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réguliers, ce qui présente alors quelques similarités avec le prêt à intérêt qui
soulève des débats sur la légitimité religieuse d’un tel instrument.
A côté de ces instruments financiers qui génèrent un rendement aux financeurs,
la religion indique également que des prêts sans intérêt peuvent être effectués.
C’est en particulier considéré comme une bonne action religieuse si le prêt sans
intérêt est destiné aux plus nécessiteux.
Le lecteur avisé a bien sûr compris que je parle ici de la finance juive. La Torah
interdit explicitement aux Juifs de prêter ou d’emprunter avec intérêt à d’autres
Juifs (Lévitique 25:36, Deutéronome 23:20). Le judaïsme a cependant
développé au fil des siècles des techniques financières pour contourner la
prohibition du riba pardon je veux dire du ribbit car c’est ainsi que l’intérêt est
appelé en hébreu.
En effet le Talmud mentionne que des structures légales peuvent permettre
d’arriver au même résultat que le prêt à intérêt sans violer la prohibition.
Comment ? Par la mise en place d’un partenariat d’affaire appelé iska entre un
financeur qui apporte le capital et un entrepreneur qui gère l’affaire. Les deux
partenaires se partagent alors les profits de l’affaire. Face aux difficultés que
pouvaient engendrer un tel partenariat pour certains financements comme celui
d’un bien immobilier, un instrument est également apparu (l’heter iska) qui
permet la substitution de paiements réguliers à ces profits incertains.
Vous vous demandez peut-être si une telle finance existe en pratique ? Cette
question est amusante car elle survient chaque fois que j’explique la finance
islamique à des néophytes. La réponse est la même dans les deux cas : positive.
L’heter iska est proposé par de nombreuses banques en Israël.
Vous trouvez peut-être que cela ressemble à la finance islamique ? Mais est-il
surprenant que des prescriptions religieuses proches aboutissent à des finances
similaires ?