Absolu/Relatif
I. Définitions
!"Absolu
Étymologiquement, absolu veut dire " détaché de " (du latin ab-
solutus: délié, parfait).
Se dit de ce qui est en soi et par soi, indépendamment de toute
autre chose, ce qui ne dépend de rien d'autre que de soi pour être
défini, pour valoir et pour exister, ce qui est achevé, total, intégral et
qui contient en lui-même sa raison d'être (= parfait).
L’absolu désigne ce qui ne dépend d'aucune condition,
l'inconditionné. L’inconditionné est une des manières de nommer
Dieu, l'être créateur qui donne à chaque créature sa condition. La
créature, au contraire, est conditionnée puisqu'elle dépend de son
créateur.
L’absolu ne comporte aucune limite, aucune restriction ni réserve.
En théologie et en métaphysique, le terme «absolu» renvoie
généralement à Dieu. Selon Baruch Spinoza, Dieu est absolu; en
d'autres termes, il est illimité puisque, par son concept même, rien
ne peut limiter Dieu. Le concept de Dieu, en tant qu'il est le concept
d'un être parfait est le concept d'un être absolu en ce sens.
- la chose absolue est celle "qui existe en telle façon qu'elle n'a
besoin que de soi même pour exister (.)" (Spinoza).
Au sens politique : le pouvoir absolu est celui qui s’exerce sans
jamais rencontrer de résistance ; est celui d'un État qui ne tolère
aucun contre-pouvoir. Juridiquement, un droit absolu est un droit
que l'Etat ne peut pas confisquer à un individu.
!"Relatif
Est relatif ce qui comporte des restrictions, des limites.
Est relatif ce qui ne peut être défini, ni valoir, ni exister
indépendamment d'autre chose ; ce qui est susceptible de
comparaison avec autre chose que soi.
Le « relativisme », c'est l'idée qu'il n'y a pas de vérité absolue, que
l'opinion de chacun dépend de lui-même (en général, la philosophie
combat le relativisme, parce qu'elle cherche, au contraire, des
vérités universelles). L'expression « chacun sa vérité », devenue un
lieu commun, illustre bien le relativisme : aucune opinion n'est vraie
absolument, «tout se vaut, tout peut être affirmé».
Cette difficulté a été mise en évidence par Platon qui, dans le
Théétète, reprend les thèses du sophiste Protagoras : celui-ci
affirmait en effet que « l'homme est mesure de toutes choses »,
autrement dit, que la ou plutôt les vérités dépendent des
perceptions, sentiments ou opinions de chacun. Si la connaissance
se réduit à la perception ou à l'opinion, il semble donc légitime de
dire « à chacun sa vérité », puisqu'il est vrai que perception et
opinion sont, par définition, subjectives et relatives. Mais le
problème est précisément de savoir si une telle conception de la
connaissance ou de la science peut être admise. Dire : « à chacun
sa vérité », cela implique que l'on se contente de s'en tenir à des
opinions incertaines ou à des sensations subjectives ; que l'on se
contente, donc, de s'en tenir à un relativisme du vrai, suivant lequel
ce qui est vrai pour moi ne l'est pas nécessairement pour les autres.
II. Pour Approfondir
Tout ce qui présente le caractère de l'absolu existe donc d'une
manière inconditionnée, c'est-à-dire indépendamment d'une cause
extérieure, par soi-même: en-soi et pour-soi. Absolu renvoie donc à
l'idée de détachement, de libération et de perfection, et possède en
lui-même sa raison d'être.
Tandis que le « relatif » au contraire ne se suffit pas à lui-même, et
qualifie toujours ce qui est dépendant, ce qui existe « par un autre
et pour un autre ». Ainsi, ce qui est relatif a sa raison d'être en autre
chose avec laquelle il est en rapport, et se caractérise donc par une
relation, c'est-à-dire par un lien entre des éléments distincts. « On
appelle relatives ces choses dont tout l'être consiste en ce qu'elles
sont dites dépendre d'autres choses, ou se rapporter de quelque
façon à autre chose.» (Aristote, Organon, Catégories 7).
On peut employer absolu seul, mais, par définition, il faut préciser
relatif à quoi (ou à qui). Pour autant, ce qui est relatif n'est pas
nécessairement d'une moindre valeur que l'absolu, mais peut être à
la fois déterminé et enrichi par cette relation à un autre élément.
Autrement dit, Il y a entre eux une relation inégale : ce qui est
absolu ne saurait jamais être relatif. En revanche le relatif peut
conduire à l'absolu, par voie de dépassement de sa limite de
principe.
C’est ce que l’on peut illustrer à travers le concept de l’expérience de
la conscience chez Hegel. En effet, la conscience est ambition de
savoir absolu ; elle est, pour Hegel « l'acte d'outrepasser le limité ».
(l’esprit se dépasse sans cesse.) L'absolu désigne donc la conscience
pleinement réalisée, le terme du processus dans lequel elle s'engage.
L'absolu est donc moins un terme séparé qu'un processus spirituel qui
se réalise au travers de la seule rationalité parce que seul l'usage de la
logique permet de connaître la réalité. L’esprit absolu est l’esprit qui se
révèle dans la relation, car il est l'acte de poser la relation et
inversement il se révèle comme absolu en tant, précisément, qu’il se
relativise ou se révèle.
Editeur : MemoPage.com SA © Nov. 2005 ISSN : 1762-5920
Auteur : Mathilde Crépineaud Expert : Julie Poulain
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