AVANT—PROPOS
Quand Jules Favre, à son retour de Ferrières, fit cdnnat-
tre au pays les conditions que le vainqueur mettait à la
paix, publicistes etjôurnalistes r6$tèrnt.k l'envi que les
Allemands poursuivaient la revanche des victoires de
Napoléon T, sans lesquelles les deux peuples fussent restés
amis. Les plus instruits, se souvenant que les luttes entrela.
France et la maison d'Autriche occupent déjà une grande
place dans l'histoire des trois derniers siècles, faisaient
remonter jusqu'à François I l'origine du conflit. D'aucuns
se rappelaient put-être même le mot attribua à Loris XV
visitant à Bruges le tombeau de Marie de Bourgogne
c Voilà le berceau de toutes nos guerres depuis près de
trois cents ans. '
Publicistes et joûrnaflstes avaient raison; à cela près qué
nul ne songeait à interroger le moyen-âe pour lui demander
si d'aventure il ne donnerait point l'explication vraie de la
rivalité franco-allemande. C'estpourtant dans les profondeurs
de l'époque féodale qu'il flint chercher le secret de cette
rivalité. Nous espérons le démontrer ici en esquissant sim-
plement les lignes générales d'un sujet que nous comptons
traiter un jour avec toute l'ampleur qu'il comporte. Tant de
points restent encore obscurs qu'il serait prématuré do
tenterdès maintenant une oeuvre d'ensemble.