LA FINANCE ISLAMIQUE ET LA CRISE DE L'ÉCONOMIE CONTEMPORAINE Charles SAINT-PROT, Thierry RAMBAUD Collectif La crise financière et économique commencée en 2008 a montré les failles de l'idéologie et de la pratique d'un système financier international qui a perdu de vue la dimension humaine de l'économie. Parallèlement, la finance islamique a connu un essor avec un taux de croissance dépassant les 15% par an. Les principes éthiques sur lesquels est basée la finance islamique rapprochent les banques de leurs clients et du véritable esprit qui devrait caractériser tous services financiers. Est-ce que la Finance islamique pourrait contribuer à redonner de nouvelles règles alors que le système bancaire et financier international connaît une crise de confiance? Cet ouvrage tente de répondre à cette question qui concerne des enjeux décisifs en réunissant les contributions de juristes et d'économistes afin d'examiner tous les aspects du problème. Etudes Géopolitiques N° 11 Karthala, 20 € Réf.: REL21073 Prix Rel.: 18 € LA BANQUE ET LA FINANCE ISLAMIQUES Mahmoud A. EL-GAMAL Jacqueline HAVERALS La Finance islamique est une finance éthique qui trouve son inspiration dans le Coran, le Livre Sacré des Musulmans. Elle est basée sur des principes éthiques universels comme : "l'argent n'est pas une fin en soi mais un moyen de générer de la valeur ajoutée", "la finance doit s'appuyer sur les réalités économiques et écarter les produits toxiques", "si l'on partage les pertes, il est normal de partager les profits aussi !", etc. Un ensemble de règles pratiques sont dérivées de ces principes fondamentaux. De Boeck, 14 € Réf.: REL21074 Prix Rel.: 12,60 € LA FINANCE ISLAMIQUE Kaouther JOUABER-SNOUSSI Cet ouvrage pose sans détour les questions fondamentales qui préoccupent les économistes et les financiers concernant cette finance alternative : que recouvre l’expression “finance islamique” ? Quels en sont les défis et les opportunités ? Quelle place peut-elle occuper dans l’industrie financière mondiale ? Qu’est-ce qui distingue une banque islamique d’une banque conventionnelle ? Quels sont les risques inhérents aux activités financières islamiques ? Quelles alternatives en matière de gestion d’actifs propose-t-elle ? Quel rôle pour les sukuk sur les marchés internationaux de capitaux ? Telles sont quelques-unes des questions qui sont abordées dans ce livre. La Découverte, 11,60 € Réf.: REL21075 Prix Rel.: 10,44 € 8 Reliures 30 Printemps-Eté 2013 écoulement du temps. En revanche, et c’est à souligner, la finance islamique ne blâme pas la recherche du profit. L’Islam reconnaît en effet la propriété individuelle et le gain, du moment, bien entendu, que son acquisition et sa réalisation se font en conformité avec ses préceptes. La prohibition du risque (la prohibition du gharar). Outre le riba, la Charia interdit les contrats entachés d’un gharar. Mais qu’estce que le gharar ? Il s’agit, d’une façon générale, du caractère risqué d’un accord. Il se retrouve, notamment, dans la vente de biens dont l’existence ou les caractéristiques ne sont pas certaines rendant, du coup, la transaction de nature spéculative. Ainsi, un accord qui comporterait une part de risque, voire de tromperie, n’est pas valable. Les formes que peut prendre le gharar sont des plus variées. Songeons, par exemple, à l’imprécision du coût d’un contrat au moment de sa signature, au paiement conditionnel de l’une des parties, à la vente d’un bien que le vendeur n’est pas encore en état de livrer ou encore aux contrats dépendant d’un événement imprévisible. Notons, cependant, que des exceptions demeurent admises en la matière. C’est ainsi, notamment, que l’achat ou la vente de marchandises standards livrées régulièrement et payées en fin de période dont le coût n’est pas précisé, mais dépend du cours du marché, est admis. La prohibition de la spéculation (prohibition du maysir). La spéculation est interdite par le droit islamique. Cette interdiction se rapproche de celle du gharar dans ses conséquences. Ainsi, les contrats passés ne doivent pas contenir d’éléments d’incertitude ou de spéculation. A titre d’exemple, des opérations de type swaps3 ou futures4, qui sont spéculatives par nature, ne sont pas possibles en matière de finance islamique. Cette dernière exige toujours un lien avec l’économie réelle. La prohibition de la prise de participation dans des entreprises à l’activité en contradiction avec les principes de l’Islam. Il est de principe que les techniques de financement islamique ne doivent pas pouvoir servir de support à une prise de participation dans certaines activités économiques, comme l’industrie du jeu, de l’alcool, de l’armement, de la pornographie ou encore du porc. Les opérations de financement doivent donc porter exclusivement sur des actifs autorisés par l’Islam, c’est-àdire “halal” (par opposition à haram). L’obligation du partage des pertes et des profits entre les parties. Selon les règles de la Charia, nul ne peut prétendre à une quelconque rémunération sans supporter une partie du risque afférent à l’investissement. La Charia prévoit ainsi un partage équitable des gains et des risques entre l’investisseur (le prêteur) et l’entrepreneur (l’emprunteur) quelle que soit la forme de financement utilisée. Par conséquent, dans la finance islamique, la banque n’est pas qu’un simple pourvoyeur de fonds intéressé uniquement par les garanties offertes par l’emprunteur, mais un authentique partenaire de ce dernier. En tenant compte de ces principes de base5, les banques et les institutions financières islamiques ont mis en place des techniques de financement tout à faire particulières. g 1. Il s’agit de la loi canonique islamique régissant la vie religieuse, politique, sociale individuelle, toujours en vigueur dans certains Etats musulmans, comme l’Iran ou le Pakistan. 2. Verset 130 de la sourate (chapitre) III du Coran. 3. Un swap désigne un contrat par lequel les parties conviennent de s’échanger des actifs ou des flux d’intérêts liés à une opération sous-jacente, selon un échéancier déterminé. Il s’agit de contrats à terme négocié de gré à gré. 4. Les futures sont des produits dérivés qui permettent d’anticiper l’évolution à terme de différents produits financiers (indices boursiers, taux d’intérêts, etc.) ou des cours de matières premières (métaux précieux, énergie, etc.). 5. On pourrait en ajouter d’autres, comme par exemple l’interdiction de la thésaurisation, qui est perçue comme détournant les fonds des activités productives.