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JU-UR ne se produit que le 18 août 1886, à 5°30 de la Balance. Là aussi, bon courage à qui voudrait
remonter jusqu’à une conjonction JU-UR à 0° Balance. Mais il est possible qu’il s’en soit produite une
autre à l’échelle historique, durant les six derniers millénaires.
Avec le modèle « global », qui est potentiellement celui du XXIe siècle, la rencontre de JU et
d’Apollon à 0° Balance est sans doute un phénomène unique à l’échelle de milliers, sinon de millions
d’années. La période orbitale d’Apollon étant de 576 ans, la fenêtre d’une rencontre possible avec JU
ne s’est ouverte pour la dernière fois, avant les noces ineffables de 1969, qu’entre novembre 1390 et
août 1392 : UR, qui transite alors en Scorpion, n’est pas au rendez-vous. Cependant, nous avons eu la
surprise de tomber, pour le 1er août 1392 sur une triple conjonction LU-SA-Apollon à 0° Balance. Ce
qui ne tire pas à conséquence, mais donne l’occasion de rappeler un principe fondamental dans
l’exploration de l’Histoire par l’étude des cycles planétaires. Il ne faut jamais oublier que la répétition
de configurations analogues, dans la pureté de l’algèbre céleste, n’induit pas en soi la répétition
d’événements semblables, inscrits dans la pâte de la physique terrestre. En effet, la « figure » du
monde change, au moins au rythme des conjonctions NE-PL tous les cinq siècles, sans compter avec la
formidable accélération de l’Histoire que connaît notre temps, ouvrant à la possibilité d’une asymptote
vertigineuse, dont la « dromosphère » de Paul Virilio (alliance de la vitesse et de la technologie)
permet de se faire une idée. La triple conjonction LU-SA-Apollon de 1392 nous apparaît comme une
« curiosité », une singularité, dont on ne peut tirer, nous semble-t-il, aucune conclusion. La quadruple
conjonction du 20 juillet 1969, en correspondance avec l’événement historique de l’arrivée de
l’homme sur la Lune, provoque au contraire une forme d’illumination de l’esprit, incite à une profonde
méditation métaphysique… C’est que les temps sont mûrs et révolus pour que « cela se passe » et que
« cela ait un sens ».
12 - Trois paradigmes de l’astrologie - 1er février 2080
Un autre cas, plus complexe, se présente pour l’année 2080. Selon le modèle « étroit », il se
produira au début du Verseau une conjonction JU-SA, qui est la conjonction majeure du système
ptoléméen. Elle se produit tous les vingt ans, mais les Anciens ont réussi à constituer des cycles longs
en intégrant le jeu des triplicités : ces conjonctions se succèdent, en effet, sur deux siècles environ,
dans les signes de Feu, de Terre, d’Air et d’Eau, et l’on obtient même un cycle long de 960 avec le
retour en signes de Feu. Dans le modèle « élargi », cette conjonction JU-SA s’insère dans le cadre
d’une opposition UR-NE dans l’axe Lion-Verseau. André Barbault, dans son exploration
prévisionnelle du XXIe siècle, a même fait de cette configuration de 2080 la période la plus
dangereuse du siècle, avec le risque de la constitution de deux blocs antagonistes, à l’image de ceux
qui s’étaient formés dans les décennies précédant la Première Guerre mondiale. Avec le modèle
« global », cette lourde configuration est en quelque sorte reléguée au second plan devant
l’exceptionnelle triple conjonction Zeus-Apollon-Poséidon au milieu du Sagittaire. Une telle triplice
ne doit se rencontrer qu’une fois sur des milliers ou peut-être des millions d’années ; le cycle ZE-AP
dure 2009 ans, le cycle ZE-PO 1127 ans et le cycle AP-PO 2564 ans. A ce jour, où nous n’en sommes
qu’à une phase préliminaire d’exploration des cycles des TNP, nous sommes bien incapables de
disserter sur la signification d’une telle configuration - sauf, peut-être, à la mettre en relation avec des
données qui ressortissent de la cyclologie traditionnelle et non plus de l’astrologie mondiale. Mais, de
même que la ceinture de Kuiper est devenue notre horizon astronomique, l’astrologie uranienne fait
désormais partie de notre conscience et de notre pratique d’astrologue, et nous pouvons au moins, dans
la phase actuelle de nos connaissances, pointer sur ces grands nœuds cosmiques présents dans
l’invisible.
On remarquera, enfin, que dans le tableau « global » de 2080, Sedna transitera alors à 8° Cancer,
en opposition à un mi-point qui, à 8° Capricorne, relie les deux configurations « classique » et
« uranienne », c’est-à-dire la triple conjonction JU-SA-UR d’une part et la triplice ZE-AP-PO d’autre
part.
Naturellement, de telles configurations, qui se réfèrent à des cycles d’une si longue durée, ne
concernent pas uniquement l’histoire humaine, dans la dimension qu’il nous est donné de connaître, et
qui remonte aux débuts de l’histoire des civilisations, en Égypte et en Mésopotamie. S’impose ici ce
qu’on pourrait appeler un « principe de subsidiarité interprétative » : depuis longtemps, s’il peut être
toujours fonctionnel dans le cadre de l’astrologie généthliaque, le modèle « étroit » ptoléméen est