reste plus faible qu'au Pays Basque et en Catalogne. L'abstention y fut d'ailleurs majoritaire
lors du référendum d'autant plus que la région est dominée traditionnellement par une droite
« espagnoliste » peu favorable au nationalisme, incarnée notamment par Manuel Fraga
ministre de Franco puis président de la Xunta autonome de 1989 à 2005. Plus que sur une
histoire différenciée (elle a été réunie à la Castille et Leon dès 1071) et même sur la langue (le
Galego, proche du Portugais, parlé surtout dans les campagnes), le nationalisme, concrétisé
déjà par un statut d'autonomie obtenu en juin 1936 mais qui ne put être appliqué avec la
victoire dans cette région du « pronunciamento » franquiste dès juillet, s'appuyait sur un
sentiment de marginalisation économique (illustrée notamment par une intense immigration
vers l'Amérique Latine - la famille de Fidel Castro par exemple - et l'Europe) avec la volonté
de se débarrasser de certains complexes. L'identité galicienne se nourrit également d'une
« celtitude » en grande partie mythique. [Une comparaison avec la renaissance bretonne à
partir des années 1950 / 60 est possible.]
A priori, l'ANDALOUSIE n'était pas concernée par l'article 151 mais un référendum en
février 1981 manifesta la volonté des Andalous d'accéder à l'autonomie par cette voie. Le
statut de 1982 reconnut la nationalité historique des Andalous, plutôt paradoxale pour un
territoire symbolisant une grande partie des clichés attachés à l'Espagne. Cette volonté
exprimait un ressentiment contre le Pays Basque et, surtout, la Catalogne dont la prospérité
était en partie fondée sur une main d' uvre immigrée andalouse. D'autre part, comme en
Galice, l'autonomie apparaissait comme un moyen de mettre fin à la marginalisation
économique. A la différence des 3 communautés précédentes, le parti régionaliste (Partido
Andalucista) a une audience mineure.
* Trois communautés bénéficièrent de facto d'un statut proche du 151 avec des lois
organiques particulières en 1982.
La Comunidad VALENCIANA dont le sentiment régionaliste, le terme nationaliste étant
peu approprié, était historiquement lié à la perte de ses droits comme la Catalogne au début du
18ème. Le régionalisme, réactualisé à la sortie du franquisme, s'appuie sur une langue propre
(valenciano très proche du catalan) encore très utilisée dans les campagnes des plaines
littorales (huertas) et sur un anti - catalanisme, très marqué chez la droite espagnoliste,
sentiment ambigu car à la fois fondé sur un attachement à l'unité espagnole et sur un rejet de
la Catalogne et de Barcelone soupçonnées d'expansionnisme et de condescendance à l'égard
de sa voisine méridionale plus rurale et moins développée. Cependant il existe aussi une
gauche nationaliste pancatalane très minoritaire. Le talon d'Achille de cette communauté est
un manque de cohésion interne avec des districts occidentaux situés géographiquement en
Castille, une province méridionale, désormais très cosmopolite (Alicante), et une province
septentrionale (Castellón) dont la partie la plus au nord est plus ou moins tournée vers la
Catalogne.
Le régionalisme de la Comunidad de CANARIAS repose sur l'insularité ultra périphérique
et l'existence de mouvements nationalistes et indépendantistes minoritaires (par exemple le
Mouvement pour l'autodétermination et l'indépendance de l'archipel des Canaries) mais dont
l'activisme et l'assise populaire étaient loin d'être négligeables dans la 1ère étape de la
transition démocratique. Actuellement, le principal parti autonomiste, Coalición canaria, est
de centre droit.
La Comunidad Foral de NAVARRA constitue un cas original car elle fut la seule région qui
bénéficia de droits propres sous Franco. En effet, celui - ci avait restauré partiellement les
« fueros » en récompense de l'appui apporté par les « requetés » aux nationalistes pendant la
guerre civile. Le choix des « requetés », milice d'origine carliste, s'expliquait par leur
catholicisme militant face à l'anticléricalisme de la République. A la sortie de la dictature, la
présence d'une population bascophone dans le Nord et l'histoire commune des fueros jusqu'au