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la rue est parfois nécessaire mais cela ne peut suffire. Si l'on veut que les choses changent il faut s'en
donner les moyens.
Droite et gauche confondus, les chefs d'entreprise ne représentent que 5% des parlementaires. Et l'on
s'étonne qu'il soit si difficile de réduire le nombre de fonctionnaires !
La réduction des dépenses publiques devrait pourtant être une priorité. J'ai d'ailleurs insisté sur ce point
lorsque le Président de la République a proposé lors de ses vœux un Pacte de responsabilité permettant
notamment de réduire les charges qui pèsent sur le coût du travail. Une augmentation de la TVA ou de
la CSG aurait été malvenue alors même que la consommation, pourtant un des moteurs de l'activité en
France, marque le pas. Baisser les charges oui, mille fois oui. Augmenter les impôts pour le faire, dans
le contexte actuel, non.
Ce soir nous pouvons légitimement considérer, au vu des annonces faites hier au soir, avoir été
entendus. Reste maintenant à concrétiser ce qui a été annoncé. Et à préciser les contreparties
attendues qui ne pourront en aucun cas, et nous serons vigilants sur ce point, se traduire par de
nouvelles contraintes ou obligations pesant sur les PME.
Ainsi je le répète, si nous rêvons tous de la création d'un million d'emplois, la CGPME n'est pas en
mesure de s'engager sur ce point. Et je me réjouis de constater que, depuis ce matin - décidément les
choses s’accélèrent - le MEDEF, jusqu’à présent beaucoup plus affirmatif, rejoint la position que nous
défendons depuis le 1er janvier.
Contreparties ou pas, un chef d'entreprise décide d'embaucher si son carnet de commande le lui dicte.
Personne n'embauchera pour faire plaisir à Pierre ou ... François ! A l'inverse si les entreprises
retrouvent des marges, si elles reprennent confiance, elles recommenceront à investir. Et plus les
charges baisseront, plus elles embaucheront. A quelques mots près c’est d’ailleurs ce qu’a dit François
Hollande lors de sa conférence de presse.
La véritable question, c'est donc comment faire repartir l'investissement ?
Pour cela, la CGPME propose de réduire massivement l'impôt sur les Sociétés en le baissant à 23%
pour toutes les entreprises qu'il s'agisse de PME ou de grands groupes. Il serait aussi logique
d'instaurer un taux réduit d'IS pour les résultats réintégrés dans le capital des PME Patrimoniales. Cette
proposition nous la formulerons dans le cadre des Assises de la fiscalité.
Nous demanderons également à ce que, comme nous le souhaitons pour tout nouveau texte, un
engagement soit pris de ne pas lever un quelconque nouvel impôt, en particulier dans le domaine de la
fiscalité écologique, sans en supprimer un d'un montant équivalent.
Pourquoi ne pas, non plus, instaurer une règle simple consistant à supprimer automatiquement tout
impôt dont le rendement ne serait pas à minima supérieur à 25% du coût de sa collecte ?
En matière sociale aussi on peut agir pour favoriser l'emploi. La suppression annoncée des charges
patronales famille est un grand pas. Nous attendions cette mesure depuis longtemps. Elle permettra de
diminuer le coût du travail … à condition qu’il n’augmente pas par ailleurs.
Autre piste, dans le domaine des simplifications, cette fois ci : lever les freins à l'emploi en s'attaquant
par exemple aux 35 obligations administratives et financières supplémentaires liées à l'embauche d'un
50e salarié.
J'ai donc l'intention de proposer prochainement une réunion sur ce thème aux organisations syndicales
de salariés. Nous répondrons ainsi positivement à la demande du Président de la République
d'intensifier le dialogue social. Mais toujours dans le cadre de notre mission de défense des intérêts et
spécificités des PME françaises.
Dans le cas inverse, comme nous l'avons vécu récemment pour la formation professionnelle nous
refuserons de cautionner des dispositifs pénalisants pour les petites entreprises. A cet égard, je vous
annonce dès maintenant, la prochaine mise en place d'un "observatoire indépendant du taux d'accès
des salariés des PME à la formation". Une chute brutale est malheureusement à craindre dès 2015.