La passion de l`apiculture engendre calme, maîtrise de soi, détente

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La Société d'Horticulture et d'Écologie de Saint-Ours-du-Saint-Esprit
LA VIE DE L’ABEILLE ET L’APICULTURE
vendredi 26 septembre 2014 de 19h30 à 21h30
88 St-Isidore, St-Esprit.
Info 450-839-2969
Professeur : Daniel Reid http://pages.axion.ca/arbresfruitiers/
La passion de l’apiculture engendre calme, maîtrise de soi, détente et sérénité
La vie des abeilles et l’apiculture
Ce cours aborde la vie des abeilles, l’alimentation, les ouvrières, l’accouplement, la communication, la défense
de la ruche et la récolte :
Abeille, bourdon, guêpe
La reine, les ouvrières et les faux-bourdons
Alimentation de l’abeille, rôles écologiques
Répartition des tâches
Organisation sociale entre abeilles et reine
Accouplement et identité olfactive
Vision des abeilles
Climatisation et chauffage de la ruche
En production estivale
En hibernation
Rôle des éclaireuses et communication par la
danse
Défense de la ruche
Piqûres (EpiPen)
Nectar et miel
Espèces de plantes mellifères autour de Lacolle en Montérégie
Pollen, gelée royale et propolis
Observation des abeilles
Comment peut-on différencier une abeille d'une guêpe et d'un bourdon ?
On reconnaît les abeilles domestiques à leur corps allongé et poilu. Leur coloration est
généralement moins vive et moins marquée que celle des bourdons et des guêpes
sociales. Comme les bourdons, les abeilles ont des structures spécialisées pour récolter
le pollen et une longue langue pour recueillir le nectar.
Les bourdons se distinguent des abeilles domestiques et des guêpes sociales par leur
taille plus imposante et par la forme plus massive de leur corps. Celui-ci est très poilu et
semble couvert de velours noir et jaune, parfois orangé.
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Les guêpes sociales semblent ne pas avoir de poils. Leur corps allongé est noir et jaune ou noir et blanc, parfois
marqué de bandes sur le thorax. Leur « face » est souvent colorée. Les pattes des guêpes n'ont pas de structures
spécialisées pour ramasser le pollen. Contrairement aux abeilles et aux bourdons, on peut les voir chasser des
insectes, dont elles nourrissent leurs larves carnivores.
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La reine
Elle est la plus grosse abeille de la colonie. Son corps
mesure de 16 à 20 mm de long. Son abdomen allongé,
plus pointu que celui des autres membres de la colonie,
dépasse largement les ailes. Il contient deux gros
ovaires en forme de poire et se termine par un organe
de ponte. Elle consomme 80 fois son poids de gelée
royale dans une journée. Elle pond 1500-2000 œufs par
jour et sa spermatèque contient jusqu’à 7 Millions de
spermatozoïdes pouvant vivre jusqu’à 5 ans.
Les ouvrières
Ces abeilles femelles mesurent environ 12 mm de long.
Ce sont généralement elles que l'on aperçoit à
l'extérieur de la ruche, en train de butiner.
Leurs pattes sont dotées de structures
spécialisées pour la récolte et le transport
du pollen.
La surface ventrale de leur abdomen est
munie de glandes qui permettent la
production de la cire.
L'abdomen des ouvrières se termine par un
aiguillon qui sert d'organe de défense.
Les faux-bourdons
Ce sont des abeilles mâles dont l'unique rôle
est de féconder les reines vierges. Une
colonie en contient normalement plusieurs
centaines (environ 2 500 faux-bourdons
pour une colonie de 50 000 ouvrières.
Ils n’ont pas de père et leur génome possède N-chromosomes, lLes ouvrières et la reine ont un génome de
2N-chromosomes.
Un grillage empêche les faux-bourdons et la reine de monter dans le miel récolté.
L’alimentation de l’abeille
L'abeille domestique est un insecte strictement végétarien.
Les abeilles adultes se nourrissent de nectar, de miel dérivé
du nectar et de pollen. À l'occasion, les ouvrières recueillent
aussi le miellat, une substance sucrée produite par les
pucerons et d'autres insectes apparentés.
La reine et les faux-bourdons adultes sont nourris par les
ouvrières. Les ouvrières échangent entre elles du nectar,
qu'elles se passent de trompe à trompe. Cet échange de
nourriture porte le nom de trophallaxie et qui a pour effet la
transformation du nectar en miel.
Toutes les larves sont alimentées par des ouvrières qui jouent
le rôle de nourrices. Les larves de reines sont gavées
exclusivement de gelée royale. Celles des ouvrières et des
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faux-bourdons reçoivent de petites quantités de gelée royale
durant les trois premiers jours de leur vie, puis elles mangent un
mélange de pollen et de miel qui porte le nom de pain
d'abeilles.
Rôles écologiques
L'abeille domestique est un insecte pollinisateur de première
importance. En transportant le pollen d'une fleur sur le
stigmate de la fleur d'une autre plante de la même espèce, elles
assurent la fertilisation de cette dernière par pollinisation
croisée. Ceci améliore la qualité des fruits de la plante ainsi que
son rendement. Par leur comportement de butinage, les
abeilles jouent aussi un rôle dans le maintien de la diversité
végétale.
Les abeilles adultes et le couvain servent d'hôte à divers
parasites, en particulier des acariens (dont Varroa jacobsoni).
Répartition des tâches
L'abeille domestique est le plus évolué de tous les insectes
sociaux (abeilles, fourmis, termites). La vie de la colonie est
extrêmement bien organisée. Tous les individus se consacrent
au bien-être de la communauté, chacun ayant des tâches bien
définies.
La reine est la seule femelle pondeuse de la colonie et sa
principale tâche est la reproduction de l'espèce. Elle produit
deux types d'œufs : des œufs fécondés qui donnent naissance à
des femelles (ouvrières et reines), et des œufs non fécondés
d'où sortent les faux-bourdons. Ces derniers ont donc la moitié
moins de chromosomes que les autres abeilles.
Les ouvrières sont des femelles dont les ovaires atrophiés ne
fonctionnent pas. Elles forment la très grande majorité de la
population de la colonie. On en compte souvent de 40 000 à 60 000
par ruche. Ce sont elles qui accomplissent la plupart des tâches
nécessaires au bon fonctionnement de la société. Ces tâches se
déroulent sans arrêt à l'intérieur de la ruche. Seul le butinage cesse
durant la nuit, car le soleil n'est plus là pour guider les abeilles dans
leur quête de nourriture.
Le travail des ouvrières varie selon leur âge et leurs tâches
correspondent souvent au développement de diverses glandes. Voici
un aperçu de leurs occupations :
Jours 1 à 4
- Nettoyage et réfection des alvéoles, qui sont remis en état pour
recevoir un nouvel œuf.
Jours 4 à 6
- Nourrissage des larves d'ouvrières âgées et des faux-bourdons.
Jours 6 à 13
- Nourrissage des larves de reines (de la larve à l'adulte) et des
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jeunes larves d'ouvrières et de faux-bourdons avec de la gelée
royale (sécrétée par leurs glandes pharyngiennes).
Jours 13 à 18
- Sécrétion de la cire, construction et operculage des alvéoles.
- Récupération des produits rapportés par les butineuses,
tassage du pollen, transport et maturation du nectar.
- Propolisation (colmatage de la ruche)
- Vols d'orientation (cercles concentriques autour de la ruche,
qui s'élargissent peu à peu)
- Défense de la ruche (contre les insectes étrangers, les abeilles
égarées ou pillardes, les animaux en quête de miel).
Jour 18 jusqu'à la mort de l'insecte
- Butinage pour recueillir le pollen, le nectar et la
propolis (7 à 10 % des ouvrières qui vont aux
champs jouent un rôle d'éclaireuses, ou
exploratrices, et repèrent les sources de
nourriture et de propolis).
- Pillage d'autres ruches (pour y prendre du
miel).
- Défense de la ruche.
Accouplement
Les jeunes reines et les faux-bourdons
s'accouplent au cours du vol nuptial. Une reine
vierge est prête pour son envol entre 5 à 10
jours après sa sortie de l'alvéole. Par une belle
journée, elle quitte la ruche pour rejoindre, très
haut dans les airs, le nuage de faux-bourdons où ils peuvent se
grouper par centaines. Dès qu'ils aperçoivent la reine, les
mâles se lancent à sa poursuite. Lorsqu'un faux-bourdon
l'attrape, il copule avec la reine lors d'un rapide accouplement
qui ne dure qu'une ou deux secondes. En moyenne, une reine
s'accouple avec sept ou huit mâles. Elle peut faire de une à
trois sorties, réparties sur un ou deux jours, afin de remplir sa
spermathèque avec quatre à cinq millions de spermatozoïdes
(au maximum 7,4 millions). La reine commence à pondre trois
ou quatre jours plus tard et ne quitte plus la ruche, à moins
d'un essaimage. Si elle manque de spermatozoïdes avant de
mourir, la reine pond uniquement des œufs non fécondés
(mâles). Les ouvrières élèvent alors de nouvelles reines pour
assurer la destinée de la colonie.
Identité olfactive /phérormones
Pour transmettre certains types de renseignements, les
abeilles produisent des phéromones. Ces substances odorantes
sont des hormones qui agissent non pas sur l'individu qui les
produit, mais plutôt sur les autres individus de son entourage.
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Les phéromones royales, comme leur nom l'indique, sont
produites par la reine. Elles sont émises au niveau des
mandibules (dans la région buccale), puis répandues sur son
corps. Les ouvrières qui s'occupent de la reine lèchent les
phéromones et les transmettent ensuite aux autres membres de
la colonie.
L'une des phéromones royales sert à attirer les faux-bourdons
lors de l'accouplement. Elle aide aussi la reine à garder près
d'elle les abeilles qui la nourrissent. Cette substance contribue à
empêcher le développement des ovaires chez les ouvrières, ainsi
que la construction des cellules royales où sont élevées les
futures reines. Quand une reine vieillit, sa production de
phéromone diminue et les ouvrières commencent à préparer la
relève.
Une deuxième phéromone produite par la reine agit comme tranquillisant et rend les ouvrières plus dociles.
L'action combinée de ces deux hormones stimule le rassemblement des abeilles en grappe durant l'hiver et lors
de l'essaimage.
Les ouvrières produisent aussi des phéromones. L'une d'elles est sécrétée par la glande de Nasonov (on peut
voir aussi Nasanoff et Nassonoff), située derrière le dernier segment de l'abdomen de l'abeille. Elle a un effet
d'attraction et sert d'incitatif aux ouvrières pour revenir à la ruche. Déposée sur les plantes, cette phéromone
indique aux autres butineuses que le territoire est occupé. Elle donne aussi un parfum particulier, une identité
olfactive, à la colonie.
En cas de danger, les ouvrières émettent des phéromones d'alarme au niveau de leurs mandibules. L'odeur met
les autres abeilles en état d'alerte.
D'autres phéromones sont produites par les ouvrières au niveau de l'aiguillon. Ces substances incitent les
abeilles à piquer. Si l'aiguillon est planté dans la chair d'un intrus, les abeilles auront tendance à attaquer autour
de la piqûre.
Vision des abeilles
Les abeilles bénéficient de sens bien développés. Leurs yeux leur permettent de détecter le noir, le blanc, le
jaune, le bleu, le bleu-vert et le violet, mais pas le rouge. Elles perçoivent aussi l'ultraviolet et la lumière
polarisée. Des fleurs qui nous paraissent blanches
reflètent parfois les rayons U.V. ; elles se
présentent aux abeilles sous une toute autre
apparence.
Ces insectes distinguent certaines formes et
captent le mouvement des objets. Si l'homme a
besoin d'une suite de 24 images par seconde pour
percevoir un mouvement continu, il en faut 300 aux
abeilles.
Parmi les trois castes de la colonie, les fauxbourdons font figure de champions sensoriels. Ils doivent en effet être très efficaces pour trouver les reines en
vol nuptial. Leurs gros yeux comportent davantage de facettes que ceux des autres abeilles. Leur sens de
l'odorat est aussi plus développé.
Les abeilles détectent les odeurs principalement par leurs antennes. Ces organes leur donnent aussi de
l'information sur le goût et le toucher. La surface des antennes est parsemée de minuscules récepteurs appelés
sensilles. On en trouve plusieurs types. Des sensilles en forme de poils sont associés au toucher, d'autres, en
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forme de cônes, repèrent les goûts, et d'autres enfin, en forme de disques (ou plaques olfactives), sont associés
à l'odorat.
Les sensations liées au goût sont également perçues par des cellules spécialisées situées sur la langue, dans la
cavité buccale et sur les deux premières paires de pattes des abeilles.
Rôles des éclaireuses
Parmi les ouvrières, certaines abeilles agissent comme éclaireuses. Leur tâche consiste à trouver les bons sites
de butinage. Une fois qu'elles ont trouvé une source de nourriture intéressante, elles reviennent à la ruche pour
informer les butineuses de leur découverte. L'information est transmise par des danses que les abeilles
exécutent sur les rayons de la chambre à couvain. Ces mouvements codés permettent aux éclaireuses d'indiquer
à leurs congénères la direction et la distance du lieu de butinage, ainsi que la nature de la nourriture repérée.
Communication par la danse
Les principales formes utilisées sont la danse circulaire ou danse ronde, et la danse en huit ou danse frétillante.
La danse ronde
L'éclaireuse effectue une danse circulaire lorsque la source d'approvisionnement se
trouve à moins de 100 m de la ruche. Au cours de cette danse, l'abeille décrit un ou
plusieurs petits cercles, puis recommence. Les ouvrières tentent de toucher
l'éclaireuse pour capter les odeurs du nectar ou du pollen transporté. L'abeille répète
sa danse à divers endroits dans la ruche, puis s'envole vers la nourriture. Elle répète
l'opération une ou plusieurs fois pour recruter suffisamment de butineuses.
Lorsque la source de nourriture est située très près de la ruche, le cercle de la danse
ronde est remplacé par un croissant. Le but à atteindre se trouve dans la direction de
l'ouverture du croissant.
La danse en huit
Pour effectuer le deuxième type de danse, l'éclaireuse dessine une figure en forme de huit. L'abeille trace
d'abord un demi-cercle qu'elle referme par une ligne droite, qui
devient la ligne centrale de la figure. Elle change ensuite de
direction pour décrire un autre demi-cercle et parcourt à
nouveau la ligne centrale, toujours dans le même sens.
L'éclaireuse refait plusieurs fois ce tracé. Tout au long de la
danse, elle agite l'abdomen et bat des ailes (d'où le nom de
danse frétillante).
Impasse lorsque nuageux ou avec le soleil au zénith car la
direction doit former un angle avec la lumière polarisée du
soleil.
Le rythme de la danse, c'est-à-dire le nombre de fois que
l'abeille parcourt la ligne centrale du huit pendant un temps
donné, indique la distance de la source. Les vibrations émises
par l'abeille durant son frétillement sur la ligne centrale
donneraient une idée plus précise de la distance et des
obstacles du parcours. La durée totale de la danse indique
l'abondance de l'approvisionnement. L'éclaireuse danse en
plusieurs endroits dans la ruche afin de recruter le plus grand nombre de butineuses.
Organisation sociale entre abeilles et reine - Cycle vital de la colonie
La colonie d'abeilles domestiques fonctionne comme une entité vivante qui se perpétue indéfiniment, à moins
d'un incident majeur. Elle hiverne, se renouvelle sans cesse et se multiplie. À la fin de l'été, un maximum de miel
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est entreposé dans la ruche afin de permettre aux abeilles d'avoir suffisamment de provisions pour passer
l'hiver. Les faux-bourdons, devenus inutiles, sont chassés de la colonie par les ouvrières et meurent. Les activités
de la colonie sont réduites au cours de la saison froide, les abeilles se nourrissant des provisions qu'elles ont
accumulées. Au printemps, la reine recommence à pondre activement et la colonie reprend sa routine des
beaux jours.
Chaque année, de nouvelles reines sont produites dans la colonie. Leurs
larves se développent dans des cellules royales, plus volumineuses que les
autres. Elles y reçoivent l'aliment exclusif des futures reines : la gelée royale.
Parfois, toutes ces reines sont tuées par les ouvrières dès leur émergence
sous forme adulte. Dans d'autres cas, l'une d'elles remplace l'ancienne reine,
qui meurt ou quitte la ruche avec un essaim.
Lorsqu'une colonie devient trop populeuse, la reine se prépare à partir avec
plus de 50% des abeilles pour fonder une nouvelle colonie. L'essaimage,
c'est-à-dire le départ des abeilles regroupées en essaim, a lieu quelques jours
avant la naissance de la nouvelle reine, afin d'éviter toute compétition. C'est
la vieille reine, suivie par un nuage d'abeilles, qui sert de guide à la sortie de
la ruche. L'essaim se pose sur une branche ou un autre support et forme une
grappe compacte. Des éclaireuses partent à la recherche d'un endroit
convenable pour établir la nouvelle colonie, puis reviennent annoncer leur
trouvaille au groupe. Le site choisi est généralement un arbre creux. Les
apiculteurs qui surveillent leurs ruches de près prennent les dispositions
nécessaires pour éviter un essaimage, qui leur ferait perdre des colonies et des milliers d'abeilles.
Dans la colonie qui reste dans la ruche après un essaimage, la nouvelle reine tue les autres jeunes reines, avant
ou après leur émergence, puis s'accouple lors d’un vol nuptial avec les faux-bourdons. Quelques jours plus tard,
la reine se remet à pondre et le cycle recommence. Si la reine d'une colonie meurt ou se fait vieille, les ouvrières
s'en aperçoivent rapidement. Elles produisent alors de nouvelles reines pour la remplacer.
Que doit-on faire en cas de piqûre d'abeille ?
Gardez votre calme et faites ce qui suit. Rassurez la personne piquée. Agissez rapidement et appelez le 911 au
besoin.
Examiner la zone piquée
Chez la plupart des personnes, il y aura rougeur, douleur, chaleur et gonflement autour du site de la piqûre.
Cette réaction est normale, et même si elle peut sembler très inquiétante, elle disparaîtra dans les heures ou les
jours suivants. Appliquez simplement des compresses froides et prenez un médicament pour contrôler la
douleur au besoin (Acétaminophène/Tylénol). Toutefois, si les réactions locales sont très étendues ou
accompagnées de fièvre ou d'infection locale, consultez un médecin.
Quand faut-il s'inquiéter ? La réaction devient anormale et inquiétante lorsqu'elle
se manifeste ailleurs qu'au site de la piqûre. Les signes d'une réaction grave sont
les suivants : enflure au visage, urticaire (rougeur) généralisée, changement de la
voix, difficulté à avaler ou à respirer, crise d'asthme, faiblesse, vomissements
persistants, perte de conscience ou état de choc. Une telle réaction peut survenir
quelques minutes à peine après la piqûre et mettre votre vie en danger. Si un ou
plusieurs de ces symptômes sont présents, agissez rapidement : administrez
l’EpiPen (disponible en pharmacie sans prescription), prenez un antihistaminique
(Benadryl) et présentez-vous au service d'urgence le plus proche. Au besoin, appelez le 911.
Les personnes ayant subi une réaction allergique à la suite d'une piqûre de guêpe, d'abeille ou de bourdon
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ont 60 % de risque d'en subir une autre semblable ou pire si elles sont piquées de nouveau par la même espèce.
Vous avez déjà observé un ou plusieurs signes d'allergie après une piqûre d'insecte ? Parlez-en à votre médecin.
Par ailleurs, il existe un traitement de désensibilisation au venin d'abeille ou de guêpe, efficace à 97 %. Si vous
avez déjà éprouvé de fortes réactions à la suite d'une piqûre d'insecte, consultez un allergologue.
Usage thérapeutique du venin
S’utilise en piqûres et en onguent. Dermatoses et douleurs rhumatismales.
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Récolte du miel par soufflerie :
Hivernement des ruches
10
Nectar et miel
Les espèces de plantes butinées varient au cours de la saison.
Le nectar de la fleur est aspiré par la trompe de l'abeille. Le
liquide est emmagasiné dans le jabot, qui correspond à la
première « poche » du tube digestif de l'insecte. Une
butineuse peut visiter plus de mille fleurs afin de remplir son
jabot. Au cours du butinage, une petite partie du nectar
continue son parcours dans le système digestif pour servir de
nourriture à l'abeille.
Le poids moyen d'une charge de nectar serait d'environ 40 mg
(jusqu'à 75 mg selon certaines études) alors que l'abeille pèse
environ le double (82 mg en moyenne).
L'élaboration du miel commence dans le jabot de la butineuse.
Le nectar y est mêlé à des sucs digestifs, dont une enzyme
appelée invertase. Cette substance permet de transformer le
sucrose contenu dans le nectar en glucose et en fructose. Le
glucose, un sucre très important, est l'élément nutritif de base
de toutes les cellules des organismes vivants, abeilles et
humains inclus.
De retour dans la ruche, les butineuses régurgitent une gouttelette de nectar au bout de leur langue. Une autre
abeille recueille le liquide et y mêle aussi ses enzymes. Au cours de nombreux passages d'abeille à abeille, la
gouttelette perd de l'eau et s'épaissit. Le nectar est enfin déposé dans une alvéole.
Le nectar recueilli dans la fleur contient souvent jusqu'à 85 % d'eau. Pour évaporer cette eau et faire du miel, les
ouvrières battent des ailes au-dessus des alvéoles qui contiennent le nectar. La teneur en eau du miel est
réduite à environ 17 % avant que l'alvéole soit fermée hermétiquement par un opercule de cire.
Les températures favorables au butinage s'étalent entre 16 et 32°C. Lorsqu'il fait plus chaud, les abeilles doivent
transporter de l'eau vers la ruche pour assurer la climatisation. L'eau sert aussi à diluer le miel pour nourrir les
larves.
Le miel a longtemps constitué la seule source de sucre concentrée dans l'alimentation humaine. Aujourd'hui, il
est largement remplacé par le sucre de canne et le sucre de betterave. Le miel, aliment universel, reste toutefois
apprécié pour son goût et ses vertus nutritives. Il contient du glucose et du fructose, ainsi que des vitamines et
des minéraux, dont le fer et le calcium. On lui attribue
également des vertus médicinales, comme aux autres produits
de la ruche : le pollen, la gelée royale et la propolis.
Pollen
En plus du nectar, les abeilles qui butinent récoltent du pollen sur
les fleurs. On peut voir cette poudre fine compactée sur les
pattes arrière des ouvrières sous la forme de deux petites
pelotes, de couleur variable selon la source végétale.
Les grains de pollen sont produits dans les étamines des fleurs. Ils
contiennent les cellules sexuelles mâles des plantes. Le pollen est
riche en protéines (de 6 à 28 % de son poids) et il contient
habituellement les 10 acides aminés essentiels aux abeilles. C'est
un aliment indispensable au bon développement des jeunes
larves.
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Identification des miels et des pollens canadiens
Espèces de plantes mellifères autour de Lacolle en Montérégie
Date récolte
2011-07-22
# miel
M76-1
36 mm*
2011-08-12
M76-2
30 mm
2011-08-22
M76-3
33 mm
2011-09-09
M76-4
35 mm
Nom commun
Trèfle
Nerprun
Mûre
Soya
Sureau
Crucifère
Vinaigrier
Vesce jargeau
Type cerisier
Soya
Sureau
Trèfle
Nerprun - arbuste envahiss.
Mûre
Crucifère
Verge d’or
Soya
Trèfle
Crucifère
Sureau
Verge d’or
Vinaigrier
Vesce jargeau
Salicaire pourpre
Tilleul
Bardane
Trèfle
Soya
Verge d’or
Vesce jargeau
Crucifère
Salicaire pourpre
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Nom latin
Trifolium
Rhamnus sp.
Rubus allegheniensis
Glycine max
Sambucus canadensis
Brassicaceae
Rhus typhina
Vicia cracca
Type Prunus
Glycine max
Sambucus canadensis
Trifolium
Rhamnus sp.
Rubus allegheniensis
Brassicaceae
Solidago canadensis
Glycine max
Trifolium
brassicaceae
Sambucus canadensis
Solidago canadensis
Rhus typhina
Vicia cracca
Lythrum salicaria
Tilia sp.
Arctium minus
Trifolium
Glycine max
Solidago canadensis
Vicia cracca
Brassicaceae
Lythrum salicaria
%
60,4
11,2
8,1
7,4
6,7
2,1
1,8
1,4
1,1
32,4
30,4
28,9
5,4
1,5
1,0
0,5
52,6
33,2
5,5
3,3
2,2
1,1
0,7
0,7
0,4
0,4
84,3
7,9
3,7
1,5
1,5
1,1
Gelée royale
Supplément alimentaire. Vertus tonifiantes pour
convalescents, personnes fatiguées, déprimées, âgées.
Propolis
Lors du butinage, surtout au printemps, les abeilles récoltent
de petites quantités de propolis. Il s'agit d'une substance
résineuse brunâtre recueillie sur les bourgeons de certains
arbres, comme les peupliers, les marronniers et les saules.
Les gouttes de propolis sont transportées par les butineuses
dans les corbeilles de leurs pattes postérieures. Ce produit,
mélangé à la cire, forme une sorte de mastic. Les abeilles
l'utilisent pour colmater leur abri et empêcher l'eau d'y
pénétrer. Les cadavres des petits rongeurs qui réussissent à
s'introduire dans la ruche sont enduits de propolis pour
empêcher leur putréfaction. Cette substance contient aussi
des produits bactéricides qui aident à maintenir la colonie en
santé.
Matière résineuse 50%, cire 40%, 10% huile essentielle.
Médicament, antibiotique.
Antiparasitaire des intestins, eczémas, dermatose, brûlures, coupures, abcès, anti-inflammatoire, anti
érythémateuse Congestion des muqueuses ou de la peau provoquant des rougeurs.
Le violon Stradivarius a un vernis à base de propolis.
Cire
L'architecture particulière des rayons de cire dans une ruche leur confère une étonnante solidité. Une vingtaine
de grammes de cire suffit à entreposer 1
kg de miel. Dans l'obscurité de la ruche, les
abeilles fonctionnent davantage à l'odeur
et au toucher, alors qu'elles sont surtout
guidées par la vue lorsqu'elles sortent de
leur abri. Les cierges d’Église contiennent
une proportion de 66% de cire d’abeille.
Les ouvrières possèdent quatre paires de
glandes qui sécrètent de la cire (glandes
cirières). Cette substance est produite sous
forme de minuscules lamelles sur la face
ventrale de l'abdomen des abeilles.
La cire sert à fabriquer les alvéoles, ces
cellules à six côtés qui servent d'abri au
couvain et de site d'entreposage pour la
nourriture des abeilles. La construction des
alvéoles se déroule sur chaque face d'un
rayon disposé à la verticale. L'élaboration
d'un rayon débute par le plafond de la
ruche puis s'étend vers le bas.
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L'intersection de trois alvéoles sur une face correspond au centre de l'alvéole sur la face opposée. Chaque
cellule hexagonale a une profondeur d'environ 1 cm. L'épaisseur de ses parois est d'environ 1/20 de mm. Les
alvéoles où logent les larves de faux-bourdons sont plus grandes. Quant aux larves de reines, elles vivent dans
les cellules royales, encore plus grosses et de forme conique.
Les alvéoles ne sont pas placées parfaitement à l'horizontale. Elles font un angle de 7 à 8 degrés vers le haut,
pour éviter que le miel s'écoule hors des cellules.
Lors de la construction des alvéoles, les cirières, ou abeilles productrices de cire, sont suspendues en chaînes les
unes aux autres pour former un rideau devant le site de fabrication. La cire est sécrétée sous forme de petites
écailles sous leur abdomen. D'autres ouvrières les détachent et les portent à leur bouche à l'aide de leurs pattes
arrière. Elles mâchent la cire avec leurs mandibules et y mêlent de la salive pour la rendre plus facile à utiliser.
Observation des abeilles
On peut observer les butineuses dès le printemps et
durant tout l'été, mais la meilleure saison pour les voir
en action est l'automne. Elles butinent alors dans les
verges d'or et d'autres astéracées pour faire des
réserves afin de passer l'hiver.
Profitez d'une journée chaude et ensoleillée pour
repérer un endroit où se trouve une bonne variété de
fleurs. Observez l'arrivée d'une abeille et remarquez les
fleurs qu'elle choisit. Voyez comment elle se déplace
sur des fleurs en épi : elle butine à partir du bas et se
déplace en montant en spirale.
Il est aussi possible d'observer la récolte du pollen. On
peut voir l'abeille ramasser les petits grains sur son
corps avec ses pattes avant et médianes, puis
transférer le pollen sur ses pattes arrières. Certaines
activités, comme la ponte des œufs par la reine et les
danses d'orientation des ouvrières, se déroulent
seulement à l’intérieur de la ruche. On peut toutefois
les observer dans des ruches spéciales, où une vitre
laisse voir ce qui se passe sur un rayon. L'Insectarium
de Montréal présente à ses visiteurs des ruches
d'observations. L'abeille domestique est l'insecte
pollinisateur le plus abondant dans les régions agricoles
du Québec. Ceci est dû à son introduction massive pour
la production de miel et la pollinisation. Pour cette
dernière tâche, toutefois, diverses espèces d'abeilles
indigènes et introduites apportent aussi leur
contribution.
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Référence : Insectarium de Montréal, Entrer Info-insectes, Fiches insectes, Abeille domestique
http://www2.ville.montreal.qc.ca/insectarium/toile/nouveau/menu.php?s=info&p=preview.php%3Fsection%3D
fiches%26page%3D31
Photos :
Le grand livre des abeilles, Henri Clément
Les abeilles et la vie, Didier Van Cauwelaert
Livres coup de cœur
L'abc du rucher bio, Rémy Bacher, Terre vivante, 2008, 141p.
Vie et mœurs des abeilles, Karl von Frisch, Collection J’ai lu, 1974, 251
p.
Très peu d'insectes n'ont été l'objet d'autant de recherches et de
publications que l'abeille domestique. Son étude a même valu au
zoologiste autrichien Karl von Frisch le prix Nobel de médecine en
1973. Les travaux de ce spécialiste du comportement animal ont porté
plus spécifiquement sur le mode de communication (en particulier les
danses) des abeilles.
La vie extraordinaire des abeilles, Sciences et Avenir, Hors-Série N o
175, Juillet-Août 2013, 82 pages.
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