultats que chez la chienne, et
plusieurs études ont permis l’obtention de chatons après le transfert embryonnaire
d’embryons obtenus par fécondation in vitro. Chez la chatte, le problème de la
synchronisation des cycles entre la femelle donneuse et la femelle receveuse est
facilement résolu : l’ovulation des femelles receveuses est induite par une injection de
500 UI d’hCG le jour où les femelles donneuses sont saillies (AMSTISLAVSKY, 2012).
Dans le cas de transfert embryonnaire en dehors de la saison sexuelle, il semblerait qu’il
y a un risque important d’insuffisance lutéale, pouvant apparaître à environ 39 jours de
gestation. Une supplémentation en progestérone donne des résultats satisfaisants.
77
 TROISIÈME PARTIE : MISE EN PLACE D’UN PROTOCOLE DE
TRANSFERT D’EMBRYONS CONGELÉS CHEZ LA CHIENNE
L’objectif de cette étude était d’adapter un protocole de cryoconservation d’embryons
utilisé avec succès dans d’autres espèces à l’embryon canin, dont la nature biochimique
n’a pour l’instant jamais permis d’obtention de gestations après cryoconservation par
des méthodes de congélation lente.
La première partie de cette étude correspond à la récolte des embryons, la seconde
partie décrit le protocole de congélation appliqué, et la dernière partie la décongélation
et leur transfert.
Nous discuterons ensuite des résultats obtenus et des voies d’amélioration du protocole
à envisager.
A)
Matériels et méthodes
1)
Récolte des embryons
14 chiennes Labrador Retriever de âgées 6,2 ± 1,8 ans et pesant 26,3 ± 1,6kg ont été
inclues dans l’étude. Un suivi de chaleurs à l’aide de dosage de progestérone et
d’échographie ovarienne a été mis en place. Le jour du pic préovulatoire de LH est
matérialisé comme étant le jour où la progestéronémie augmente rapidement d’une
valeur de 1 à 2,9 ng/mL la veille à 3,2 à 6,4 ng/mL. L’échographie ovarienne permet de
confirmer l’ovulation, généralement observée entre 48 et 72 h après le pic de LH.
Pour faire ce suivi de chaleur, des prises de sang sont donc réalisées dès le début du
proœstrus à un intervalle de 1 à 3 jours selon la valeur de la progestéronémie, et sont
continuées jusqu’au met-œstrus.
Lorsque l’ovulation est mise en évidence, les inséminations sont réalisées et seront
répétées tous les 48h jusqu’au 5ème jour. La semence utilisée provient de deux mâles
dont la fertilité et la prolificité sont contrôlées (respectivement 89% de fertilité avec 8,1
chiots en moyenne sur 35 chiennes inséminées et 83% avec 8,0 chiots sur 36 chiennes
inséminées).
Les embryons récoltés sont ensuite congelés. On a un total de 80 embryons allant du
stade 1¢ au stade blastocystes expansés.
Les embryons provenant des chiennes 2, 6 et 11 n’ont pas été congelés.
78
2)
Transferts embryonnaires
Toutes les expérimentations ont été approuvées par le Comité d’Ethique du Campus
Vétérinaire de Lyon (n°= 1070) et sont conformes à la directive européenne 86/609/EC
relative à la protection des animaux utilisés à des fins expérimentales ou à d'autres fins
scientifiques.
Recrutement et examens préalables
Cinq chiennes de race Beagle de 16,5 ± 6,64 mois et pesant 12,55 ± 2,00 kg sont incluses
dans l’étude.
Le suivi de chaleurs des chiennes est commencé dans l’élevage d’origine et réalisé à
l’aide de dosage de progestérone sur tubes secs et héparinés amenés par transporteur.
Les prélèvements sont réalisés tous les 2-3 jours à partir de la fin du proœstrus.
Les chiennes sont amenées sur place à partir du 18 septembre (à l’exception de Z8BE53
« EMI » qui arrive le 28 septembre) et on continue le suivi de chaleurs pour celles
n’ayant pas encore ovulé en réalisant un frotti vaginal en plus du dosage de
progestérone.
Le jour de l’ovulation est estimé comme étant le jour où le taux de progestérone sanguin
dépasse la valeur seuil de 25 nmol/L. Le frotti vaginal apporte également un indice sur
le cycle avec un frotti caractéristique présentant des amas de cellules kératinisées et un
fond de frotti propre.
Le transfert d’embryon est réalisé 9,67 ± 0,82 jours après la date estimée d’ovulation.
Les chiennes sont mises à jeun la veille de la chirurgie. La matin de la chirurgie, un
cathéter veineux périphériques est posé sur un membre thoracique.
79
B)
Protocoles expérimentaux
1)
Récolte des embryons
Toutes les chiennes subissent une ovario-hystérectomie entre le 8 ème et le 12 ème jour
suivant l’ovulation. Durant la chirurgie, un clamp est mis en place afin de fermer le col
utérin et laissé après résection du tractus génital afin de prévenir les pertes durant le
transport.
L’appareil génital est ainsi transféré au laboratoire en une dizaine de minute. Les cornes
sont séparées par une incision réalisée à 5 mm du col environ, et elles sont flushées à
l’aide de 20mL de milieu de collecte d’embryon bovin. Les oviductes et les cornes sont
rincés à l’aide d’une seringue de 20 mL sur laquelle a été ajusté un cône de micropipette
d’une contenance de 200 μL. Le cône est introduit dans l’oviducte au niveau de la frange
ovarienne, et tout le milieu de rinçage est recueilli dans des boites de Petri stériles. Les
embryons sont tout d’abord isolés et comptés à l’aide d’un microscope binoculaire puis
ils sont manipulés sous un microscope inversé au grossissement x400. Ils sont alors
classés selon leur stade de développement et on vérifie l’absence d’anomalies de
divisions ou d’effraction de la zone pellucide. Les corps jaunes de chaque ovaire sont
comptés afin d’estimer le rendement de la récolte.
2)
Congélation des embryons
Le protocole de congélation utilisé dans cette étude est un protocole issue de la
recherche embryonnaire chez les animaux de rente et ayant donné de bons résultats.
Le milieu de congélation utilisée est un milieu Vigro®, qui est un milieu dérivé du
DMPBS (Tampon phosphate salin modifié selon Dulbecco) complémenté en albumine
sérique bovine à hauteur de 0,4% et en éthylène glycol à hauteur de 1,5 mol/L.
Les embryons sont incubés dans le milieu Vigro® pendant cinq minutes à l’obscurité et
à température ambiante. Après équilibration, les embryons sont montés dans des
paillettes souples de 0,25 mL à l’aide d’une micropipette entre deux bulles d’air. Chaque
paillette est ensuite identifiée.
La congélation commence avec une étape de seeding de 12minutes à la température de 7°C. Les paillettes sont ensuite congelées à une vitesse de -0,5°C jusqu’à la température
de – 35°C. Une fois cette température atteinte, les paillettes sont plongées dans l’azote
liquide.
80
Tableau 4 : Tableau récapitulatif des paillettes
Chienne
Age
Jours post ovulation
1
7 ans
J10
3
?
J 10-11
4
8 ans
J9
5
7 ans
J10-11
7
8 ans
J 9-10
9
?
J9
10
?
J10
12
13
14
6 ans
8 ans
7 ans
J10
J12
J11
15
7 ans
J9
16
7 ans
J10
Numéro de paillette
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Nombres d’embryons
5 embryons
4 embryons
6 embryons
4 embryons
4 embryons
4 embryons
2 embryons
5 embryons
5 embryons
5 embryons
4 embryons
3 embryons
4 embryons
3 embryons
2 embryons
7 embryons
3 embryons
3 embryons
4 embryons
3 embryons
Stade des embryons
4-6 cellules
2 cellules
5 morulas 1 blastocyste expansé
4 morula
1 morula 1x 2 cellules et 2x 1cellule
4 blastocystes
2 morula
2x 2 cellules 3x 4 cellules
2x 4 cellules 2x 2cellules 1x 1cellule
1x 4 cellules 2x 8cellules 2x 1cellule
1x 6cellules 1x 4cellules 2x 1cellule
3 blastocystes
4 blastocystes expansés
2 morulas 1 blastocyste
2x 8cellules
1x 8cellules 4 blastocystes 2 blastocystes expansés
3 morula
3 morula
4x 8cellules
3x 8cellules
81
3)
Décongélation des embryons
Pour décongeler les paillettes contenant les embryons, celles-ci sont sorties de l’azote et
laissées à l’air ambiant environ dix secondes avant d’être plongées dans un bain maire à
37,2°C pendant une quinzaine de secondes.
Elles sont ensuite incubées dans un milieu de décongélation.
Lors de la première série de transfert (chiennes A7BJ32 « SAM » et A7BJ53 « BREE »), les
paillettes étaient incubées dans un seul bain d’holding medium à température ambiante
pendant une durée variant entre 7 et 13 minutes dépendante de la chirurgie.
Lors des transferts suivants, il a été préféré de réaliser l’incubation dans deux bains
successifs avec d’abord 5 minutes dans un bain d’Holding Medium contenant 5%
d’éthylène glycol (1 mL pour 20 mL de milieu) puis 5 minutes dans un bain d’Holding
médium pur.
La morphologie des embryons est ensuite observée afin d’évaluer leur qualité. Lors du
dernier transfert (chienne Z8BE53 « EMI »), un embryon de qualité moyenne et un
embryon de mauvaise qualité sont gardés afin d’évaluer leur viabilité à l’aide d’une
coloration vitale.
Figure 24 : Sortie des paillettes de l'azote
82
Figure 25 : Décongélation en bain marie
Figure 26 : Incubation des paillettes
83
Figure 27 : Vérification avant transfert
Figure 28 : Matériel de transfert
84
4)
Transferts embryonnaires
a. Protocole anesthésique
Une prémédication est réalisée avec de l’acépromazine par voie intraveineuse à
0,03mg/kg et de la morphine à 0,3 mg/kg par voie sous cutanée.
L’induction est réalisée 10 minutes après avec l’injection par voie intraveineuse de
propofol à effet (dose prévue de 4 mg /kg). Les chiennes sont ensuite intubées et
l’entretien est fait à l’isoflurane.
Elles sont mises sous perfusion le temps de la chirurgie à 10 mL /kg/h de ringer lactate
et reçoivent 0,2mg/kg de meloxicam et 30 mg/kg de céfalexine lors de l’induction.
L’analgésie est prise en charge avec une perfusion continue de morphine (0,2 mg/kg/h)
lidocaine (50 μg/kg/h) kétamine (10 μg/kg/h) après un bolus de charge réalisé avant la
première incision.
Le monitorage est réalisé à l’aide d’un électrocardiogramme, d’un apAlert, de l’oxymétrie
de pouls et de la capnographie.
Les chiennes sont ensuite tondues au niveau de l’abdomen et transférées aux blocs de
chirurgie. Un scrub chirurgical est réalisé en trois temps.
b. Protocole chirurgical
On réalise une incision cutanée sur la ligne médiane au niveau de l’ombilic. Le plan
cutané est dilacéré avec des ciseaux de Metzenbaum. La paroi musculaire est ensuite
incisée sur la ligne blanche, les ovaires et l’utérus sont ensuite identifiés et les cornes
utérines extériorisées.
Technique de transfert : la première corne utérine est ponctionnée à l’aide d’une aiguille
jaune sans transpercer la muqueuse. En cas de saignement, celui-ci est coagulé à l’aide
d’un bistouri électrique monophasé appliqué sur l’aiguille. Une paillette de transfert est
ensuite introduite dans le trou et enfoncée jusqu’à passer la muqueuse utérine. Le site
de ponction est ensuite fermé à l’aide d’un point au PDS 4-0.
Lors des premiers transferts, les embryons étaient injectés à environ 3 cm de la
bifurcation des cornes. Le site d’injection a été modifié par la suite et il a été préféré une
injection plus haute, avec une incision à 2-3 cm de l’ovaire afin de réaliser un transfert
en butée de l’oviducte.
Au fur et à mesure des transferts, on a constaté une amélioration de la technique de
transfert, avec des saignements de moins en moins présents, et même une absence de
saignements sur les derniers transferts.
85
Les chiennes sont réveillées en chenil, et sont mises sous méloxicam à 0,1 mg/kg une
fois par jour pendant 5 jours et céfalexine 15 mg /kg deux fois par jour pendant 10
jours.
Le lendemain de la chirurgie elles sont replacées en box avec les autres chiennes de
l’étude.
Figure 29 : Ponction de la corne utérine
Figure 30 : Saignement lors de la ponction
86
Figure 31 : Coagulation du saignement
Figure 32 : Transfert des embryons dans la corne utérine
87
Figure 33 : Vérification des cornes après le transfert
Figure 34 : Suture du point du transfert
88
Tableau 5 : Tableau récapitulatif des transferts embryonnaires
Chienne
Stade
Aspect
l’utérus
de Corne gauche
Nombres et aspect
embryons
1x 6 ¢ + 1x 4¢ + 2x 1¢
Corne droite
des Saignements
A7BJ32 « SAM »
A7BJ53 « BREE »
A7BD57 « NAD »
J9
J10
J11
Normal
Normal
Normal
+
A5BJ58 « LOL »
J9
Normal
Z4BE64 « KTOU »
Z8BE53 « EMI »
J10
J9
5 embryons (4 ou 6¢)
Normal
+/Bosselé mais 3 embryons 8¢ (1 mauvaise bon état
qualité, 2 moyens)
1 blastocyste et 2 morulas +
de très bonne qualité
3 embryons (2 ou 4¢)
+
Nombres
et
aspect
des
embryons
1x 4 ¢ + 2x 8¢ + 2x 1¢
3 blastocystes
3 morulas de très bonne qualité
Saignements
Total
embryons
transférés
+
+
-
9
3
6
4 morulas
+/-
7
(2 embryons
manquants)
9
5
2
pour
viabilité
4x 2¢
2 embryons 8 ¢
qualité
+
de bonne -
39
89
C)
Résultats
1)
Récolte des embryons
Au total 100 embryons ont été collectés pendant l’étude. 43% étaient au stade 1 à 16
cellules, 23% étaient au stade Morula et 34% au stade Blastocyste. Le rendement de la
récolte est de 61,3% avec 7,1 ± 0,7 embryons en moyenne par chienne. Aucune rupture
de la zone pellucide n’a été mise en évidence et les embryons récoltés ne présentaient
aucune anomalie morphologique, même si certains blastocystes montraient un léger
tassement. Les premières Morula sont retrouvées à partir de J9 tandis que les premiers
blastocystes apparaissent à partir de J10.
Figure 35 : Embryons aux stades 4 et 8 cellules
Figure 36 : Embryon au stade blastocyste
90
2)
Transferts embryonnaires
a. Evaluation de la morphologie et de la viabilité des embryons
Au moment de la décongélation et avant leur transfert, les embryons sont observés au
microscope afin d’évaluer leur morphologie et de noter d’éventuelles anomalies.
Sur certaine paillette, comme celles utilisées pour le transfert de A7BD57 « NAD », on
observe des embryons tardifs de très bonne qualité après décongélation, ce qui tend à
montrer que le protocole appliqué est bon.
D’autres paillettes donnent des résultats plus contrastés, comme lors du transfert de
Z8BE53 « EMI » où on observe pour la paillette 20 deux embryons-8¢ de bonne qualité
et un embryon-8¢ de mauvaise qualité avec des restes de cellules de la corona radiata
touchant la zone pellucide. La paillette 19 contenant les embryons devant être transférés
dans la corne gauche contient deux embryons-8 cellules de mauvaise qualité présentant
une zone pellucide hétérogène et deux blastomères un peu contractés de qualité
moyenne à bonne.
Cette variabilité de qualité entre des embryons congelés à des dates différentes laisse
penser que ce n’est pas la qualité du protocole qui est à revoir, puisque certains lots
présentent des embryons de qualité de manière homogène, mais que cette disparité de
résultat est liée à un souci de manipulation.
Figure 37 : Qualité variable des embryons post décongélation
L’évaluation morphologique seule ne permet pas cependant d’avoir toujours une bonne
estimation de la viabilité des embryons comme nous l’avons vu précédemment, c’est
pourquoi nous avons réalisé des colorations vitales sur les embryons non transférés
chez la chienne Z8BE53 « EMI ».
91
Le protocole de coloration utilisé dans notre étude pour évaluer la viabilité des
embryons n’est pas le protocole Iodure de propidium-Hœchst 33342 décrit
précédemment mais un protocole Live Dead®.
Les colorants utilisés lors de ce protocole sont l’homodimère 1 d’éthidium et la calcéine
AM. Le principe n’est pas tout à fait le même que celui du protocole Iodure de
propidium-Hœchst 33342.
L’homodimère 1 d’éthidium remplit la même fonction que le iodure de propidium, à
savoir colorer les cellules mortes. Il est en effet également lipophobe, et ne peut par
conséquent pénétrer que dans les cellules présentant des perturbations de membrane
plasmique.
La calcéine AM, contrairement au Hœchst 33 342 qui colorait toutes les cellules,
vivantes ou mortes, n’est pas fluorescente initialement. Elle acquière une fluorescence
bleue-verte intense après action d’une estérase intracellulaire convertissant la calcéine
AM en calcéine fluorescente.
Protocole de coloration : il est nécessaire de rincer avec du DPBS les embryons afin
d’éliminer le milieu de culture pouvant interagir avec la calcéine AP.
Les concentrations en réactifs nécessaires à la coloration sont dépendantes du type de
cellule et il est nécessaire de tester les concentrations sur des cellules de même nature
vivante et morte afin de connaître les concentrations optimales. Dans notre étude les
concentrations retenues sont 4 mmol/L de calcéine AM diluée dans du DMSO anhydre,
et 2 mmol/L d’homodimère 1 d’Ethidium dilué dans du DMSO-4H20.
Les embryons sont disposés sur une lamelle dans des boîtes de Petri et on ajoute 150 μL
de colorant Live/Dead® afin de recouvrir l’ensemble des cellules. L’incubation doit
durer 30 à 45 minutes à température ambiante. Après l’incubation, on applique 10μL de
solution Live/Dead® fraiche sur une lame de microscope. La lamelle présentant les
embryons est précautionneusement saisie à l’aide d’une pince fine, retournée et montée
sur la lame du microscope. Elle est scellée afin d’éviter l’évaporation.
Les lames sont ensuite observées à l’aide d’un microscope à fluorescence.
Ce protocole est utilisé sur deux embryons 8 cellules provenant respectivement des
paillettes 19 et 20 utilisées lors des transferts de la chienne Z8BE53 « EMI ». La
coloration montre une viabilité jugée mauvaise des embryons observés. Ces résultats ne
sont cependant pas représentatifs de l’ensemble des embryons, puisque les embryons
colorés ont été sélectionnés car leur morphologie laisser présager leur mauvaise qualité.
92
Figure 38 : Coloration Live Dead d'un embryon 8 cellules
b. Diagnostic de gestation par échographie abdominale
Des échographies sont réalisées le 05 octobre 2012 afin de déterminer la gestation ou
non des quatre premières femelles, à des stades de gestations supposés de J23 pour
A5BJ58 « Lol », J24 pour A7BJ32 « Sam », et J25 pour A7BJ53 « Bree » et A7BD57
« Nad ». Les quatre diagnostics de gestation se révèlent négatif. On réalise alors des
dosages de progestérone afin de mettre en évidence une éventuelle insuffisance lutéale
précoce, mais les résultats sont normaux.
Le diagnostic de gestation de Z4BE64 « Katou » se révèle par la suite également négatif.
Suite à un incident au chenil, la chienne Z8BE53 « Emi » est décédée et il n’a pas été
possible de déterminer une éventuelle gestation.
Compte tenu de l’absence de gestation et en accord avec le comité d’éthique les chiennes
sont euthanasiées.
93
c. Aspect morphologique de l’appareil génital
Après l’euthanasie, les chiennes sont autopsiées afin de réaliser une analyse
morphologique puis histologique (non réalisée à ce jour) de leur appareil génital.
L’observation morphologique révèle plusieurs types d’anomalies.
La première est la présence d’adhérence entre l’omentum et les cornes utérines,
retrouvées chez les chiennes 7BJ53 (« «BREE ») A5BJ58 (« LOL ») et Z4BE64 (« KTOU »).
Si ces adhérences ne peuvent pas être à l’origine de l’échec des transferts, elles sont les
témoins d’une inflammation locale post opératoire.
Figure 39 : Mise en évidence d’adhérences de l'omentum sur les cornes utérines
Cette inflammation locale est clairement visible chez certaines chiennes au niveau des
sites de transfert où un œdème important est observé. Cependant on ne peut conclure
que cette inflammation puisse être à l’origine de l’échec du transfert sans comparaison
avec des pièces anatomiques provenant de transfert ayant permis une gestation, ou sans
analyse histologique.
94
Figure 40 : Observation d’une inflammation locale au niveau des sites de transfert
La dernière anomalie mise en évidence lors de l’observation macroscopique des pièces
anatomiques est une sténose de la corne utérine, observée chez la chienne Z4BE64
(« KTOU »). Cette anomalie peut être à l’origine notamment d’un défaut de circulation
des embryons et d’un défaut d’implantation. Son origine est une anomalie lors de la
chirurgie de transfert embryonnaire.
Figure 41 : Mise en évidence d’une sténose de la corne utérine
95
D)
Discussion
1)
Récolte des embryons
La technique utilisée permet d’éviter tout dégât sur les oviductes tout en permettant de
collecter les embryons présents dans ceux-ci et dans les cornes. L’utilisation du cône
rend inutile la cathétérisation de l’oviducte, et la coaptation et l’étanchéité du montage
sont assurées par la pression des doigts de l’opérateur, rendant inutile l’usage de pince
occlusive, ce qui permet d’éviter les compressions sur l’oviducte. La technique a permis
un rendement de récolte total de 61,3% et le timing d’apparition des stades morula et
blastocyste retrouvé dans cet étude est en accord avec la littérature.
Une étude récente menée sur 18 chiens croisés a permis l’obtention d’un meilleur
rendement en utilisant des techniques in vivo (72,8% par chirurgie) et ex vivo (81%).
Cependant dans cette étude tous les embryons sont récoltés au même stade, à J12 post
ovulation, ce qui permet la récolte d’embryons présentant un stade de développement
homogène et se trouvant déjà dans les cornes utérines et non plus dans l’oviducte. On
limite ainsi le risque de perte d’embryons entrainé par l’altération des oviductes durant
la chirurgie pour la méthode ex vivo.
Malgré le faible rendement, une moyenne de 7,1 embryons a été récoltée par chienne
pour un taux d’ovulation moyen de 11,6 ovocytes. C’est le meilleur taux d’ovulation et la
plus importante récolte d’embryons obtenus pour cette race. Le plus faible rendement
pourrait s’expliquer par une sous-estimation du nombre de corps jaunes dans les études
précédentes. En effet les taux d’ovulation rapportés sont moindres pour des chiennes de
même race et de même gabarit, ce qui semble étonnant sachant que le nombre
d’ovocytes ovulés est corrélé à l’augmentation de la concentration en IGF-1 circulante,
elle-même corrélée à la taille du chien.
2)
Transferts embryonnaires
Le protocole mis en place n’a pas permis l’obtention de gestation, et il convient donc de
déterminer la raison de cet échec.
Les deux origines à envisager sont soit un protocole de congélation-décongélation
inadapté ne permettant pas d’obtenir d’embryon viable, soit une technique de transfert
non au point.
Nous allons donc envisager la conduite à tenir pour rectifier le protocole.
96
a. Evaluation de la viabilité des embryons
Afin de s’assurer que le protocole de congélation est au point, il est nécessaire de
réaliser une étude de viabilité de manière plus importante que lors de l’étude. Il s’agirait
donc de décongeler la totalité des embryons restants afin d’évaluer leur morphologie
puis leur viabilité à l’aide des colorations vitales.
En effet, le protocole Live/Dead® dans notre étude n’a été utilisé que sur deux
embryons dont la morphologie laissait présager qu’ils avaient mal supporté la
congélation. Ils n’étaient donc pas représentatifs de l’ensemble des embryons de la
paillette, car d’autres embryons présentaient une morphologie normale. De même,
décongeler une ou deux paillettes pour en observer les embryons ne seraient pas
forcément représentatif, car on ne peut exclure des erreurs de manipulation lors de la
congélation d’une paillette.
Il faut donc réaliser ces tests sur un nombre important d’embryons afin de s’assurer
d’obtenir des résultats représentatifs et statistiquement significatifs.
b. Evaluation de la technique de transfert
Si le protocole de congélation-décongélation permet l’obtention d’embryons viables de
bonne qualité, cela signifie qu’il faut revoir la technique de transfert.
Plusieurs causes peuvent être à l’origine d’un échec de transfert.
Tout d’abord, il peut s’agir d’un problème de timing entre le stade de la chienne
receveuse et le stade de l’embryon.
Tableau 6 : Correspondance entre les chiennes donneuses et receveuses
Chienne receveuse
A7BJ32 « SAM »
A7BJ53 « BREE »
A7BD57 « NAD »
A5BJ58 « LOL »
Z4BE64 « KTOU »
Z8BE53 « EMI »
Stade
J9
J10
J11
J9
J10
J9
Chienne donneuse
Chienne 9
Chienne 10
Chienne 3
Chiennes 4 et 7
Chienne 1
Chienne 16
Âge des embryons
J9
J10
J10-11
J9 et J9-J10
J10
J10
On constate ici d’une bonne correspondance entre les chiennes donneuses et les
chiennes receveuses a été respecté, puisque la différence ne dépasse jamais une journée.
Le timing du transfert ne peut donc pas être à l’origine de l’échec.
La seconde origine possible est la technique en elle-même. En effet, on a constaté une
amélioration de l’efficacité au fur et à mesure des transferts, qui se caractérisait par des
saignements moins importants et une cathétérisation plus facile.
Il a été démontré chez la femme que le sang était à l’origine d’une diminution du taux de
réussite des transferts d’embryons (TIRAS, 2012).
97
Il est donc préférable de limiter au maximum les saignements pendant le transfert
embryonnaire. Cela peut se faire en continuant à s’entrainer, puisque l’on a observé une
amélioration spontanée au cours des transferts pendant l’étude.
Outre les saignements, on peut s’interroger sur les éventuelles conséquences péjoratives
pour l’utérus, pouvant nuire à la bonne implantation. En effet, on a observé sur les
utérus une inflammation parfois importante au niveau des points de transferts, et
également la présence d’une sténose dans un cas. Ces effets secondaires du transfert
embryonnaire ont également été rapportés dans une étude sur la biopsie utérine, dont la
technique chirurgicale est proche (MIR, 2013). Ces anomalies macroscopiques
constituent des pistes à approfondir pour déterminer l’origine de l’échec du transfert, en
effectuant des analyses histologiques des pièces anatomiques.
Il pourrait également être intéressant d’évaluer les éventuelles conséquences délétères
pour la muqueuse utérine de l’utilisation de l’électrocoagulation pour l’arrêt des
saignements. Même si l’électrocoagulation n’a été utilisée que sur les couches les plus
externes de l’utérus et jamais sur la muqueuse, elle pourrait être à l’origine de
l’inflammation observée sur les pièces anatomiques au niveau des sites de transfert.
Cependant il est difficile d’évaluer l’impact de l’électrocoagulation par manque de
données bibliographiques, et même si les chirurgiens consultés semblent écarter cette
piste, seule l’analyse histologique pourra l’éliminer définitivement.
On peut aussi s’interroger sur l’intérêt de ne transférer les embryons que dans une seule
corne. En effet on divise ainsi par deux la probabilité d’être à l’origine d’un saignement
ou de modifications anatomiques, et comme on l’a vu en première partie il existe une
migration inter cornes physiologique des embryons entre J12 et J17. Cela permettrait de
limiter le temps opératoire, le risque de saignement et le risque de léser l’utérus pour un
résultat à priori similaire.
Enfin, une dernière possibilité est de changer la technique de transfert embryonnaire
pour une technique de transfert par cathétérisme utérin sous endoscopie vaginale (ABE,
2010). Cela permet d’éviter tout saignement et le geste chirurgicale. De plus il s’agit d’un
geste rapide et bien maîtrisé. Cependant il ne permet qu’un transfert bas des embryons
et on ne peut juger de son efficacité par rapport à un transfert par laparotomie en
l’absence d’étude supplémentaire.
98
CONCLUSION
99
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NOM PRENOM : BONTE TANCREDE
TITRE : Actualités en biotechnologies de l’embryon chez les carnivores
domestiques et mise en place d’un protocole de transfert d’embryons
congelés chez la chienne
Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, 11 octobre 2013
RESUME :
Cette thèse d’exercice débute par une revue bibliographique contenant une synthèse des connaissances
actuelles en biotechnologies de l’embryon chez les carnivores domestiques ainsi que les perspectives
d’avenir dans ce domaine. Nous présentons d’abord un rappel des particularités physiologiques de la
reproduction des carnivores domestiques ainsi que des enjeux de l’utilisation des biotechnologies de
l’embryon. Nous faisons ensuite un état des lieux des savoir-faire actuels en biotechnologies de
l’embryon chez les différents carnivores domestiques. En effet, si ces techniques sont bien maîtrisées
chez certaines espèces, l’importante variabilité entre les espèces ne permet pas leur application chez
d’autres espèces.
Nous présentons ensuite la mise en place d’un protocole de récolte, de congélation/décongélation et de
transfert d’embryons chez la chienne. Bien qu’aucune gestation n’ait été obtenue, l’analyse des
données expérimentales nous permet de mettre en avant les points à améliorer dans l’avenir.
MOTS CLES :
- Carnivores domestiques
- Techniques artificielles de la reproduction
- Biotechnologie
- Embryons
- Cryoconservation
JURY :
Président :
1er Assesseur :
2ème Assesseur :
Monsieur le Professeur M. Berland
Monsieur le Docteur S. Buff
Monsieur le Professeur P. Guérin
DATE DE SOUTENANCE : 11 octobre 2013
ADRESSE DE L’AUTEUR :
11 chemin du Mas
69210 Saint Pierre la Palud
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