“or0927” — 2009/6/26 — 16:57 — page 3 — #3
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Binhas E. Optimiser les aspects relationnels en orthodontie : les bases d’une coopération réussie 3
Clinique et varia
Voilà donc les engagements réciproques sur les-
quels repose une relation praticien-patient durable
à partir de laquelle on pourra alors parler d’alliance
thérapeutique réussie ou de véritable coopération.
Mais les engagements de chacun vont bien au-
delà de ce seul contrat de soins.
La coopération du patient est l’un des piliers du
cabinet d’orthodontie. Cela demande de la part du
Praticien et de toute son équipe une bonne approche
psychologique du patient. Cependant, une réflexion
plus globale est nécessaire sur l’organisation en place
et sur la capacité des correspondants à motiver leurs
patients à respecter les consignes. C’est pourquoi il
est nécessaire de posséder de bonnes aptitudes com-
municationnelles mais également organisationnelles.
2. Un préalable : montrer
son professionnalisme
Avant même d’aborder la notion de coopération,
il est intéressant de réaliser une analyse du contexte
dans lequel le praticien évolue ainsi qu’une introspec-
tion sur soi-même, son travail et ses patients.
2.1. Mieux connaître son contexte
Le cabinet d’orthodontie est devenu une entre-
prisedesanté.Ilnepeutplusêtregérédemanière
empirique ou intuitive. Il s’agit donc d’adopter un
comportement de chef d’entreprise de santé. Au-
jourd’hui, la maîtrise de nouveaux domaines est une
condition sine qua non d’un développement durable
dans le temps (y compris pour les cabinets florissants
aujourd’hui). Il est critique d’acquérir de nouvelles
compétences tout en anticipant l’évolution des trai-
tements orthodontiques. La tendance est à la réalisa-
tion de traitements de plus en plus esthétiques (en
témoigne le développement du lingual) et de plus
en plus rapides. Il n’est pas nécessaire d’être devin
pour savoir que la durée des traitements a tendance
à diminuer. Le temps fait désormais partie du produit.
Parallèlement, le système de santé évolue, la Sécurité
Sociale se désengage progressivement des rembour-
sements au profit des compagnies d’assurance.
2.2. Mieux se connaître
Mieux se connaître, c’est idéalement se mettre,
pour utiliser un terme de spécialistes, en méta-
position. C’est prendre du recul vis-à-vis de son
activité et se voir faire. C’est également prendre
conscience de ses barrières intérieures, personnelles
ou culturelles (rapport à l’argent, influence du sys-
tème de santé, poids des préjugés, etc.) qui pour-
raient entraver notre relation avec le patient.
Le praticien doit également savoir ce qu’il veut :
Quels sont ses objectifs ? Quel est son rôle ? Il est
vivement recommander de développer une philoso-
phie où le cabinet est au service du patient, c’est-à-
dire le patient d’abord. Il est enfin important de véri-
fier la cohérence du projet professionnel du praticien
avec ses valeurs personnelles, ses désirs et sa vision.
«Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait
où il va. » Sénèque.
2.3. Mieux connaître son travail
Il s’agit de savoir ce que l’on vaut, de se position-
ner en définissant clairement sa pratique clinique et
son offre thérapeutique. Parallèlement, compte tenu
des évolutions techniques et technologiques, se for-
mer sans cesse, acquérir des compétences dans des
domaines aussi différents et variés que la clinique,
l’organisation, la gestion, le juridique, la communi-
cation, etc. sont devenus, pour l’orthodontiste ges-
tionnaire, une véritable nécessité.
2.4. Mieux connaître son patient
Nous ne soignons pas 1 ou 32 dents, mais une
personne. Il s’agit donc d’établir une relation per-
sonnalisée avec le patient et de réaliser que chaque
relation est unique (Fig. 2). Comprendre vraiment le
patient et recueillir ses désirs et ses attentes (ou ceux
de ses parents pour les enfants) sont devenus essen-
tiels dans la relation. En effet, il faudra véritablement
apprendre à lire entre les lignes et comprendre le be-
soin caché derrière la demande exprimée. Dans le
même temps, ce patient (et ses parents) est devenu
un consommateur « éclairé » qui veut tout et tout de
suite. Il veut payer son traitement au juste prix et,
avant tout, être guidé et conseillé.
Une des conséquences de cette première ré-
flexion, présentée comme un préalable, est le de-
gré de professionnalisme de l’équipe. Cela signifie
s’efforcer d’être « pro », ne pas se contenter de la
moyenne (et pas uniquement pour les aspects cli-
niques), informer objectivement les patients, tenir
ses engagements, être sûr de soi sans être préten-
tieux. Le professionnalisme rassure, humainement et