La Société d'Horticulture et d'Écologie de Saint-Ours-du-Saint-Esprit LA VIE DE L’ABEILLE ET L’APICULTURE vendredi 26 septembre 2014 de 19h30 à 21h30 88 St-Isidore, St-Esprit. Info 450-839-2969 Professeur : Daniel Reid http://pages.axion.ca/arbresfruitiers/ La passion de l’apiculture engendre calme, maîtrise de soi, détente et sérénité La vie des abeilles et l’apiculture Ce cours aborde la vie des abeilles, l’alimentation, les ouvrières, l’accouplement, la communication, la défense de la ruche et la récolte : Abeille, bourdon, guêpe La reine, les ouvrières et les faux-bourdons Alimentation de l’abeille, rôles écologiques Répartition des tâches Organisation sociale entre abeilles et reine Accouplement et identité olfactive Vision des abeilles Climatisation et chauffage de la ruche En production estivale En hibernation Rôle des éclaireuses et communication par la danse Défense de la ruche Piqûres (EpiPen) Nectar et miel Espèces de plantes mellifères autour de Lacolle en Montérégie Pollen, gelée royale et propolis Observation des abeilles Comment peut-on différencier une abeille d'une guêpe et d'un bourdon ? On reconnaît les abeilles domestiques à leur corps allongé et poilu. Leur coloration est généralement moins vive et moins marquée que celle des bourdons et des guêpes sociales. Comme les bourdons, les abeilles ont des structures spécialisées pour récolter le pollen et une longue langue pour recueillir le nectar. Les bourdons se distinguent des abeilles domestiques et des guêpes sociales par leur taille plus imposante et par la forme plus massive de leur corps. Celui-ci est très poilu et semble couvert de velours noir et jaune, parfois orangé. 1 Les guêpes sociales semblent ne pas avoir de poils. Leur corps allongé est noir et jaune ou noir et blanc, parfois marqué de bandes sur le thorax. Leur « face » est souvent colorée. Les pattes des guêpes n'ont pas de structures spécialisées pour ramasser le pollen. Contrairement aux abeilles et aux bourdons, on peut les voir chasser des insectes, dont elles nourrissent leurs larves carnivores. 2 La reine Elle est la plus grosse abeille de la colonie. Son corps mesure de 16 à 20 mm de long. Son abdomen allongé, plus pointu que celui des autres membres de la colonie, dépasse largement les ailes. Il contient deux gros ovaires en forme de poire et se termine par un organe de ponte. Elle consomme 80 fois son poids de gelée royale dans une journée. Elle pond 1500-2000 œufs par jour et sa spermatèque contient jusqu’à 7 Millions de spermatozoïdes pouvant vivre jusqu’à 5 ans. Les ouvrières Ces abeilles femelles mesurent environ 12 mm de long. Ce sont généralement elles que l'on aperçoit à l'extérieur de la ruche, en train de butiner. Leurs pattes sont dotées de structures spécialisées pour la récolte et le transport du pollen. La surface ventrale de leur abdomen est munie de glandes qui permettent la production de la cire. L'abdomen des ouvrières se termine par un aiguillon qui sert d'organe de défense. Les faux-bourdons Ce sont des abeilles mâles dont l'unique rôle est de féconder les reines vierges. Une colonie en contient normalement plusieurs centaines (environ 2 500 faux-bourdons pour une colonie de 50 000 ouvrières. Ils n’ont pas de père et leur génome possède N-chromosomes, lLes ouvrières et la reine ont un génome de 2N-chromosomes. Un grillage empêche les faux-bourdons et la reine de monter dans le miel récolté. L’alimentation de l’abeille L'abeille domestique est un insecte strictement végétarien. Les abeilles adultes se nourrissent de nectar, de miel dérivé du nectar et de pollen. À l'occasion, les ouvrières recueillent aussi le miellat, une substance sucrée produite par les pucerons et d'autres insectes apparentés. La reine et les faux-bourdons adultes sont nourris par les ouvrières. Les ouvrières échangent entre elles du nectar, qu'elles se passent de trompe à trompe. Cet échange de nourriture porte le nom de trophallaxie et qui a pour effet la transformation du nectar en miel. Toutes les larves sont alimentées par des ouvrières qui jouent le rôle de nourrices. Les larves de reines sont gavées exclusivement de gelée royale. Celles des ouvrières et des 3 faux-bourdons reçoivent de petites quantités de gelée royale durant les trois premiers jours de leur vie, puis elles mangent un mélange de pollen et de miel qui porte le nom de pain d'abeilles. Rôles écologiques L'abeille domestique est un insecte pollinisateur de première importance. En transportant le pollen d'une fleur sur le stigmate de la fleur d'une autre plante de la même espèce, elles assurent la fertilisation de cette dernière par pollinisation croisée. Ceci améliore la qualité des fruits de la plante ainsi que son rendement. Par leur comportement de butinage, les abeilles jouent aussi un rôle dans le maintien de la diversité végétale. Les abeilles adultes et le couvain servent d'hôte à divers parasites, en particulier des acariens (dont Varroa jacobsoni). Répartition des tâches L'abeille domestique est le plus évolué de tous les insectes sociaux (abeilles, fourmis, termites). La vie de la colonie est extrêmement bien organisée. Tous les individus se consacrent au bien-être de la communauté, chacun ayant des tâches bien définies. La reine est la seule femelle pondeuse de la colonie et sa principale tâche est la reproduction de l'espèce. Elle produit deux types d'œufs : des œufs fécondés qui donnent naissance à des femelles (ouvrières et reines), et des œufs non fécondés d'où sortent les faux-bourdons. Ces derniers ont donc la moitié moins de chromosomes que les autres abeilles. Les ouvrières sont des femelles dont les ovaires atrophiés ne fonctionnent pas. Elles forment la très grande majorité de la population de la colonie. On en compte souvent de 40 000 à 60 000 par ruche. Ce sont elles qui accomplissent la plupart des tâches nécessaires au bon fonctionnement de la société. Ces tâches se déroulent sans arrêt à l'intérieur de la ruche. Seul le butinage cesse durant la nuit, car le soleil n'est plus là pour guider les abeilles dans leur quête de nourriture. Le travail des ouvrières varie selon leur âge et leurs tâches correspondent souvent au développement de diverses glandes. Voici un aperçu de leurs occupations : Jours 1 à 4 - Nettoyage et réfection des alvéoles, qui sont remis en état pour recevoir un nouvel œuf. Jours 4 à 6 - Nourrissage des larves d'ouvrières âgées et des faux-bourdons. Jours 6 à 13 - Nourrissage des larves de reines (de la larve à l'adulte) et des 4 jeunes larves d'ouvrières et de faux-bourdons avec de la gelée royale (sécrétée par leurs glandes pharyngiennes). Jours 13 à 18 - Sécrétion de la cire, construction et operculage des alvéoles. - Récupération des produits rapportés par les butineuses, tassage du pollen, transport et maturation du nectar. - Propolisation (colmatage de la ruche) - Vols d'orientation (cercles concentriques autour de la ruche, qui s'élargissent peu à peu) - Défense de la ruche (contre les insectes étrangers, les abeilles égarées ou pillardes, les animaux en quête de miel). Jour 18 jusqu'à la mort de l'insecte - Butinage pour recueillir le pollen, le nectar et la propolis (7 à 10 % des ouvrières qui vont aux champs jouent un rôle d'éclaireuses, ou exploratrices, et repèrent les sources de nourriture et de propolis). - Pillage d'autres ruches (pour y prendre du miel). - Défense de la ruche. Accouplement Les jeunes reines et les faux-bourdons s'accouplent au cours du vol nuptial. Une reine vierge est prête pour son envol entre 5 à 10 jours après sa sortie de l'alvéole. Par une belle journée, elle quitte la ruche pour rejoindre, très haut dans les airs, le nuage de faux-bourdons où ils peuvent se grouper par centaines. Dès qu'ils aperçoivent la reine, les mâles se lancent à sa poursuite. Lorsqu'un faux-bourdon l'attrape, il copule avec la reine lors d'un rapide accouplement qui ne dure qu'une ou deux secondes. En moyenne, une reine s'accouple avec sept ou huit mâles. Elle peut faire de une à trois sorties, réparties sur un ou deux jours, afin de remplir sa spermathèque avec quatre à cinq millions de spermatozoïdes (au maximum 7,4 millions). La reine commence à pondre trois ou quatre jours plus tard et ne quitte plus la ruche, à moins d'un essaimage. Si elle manque de spermatozoïdes avant de mourir, la reine pond uniquement des œufs non fécondés (mâles). Les ouvrières élèvent alors de nouvelles reines pour assurer la destinée de la colonie. Identité olfactive /phérormones Pour transmettre certains types de renseignements, les abeilles produisent des phéromones. Ces substances odorantes sont des hormones qui agissent non pas sur l'individu qui les produit, mais plutôt sur les autres individus de son entourage. 5 Les phéromones royales, comme leur nom l'indique, sont produites par la reine. Elles sont émises au niveau des mandibules (dans la région buccale), puis répandues sur son corps. Les ouvrières qui s'occupent de la reine lèchent les phéromones et les transmettent ensuite aux autres membres de la colonie. L'une des phéromones royales sert à attirer les faux-bourdons lors de l'accouplement. Elle aide aussi la reine à garder près d'elle les abeilles qui la nourrissent. Cette substance contribue à empêcher le développement des ovaires chez les ouvrières, ainsi que la construction des cellules royales où sont élevées les futures reines. Quand une reine vieillit, sa production de phéromone diminue et les ouvrières commencent à préparer la relève. Une deuxième phéromone produite par la reine agit comme tranquillisant et rend les ouvrières plus dociles. L'action combinée de ces deux hormones stimule le rassemblement des abeilles en grappe durant l'hiver et lors de l'essaimage. Les ouvrières produisent aussi des phéromones. L'une d'elles est sécrétée par la glande de Nasonov (on peut voir aussi Nasanoff et Nassonoff), située derrière le dernier segment de l'abdomen de l'abeille. Elle a un effet d'attraction et sert d'incitatif aux ouvrières pour revenir à la ruche. Déposée sur les plantes, cette phéromone indique aux autres butineuses que le territoire est occupé. Elle donne aussi un parfum particulier, une identité olfactive, à la colonie. En cas de danger, les ouvrières émettent des phéromones d'alarme au niveau de leurs mandibules. L'odeur met les autres abeilles en état d'alerte. D'autres phéromones sont produites par les ouvrières au niveau de l'aiguillon. Ces substances incitent les abeilles à piquer. Si l'aiguillon est planté dans la chair d'un intrus, les abeilles auront tendance à attaquer autour de la piqûre. Vision des abeilles Les abeilles bénéficient de sens bien développés. Leurs yeux leur permettent de détecter le noir, le blanc, le jaune, le bleu, le bleu-vert et le violet, mais pas le rouge. Elles perçoivent aussi l'ultraviolet et la lumière polarisée. Des fleurs qui nous paraissent blanches reflètent parfois les rayons U.V. ; elles se présentent aux abeilles sous une toute autre apparence. Ces insectes distinguent certaines formes et captent le mouvement des objets. Si l'homme a besoin d'une suite de 24 images par seconde pour percevoir un mouvement continu, il en faut 300 aux abeilles. Parmi les trois castes de la colonie, les fauxbourdons font figure de champions sensoriels. Ils doivent en effet être très efficaces pour trouver les reines en vol nuptial. Leurs gros yeux comportent davantage de facettes que ceux des autres abeilles. Leur sens de l'odorat est aussi plus développé. Les abeilles détectent les odeurs principalement par leurs antennes. Ces organes leur donnent aussi de l'information sur le goût et le toucher. La surface des antennes est parsemée de minuscules récepteurs appelés sensilles. On en trouve plusieurs types. Des sensilles en forme de poils sont associés au toucher, d'autres, en 6 forme de cônes, repèrent les goûts, et d'autres enfin, en forme de disques (ou plaques olfactives), sont associés à l'odorat. Les sensations liées au goût sont également perçues par des cellules spécialisées situées sur la langue, dans la cavité buccale et sur les deux premières paires de pattes des abeilles. Rôles des éclaireuses Parmi les ouvrières, certaines abeilles agissent comme éclaireuses. Leur tâche consiste à trouver les bons sites de butinage. Une fois qu'elles ont trouvé une source de nourriture intéressante, elles reviennent à la ruche pour informer les butineuses de leur découverte. L'information est transmise par des danses que les abeilles exécutent sur les rayons de la chambre à couvain. Ces mouvements codés permettent aux éclaireuses d'indiquer à leurs congénères la direction et la distance du lieu de butinage, ainsi que la nature de la nourriture repérée. Communication par la danse Les principales formes utilisées sont la danse circulaire ou danse ronde, et la danse en huit ou danse frétillante. La danse ronde L'éclaireuse effectue une danse circulaire lorsque la source d'approvisionnement se trouve à moins de 100 m de la ruche. Au cours de cette danse, l'abeille décrit un ou plusieurs petits cercles, puis recommence. Les ouvrières tentent de toucher l'éclaireuse pour capter les odeurs du nectar ou du pollen transporté. L'abeille répète sa danse à divers endroits dans la ruche, puis s'envole vers la nourriture. Elle répète l'opération une ou plusieurs fois pour recruter suffisamment de butineuses. Lorsque la source de nourriture est située très près de la ruche, le cercle de la danse ronde est remplacé par un croissant. Le but à atteindre se trouve dans la direction de l'ouverture du croissant. La danse en huit Pour effectuer le deuxième type de danse, l'éclaireuse dessine une figure en forme de huit. L'abeille trace d'abord un demi-cercle qu'elle referme par une ligne droite, qui devient la ligne centrale de la figure. Elle change ensuite de direction pour décrire un autre demi-cercle et parcourt à nouveau la ligne centrale, toujours dans le même sens. L'éclaireuse refait plusieurs fois ce tracé. Tout au long de la danse, elle agite l'abdomen et bat des ailes (d'où le nom de danse frétillante). Impasse lorsque nuageux ou avec le soleil au zénith car la direction doit former un angle avec la lumière polarisée du soleil. Le rythme de la danse, c'est-à-dire le nombre de fois que l'abeille parcourt la ligne centrale du huit pendant un temps donné, indique la distance de la source. Les vibrations émises par l'abeille durant son frétillement sur la ligne centrale donneraient une idée plus précise de la distance et des obstacles du parcours. La durée totale de la danse indique l'abondance de l'approvisionnement. L'éclaireuse danse en plusieurs endroits dans la ruche afin de recruter le plus grand nombre de butineuses. Organisation sociale entre abeilles et reine - Cycle vital de la colonie La colonie d'abeilles domestiques fonctionne comme une entité vivante qui se perpétue indéfiniment, à moins d'un incident majeur. Elle hiverne, se renouvelle sans cesse et se multiplie. À la fin de l'été, un maximum de miel 7 est entreposé dans la ruche afin de permettre aux abeilles d'avoir suffisamment de provisions pour passer l'hiver. Les faux-bourdons, devenus inutiles, sont chassés de la colonie par les ouvrières et meurent. Les activités de la colonie sont réduites au cours de la saison froide, les abeilles se nourrissant des provisions qu'elles ont accumulées. Au printemps, la reine recommence à pondre activement et la colonie reprend sa routine des beaux jours. Chaque année, de nouvelles reines sont produites dans la colonie. Leurs larves se développent dans des cellules royales, plus volumineuses que les autres. Elles y reçoivent l'aliment exclusif des futures reines : la gelée royale. Parfois, toutes ces reines sont tuées par les ouvrières dès leur émergence sous forme adulte. Dans d'autres cas, l'une d'elles remplace l'ancienne reine, qui meurt ou quitte la ruche avec un essaim. Lorsqu'une colonie devient trop populeuse, la reine se prépare à partir avec plus de 50% des abeilles pour fonder une nouvelle colonie. L'essaimage, c'est-à-dire le départ des abeilles regroupées en essaim, a lieu quelques jours avant la naissance de la nouvelle reine, afin d'éviter toute compétition. C'est la vieille reine, suivie par un nuage d'abeilles, qui sert de guide à la sortie de la ruche. L'essaim se pose sur une branche ou un autre support et forme une grappe compacte. Des éclaireuses partent à la recherche d'un endroit convenable pour établir la nouvelle colonie, puis reviennent annoncer leur trouvaille au groupe. Le site choisi est généralement un arbre creux. Les apiculteurs qui surveillent leurs ruches de près prennent les dispositions nécessaires pour éviter un essaimage, qui leur ferait perdre des colonies et des milliers d'abeilles. Dans la colonie qui reste dans la ruche après un essaimage, la nouvelle reine tue les autres jeunes reines, avant ou après leur émergence, puis s'accouple lors d’un vol nuptial avec les faux-bourdons. Quelques jours plus tard, la reine se remet à pondre et le cycle recommence. Si la reine d'une colonie meurt ou se fait vieille, les ouvrières s'en aperçoivent rapidement. Elles produisent alors de nouvelles reines pour la remplacer. Que doit-on faire en cas de piqûre d'abeille ? Gardez votre calme et faites ce qui suit. Rassurez la personne piquée. Agissez rapidement et appelez le 911 au besoin. Examiner la zone piquée Chez la plupart des personnes, il y aura rougeur, douleur, chaleur et gonflement autour du site de la piqûre. Cette réaction est normale, et même si elle peut sembler très inquiétante, elle disparaîtra dans les heures ou les jours suivants. Appliquez simplement des compresses froides et prenez un médicament pour contrôler la douleur au besoin (Acétaminophène/Tylénol). Toutefois, si les réactions locales sont très étendues ou accompagnées de fièvre ou d'infection locale, consultez un médecin. Quand faut-il s'inquiéter ? La réaction devient anormale et inquiétante lorsqu'elle se manifeste ailleurs qu'au site de la piqûre. Les signes d'une réaction grave sont les suivants : enflure au visage, urticaire (rougeur) généralisée, changement de la voix, difficulté à avaler ou à respirer, crise d'asthme, faiblesse, vomissements persistants, perte de conscience ou état de choc. Une telle réaction peut survenir quelques minutes à peine après la piqûre et mettre votre vie en danger. Si un ou plusieurs de ces symptômes sont présents, agissez rapidement : administrez l’EpiPen (disponible en pharmacie sans prescription), prenez un antihistaminique (Benadryl) et présentez-vous au service d'urgence le plus proche. Au besoin, appelez le 911. Les personnes ayant subi une réaction allergique à la suite d'une piqûre de guêpe, d'abeille ou de bourdon 8 ont 60 % de risque d'en subir une autre semblable ou pire si elles sont piquées de nouveau par la même espèce. Vous avez déjà observé un ou plusieurs signes d'allergie après une piqûre d'insecte ? Parlez-en à votre médecin. Par ailleurs, il existe un traitement de désensibilisation au venin d'abeille ou de guêpe, efficace à 97 %. Si vous avez déjà éprouvé de fortes réactions à la suite d'une piqûre d'insecte, consultez un allergologue. Usage thérapeutique du venin S’utilise en piqûres et en onguent. Dermatoses et douleurs rhumatismales. 9 Récolte du miel par soufflerie : Hivernement des ruches 10 Nectar et miel Les espèces de plantes butinées varient au cours de la saison. Le nectar de la fleur est aspiré par la trompe de l'abeille. Le liquide est emmagasiné dans le jabot, qui correspond à la première « poche » du tube digestif de l'insecte. Une butineuse peut visiter plus de mille fleurs afin de remplir son jabot. Au cours du butinage, une petite partie du nectar continue son parcours dans le système digestif pour servir de nourriture à l'abeille. Le poids moyen d'une charge de nectar serait d'environ 40 mg (jusqu'à 75 mg selon certaines études) alors que l'abeille pèse environ le double (82 mg en moyenne). L'élaboration du miel commence dans le jabot de la butineuse. Le nectar y est mêlé à des sucs digestifs, dont une enzyme appelée invertase. Cette substance permet de transformer le sucrose contenu dans le nectar en glucose et en fructose. Le glucose, un sucre très important, est l'élément nutritif de base de toutes les cellules des organismes vivants, abeilles et humains inclus. De retour dans la ruche, les butineuses régurgitent une gouttelette de nectar au bout de leur langue. Une autre abeille recueille le liquide et y mêle aussi ses enzymes. Au cours de nombreux passages d'abeille à abeille, la gouttelette perd de l'eau et s'épaissit. Le nectar est enfin déposé dans une alvéole. Le nectar recueilli dans la fleur contient souvent jusqu'à 85 % d'eau. Pour évaporer cette eau et faire du miel, les ouvrières battent des ailes au-dessus des alvéoles qui contiennent le nectar. La teneur en eau du miel est réduite à environ 17 % avant que l'alvéole soit fermée hermétiquement par un opercule de cire. Les températures favorables au butinage s'étalent entre 16 et 32°C. Lorsqu'il fait plus chaud, les abeilles doivent transporter de l'eau vers la ruche pour assurer la climatisation. L'eau sert aussi à diluer le miel pour nourrir les larves. Le miel a longtemps constitué la seule source de sucre concentrée dans l'alimentation humaine. Aujourd'hui, il est largement remplacé par le sucre de canne et le sucre de betterave. Le miel, aliment universel, reste toutefois apprécié pour son goût et ses vertus nutritives. Il contient du glucose et du fructose, ainsi que des vitamines et des minéraux, dont le fer et le calcium. On lui attribue également des vertus médicinales, comme aux autres produits de la ruche : le pollen, la gelée royale et la propolis. Pollen En plus du nectar, les abeilles qui butinent récoltent du pollen sur les fleurs. On peut voir cette poudre fine compactée sur les pattes arrière des ouvrières sous la forme de deux petites pelotes, de couleur variable selon la source végétale. Les grains de pollen sont produits dans les étamines des fleurs. Ils contiennent les cellules sexuelles mâles des plantes. Le pollen est riche en protéines (de 6 à 28 % de son poids) et il contient habituellement les 10 acides aminés essentiels aux abeilles. C'est un aliment indispensable au bon développement des jeunes larves. 11 Identification des miels et des pollens canadiens Espèces de plantes mellifères autour de Lacolle en Montérégie Date récolte 2011-07-22 # miel M76-1 36 mm* 2011-08-12 M76-2 30 mm 2011-08-22 M76-3 33 mm 2011-09-09 M76-4 35 mm Nom commun Trèfle Nerprun Mûre Soya Sureau Crucifère Vinaigrier Vesce jargeau Type cerisier Soya Sureau Trèfle Nerprun - arbuste envahiss. Mûre Crucifère Verge d’or Soya Trèfle Crucifère Sureau Verge d’or Vinaigrier Vesce jargeau Salicaire pourpre Tilleul Bardane Trèfle Soya Verge d’or Vesce jargeau Crucifère Salicaire pourpre 12 Nom latin Trifolium Rhamnus sp. Rubus allegheniensis Glycine max Sambucus canadensis Brassicaceae Rhus typhina Vicia cracca Type Prunus Glycine max Sambucus canadensis Trifolium Rhamnus sp. Rubus allegheniensis Brassicaceae Solidago canadensis Glycine max Trifolium brassicaceae Sambucus canadensis Solidago canadensis Rhus typhina Vicia cracca Lythrum salicaria Tilia sp. Arctium minus Trifolium Glycine max Solidago canadensis Vicia cracca Brassicaceae Lythrum salicaria % 60,4 11,2 8,1 7,4 6,7 2,1 1,8 1,4 1,1 32,4 30,4 28,9 5,4 1,5 1,0 0,5 52,6 33,2 5,5 3,3 2,2 1,1 0,7 0,7 0,4 0,4 84,3 7,9 3,7 1,5 1,5 1,1 Gelée royale Supplément alimentaire. Vertus tonifiantes pour convalescents, personnes fatiguées, déprimées, âgées. Propolis Lors du butinage, surtout au printemps, les abeilles récoltent de petites quantités de propolis. Il s'agit d'une substance résineuse brunâtre recueillie sur les bourgeons de certains arbres, comme les peupliers, les marronniers et les saules. Les gouttes de propolis sont transportées par les butineuses dans les corbeilles de leurs pattes postérieures. Ce produit, mélangé à la cire, forme une sorte de mastic. Les abeilles l'utilisent pour colmater leur abri et empêcher l'eau d'y pénétrer. Les cadavres des petits rongeurs qui réussissent à s'introduire dans la ruche sont enduits de propolis pour empêcher leur putréfaction. Cette substance contient aussi des produits bactéricides qui aident à maintenir la colonie en santé. Matière résineuse 50%, cire 40%, 10% huile essentielle. Médicament, antibiotique. Antiparasitaire des intestins, eczémas, dermatose, brûlures, coupures, abcès, anti-inflammatoire, anti érythémateuse Congestion des muqueuses ou de la peau provoquant des rougeurs. Le violon Stradivarius a un vernis à base de propolis. Cire L'architecture particulière des rayons de cire dans une ruche leur confère une étonnante solidité. Une vingtaine de grammes de cire suffit à entreposer 1 kg de miel. Dans l'obscurité de la ruche, les abeilles fonctionnent davantage à l'odeur et au toucher, alors qu'elles sont surtout guidées par la vue lorsqu'elles sortent de leur abri. Les cierges d’Église contiennent une proportion de 66% de cire d’abeille. Les ouvrières possèdent quatre paires de glandes qui sécrètent de la cire (glandes cirières). Cette substance est produite sous forme de minuscules lamelles sur la face ventrale de l'abdomen des abeilles. La cire sert à fabriquer les alvéoles, ces cellules à six côtés qui servent d'abri au couvain et de site d'entreposage pour la nourriture des abeilles. La construction des alvéoles se déroule sur chaque face d'un rayon disposé à la verticale. L'élaboration d'un rayon débute par le plafond de la ruche puis s'étend vers le bas. 13 L'intersection de trois alvéoles sur une face correspond au centre de l'alvéole sur la face opposée. Chaque cellule hexagonale a une profondeur d'environ 1 cm. L'épaisseur de ses parois est d'environ 1/20 de mm. Les alvéoles où logent les larves de faux-bourdons sont plus grandes. Quant aux larves de reines, elles vivent dans les cellules royales, encore plus grosses et de forme conique. Les alvéoles ne sont pas placées parfaitement à l'horizontale. Elles font un angle de 7 à 8 degrés vers le haut, pour éviter que le miel s'écoule hors des cellules. Lors de la construction des alvéoles, les cirières, ou abeilles productrices de cire, sont suspendues en chaînes les unes aux autres pour former un rideau devant le site de fabrication. La cire est sécrétée sous forme de petites écailles sous leur abdomen. D'autres ouvrières les détachent et les portent à leur bouche à l'aide de leurs pattes arrière. Elles mâchent la cire avec leurs mandibules et y mêlent de la salive pour la rendre plus facile à utiliser. Observation des abeilles On peut observer les butineuses dès le printemps et durant tout l'été, mais la meilleure saison pour les voir en action est l'automne. Elles butinent alors dans les verges d'or et d'autres astéracées pour faire des réserves afin de passer l'hiver. Profitez d'une journée chaude et ensoleillée pour repérer un endroit où se trouve une bonne variété de fleurs. Observez l'arrivée d'une abeille et remarquez les fleurs qu'elle choisit. Voyez comment elle se déplace sur des fleurs en épi : elle butine à partir du bas et se déplace en montant en spirale. Il est aussi possible d'observer la récolte du pollen. On peut voir l'abeille ramasser les petits grains sur son corps avec ses pattes avant et médianes, puis transférer le pollen sur ses pattes arrières. Certaines activités, comme la ponte des œufs par la reine et les danses d'orientation des ouvrières, se déroulent seulement à l’intérieur de la ruche. On peut toutefois les observer dans des ruches spéciales, où une vitre laisse voir ce qui se passe sur un rayon. L'Insectarium de Montréal présente à ses visiteurs des ruches d'observations. L'abeille domestique est l'insecte pollinisateur le plus abondant dans les régions agricoles du Québec. Ceci est dû à son introduction massive pour la production de miel et la pollinisation. Pour cette dernière tâche, toutefois, diverses espèces d'abeilles indigènes et introduites apportent aussi leur contribution. 14 Référence : Insectarium de Montréal, Entrer Info-insectes, Fiches insectes, Abeille domestique http://www2.ville.montreal.qc.ca/insectarium/toile/nouveau/menu.php?s=info&p=preview.php%3Fsection%3D fiches%26page%3D31 Photos : Le grand livre des abeilles, Henri Clément Les abeilles et la vie, Didier Van Cauwelaert Livres coup de cœur L'abc du rucher bio, Rémy Bacher, Terre vivante, 2008, 141p. Vie et mœurs des abeilles, Karl von Frisch, Collection J’ai lu, 1974, 251 p. Très peu d'insectes n'ont été l'objet d'autant de recherches et de publications que l'abeille domestique. Son étude a même valu au zoologiste autrichien Karl von Frisch le prix Nobel de médecine en 1973. Les travaux de ce spécialiste du comportement animal ont porté plus spécifiquement sur le mode de communication (en particulier les danses) des abeilles. La vie extraordinaire des abeilles, Sciences et Avenir, Hors-Série N o 175, Juillet-Août 2013, 82 pages. 15