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Le déficit fiscal s’est monté à quelques UYU 51.398 millions (env. USD 1.845 millions), soit 
3.5% du PIB, son niveau le plus élevé depuis la crise de 2002
. Cette augmentation s’explique 
plus par la chute des recettes fiscales due au ralentissement économique, que par une hausse 
des dépenses publiques. A noter qu’avant le paiement du service de la dette, le gouvernement 
présentait un budget équilibré, contrairement à 2014.  
 
La dette publique brute se situe, certes, bien en-dessous de  son niveau de 2002, lorsqu’elle 
atteignait 121% du PIB, elle s’est cependant  légèrement accrue ces dernières années pour at-
teindre 61.9%
 du PIB en 2015 (contre 60.2% en 2013 et 61.3 en 2014
), ce qui constitue un 
chiffre important au niveau régional. Ce haut pourcentage n’a cependant pas remis en question 
la solvabilité de l’Uruguay sur les marchés internationaux, autant Standard & Poor’s que Moody’s 
ayant procédé en 2015 à un relèvement de la qualification de la dette souveraine uruguayenne à 
BBB.  
 
En 2015, comme en 2014, le taux de pauvreté s’élevait à  9.7%. Nous assistons donc à une 
stagnation dans le processus de recul de la pauvreté qu’avait connu le pays depuis la crise de 
2002. En 2006 encore, ce taux atteignait les 32.5%. Le coefficient GINI a suivi une évolution 
similaire,  diminuant  de 0.455 en  2006 à  0.381 en 2014, pour  légèrement remonter en 2015 
(0.386).  
 
1.2. Perspectives, potentiel et défis 
 
En 2015, le gouvernement uruguayen a dû faire face à trois défis. Premièrement, il devait limiter 
l’inflation à moins de 10%, objectif tout juste atteint et qui, selon les dernières projections (août 
2016) et grâce à une dévaluation de  l’USD face au Peso uruguayen durant l’année en  cours, 
devrait se situer une nouvelle fois en-dessous des 10% en 2016. Contrairement aux attentes, le 
Peso n’a pas connu en 2016 la forte dépréciation annoncée par de nombreux économistes en 
début d’année. Cela dit, le processus de réajustement du Peso face à l’USD ne devrait qu’être 
remis à plus tard. Deuxièmement, l’Uruguay jouit  certes  de  l’investement grade (BBB) auprès 
des agences de qualifications, il doit cependant veiller à réduire son déficit fiscal (3.5% du PIB 
en 2015
). Dans un contexte de ralentissement économique et donc de diminution des recettes 
publiques, les  réajustements nécessaires sont d’autant plus difficiles à réaliser. Les revendica-
tions irréalistes des puissants syndicats uruguayens dans le cadre des négociations des diffé-
rents budgets et salaires compliquent à leur tour la position du gouvernement. En 2015, le gou-
vernement a donc dû affronter les plus forts conflits du travail depuis 2002, année de la grave 
crise économique. Cette situation perdure en 2016, les syndicats insistant sur une augmentation 
des salaires réels, alors qu’une stagnation serait nécessaire afin d’éviter une explosion du taux 
de chômage. Troisièmement, l’Uruguay doit veiller à ce que ses exportations restent compéti-
tives. Les dépréciations respectives du Peso argentin (-32% en 2015) et du Real brésilien (-43%) 
ont eu un double effet sur l’économie: une perte de compétitivité sur les marchés internationaux 
des produits d’exportation uruguayens, très similaires à ceux de ses voisins; et un renchérisse-
ment de l’Uruguay comme destination touristique pour les Argentins et Brésiliens, qui consti-
tuent le gros des touristes en Uruguay.  
 
 Centro de Investigación Económicas – Actividad y Comercio – n°147 
 Selon les estimations du FMI : International Monetary Fund (IMF), Press Release No. 16/59 (Feb. 26, 2016). 
 Selon les estimations du FMI : International Monetary Fund (IMF), Press Release No. 16/59 (Feb. 26, 2016). 
 Centro de Investigación Económicas – Actividad y Comercio – n°147