Pacifique tropical, pour atteindre une température supérieure à la normale. Il s’en suit un affaiblissement ou une
inversion des alizés dominants, ce qui a pour effet d’accentuer le réchauffement de la surface ». La survenance
d’un tel phénomène a pour conséquence de perturber « les régimes météorologiques et une hausse temporaire des
températures ». En 2015, les valeurs-seuils de hausse de température correspondant à une situation d’El Nino ont
été atteintes au cours du printemps boréal. El Nino s’est particulièrement renforcé pour atteindre son pic
d’intensité en décembre 2015, et dépassant à l’occasion les records d’intensité des années 1982/83 et 1997/98. Ce
phénomène a eu en 2015 des incidences sur les précipitations, avec des déficits au nord du Brésil, en Afrique
australe, en Asie du Sud-Est, en Océanie et dans l’est de l’Australie ; et des effets sur la formation et l’évolution des
cyclones tropicaux en limitant des ouragans dans l’Atlantique Nord et les favorisant dans le Pacifique Nord-Est.
La cryosphère. Selon l’OMM, la cryosphère est « l’ensemble des constituants du système terrestre composés
d’eau à l’état solide, notamment les glaces de mer, de lac et de rivière, les sols enneigés, les précipitations solides,
les glaciers, les calottes glaciaires, les inlandsis et les sols gelés de façon permanente ou saisonnière ». La
déclaration de l’OMM montre que l’étendue de la banquise arctique dont le maximum est atteint en mars et son
minimum en septembre connait une situation critique en 2015. En effet, en cette année, l’étendue maximale de la
banquise était de l’ordre de 14.54 millions de km2 le 25 février et de 4.41 de km2 de minimum le 11 septembre.
L’étendue maximale est inférieure de 1.10 millions de km2 par rapport à la normale sur une période 1981-2010 ;
l’étendue minimale se situant au 4ème rang des plus faibles des observations entamées vers les années 70. Suivant
un cycle inversé à la banquise arctique, la banquise antarctique enregistre des records de croissance continue
(18.8 millions de km2 de maximal en octobre, et 3.58 millions de km2 en février) depuis 1979 avec jusque-là des
zones d’incertitudes scientifiques sur les motifs de cette tendance.
Les gaz à effet de serre. Le programme de Veille de l’atmosphère globale de l’OMM révèle une croissance des
fractions molaires moyennes du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du protoxyde d’azote (N2O) en
2014 (suivant la disponibilité de ces données à n-1). Le taux de croissance est de l’ordre de 1.9 ppm entre 2013 et
2014. Concernant le CO2, la NOAA indique un taux record de croissance de 3.01 ppm/an en 2015. La concentration
de CH4 dans l’atmosphère a atteint 327.1 +/- 0.1 ppb en 2014, soit une progression de 1.1 ppb par rapport à 2013.
Enfin, l’indice annuel d’accumulation des gaz à effet de serre publié par la NOAA indique une croissance de 36%
entre 1990 et 2014 dont 80% est constitué par du CO2.
Les extrêmes régionaux. La déclaration établit un panorama des phénomènes extrêmes observés sur le globe,
avec des pays qui ont été secoués en 2015. Un aperçu régional sera indiqué.
En Afrique, on constate d’abord des pics de chaleur atteignant près de 48.4 ° C comme ce fut le cas le 27 octobre
en Afrique du Sud, ou encore la température de 47.6 ° C en Egypte dans la zone touristique de Louxor. Ensuite, il
y a des fortes inondations ayant conduit à créer plus de 21.000 sinistrés dans le mois d’août au Burkina Faso, et
d’autres fortes pluies au Niger, au Maroc, en Gambie et Mali occasionnant des pertes en vie humaine.
En Asie, les vagues de chaleur de l’ordre de 47 ° C ont provoqué plus de 2500 morts dans le sous-continent indien,
dont plus de 2000 dans les seuls Etats indiens du Telangana et de l’Andhra Pradesh, et plus de 1400 morts à
Karachi au Pakistan. Les inondations en Chine ont concerné 75 millions de personnes et de pertes chiffrées à 25
milliards de dollars E-U dus à une hausse de 150% de précipitations par rapport à la normale, et faisant tomber un
record vieux de 40 ans.
En Amérique du Sud, 2015 constitue pour l’Argentine l’année du dérèglement des saisons, avec un printemps plus
froid que la normale et un mois d’octobre le plus froid jamais constaté. Les effets d’El Nino ont eu pour
conséquence d’accentuer la sécheresse au Brésil et particulièrement dans l’Amazonie, en Colombie et dans la
République Bolivarienne du Venezuela. Ces poches de sécheresse pourraient avoir des incidences importantes sur
l’agriculture, l’élevage et la production hydroélectrique.
En Amérique du Nord, Amérique Centrale et Caraïbes, 2015 est une année particulièrement chaude au point de
faciliter l’expansion de 400 feux de forêts qui ont détruits 728.000 ha en mai, et plus de 700 feux de forêt qui ont
emporté plus de 2 millions d’ha en juillet en Alaska. On se rappellera de l’ « Okanagan Complex Fire » dans l’Etat