Guide "Construire le logement en Savoie entre BBC et

Construire le logement en Savoie
entre BBC et Passif
Tendre vers
de bonnes pratiques,
commencer demain, …
Construire le logement en Savoie entre BBC et Passif, tendre vers de bonnes pratiques, commencer demain, …
5 Avril 2010 ITF – 73 230 St ALBAN LEYSSE
2
1 Synthèse
1.1
Définition de la commande
Le présent dossier a été réalisé par le bureau d’étude ITF sur une commande de METROPOLE
SAVOIE et de l’ASDER dans le cadre du programme CDRA. Son contenu est une synthèse de
l’analyse ITF et des échanges réalisés avec l’ASDER et METROPOLE SAVOIE.
Toutes les données et valeurs techniques sont issues des pratiques du bureau ITF, de données
régionales et nationales. Les sources de données génériques sont toujours citées et accessibles.
1.2
Introduction
L’objet de cette étude est de « mettre à plat » des éléments facilitant l’obtention d’un habitat
qu’il soit public ou privé, de qualité ambitieuse.
Il n’a pas pour but de se substituer aux pratiques existantes de chaque office et promoteurs
mais bien de contribuer à aller dans le sens d’améliorer les processus de construction de
bâtiments performants en intégrant des aspirations environnementales.
Le niveau BBC devenant très prochainement réglementaire dès la sortie de la RT2012, il s’agit
bien de mettre en œuvre une approche plus radicale, une démarche d’amélioration continue de
nos pratiques, de manière à pouvoir construire rapidement des bâtiments très
performants situés entre le BBC actuel et un niveau type Label Passif Allemand :
Anticiper les évolutions réglementaires, sociétales, énergétiques, politiques, …
L’étude est présentée en cinq parties :
1. Une synthèse de l’étude
2. Une introduction au document
3. Une partie programmation relative à la philosophie du montage des opérations
performantes, au moment des acquisitions foncières et des définitions programmatiques.
4. Trois parties concernant la construction proprement dite, Conception / Chantier / Réception,
avec les notions de livraison, suivi, mesure des performances
5. Une partie définition des indicateurs
6. Une partie méthode, référentiel
Il est rappelé que l’actuelle réglementation est nommée RT20051, que ce cadre réglementaire
évolue régulièrement et que la prochaine étape nommée RT2012 sera active dès début 2011
pour les bâtiments tertiaire et « à priori » au plus tard dès début 2013 pour le résidentiel. Ce
recalage va amener le niveau BBC au niveau réglementaire. La prochaine étape, post 2012 va
tendre vers un niveau PassivHaus
1 Réglementation Thermique 2005
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3
1.3
Synthèse globale
1.3.1 Quels enjeux ?
Quand on constate l’état des glaciers de Pasterze en Autriche, du Kilimandjaro en Afrique
ou de Jacabamba au Pérou, on comprend que « cela chauffe », et beaucoup trop !
La conscience du changement climatique avec des prévisions de +2°C devient générale et
concrète pour une majorité de citoyens, mais nous n’intégrons que très peu ce fait dans
nos actes, dans notre vie ?
Par exemple, la raison voudrait que l’on utilise des fichiers météorologiques prospectifs et
caniculaires pour évaluer le comportement des bâtiments, pour les étés des 20 ans à
venir. Pour dimensionner et évaluer les projets, on utilise encore des fichiers météo de
valeurs moyennes des trente dernières années, que ce soit dans les bureaux d’études ou
pour la définition de nos cadres réglementaire, RT2005 par exemple.
La conséquence formelle de ce changement climatique sera à terme (quelques dizaines
d’années) un réchauffement général, précédé sous nos latitudes, d’une période
« perturbée » : Plus chaud l’été, plus de pluie en saison pluvieuse, plus d’orages, plus de
froid en période froide. A ce sujet, les études réalisées au moment du somment de
Copenhague durcissent les prévisions. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre des
dispositions pour éviter de dépasser 2°C de réchauffement.
Des hivers plus doux, à terme vraisemblablement moins de dépense de chauffage, mais
surtout, rapidement des étés nettement plus chauds. Les conditions de confort nocturne d’été
vont être de plus en plus délicates à obtenir tout particulièrement dans les villes du fait du
phénomène « d’ilots de chaleur urbains ».
Il faut intégrer qu’il n’y aura jamais de climatisation en logement social !
Le confort d’hiver est acté dans le neuf depuis les années 90. L’objectif est depuis cette période
de baisser les consommations. Avec ce changement climatique apparait à moyen terme une
nouvelle contrainte : le confort d’été.
Les bâtiments que l’on construit pour au moins 50 ans, auront à subir ces impacts et doivent
dès maintenant, être tout particulièrement performants au titre du confort d’été. L’évaluation
conventionnelle RT2005 n’est pas suffisante, sur ce registre…
Les bâtiments n’arriveront plus « à eux seuls » à assurer le confort des occupants. La parcelle,
le quartier et leurs aménagements vont avoir un rôle majeur dans les années à venir
pour assister les bâtiments à être confortables, l’été.
1.3.2 Donner une dimension « aussi » environnementale à cette approche ?
Pour aller au-delà des simples évaluations économique et énergétique, il nous semblerait
opportun d’intégrer à l’approche énergétique, une approche environnementale :
Il faut dès maintenant dépasser l’approche énergético-économique et tendre vers
une approche environnementale globale, diminuer tous les besoins, intégrer
l’impact énergie grise et de manière prioritaire limiter les émissions de carbone,
Adopter une hiérarchie entre investissement /exploitation, utilisation des
ressources / impact environnemental,
en conservant simplicité d’usage et d’entretien,
en diminuant la « fragilité énergétique » des futurs occupants.
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4
Image de la réduction des
émissions de CO2 à réaliser par
chaque Français moyen.
Les enjeux de « rupture » nous
font sortir de nos modes
d’optimisation pour aller vers
d’autres fonctionnements.
1.4
Les fondamentaux en phase programmation
1.4.1 Approche foncière
Le choix des terrains à acquérir se fait aujourd’hui dans un contexte peu facile, en intégrant des
volontés de performance économique et d’attractivité de la parcelle (position géographique,
services, …).
Si l’on veut tendre vers une ville plus acceptable dans sa dimension urbaine, sociale, sociétale,
une réflexion complémentaire influencée par une approche énergétique et environnementale
plus globale parait nécessaire pour l’acquisition des fonciers. Il faudra, le plus rapidement
possible (si ce n’est pas déjà fait en partie) ajouter les items suivants aux critères usuels de
choix de fonciers à bâtir :
Contribution transports : Les déplacements représentent en France autant d’émissions
de CO2 que le logement. Le coût pour les usagers et l’impact environnemental du transport
individuel par voiture va rapidement devenir inacceptable. La possibilité offerte par la
parcelle de permettre un mode de déplacement par transport collectif ou par modes doux
va sécuriser de manière très significative les futurs occupants. La proximité d’arrêt de BUS
semble un critère aujourd’hui nécessaire à intégrer. A l’inverse, on doit mettre en cause la
crédibilité d’une maison individuelle de niveau passif située à 25 km du lieu de travail ou du
centre ville en analyse globale du fait de son impact transport. En Allemagne, dans certains
Länders, tout projet de logement social situé à plus de 300m d’un arrêt de bus, n’est pas
subventionné.
Contribution climatique : La contribution de la parcelle à diminuer les charges de
chauffage (gains solaires d’hiver), et à permettre un bon confort d’été
Contribution acoustique : sur le registre du confort d’été, la ventilation naturelle
nocturne fonctionne assez bien SAUF si les contraintes acoustiques externes (voie
automobile classée par exemple) sont telles que les fenêtres doivent rester fermées la nuit.
L’exposition au bruit de la parcelle devient un critère de confort d’été et d’acquisition
foncière.
1.4.2 Les études préalables et de programmation
Lorsque les projets tendent vers un haut niveau de performance, ces études préalables doivent
être de très bon niveau non seulement sur les plans environnemental et énergétique, mais
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aussi sur le plan OPERATIONNEL : Les programmistes doivent vérifier formellement que les
demandes formulées dans le programme sont « réalisables et crédibles».
Sur un cas concret, avec un plan de composition de parcelle doté de formes urbaines orientées
Est/Ouest, un masque très important à l’Ouest, le fait d’imposer un niveau « passif » n’est pas
crédible. La possibilité d’atteindre ce niveau de performance n’a pas été formellement évaluée
au stade programmation. En conséquence, ce projet va couter plus cher !
Il faut prendre conscience qu’un haut niveau de performance, est difficile et délicat à atteindre
et qu’il ne suffit plus de « simplement demander » de le faire. Il est clair que pour certaines
parcelles, un niveau passif sera très difficile à obtenir, voire hors d’atteinte.
Des indicateurs quantitatifs et qualitatifs précis et mesurables doivent être définis pour ne pas
rester dans l’incantatoire. Trop de précision demandée sur certains points en phases concours
peuvent perdre de la crédibilité. Demander un calcul RT 2005 alors qu’il est invérifiable et que
le niveau de définition d’un concours et bien en deçà des précisions requises, ne semble pas
opportun.
1.4.3 Des exigences de moyens OU de résultats
Dans la définition programmatique, il faut définir des exigences de moyen OU de résultats. De
trop nombreux programmes sont formulés dans une logique d’Avant Projet avec la définition
des résultats à atteindre, mais aussi avec la définition des moyens à utiliser.
Les concepteurs, coincés entre exigences de résultats et de moyens, sont trop contraints et se
retrouvent dans une situation contre productive. La genèse des réponses au programme est
moins riche, issue d’un mode de pensée monolithique et a bien moins de recul et d’inventivité.
A l’inverse, avec de seules exigences de résultats, un regard neuf et une approche globale du
site, un travail de co-conception actif de l’équipe d’ingénierie vont amener des réponses riches,
inventives et engageantes.
Un programme formulé seulement en exigence de résultat, va donner de la clarté et un
formalisme qui permettra au maître d’ouvrage d’avoir un niveau d’exigence plus marqué, plus
légitime.
En corollaire, la maîtrise d’ouvrage devrait monter en compétence pour améliorer ses aptitudes
à juger que les démarches, solutions, projets proposés par l’ingénierie permettrons bien
d’atteindre les exigences programmatiques.
1.4.4 Choix de l’équipe d’ingénierie
Si l’on veut un bon niveau de performance, il est efficace de ne pas faire du coût de l’ingénierie
un élément fondamental : Linvestissement « matière grise » est bien le plus rentable.
Certains offices publics et quelques promoteurs privés ont déjà intégré cet enjeu et formulent
les questions sur ce thème des moyens de l’ingénierie de manière à ne pas obtenir de mission
« au rabais », proposé par des équipes qui ont plus besoin de chiffre d’affaire que de donner de
la qualité et de la performance, de donner du sens à leur production.
Ainsi une récente consultation sur la région Lyonnaise pour un bâtiment niveau Passif, précisait
qu’un montant crédible des honoraires avait été évalué de manière « confortable » par la
maîtrise d’ouvrage. La pénalisation des offres de maîtrise d’œuvre avec un montant en dessous
de cette évaluation a été le double de celles avec un montant au dessus. L’objectif était d’éviter
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