2011 - Regards sur 2011 - Aux confins du système solaire
VERS UN NOUVEAU PARADIGME DE LASTROLOGIE MONDIALE
1 - Septile NE-PL
Ce ne sont pas forcément les configurations les plus spectaculaires qui sont porteuses des
mutations les plus profondes ; il arrive qu’un aspect subtil entre lentes ait une portée considérable. Tel
est le cas, nous semble-t-il, du septile NE-PL, en orbe de 2001 à 2011. Cette phase du septile s’inscrit
dans la longue phase du sextile NE-PL, de janvier 1950 à 2032. De 1986 à 2001, l’aspect a régressé
vers le septile (51°30) et de 2011 à 2626, il va progresser pour retrouver le sextile. Auparavant, avant
d’atteindre la phase du sextile, le cycle NE-PL était déjà passé par la phase du septile entre 1937 et
1940.1 En son temps, Charles Harvey avait étudié les effets de cette première phase de septile et l’avait
mise en rapport avec des développements scientifiques contemporains de la Seconde Guerre mondiale.
Dans notre article sur l’astrologie uranienne, nous avions établi la correspondance entre cet aspect
cyclique et l’extraordinaire essor des connaissances relatives au système solaire depuis le début de la
décennie écoulée :
Cet aspect subtil en qui se manifeste la puissance du Nombre Sept mérite bien d’être mis en
corrélation avec l’essor spectaculaire de nos connaissances relatives à notre système solaire et
de l’extension inouïe des limites de notre monde, connaissances rendues possibles par des
moyens d’observation tels que Hubble ou par les navettes d’exploration spatiale qui sont en
train de nous relier jusqu’à la région de PL et, bien au-delà, jusqu’aux confins de notre
système solaire.2
2 - Scénario cyclique - 1399-1492 // 1891-2003
Il faut remonter, pour retrouver un tel bouleversement, marqué par une mutation et une expansion
du monde connu, à l’époque des Grandes Découvertes. Dans le cycle NE-PL précédent le cycle actuel,
consécutif donc à la conjonction de 1399, nous trouvons une longue période de septile analogue à la
nôtre, entre 1496 et 1525. Nous observons un parallèle frappant entre cette époque et la nôtre, et nous
pouvons comparer les deux séquences parallèles. Un siècle environ après la conjonction NE-PL
(1399/1891) se produit la conjonction UR-NE (1478/1993), elle-même suivie de deux interférences
jupitériennes, par conjonction (1486/1997) puis par opposition (1492/1503). C’est ce dernier moment
qui nous intéresse au plus haut point puisqu’il correspond, dans le cycle de 1399 à la découverte de
l’Amérique par Christophe Colomb et, dans le cycle de 1891, à la découverte d’Eris dans la Ceinture
de Kuiper.3 A l’exploration et à la conquête du continent américain par les Européens répond
aujourd’hui l’exploration des confins de notre système solaire, au-delà de PL.
En 1492, le mi-point JU=UR/NE en opposition de JU se situe dans l’axe Cancer-Capricorne ; en
2003, la même configuration se présente dans l’axe Lion-Verseau. Si l’on inclut au tableau les TNP
(Transneptuniennes de l’École de Hambourg), on observe, pour 1492, la conjonction de Hadès au mi-
point UR/NE, ainsi que le transit de Kronos à 0° Cancer, en relation avec le PV (Point Vernal). Hadès
est impliqué en outre dans un sesqui-carré Vulcanus-Poséidon. Un ensemble de configurations
puissantes. Dans le thème de 2003, un sesqui-carré Zeus-Admetos interfère avec le mi-point UR/NE.
3 - Ceinture de Kuiper - Découverte de QB1 - Découverte d’Eris
Le nouveau champ d’exploration, qui a fourni tant de surprises depuis l’an 2000, est cette zone du
système solaire au-delà de l’orbite de NE (entre 30 et 55 UA) que l’on appelle la Ceinture de Kuiper.
Elle est composée de petits corps, restes de la formation du système solaire, des corps volatils
gelés(méthane, ammoniac ou eau), et la masse totale des objets qui s’y trouvent ne représente guère
que 1% de la masse terrestre. On y a découvert plus de 1 000 objets (nommés TNO : Objets
Transneptuniens)¸ mais on suppose qu’il pourrait y en avoir autour de 70 000. Après la découvert de
PL en 1930, la curiosité scientifique se projette aussitôt au-delà : l’astronome Frederick Leonard
suggère l’existence d’une série de corps « ultra-neptuniens ». Un tel objet, témoignant de la réalité
effective de la ceinture de Kuiper, est présenté le 30 août 1992 sous le nom de QB 1. Le thème
2
s’articule, sur le plan de l’astrologie classique, autour de la conjonction UR-NE au sextile de PL et au
trigone de JU. Mais les interférences de TNP sont nombreuses et puissantes : Vulcanus et Apollon
(dans l’axe Cancer-Balance) forment un carré en T avec la conjonction UR-NE ; en outre, Cupidon
(conjoint à PL) relie l’opposition de Vulcanus à la conjonction UR-NE, de même qu’Admetos (en
Taureau).
Eris, la plus grande planète naine connue du système solaire, a été découverte en 2003, mais
l’annonce n’en a été faite que le 29 juillet 2005, en même temps que la présentation au monde de
Makemake et Haumea. Eris est à ce moment-là à 2° Bélier (et devait donc se trouver juste sur le PV au
moment de sa découverte) ; UR est impliqué dans un Yod dissonant avec le carré Apollon-Vulcanus,
avec un relais dissonant à Cupidon.
Un autre objets des plus remarquables est Sedna, corps transitant entre la ceinture de Kuiper et
l’hypothétique nuage d’Oort - limite extrême du système solaire, mille fois plus éloigné que la ceinture
de Kuiper. Découverte le 14 novembre 2003, Sedna a été présentée le 15 mars 2004. C’est le
cinquième plus grand objet transneptunien après Eris, PL, Makemake et Haumea, et l’un des objets les
plus rouges du système solaire (presque autant que MA).
Ces corps présentent des orbites fortement excentriques. Eris navigue entre son périhélie à 38 UA
du SO et son aphélie à 97 UA, et son orbite est fortement inclinée par rapport à l’écliptique (45°). Pour
Sedna, son périhélie est estimé à 76 UA, tandis que son aphélie voisine 960 UA, ce qui lui donne une
période orbitale d’environ 12 000 ans (la plus élevée des objets connus du système solaire, à
l’exception de quelques comètes). Actuellement, Sedna se trouve à 87,4 UA du SO, proche de son
périhélie, tandis qu’Eris est plus éloignée, étant plus proche de son aphélie. Sedna sera de nouveau la
plus éloignée des planètes n aines en 2114. Entretemps, elle aura atteint son périhélie entre la fin 2075
et la mi 2076. Le thème dressé pour mars 2076 est impressionnant du fait de la triple conjonction
(entre et 12° Sagittaire) d’Apollon, Zeus et Poséidon.4 En outre, au même moment, Sedna sera en
train de franchir le cap de Cancer, en forte résonance au PV, et au mi-point entre UR et la triplice
AP-ZE-PO.
A l’expansion dans l’espace que représente la couverte de ces TNO de la ceinture de Kuiper
répond une extension civilisationnelle dans la symbolique des noms attribués à ces objets, la référence
ne se faisant plus exclusivement en relation avec la mythologie grecque, mais avec celle d’autres
civilisations. Si Eris - et son satellite Dysnomie - font référence à la déesse grecque de la Discorde et à
sa fille (l’Anarchie), Makemake renvoie au nom du dieu créateur dans le panthéon traditionnel de
Rapa Nui sur l’île de Pâques, Haumea est une déesse hawaïenne de la fertilité et de la naissance, et
Sedna la déesse Inuit de la mer, vivant dans les profondeurs glaciales de l’Océan arctique. Cette
projection jusque dans les confins du système solaire de références à des civilisations jusqu’alors quasi
ignorées témoigne du fait que, sur notre Terre, s’est effectué, pour la première fois dans l’Histoire, une
rencontre entre toutes les civilisations, grandes ou petites et qu’il s’est constitué désormais ce que l’on
pourrait appeler, dans la foulée de Toynbee, une oikoumenè globale. Si Eris et Dysnomie augurent du
risque de disputes et d’anarchie chaotique - mais aussi de la possibilité d’accéder, au-delà des disputes
et du désordre, à un ordre différent, plus intégrant - Makemake, Haumea et Sedna pourraient signaler
l’importance que prendront peut-être, dans l’histoire du XXIe siècle, certaines zones du Pacifique et de
l’Arctique, jusque-là laissées dans une ombre plus ou moins protectrice.
4 - Septiles - TNP - 1990-2040
Le septile NE-PL n’est pas la seule signature de cette effervescence scientifique depuis une
dizaine d’années - dont les découvertes astronomiques ne sont qu’une part, à côté de celles effectuées
dans d’autres domaines, tels que la biogénétique ou l’informatique. Durant la période 1990-2040, en
effet, nous observons la présence prolongée de quatre septiles (ou multiples) entre les TNP (outre ceux
que forment Cupidon, la plus « rapide » des TNP) : Hadès-Zeus, Hadès-Kronos , Apollon-Admetos,
Vulcanus-Poséidon. Le thème du 1er janvier 2011 présente la série de ces septiles qui viennent
s’ajouter au septile NE-PL en voie de se dissoudre.
5 - Septile NE-PL - 1496-1525 - avec TNP
3
Lors du précédent cycle NE-PL, la phase du septile a du entre 1496 et 1525. Durant cette
période également, on observe une quantité de septiles entre TNP qui dorment une grappe entre 1507
et 1516, et dont témoigne, par exemple, le thème du 1er janvier 1510 avec une figure générale plus
harmonieuse et plus intégrée que celle de 2011).
6 - Lancement de Voyager 1 et 2
Ce ne sont plus aujourd’hui les caravelles qui s’en vont sillonnant les eaux tempétueuses de
l’Atlantique, mais les sondes spatiales qui s’élancent dans le vide redoutable des régions trans-
neptuniennes. La mission Voyager avait pour mission, dans les années 1970-1980 d’étudier les
planètes géantes du système solaire, d’abord JU et SA, puis UR et NE, la transmission de données
scientifiques étant prévue jusqu’en 2025. Les deux sondes ont été lancées quinze jours l’une après
l’autre, Voyager 2 le 20 août et Voyager 1 le 5 septembre 1977, l’année de la découverte de Chiron.
Le thème du 1er septembre 1977 montre la conjonction de Chiron et d’Admète Taureau). La
figure centrale est un carré en T qui relie NE en Sagittaire au carré Zeus-Kronos, avec un relais
harmonique de PL à l’opposition NE-Kronos. Mais derrière ces aspects classiques se présente tout un
jeu de septiles impliquant MA-JU-SA-PL avec la conjonction Chiron-Admetos.
Voyager 1 a survolé JU le 5 mars 1979, à une distance de 350 000 km. Il a fait ensuite un survol
très rapproche de Titan, une des lunes de SA, le 11 novembre 1980, à moins de 7 000 km. Puis il a
quitté le plan de l’écliptique et il va maintenant, objet le plus distant de la Terre jamais envoyé dans
l’espace, à la rencontre de l’héliopause (limite du système solaire), se dirigeant vers l’Apex solaire
(groupe d’étoiles vers lequel se dirige le système solaire).
7 - Périple de Voyager 2 - Tableau des lentes en latitude - 1975-1990
Quant à Voyager 2, du fait d’une trajectoire plus lente et plus courbée que Voyager 1, il demeure
dans le plan de l’écliptique. Il a survolé JU le 9 juillet 1979, puis SA le 26 août 1981, puis UR en
1986, découvrant dix nouvelles lunes en plus des cinq déjà connues. Le survol de NE s’est effectué le
25 août 1989, à une distance de 30 000 km, avec la découverte des anneaux de NE et de dix nouvelles
lunes. En août 2007, Voyager 2 a franchi les limites de l’héliosphère (84 UA) et il devrait quitter le
système solaire (héliopause) vers 2017, se dirigeant alors vers les constellations du Sagittaire et du
Paon.
Cette mission a été favorisée par une configuration des lentes qui ne se présente qu’une fois tous
les 176 ans, et qui permis de profiter de la technique de l’assistance gravitationnelle : chaque survol
rapproché d’une de ces planètes géantes donne un coup d’accélérateur suffisant aux sondes pour les
propulser au voisinage de la planète suivante. C’est ainsi que le vol jusqu’à NE a été réduit de 30 ans
(sans assistance gravitationnelle) à 12 ans. Voyager a pérégriné en quelque sorte en régime jupitérien,
et non en régime saturnien !
Le tableau des latitudes permet de comprendre comment a fonctionné ce système de l’assistance
gravitationnelle. La sonde frôle JU en 1979 en latitude Nord élevée, rejoint SA en 1981 au plan de
l’équateur, puis rejoint UR et NE en latitude Sud élevée, entre 1986 et 1989.
8 - Tableau des lentes en latitude - 1795-1810
Un peu moins de deux siècles auparavant, entre 1795 et 1810, on aurait pu bénéficier d’une
configuration analogue des positions des lentes en latitude. Mais l’on en était alors aux débuts de la
machine à vapeur et à la maîtrise des océans par l’Angleterre, et non au temps de la conquête spatiale.
9 - Lancement de la sonde New Horizons
Le relais a été pris dans notre décennie par le programme New Frontiers de la NASA dont
l’objectif est l’exploration fouillée des planètes du système solaire. La sonde New Horizons constitue
la première mission de ce programme ; elle doit étudier PL et son satellite Charon en 2015 et survoler
ensuite certains objets (non encore déterminés) de la ceinture de Kuiper. La sonde a été lancée le 19
janvier 2006 à Cap Canaveral, en Floride. Elle a survolé JU le 28 février 2007, à une distance de 3,3
4
millions de km. Le survol de PL est prévu pour le 14 juillet 2014, au moment JU-SA-PL formeront
une triple conjonction en latitude nord, à au-dessus de l’écliptique. Ce survol s’effectuera à 9 600
km de PL et à 27 000 km de Charon.5 La mission New Horizons devrait se poursuivre jusqu’en 2025,
alors que la sonde sera à une distance de 50 à 60 UA.
Le thème du lancement de New Horizons met en valeur PL, au carré de la LU, mais surtout sur les
mi-points MA/SA=JU/SA, indicateurs (selon Ebertin) de « catastrophe ou cas de force majeure »,
« d’énormes efforts pour atteindre ses objectifs », de « découragement ». Il se pourrait, en effet, que le
grand élan de la conquête spatiale subisse de sérieux empêchements dus, entre autres, à des contraintes
financières insupportables en temps de crise. Déjà, maints programmes de la NASA ont été réduits à la
baisse ces dernières années. Un autre aspect du thème de lancement est remarquable : la présence de
Sedna en conjonction avec MA à 17° Taureau, qui entraîne l’implication de Sedna dans le tableau
d’ensemble. On a comme une signature céleste venant des tréfonds de cette zone ultime de notre
système solaire.
10 - Le système solaire global
De cet enrichissement extraordinaire - en une dizaine d’années ! - de notre connaissance
astronomique du système solaire doit découler, sans doute, l’émergence d’un nouveau paradigme de
l’astrologie mondiale, remodelée sur une intégration des éléments nouveaux venus des confins du
système. Le système solaire global aujourd’hui apparaît comme l’emboîtement de quatre sphères aux
dimensions de plus en plus considérables. D’abord le système solaire interne, auréolé de la multitude
de corpuscules qui forment l’anneau des astéroïdes entre MA et JU. Puis le système solaire externe,
qui englobe désormais, au-delà de PL, les objets de la ceinture de Kuiper. En troisième lieu, l’ellipse
de l’orbite de Sedna, au creux de laquelle le système solaire externe lui-même est concentré comme le
jaune d’un œuf cosmique. Et enfin, réduisant l’immense orbite de Sedna aux dimensions d’un vaste
point central, l’auréole bleutée de l’hypothétique - et infranchissable - nuage d’Oort… Alors qu’il y a
encore une dizaine d’années notre conscience ordinaire du système solaire s’arrêtait à PL, notre esprit
est invité aujourd’hui à une ouverture quasi transcendante.
11 - Trois paradigmes de l’astrologie - 20 juillet 1969
Illustrons, de manière simple, ce que nous appellerions volontiers les trois paradigmes successifs
de l’astrologie. Il suffit, pour cela, d’examiner la façon dont peut être traité un des événements les plus
spectaculaires du XXe siècle, qui a le mérite d’être signifié, astrologiquement, de la manière la plus
simple et la plus éloquente tout à la fois. Nous voulons parler de l’arrivée de l’homme sur la Lune, le
20 juillet 1969. Si l’on demeure dans le strict cadre « étroit » d’une astrologie ptoléméenne qui a SA
pour limite, nous avons, pour ce jour-là, un simple conjonction LU-JU à Balance. Dans le modèle
« élargi » qui a été celui du XXe siècle après la découverte de la troisième planète transsaturnienne en
1930 et qui s’arrête à PL, nous tombons sur une conjonction JU-PL avec interférence de la LU.
Passons à un modèle « global » incluant les TNP de l’École de Hambourg, et nous avons
l’extraordinaire surprise de constater la présence, sur le même degré d’Apollon, dont le nom même est
en résonance symbolique avec le nom de la mission Apollo 11. La triple conjonction JU-UR-Apollon
est des plus étroites, à quelques minutes près (JU et UR à 0°40, Apollon à 0°46).
La fréquence respective de ces configurations est proportionnelle à une extension dans le temps
de l’expansion dans l’espace. Pour le modèle étroit, qui a gné depuis l’Antiquité jusqu’à la
découverte d’UR en 1781, la possibilité d’une conjonction LU-PL à 0° Balance est théoriquement
possible tous les douze ans. Ainsi, dans le cycle précédent, JU a transité à 0°40 Balance le 20
décembre 1956 et le 12 février 1957 ; mais la LU n’était pas au rendez-vous (elle transitait ce point le
24 décembre, le 20 janvier et le 16 février). Un cycle précédent encore, et nous trouvons JU le 28 août
1945 ; la LU était le 11 août et le 7 septembre. La LU, on le sait bien, est rarement au rendez-vous,
mais il est sûr qu’en continuant ce petit jeu, on finira bien par tomber sur une conjonction LU-JU à
Balance.
Dans le modèle « élargi », les choses se compliquent, puisqu’il nous faut maintenant remonter de
84 ans en 84 à la recherche d’une conjonction JU-UR à Balance - sans plus parler de la LU ! Dans
le cycle précédent, en 1884-1885, UR passe trois fois sur ce point entre octobre 1884 et août 1885,
mais JU ne le transite, trois fois également, qu’entre novembre 1885 et juillet 1886. La conjonction
5
JU-UR ne se produit que le 18 août 1886, à 5°30 de la Balance. aussi, bon courage à qui voudrait
remonter jusqu’à une conjonction JU-UR à 0° Balance. Mais il est possible qu’il s’en soit produite une
autre à l’échelle historique, durant les six derniers millénaires.
Avec le modèle « global », qui est potentiellement celui du XXIe siècle, la rencontre de JU et
d’Apollon à Balance est sans doute un phénomène unique à l’échelle de milliers, sinon de millions
d’années. La période orbitale d’Apollon étant de 576 ans, la fenêtre d’une rencontre possible avec JU
ne s’est ouverte pour la dernière fois, avant les noces ineffables de 1969, qu’entre novembre 1390 et
août 1392 : UR, qui transite alors en Scorpion, n’est pas au rendez-vous. Cependant, nous avons eu la
surprise de tomber, pour le 1er août 1392 sur une triple conjonction LU-SA-Apollon à Balance. Ce
qui ne tire pas à conséquence, mais donne l’occasion de rappeler un principe fondamental dans
l’exploration de l’Histoire par l’étude des cycles planétaires. Il ne faut jamais oublier que la répétition
de configurations analogues, dans la pureté de l’algèbre céleste, n’induit pas en soi la répétition
d’événements semblables, inscrits dans la pâte de la physique terrestre. En effet, la « figure » du
monde change, au moins au rythme des conjonctions NE-PL tous les cinq siècles, sans compter avec la
formidable accélération de l’Histoire que connaît notre temps, ouvrant à la possibilité d’une asymptote
vertigineuse, dont la « dromosphère » de Paul Virilio (alliance de la vitesse et de la technologie)
permet de se faire une idée. La triple conjonction LU-SA-Apollon de 1392 nous apparaît comme une
« curiosité », une singularité, dont on ne peut tirer, nous semble-t-il, aucune conclusion. La quadruple
conjonction du 20 juillet 1969, en correspondance avec l’événement historique de l’arrivée de
l’homme sur la Lune, provoque au contraire une forme d’illumination de l’esprit, incite à une profonde
méditation métaphysique… C’est que les temps sont mûrs et révolus pour que « cela se passe » et que
« cela ait un sens ».
12 - Trois paradigmes de l’astrologie - 1er février 2080
Un autre cas, plus complexe, se présente pour l’année 2080. Selon le modèle « étroit », il se
produira au début du Verseau une conjonction JU-SA, qui est la conjonction majeure du système
ptoléméen. Elle se produit tous les vingt ans, mais les Anciens ont réussi à constituer des cycles longs
en intégrant le jeu des triplicités : ces conjonctions se succèdent, en effet, sur deux siècles environ,
dans les signes de Feu, de Terre, d’Air et d’Eau, et l’on obtient même un cycle long de 960 avec le
retour en signes de Feu. Dans le modèle « élargi », cette conjonction JU-SA s’insère dans le cadre
d’une opposition UR-NE dans l’axe Lion-Verseau. André Barbault, dans son exploration
prévisionnelle du XXIe siècle, a même fait de cette configuration de 2080 la période la plus
dangereuse du siècle, avec le risque de la constitution de deux blocs antagonistes, à l’image de ceux
qui s’étaient formés dans les décennies précédant la Première Guerre mondiale. Avec le modèle
« global », cette lourde configuration est en quelque sorte reléguée au second plan devant
l’exceptionnelle triple conjonction Zeus-Apollon-Poséidon au milieu du Sagittaire. Une telle triplice
ne doit se rencontrer qu’une fois sur des milliers ou peut-être des millions d’années ; le cycle ZE-AP
dure 2009 ans, le cycle ZE-PO 1127 ans et le cycle AP-PO 2564 ans. A ce jour, nous n’en sommes
qu’à une phase préliminaire d’exploration des cycles des TNP, nous sommes bien incapables de
disserter sur la signification d’une telle configuration - sauf, peut-être, à la mettre en relation avec des
données qui ressortissent de la cyclologie traditionnelle et non plus de l’astrologie mondiale. Mais, de
même que la ceinture de Kuiper est devenue notre horizon astronomique, l’astrologie uranienne fait
désormais partie de notre conscience et de notre pratique d’astrologue, et nous pouvons au moins, dans
la phase actuelle de nos connaissances, pointer sur ces grands nœuds cosmiques présents dans
l’invisible.
On remarquera, enfin, que dans le tableau « global » de 2080, Sedna transitera alors à Cancer,
en opposition à un mi-point qui, à 8° Capricorne, relie les deux configurations « classique » et
« uranienne », c’est-à-dire la triple conjonction JU-SA-UR d’une part et la triplice ZE-AP-PO d’autre
part.
Naturellement, de telles configurations, qui se réfèrent à des cycles d’une si longue durée, ne
concernent pas uniquement l’histoire humaine, dans la dimension qu’il nous est donné de connaître, et
qui remonte aux débuts de l’histoire des civilisations, en Égypte et en Mésopotamie. S’impose ici ce
qu’on pourrait appeler un « principe de subsidiarité interprétative » : depuis longtemps, s’il peut être
toujours fonctionnel dans le cadre de l’astrologie généthliaque, le modèle « étroit » ptoléméen est
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