P E R S P E C T I V E S D ' A V E N I R : L E S O B S E R V A T O I R E S M O N D I A U X E T I N T E R N A T I O N A U X
Le télescope spatial de la seconde génération (NGST)
Le Next Generation Space Telescope est un ambitieux projet de la NASA auquel participe
activement l'Agence spatiale européenne. Ce projet vise à aller bien plus loin que le programme
du télescope spatial Hubble, dont le succès est déjà retentissant. En lançant un télescope
d'un diamètre de 8 mètres sur une « orbite L2 » (c'est-à-dire sur une orbite stable à 1,5
million de kilomètres de la Terre, en direction opposée au Soleil), on évitera ainsi la lumière
de fond diffusée par l'atmosphère terrestre. Le télescope sera protégé du Soleil et de la Terre
grâce à un grand écran déployable, ce qui permettra à l'ensemble du télescope de se refroidir
à une température de 35 degrés au-dessus du zéro absolu et lui procurera une sensibilité
extraordinaire dans l’infrarouge.
On prévoit que le NGST nous permettra d'observer la lumière fortement décalée vers le rouge
produite par les tous premiers amas d'étoiles formées dans l’univers encore jeune. Nous
assisterons alors à un moment clé de l'histoire du cosmos. En plus d'observer cette « première
lumière », le NGST révélera comment les étoiles et le gaz se sont assemblés en galaxies
pendant les premiers milliards d'années de l'univers, ce qui nous donnera des informations
vitales sur les mécanismes physiques les plus importants de la formation des étoiles. Ce
télescope permettra d'étudier les disques protoplanétaires desquels les systèmes planétaires
sont issus. Le NGST permettra également de détecter des supernovae à des distances nous
autorisant à mesurer la géométrie de l'espace-temps, d’étudier les objets cométaires de la
ceinture de Kuiper, etc. Le large éventail des travaux scientifiques qui seront possibles avec
le NGST est abondamment décrit sur le site Web du scientifique chargé du volet canadien, à
l'adresse http://astro.utoronto.ca/~lilly/NGST/index.html.
L'Agence spatiale canadienne s’intéresse vivement au NGST. La communauté astronomique
canadienne, cela va s'en dire, appuie très fortement cette initiative, car elle correspond parfaite-
ment à bon nombre de ses principaux objectifs scientifiques pour les deux prochaines décen-
nies. L'ASC finance actuellement trois études portant sur l’instrumentation (dont deux sont
dirigées par des astronomes du CNRC), ainsi que certaines études des composantes de
l'engin spatial, dirigées par des entreprises privées. Ces études visent à déterminer quelles
pourraient être la contribution du Canada à l'observatoire NGST. La participation active et
précoce du Canada à ce projet extrêmement ambitieux et jouissant d'une grande visibilité est
une excellente occasion de profiter de toutes ses retombées : résultats scientifiques, nouvelles
technologies, vulgarisation, éducation.
Installations de la deuxième génération
Réseau d'antennes couvrant un kilomètre carré (SKA)
Le projet SKA, d'une taille gigantesque, en est encore à l’étape de la planification. Comme son
nom l'indique, l'objectif est de construire un radiotélescope dont la superficie collectrice est de 1
kilomètre carré. Il fonctionnerait à des longueurs d’onde de quelques centimètres et plus. Pour
bien situer ce projet, soulignons que la superficie collectrice du plus grand radiotélescope au
monde, construit dans le cratère d’Arecibo (Porto Rico), est 30 fois moindre. Toutefois, au lieu
de construire une antenne unique et énorme, on utiliserait de nombreuses antennes réparties
sur des centaines de kilomètres selon un motif géométrique assurant une résolution angulaire
maximale. De la sorte, le SKA serait plus puissant encore que le réseau
actuellement le plus performant, le Very Large Array (VLA) au Nouveau-Mexique, par un facteur
de 100 pour la sensibilité et de 10 pour la résolution angulaire.
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Configuration possible du téle-
scope NGST. Le miroir du
télescope sera déployé après
l'arrivée du satellite en orbite et
l'immense écran solaire permet-
tra au reste du télescope de se
refroidir. Il pourra ainsi détecter
des objets extrêmement peu
lumineux aux longueurs d'onde
infrarouges de 0,6 à 30 microns.
Gracieuseté de la NASA /
GFSC