des étoiles : si celle-ci varie régulièrement, on peut

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dans l’Univers»
sont des géantes gazeuses invivables. Parmi elles, les planètes
solides sont encore très rares. Par
ailleurs, sachez que la vie nécessite trois conditions : de l’énergie
durant un long laps de temps, de
l’eau liquide, et la présence de
molécules organiques. Il faut donc
que l’étoile soit suffisamment
petite, comme notre Soleil, pour
ne pas se consumer trop rapidement. L’eau liquide, tellement
nécessaire à la vie, ne peut exister
que si la planète n’est ni trop près
ni trop loin de son étoile, de telle
façon que la température en
surface reste comprise entre 0 et
100 °C. Enfin, il faut la création
de molécules organiques. Bref, le
nombre de conditions requis rend
extrêmement improbable qu’on
trouve la vie sur l’une de ces
500 premières planètes.
Finalement, notre bonne
vieille Terre reste exceptionnelle
dans l’Univers?
Absolument. Et on peut dire que
c’est grâce à Jupiter ! Sans elle, la
Terre ne serait qu’un petit machin
doté d’une gravité trop faible pour
retenir l’atmosphère, et donc la
vie. En effet, notre planète est née
de l’agglomération de très
nombreux petits corps dont les
collisions ont été provoquées par
l’agitation due à la proximité de
l’énorme Jupiter. Si cet astre avait
été plus éloigné, les collisions
auraient été trop faibles ; s’il avait
été plus proche, les collisions
auraient été trop fortes. Parmi les
systèmes planétaires repérés,
nous n’avons trouvé que des
« Jupiter » trop près de leur étoile
pour permettre la formation d’une
« Terre ». Pour l’instant… §
« Lumières d’étoiles. Les couleurs
de l’invisible », d’André Brahic
(Odile Jacob, 280 p., 35 €).
A paraître le 2 décembre : « De feu et de
glace. Au pays des géantes » (Odile Jacob).
Gliese 581,
l’autre système solaire
Dans leur désir frénétique de découvrir
la première planète ressemblant suffisamment à la Terre pour pouvoir abriter
la vie, les astronomes se laissent parfois
emporter par leur enthousiasme.
C’est visiblement le cas de cette équipe
américaine (université de Californie
et Carnegie Institution for Science) qui
vient d’annoncer triomphalement (à
tort ?) l’existence d’une nouvelle planète
habitable autour de l’étoile Gliese 581.
Cette naine rouge (étoile de faible intensité), située à 20,3 années-lumière de nous,
est une vieille connaissance qui compterait
donc maintenant six planètes. Un vrai
système solaire en miniature avec des
planètes plus proches de leur soleil et
tournant bien plus vite que les nôtres. Sans
attendre, les Américains ont même pris
la peine de baptiser cette exoterre Zermina.
Mais plusieurs astronomes font la fine
bouche, remettant en question les
calculs de leurs confrères. En effet, une
exoplanète étant généralement trop petite pour être vue au télescope, son existence est extrapolée par deux méthodes
principales. La première, dite des transits,
repose sur l’observation de la luminosité
des étoiles : si celle-ci varie régulièrement,
on peut supposer qu’une planète passe
devant l’étoile. Cette méthode est celle
qui a permis à l’équipe franco-suisse
de Michel Mayor de détecter les quatre
premières planètes de Gliese 581. La
seconde méthode, dite des vitesses
radiales (utilisée par les Américains),
repose sur les fluctuations de trajectoire
de l’étoile, dont la cause peut être attribuée
à des planètes. Des savants calculs
permettent de déterminer le nombre et
la masse de ces planètes. Les Américains
ont donc estimé que Gliese 581 n’était pas
entourée de quatre planètes, mais de six,
dont la fameuse Zermina. Elle aurait trois
fois la masse de la Terre, tournerait en
36,6 jours autour de sa naine rouge en lui
présentant toujours la même face et serait
dans la zone « habitable » (c’est-à-dire
permettant l’existence d’eau liquide). Le
problème, c’est qu’en revoyant les calculs
des Américains, plusieurs astronomes
pensent qu’ils ont pris de microscopiques
signaux relevant d’un bruit de fond
pour deux planètes. Bref, Zermina n’a pas
encore décroché son acte de baptême !
Quoi qu’il en soit, il faut s’attendre, dans
les années à venir, à la découverte de milliers de systèmes solaires. Forcément, ils
accueilleront plusieurs planètes ressemblant à la Terre. Quant à savoir s’ils abritent
aussi la vie, c’est une autre histoire.
L’analyse de leur atmosphère – possible
dans quelques années – pourrait cependant nous fournir un indice brûlant § F. L.
Mercure
ZONE HABITABLE
Soleil
e
Gliese 581
Naine rouge
En millions
de km 0
Vénus Terre Mars
La température des planètes
permet à l’eau d’y exister
sous forme liquide
b
c
Jupiter
g
d
Gliese 581 f et g ont été
découvertes par une équipe
américaine en 2010
f
Gliese 581 b, c, d, et e ont été
découvertes par une équipe
franco-suisse dès 2005
Gliese 581 g
appelée aussi Zermina
15
150
1 500
Source : Franck Selsis-université de Bordeaux/Eso.
Le Point 1989 | 28 octobre 2010 | 115
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