PHQ057 Techniques expérimentales 7 janvier 2011 Autiwa Table des matières 2 Table des matières 1 Variable aléatoire 3 2 Loi de probabilité 3 3 Erreur de mesure et sa propagation 4 4 Limite de détection 4 5 Résolution en énergie 5 6 Temps mort sur une chaîne de mesure 6 2.1 2.2 2.3 3.1 3.2 4.1 4.2 6.1 6.2 6.3 Loi binomiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Loi de poisson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Loi de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Erreur statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Propagation de l'erreur statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Échantillon réellement inactif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Échantillon réellement actif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Système non extensible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Système extensible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Méthode des deux sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Chambre à ionisation 7.1 7.2 7.3 7.4 7.5 Processus d'ionisation . . . . . . . . . . . . Régimes de fonctionnement . . . . . . . . . Signal de sortie . . . . . . . . . . . . . . . . Variation maximale de la tension à l'anode Forme temporelle de Va . . . . . . . . . . . 8 Détecteur à scintillation 8.1 8.2 8.3 Les cristaux scintillants . . . . . . . . . . . 8.1.1 Loi de Birks . . . . . . . . . . . . . . 8.1.2 Détermination du type de particule . Photomultiplicateur . . . . . . . . . . . . . 8.2.1 Photocathode . . . . . . . . . . . . . 8.2.2 Amplicateur d'électron . . . . . . . 8.2.3 Signal en sortie de l'anode . . . . . . Une application : mesure de position . . . . 9 Détecteurs à semi-conduction 9.1 9.2 9.3 Milieux semi-conducteurs 9.1.1 Dopage de type n . Dopage de type p . . . . . Jonction P-N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 3 3 4 4 4 5 6 6 8 9 10 11 12 12 13 14 15 15 15 15 15 15 16 17 18 18 19 19 20 3 2 1 Loi de probabilité Variable aléatoire Soit x une variable aléatoire. On dénit l'espérance de x (valeur moyenne x) par X E(x) = p(xi )xi ˆ (1.1a) i xP (x) dx (1.1b) p(xi )(xi − x)2 (1.2a) (x − x)2 P (x) dx (1.2b) E(x) = On dénit la variance de x par V (x) = X ˆ V (x) = i On dénit l'écart-type σ comme la racine carrée de la variance σ(x) = de x autour de x (σ = E [(x − x)2 ]). p V (x). σ représente la dispersion Soient deux variables aléatoires x et y . On dénit de plus la covariance cov(x, y) comme ¨ cov(x, y) = (x − x)(y − y)P (x, y) dx dy (1.3) La covariance donne une idée de la linéarité qui pourrait exister entre x et y . En eet, celui-ci vaudra 1 s'il existe une relation y = ax + b et 0 si x et y ne sont pas correlés. 2 Loi de probabilité 2.1 Loi binomiale Dans le cas d'un processus aléatoire à deux états, la de probabilité p parmis N essais : P(x/N ) = loi binomiale donne la probabilité d'avoir x états N! px (1 − p)N −x x!(N − x)! (2.1) (2.2a) σx 2 = N p(1 − p) (2.2b) x = Np 2.2 Loi de poisson Si, de plus, N 1 et p 1, alors on peut assimiler la P(x) = xx loi binomiale e−x x! à une loi de poisson dénit par : (2.3) σx 2 = N p (2.4a) x = Np (2.4b) (comme p 1, on a (1 − p) ∼ 1) 2.3 la Loi de Gauss Si la valeur moyenne de la variable x régie par une tend vers une gaussienne : loi de poisson est de l'ordre de 10 (x & 10) alors loi de poisson P(x) = (x−x)2 1 √ e− 2σ2 σ 2π (2.5) 4 Remarque : 3 À noter que la largeur à mi-hauteur ∆x (FWHM) d'une gaussienne d'écart-type σx vaut : √ (2.6) ∆x = 2 2 ln 2σx ' 2, 35σx Erreur de mesure et sa propagation 3.1 Erreur statistique Si on fait une mesure d'une grandeur aléatoire x et qu'on prend un temps de mesure susamment grand pour que x x va alors suivre une loi de Gauss. √ 10. √ Si x 1 alors x ' x. D'après la loi de Gauss, on peut déterminer, suivant la barre d'erreur que l'on donne à notre mesure, le pourcentage de chance que la valeur vraie soit contenue dans l'intervalle : x ∈ [x − σ; x + σ] ≡ 68, 3% (3.1a) x ∈ [x − 2σ; x + 2σ] ≡ 95, 5% (3.1b) x ∈ [x − 3σ; x + 3σ] ≡ 99, 7% (3.1c) Dans la pratique, on a en fait l'inverse. C'est à dire qu'on mesure x et on encadre la valeur de x. Le principe des barres d'erreurs reste cependant le même. 3.2 Propagation de l'erreur statistique On mesure deux variables aléatoires x ± σx et y ± σy . On construit une 3e grandeur u = f (x, y). u est une variable aléatoire avec une barre d'erreur statistique σu . 2 σu = σx 2 ∂f ∂x 2 + σy 2 ∂f ∂y 2 + 2 cov(x, y) ∂2f ∂x∂y Si x et y ne sont pas correlés, alors cov(x, y) = 0. On a ainsi : s 2 2 ∂f ∂f 2 2 σu = σx + σy ∂x ∂y (3.2) (3.3) Remarque : Cette barre d'erreur ne s'applique que si les erreurs sont purement statistique. Quand on fait ∆u = ∆x ∂∂xf + ∆y ∂∂yf , on majore en fait les barres d'erreurs. 4 Limite de détection On veut mesurer l'activité d'un échantillon très peu radioactif. Soit NE le comptage obtenu avec l'échantillon et soit NB le comptage pour le bruit de fond seulement. le nombre d'évènements intrinsèques à l'échantillon est alors Ns = NE − NB (4.1) On va alors chercher à dénir une valeur seuil L telle que si Ns < L on considère l'échantillon inactif, et actif sinon. 4.1 Échantillon réellement inactif On se place dans le cas où l'échantillon est inactif. On fait cette première étape pour déterminer la valeur de L. On souhaite que dans 95% des cas, on arrive à la bonne conclusion. La valeur vraie de Ns est Ns = Ns = 0. 5 5 Résolution en énergie L'expérience nous donne p NB p NE ± NE NB ± L'incertitude sur la valeur de Ns vaut alors, d'après (3.3) p √ p σs = NB + NE ' 2 NB (4.2) On a NE ∼ NB . On veut donc avoir P(Ns < L) = 0, 95. Pour se ramener à la loi normale centrée réduite, on fait le . En eet, à partir de la loi normale centrée réduite : changement de variable aléatoire suivant x → x−x σ 2 1 t P(t) = √ exp − (4.3) 2 2π avec t = x−x , on retrouve bien notre loi de Gauss avec pour espérance x et pour écart-type σ . σ On trouve alors 0 7 x − x 6 1, 645 σs √ p L = 1, 645 2 NB L = 2, 326σNB 4.2 (4.4) Échantillon réellement actif Notre valeur L est maintenant xée. On cherche alors la valeur minimale de x pour qu'on ait 95% de chance d'avoir raison en disant que l'échantillon est actif. Il faut donc que 95% de la surface de la gaussienne soit supérieur à la valeur L. On veut P(Ns > L) = 0, 95 (4.5) Ns − Ns L − Ns > ) = 0, 95 σs σs (4.6) On se ramène à une loi centrée réduite P( (4.7) Comme précédemment, ceci nous donne L − Ns = 1, 645 σs Ns = 1, 645σs + L Ns = 4, 653σNB (4.8) (on considère que NE ∼ NB ) 5 Résolution en énergie Expérimentalement, la probabilité de mesurer l'énergie Ed sachant que l'énergie vaut E suit une distribution gaussienne de largeur à mi-hauteur ∆E essentiellement due à la physique du détecteur. En eet, pour un détecteur à ionisation, scintillation ou semi-conducteur, le nombre N de paires électron-ion, de photons ou de paires électron-trou sont des variables aléatoires. Par dénition, la résolution R vaut R= ∆E E (5.1) 6 √ Pour une loi gaussienne, ∆n = 2, 35 N . On arrive donc à 2, 35 R= √ N 2, 35 =√ kE où k , facteur liant la grandeur mesurée (nombre N de paires électron-ion, de photons ou de paires électron-trou) et l'énergie E dépend du détecteur. Remarque : Plus k sera important et plus les pics seront ns. Par exemple les détecteurs à semiconducteurs ont un k beaucoup plus grand que les scintillateurs. On introduit de plus le facteur de Fano F qui dépend du détecteur. C'est un facteur correctif qui rend compte du fait que dans la pratique, les résolutions que l'on mesurait n'étaient pas celles prédites. √ 2, 35 F R= √ kE (5.2) F vaut 1 pour un détecteur à scintillation et est inférieur à 1 pour les détecteurs à ionisation et à semi-conducteur. 6 Temps mort sur une chaîne de mesure particules incidentes t évènements détectés par un système non extensible t évènements détectés par un système extensible t Figure 1 Nombres de particules détectés pour un système extensible ou non. τ électronique. 6.1 est le temps mort de la chaîne Système non extensible Lors du comptage d'un évènement, s'en suit un temps de paralysie τ appelé temps mort de la chaîne électronique, pendant lequel si une particule arrive, elle ne sera pas détectée. On appelle m le taux de particules incidentes par unité de temps. Soit k le nombre d'évènement comptabilisés pendant un temps T . mT = k + (kτ )m k(1 + τ m) = mT mT k= 1 + mτ 6.2 (6.1) Système extensible Pour un système extensible, le comptage d'un évènement n'a lieu que si aucun autre évènement n'est présent pendant la durée τ qui suit l'arrivée de l'évènement concerné (voir [Figure 1]). Le nombre d'évènements k pendant un temps T est alors dénit par k = mT P (τ ) (6.2) 7 6 Temps mort sur une chaîne de mesure où m est le taux de particules incidentes par unité de temps et P (τ ) la probabilité de ne pas avoir de particule dans une durée τ (τ étant bien évidemment le temps mort du détecteur). P (τ ) tend vers 1 si τ tend vers 0 (quasiment aucune chance que deux particules arrivent en même temps). Cette probabilité tend vers 0 si τ devient très grand (si le temps est inni, alors 100% de chance d'avoir des désintégrations dans ce temps là). Remarque : On rappelle que pour des distributions continues, seul n'a de sens la probabilité par unité de temps fois un intervalle de temps P (τ ) dt P (τ ) dt = e−λτ dt (6.3) où e−λτ représente la probabilité de ne pas avoir de particule pendant le temps τ . Démonstration 1 La probabilité de ne pas avoir de particules pendant le temps t + dt est égale à la probabilité de ne pas avoir de particule pendant le temps t multiplié par la probabilité dp de ne pas avoir de particule pendant le temps dt. On sait que λ dt représente la probabilité d'avoir une particule pendant le temps dt. D'où dp = (1 − λ dt). P (t + dt) = P (t) × (1 − λ dt) P (t + dt) − P (t) = −λ dtP (t) P (t + dt) − P (t) = −λ dt P (t) ln(P (t)) = −λt + C P (t) = Ae−λt Sachant que P (t = 0) = 1 P (τ ) = e−λτ Pour s'en convaincre, il sut de remarquer que tout ce qui importe, c'est que pour un temps t, il n'y ait pas de particules durant ce labs de temps. En n de compte, peu importe qu'une particule arrive juste après ou pas. Pour s'en rendre compte, il sut de voir que le détecteur ne s'intéresse qu'à une durée τ suite à l'arrivée d'une particule. Une fois la durée τ écoulée, il peut à nouveau compter autre chose, donc ça n'importe pas de savoir ce qu'il se passe après la durée τ (et donc une durée t de manière plus générale). On cherche maintenant à connaître λ, qui n'est pas ici la probabilité de désintégration par unité de temps, mais la probabilité de comptage. Le temps moyen d'arrivée entre deux particules est par dénition de m : hti = 1 m (6.4) (m étant dénit comme le taux de particules par seconde, son inverse est directement le temps moyen entre deux particules.) Mathématiquement, on dénit le temps moyen hti par ´∞ tP (t) dt hti = ´0∞ (6.5) P (t) dt 0 1 = (6.6) λ ´ Remarque : 0∞ P (t) dt est le facteur de normalisation, vu que la distribution P (t) n'est pas normalisée. 6.3 Méthode des deux sources 8 Figure 2 Évolution du taux de comptage k en fonction du nombre de particules incidentes m (pour un temps de comptage T et un temps mort τ xés). D'où λ = m. Ainsi, on obtient l'expression : (6.7) k = mT e−mτ Sur [Figure 2] on remarque que pour une valeur de k , on a deux valeurs de m qui correspondent. Dans la pratique, pour savoir laquelle est la bonne, on rapproche le détecteur de la source, ainsi, on va augmenter m. Si m = m1 , alors une augmentation de m entraînera une augmentation de k . Par contre, si m = m2 , alors en augmentant m, on va faire diminuer k . 6.3 Méthode des deux sources Soit I1 le nombre de particules qui vont dans le détecteur pendant le temps t et qui sont émises par la source S1 . Soit I2 le nombre de particules qui vont dans le détecteur pendant le temps t et qui sont émises par la source S2 . Soit I12 le nombre de particules qui vont dans le détecteur pendant le temps t et qui sont émises par les sources S1 et S2 . Soit If le nombre de particules qui vont dans le détecteur pendant le temps t et qui sont dues au bruit de fond. Soient C1 , C2 , C12 et Cf les comptages associées à ces 4 mesures. On fait ici une première hypothèse qui consiste à dire que Cf ∼ If . Les hypothèses que nous faisons devront bien entendu être vériées à postériori. C1 = I1 + If − (C1 τ ) × I1 + If t (6.8) où τ est le temps mort du détecteur (c'est ce qu'on cherche). C1 τ représente le temps total de paralysie du I +I détecteur, temps durant lequel toute particule qui rentre ne sera pas comptée. 1 t f représente l'activité ; ce qui nous permet donc de calculer un nombre statistique de particules qui sont rentrées dans le détecteur pendant le temps t et n'ont pas été comptées. C1 τ (I1 + If ) 1 − = C1 t (6.9) Donc I1 + If = C1 1 − C1 τt (6.10) 9 7 Chambre à ionisation On fait une deuxième hypothèse, c'est que C1 τt 1, on peut donc faire un développement limité de (6.10) τ I1 + If = C1 1 + C1 t 2τ = C1 + C1 t (6.11) De même : I2 + If = C2 + C2 2 τ t I12 + If = C12 + C12 2 (6.12a) τ t (6.12b) Remarque : On a I12 = I1 + I2 . ceci impose que les positions des sources S1 et S2 soient xes durant toute la durée de la manipulation. Dans la pratique, on fait le comptage de la source S1 , puis on rajoute la source S2 à coté (sans toucher à S1 ) et on mesure S1 + S2 . Enn, on enlève la source S1 pour faire la mesure de S2 . Ainsi, les sources auront les mêmes positions, et donc les mêmes quantités de particules qui rentrent dans le détecteur, durant toute la manipulation. I12 = I1 + I2 τ 2τ 2τ C12 + C12 2 − I f = C1 + C1 t − I f + C2 + C2 t − If t τ C12 2 − C1 2 − C2 2 = C1 + C2 − If − C12 t 7 (6.13) Chambre à ionisation L V0 -Q R b C a +Q v anode (là où vont les électrons) Ra surface prise pour le théorème de Gauss cathode Figure 3 Schéma de principe d'un détecteur à ionisation. La chambre est remplie d'un gaz (généralement rare, pour qu'il soit inerte). Ra représente l'impédance de l'appareil de mesure. Par symétrie des charges, on peut déjà dire que le champ électrique dans le détecteur est dans le plan perpendiculaire à l'axe du cylindre (on considère le cylindre très grand et on néglige les eets de bord). → − De plus, il y a invariance par rotation, donc le champ électrique E est radial : → − E = E(r)êr (7.1) On applique le théorème de Gauss sur la surface visible sur [Figure 3] (cylindre de longueur L et de rayon r). Le ux du champ électrique est nul sur les deux disques (mais non nul sur la surface du cylindre en lui même, dont la surface est celle d'un rectangle de coté L et 2πr), on a donc : 2πrLE(r) = E(r) = Q ε0 Q 1 2πε0 L r (7.2) 7.1 Processus d'ionisation 10 → − E est donc plus important près de l'anode. On cherche le potentiel V (r) associé à ce champ électrique : → − → − E = − ∇ (V ) Q V (r) = K − ln(r) 2πε0 L On a comme condition aux limites V (a) = Va = V0 , la constante vaut donc : K = Va + Q ln(a) 2πε0 L Il vient : r Q ln 2πε0 L a V (r) = Va − (7.3) On sait de plus que V (b) = 0 (relié à la masse). Par contre, on ne connait pas Q. On va donc chercher à utiliser cette information pour faire disparaître Q qui est inconnu. V (b) = Va − Q ln 2πε0 L b a =0 2πε0 LVa Q= ln ab On arrive donc aux expressions E(r) = Va 1 ln ab r V (r) = Va − Va ln ar ln ab (7.4a) (7.4b) On introduit la capacité du détecteur Cdét : Q Va 2πε0 L = ln ab Cdét = Cdét Remarque : (7.5) On néglige ici la permittivité relative du gaz (εr ∼ 1 si basse pression) On obtient alors de nouvelles expressions de E(r) et V (r) : Cdét Va 1 2πε0 L r Va Cdét r V (r) = Va − ln 2πε0 L a E(r) = 7.1 Processus d'ionisation On peut avoir ionisation directe p + X → p + X + + e− ou ionisation par excitation p + X → p + X∗ X∗ + Y → X + Y + + e − (7.6a) (7.6b) 11 7 Chambre à ionisation En moyenne, il faut fournir plus d'énergie que l'énergie d'ionisation à cause de l'excitation qui prend de l'énergie sans donner d'électrons. Le nombre de paires électron-ion est donc fonction de cette énergie moyenne ε : Epart ε est l'énergie cinétique de la particule incidente. (7.7) Ne− −ion = où Epart → − → − Une fois les paires créées, on aura recombinaison si E = 0 , et migration sinon. Remarque : Les électrons vont migrer très rapidement. Pour un champ électrique de l'ordre de quelques kV.cm−1 les vitesses seront de l'ordre de : vion ' 10 cm.ms−1 ve− ' 1000 cm.ms−1 Régimes de fonctionnement Nombres de paires électron-ion collectées 7.2 5 6 4 3 Régime de Geiger-Müller 2 1 Régime proportionnel Chambre à ionisation particule α particule β Tension inter-électrodes (V) Figure 4 Les diérents modes de fonctionnement des détecteurs à gaz Région 1 régime de recombinaison partielle Région 2 régime d'ionisation primaire Région 3 régime de proportionnalité Pour une diérence de potentiel inférieure à 100 V, les ions se recombinent totalement ou partiellement avant d'atteindre l'électrode et l'amplitude de l'impulsion est nulle ou faible. Aucun détecteur ne fonctionne dans cette région. Au dessus de 100 V, la recombinaison est négligeable et tous les électrons sont collectés. Pour une particule donnée, l'amplitude de l'impulsion est constante et indépendante de la diérence de potentiel appliquée entre les électrodes, mais elle dépend de l'énergie de la particule. Les détecteurs qui fonctionnent dans cette région sont les chambres d'ionisation. Entre 300 et 1000 V, les ions crées par le rayonnement ionisant sont susamment accélérés par le champs électrique pour provoquer des ionisations secondaires s'ajoutant à l'ionisation primaire. Le nombre d'électrons collectés, N , est proportionnel au nombre d'électrons primaires, n : N = kn (7.8) où k est le coecient de multiplication gazeux. Il varie avec la tension appliquée entre les électrodes et peut atteindre des valeurs de 105 à 106, mais est il indépendant du nombre d'ions primaires. Les détecteurs qui fonctionnent dans cette région sont les compteurs proportionnels. 7.3 Signal de sortie 12 Région 4 régime de semi-proportionnalité Région 5 régime de Entre 1000 et 1100 V, k n'est plus indépendant de n. Comme il n'y a plus de proportionnalité, aucun détecteur ne fonctionne dans cette région. Geiger-Müller À partir de 1100 V, chaque ionisation primaire entraîne une avalanche d'ions secondaires et le nombre d'ions collectés devient indépendant du nombre d'ions primaires. C'est une ionisation quasi-totale du gaz de l'enceinte et l'amplitude de l'impulsion est grande mais constante. Le détecteur fonctionne en régime de Müller et les détecteurs qui fonctionnent dans cette région sont les compteurs de Geiger-Müller. Région 6 Au dessus de 1400 à 1500 V, le détecteur devient instable du fait de décharges permanentes et donc inutilisable. Certains compteurs Geiger-Müller et certains compteurs proportionnels fonctionnent cependant avec des tensions pouvant atteindre respectivement 3000 V et 4000 V. 7.3 Signal de sortie On se place maintenant dans le régime proportionnel. Le signal n'est pas dû directement à la collection des charges. Soit une paire électron-ion formée à une distance r de l'axe de symétrie du détecteur (a < r < b). Électron et ion sont soumis au champ électrique E(r). Ceux-ci se déplacent respectivement des quantités − − r e− et d→ r ion pendant le temps dt. La variation d'énergie cinétique est égale au travail de la force d→ → − → − électrique F = q E : ∂V − − d→ r e− (7.9) dEc (e ) = −qe ∂r ∂V − d→ r ion (7.10) dEc (ion) = −qion ∂r Remarque : Ces deux quantités sont positives car l'élément de distance n'est pas dans le même sens pour l'électron ou l'ion. Elles sont donc bien accélérées toutes les deux. La migration se passe sur un temps très court (de l'ordre de la milliseconde). pendant ce temps là, le générateur ne va pas être capable de répondre. On peut donc considérer que pendant ce temps là, le système { détecteur + électrons + ions } est un système isolé. L'énergie du détecteur, assimilé à un condensateur, est Edét = 1 Cdét Va 2 2 (7.11) Cdét étant constant, c'est donc la tension Va aux bornes de l'anode qui va varier pendant dt. En eet, par conservation de l'énergie on a dEdét + dEc (ion) + dEc (e− ) = 0 avec dEdét = Cdét Va dVa on obtient le théorème de Ramo-Schockley : 1 ∂V ∂V → − → − dVa = qe d r e− + qion d r ion Cdét Va ∂r ∂r (7.12) (7.13) qui rend compte de la modication de la tension de l'anode via le déplacement des charges. 7.4 Variation maximale de la tension à l'anode Soit une paire électron-ion créée en r = a + r0 . La migration de l'électron depuis la position a + r0 jusqu'à la position a se traduit (calcul élémentaire, on connait V (r), il ne reste plus qu'à remplacer et à intégrer dEc (e− ) de a + r0 jusqu'à a) : e a ln (7.14) ∆Va − = 2πε0 L a + r0 13 7 De même, la migration de l'ion depuis a + r0 vers b donne e b − ∆Va + = − ln 2πε0 L a + r0 Chambre à ionisation (7.15) Ainsi, la variation de la tension à l'anode est indépendante de la position de l'ionisation et vaut : ∆Va = − e Cdét (7.16) 0 En régime proportionnel, l'ionisation se fait préférentiellement près de− l'anode. Ainsi r a, b. Les − ions sont donc les principaux responsables de la modication de Va ( ∆Va + ∆Va − ). 7.5 Forme temporelle de Va On reste toujours dans un système isolé. À l'intant t = 0, une particule fait une paire électron-ion à la position r(0). On fait l'approximation que la variation de tension provient essentiellement des ions. On a donc ˆ r(t) dr e ∆Va (t) = − 2πε0 L r(0) r e r(t) =− ln (7.17) 2πε0 L r(0) On a besoin de l'expression de r(t). On sait que l'ion va migrer à la vitesse vion = µE où µ est un coecient de proportionnalité. Cette relation s'explique par le fait que l'ion va rentrer en collision avec des particules du gaz, ce qui va induire un eet de frottement (identique aux frottements uides) qui dépendent donc de la vitesse. En conséquence, il existe une vitesse limite pour l'ion, que celuici atteint très rapidement étant donné le nombre de collisions. On a donc une relation de proportionnalité entre la vitesse de l'ion et le champ électrique. Dans la pratique, même si le champ électrique varie, on considère que l'ion atteint sa vitesse limite très rapidement, donc tout se passe comme si, à tout instant t, l'ion atteint la vitesse limite correspondant au champ électrique E(r) auquel il est soumis. Cdét Va 1 2πε0 L r E= On a donc l'expression de v : Cdét Va 1 2πε0 L r Cdét Va r dr = µ dt 2πε0 L dr dt Remarque : =µ On dit que les variations de Va sont faibles, donc Va ∼ V0 . En intégrant l'équation de 0 à t il vient : r r(t) = a2 + µCdét V0 t πε0 L (7.18) on a r(0) = a. Soit t0 = a2 πε0 L µCdét V0 (7.19) D'où : ∆Va (t) = − e t ln 1 + 4πε0 L t0 (7.20) 14 Figure 5 Représentation du circuit électronique servant à la mise en forme du signal On a Va (t) = or q + vs c (7.21) vs = R a i i= dq dt D'où : vs s (7.22) + dv dt Ra C L'intérêt du condensateur est qu'on ne va être sensible qu'aux variations de tension car V0 est grand. s s a Si dv RvasC alors dv = dv . On a donc dt dt dt dVa dt = vs (t) = ∆Va (t) Si dvs dt vs Ra C alors a vs (t) = τ dv dt 8 Détecteur à scintillation Un cristal scintillant va réagir à un rayonnement incident et produire des photons visibles dit de scintillation que l'on va vouloir compter. Les photons n'étant pas pratiques à compter, on va les convertir en électrons via une photocathode qui va produire des électrons par eet photoélectrique. Photocathode Anode Electrons Scintillateur Photon Incident miroir Photon visible Focaliseur Dynode Photomultiplicateur Figure 6 Schéma d'un détecteur à scintillation Le cristal doit être transparent pour que les photons visibles puissent se propager à l'intérieur. Si possible, la conversion de l'énergie (entre le nombre de photons visibles et l'énergie déposée) doit être linéaire. Dans le cristal, les photons sont émis de manière isotrope ; mais la photocathode ne couvre pas tout. On recouvre donc les autres faces d'une matrice rééchissante. Le temps d'émission doit être le plus court possible (pour limiter le temps mort). L'évolution du nombre de photon en fonction du temps est de la forme : t t Nhν (t) = Ae− /τr + Be− /τl (8.1) où τr est le temps caractéristique de la uorescence et τl celui de la phosphorescence. Les temps de uorescence et de phosphorescence sont respectivement de l'ordre de la nanoseconde et de la microseconde. 15 8.1 8 Détecteur à scintillation Les cristaux scintillants 8.1.1 Loi de Birks C'est une loi empirique qui relie la quantité de lumière L émise par une particule massive en traversant un milieu scintillant. S dE dx dL = (8.2) dx 1 + kB dE dx où S est l'ecacité de scintillation, kB la constante de Birks et dE le pouvoir d'arrêt de la particule. dx Même si les mathématiciens s'arracheraient surement les cheveux en voyant ça, on divise par la diérentielle d'énergie et multiplie par la diérentielle de longueur et on obtient : dL dE = S dE 1 + kB (8.3) dx dL On veut que la relation entre E et L soit linéaire. On doit donc avoir dE = cte . On voit qu'ici ce n'est pas le cas, mais dans la limite où kB dE 1 , on a bien une relation linéaire. dx 8.1.2 Détermination du type de particule pouvoir d'arrêt Pour un noyau, on sait qu'il dépose une grande partie de son énergie à la n de sa course ; c'est ce qu'on appelle le pic de Bragg . profondeur de pénétration Figure 7 Évolution de l'énergie déposée en fonction de la distance pour un noyau. Dans la zone du scintillateur où se trouve le pic de bragg, il y aura donc un fort dépôt d'énergie qui va xer les populations de uorescence et de phosphorescence. Par défaut, la uorescence est privilégiée mais au pic de bragg, le dépôt d'énergie sera tellement important que la phosphorescence sera elle aussi signicative. Le rapport entre le dépôt par uorescence et phosphorescence permet de dire quel est le type de la particule détecté. En eet, le temps caractéristique de la uorescence est beaucoup plus court que celui de la phosphorescence, ce qui permet de discriminer les deux phénomènes. 8.2 Photomultiplicateur 8.2.1 Photocathode Elle convertit par eet photoélectrique des photons visibles en électrons. Elles sont principalement caractérisées par deux grandeurs : La longueur d'onde λ pour laquelle il y a un maximum pour l'eet photoélectrique l'ecacité quantique de conversion, généralement inférieure à 30% 8.2.2 Amplicateur d'électron Exemple : Soit un photon incident d'énergie E = 1 MeV. On considère que les photons de scintillation ont une énergie Es = 1 eV. En considérant que toute l'énergie incidente est convertie en photons de scintillations, on arrive environ à un million de photons, d'où un million d'électrons (en considérant que tous les photons sont convertis en électrons). Ceci nous donne un courant de 10−13 C. Même dans le meilleur des mondes possibles, le courant créé n'est pas mesurable. On doit donc l'amplier. 8.2 Photomultiplicateur 16 Le système est composé d'un ensemble de dynodes émissives qui sont caractérisées par le nombre moyens d'électrons k que l'on retrouve en sortie de la dynode pour un électron en entrée. Soit Vd la diérence de potentiel entre deux dynodes successives (k dépend de Vd ). Remarque : Pour des tensions Vd < 100 V, il y a linéarité entre k et Vd . On va considérer qu'on est dans ce cas, on a donc : (8.4) k = αVd Si on a un électron en entrée d'un système composé de n dynodes, on aura en sortie (αVd )n électrons sur l'anode. On a donc un gain G = (αVd )n Remarque : (8.5) Va = nVd est la tension totale entre l'anode et la cathode. Dans la pratique, le générateur a toujours une petite dérive en tension. Va varie donc de la quantité ∆Va au cours du temps. On montre facilement que ∆Vd ∆G =n G Vd ∆Va =n Va (8.6) (8.7) Exemple : Prenons une tension Va = 500 V aux bornes d'un système composé de 15 dynodes. On considère que la variation sur Va est de l'ordre de 1%, c'est à dire de ±5 V. On arrive à ∆G = 15% G (8.8) On voit ici qu'une dérive en tension, même minime, est considérablement ampliée par le système, la stabilisation en tension du générateur est donc primordiale. 8.2.3 Signal en sortie de l'anode On fait l'hypothèse qu'on n'a que de la uorescence. On a donc, d'après (8.1) : t N (t) = N0 e− /τr (8.9) où N0 dépend de l'énergie déposée dans le cristal scintillant. Photon Incident Scintillateur Photomultiplicateur Figure 8 Schéma électronique d'un détecteur à scintillation On a donc l'expression du courant ia (t) en sortie du scintillateur t ia (t) = i0 e− /τr (8.10) 17 8 Détecteur à scintillation On cherche maintenant à exprimer i0 , que l'on ne connait pas à priori. La charge totale à l'anode Qtot anode est une quantité qui va être reliée à l'énergie déposée, et elle s'écrit en fonction du courant : ˆ ∞ ia (t) dt Qtot = anode 0 Qtot anode = i0 τr (8.11) D'où : ia (t) = Qtot anode −t/τr e τr (8.12) On utilise la loi de n÷uds ia (t) = iR (t) + ic (t) (8.13) q C (8.14a) sachant que v(t) = RiR (t) = iC (t) = dq dt (8.14b) Il vient alors l'équation diérentielle : v dv +C R dt dv 1 ia (t) Qtot t + v(t) = = anode e− /τr dt τ C τr C ia (t) = (8.15) où on a fait apparaître la constante de temps τ = RC . Remarque : La tension v(t) est la tension aux bornes de chaque composant, vu qu'ils sont en parallèle. En prenant comme condition initiale v(t = 0) = 0, la solution générale vaut : t τ Qtot t anode v(t) = e− /τr − e− /τ τr − τ C (8.16) Remarque : On peut (et on doit) jouer sur la valeur de l'impédance R de l'appareil de mesure pour inuencer le résultat de la mesure. Si l'impédance est trop grande, on aura τ τr . Le maximum du signal sera directement relié à l'énergie déposée. Par contre, si l'impédance est petite (i.e τ τr ), alors le maximum ne nous donnera plus le dépôt d'énergie de manière simple, par contre, la décroissance exponentielle nous donnera la valeur de τr , c'est à dire le temps de uorescence. Enn, si à ceci on rajoute la phosphorescence, on aura deux temps de décroissance, et en échelle log, on pourra se ramener aux temps de uorences et de phosphorescence τr et τl 8.3 Une application : mesure de position Le cristal scintillant, comme tout milieu matériel, absorbe un peu de lumière. Cette absorption se fait selon une loi exponentielle dépendant de la distance. L'émission des photons scintillants étant isotrope, il y a autant de photons qui partent vers chacun des détecteurs. Cependant, en fonction de la position x du passage de la particule, le facteur d'atténuation ne sera pas le même pour chacun des photomultiplicateurs. On a donc une transmission qui vaut respectivement pour le photomultiplicateur 1 et 2 : TPM1 = e−µ(L−x) (8.17a) −µ(L+x) (8.17b) TPM2 = e 18 x photomultiplicateur 2 cristal scintillant photomultiplicateur 1 amplitude 1 amplitude 2 L E2 E1 Figure 9 Schéma de montage de deux photomultiplicateurs autour d'un même cristal scintillant. Le rapport des amplitudes nous donne : e−µ(L−x) E1 = −µ(L+x) E2 e = e−2µx On obtient donc : x= 9 9.1 1 ln 2µ E2 E1 (8.18) Détecteurs à semi-conduction Milieux semi-conducteurs Énergie Bande pleine Énergie Bande vide Énergie Bande de conduction Énergie de Fermi Bande de conduction Eg Bande de conduction Bande de valence Métal Eg Bande de valence Bande de valence Isolant Semi-conducteur Figure 10 Structure en bande pour un métal, un isolant et un semi-conducteur Les propriétés de conduction électrique d'un solide cristallin sont déterminées par deux bandes d'énergie particulières : d'une part, la bande de valence, qui correspond aux électrons impliqués dans les liaisons covalentes ; d'autre part, la bande de conduction, comprenant les électrons dans un état excité, qui peuvent se déplacer dans le cristal. Un solide est dit conducteur si sa bande de valence et sa bande de conduction se chevauchent. Les électrons peuvent donc passer d'un état lié à un état non lié facilement. Pour un isolant, la bande de valence est totalement remplie, et la bande permise suivante est située à une énergie Eg ∼ eV interdisant tout passage d'électrons dans celle-ci par agitation thermique (Ecth ∼ 25 meV). Un semi-conducteur sera sensiblement identique à un isolant à ceci près que l'énergie du gap Eg est plus faible, ce qui fait qu'il y aura plus ou moins d'électrons dans la bande de conduction en fonction 19 9 Détecteurs à semi-conduction de la température. Le nombre de paire électron-trou ne− trou créés en fonction de la température T du système est de la forme : 3 ne− trou ∼ T /2 e− Eg /k T B (9.1) Remarque : Si on se contente des semi-conducteurs intrinsèques, on aura peu de paires car l'énergie du gap reste quand même très supérieure à l'énergie d'agitation thermique. On a donc recours à des semi-conducteurs extrinsèques. Pour diminuer l'énergie du gap, on prend un semi-conducteur intrinsèque que l'on dope avec des éléments donneurs ou accepteurs d'électrons. Par exemple, le silicium et le germanium sont semi-conducteur intrinsèques. Ce sont des atomes tétravalents, c'est à dire qu'ils ont 4 électrons pour faire des liaisons chimiques. Le dopage provoque l'apparition de nouveaux niveaux accepteurs et donneurs d'électrons dans la structure de bande du matériau dopé dû à un excès ou un défaut d'électrons induits par les éléments dopants. Ces niveaux apparaissent dans le gap, entre la bande de conduction et la bande de valence. 9.1.1 Dopage de type n On réalise un dopage avec des éléments donneurs d'électrons (éléments pentavalents qui vont se retrouver en moyenne avec un électron qui ne peut pas réaliser de liaison chimique, étant entouré d'éléments de pouvant faire que 4 liaisons). E eSi ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ Si Si Si e- Bande de conduction Ef Si ‒ ‒ ‒ qqe meV ‒ électron Bande de valence Si P Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Figure 11 Structure en bande d'un semi conducteur extrinsèque dopé n Il apparaît un niveau dans la bande interdite dû au dopage où sont placés les électrons excédentaires. La diérence d'énergie entre ce niveau et la bande de conduction est susamment faible pour que certains électrons passent dans la bande de conduction sous l'eet de la température. On dit que ce dopage est de type n car les porteurs de charge libre sont des électrons. 9.2 Dopage de type p On réalise un dopage avec des éléments accepteurs d'électrons (éléments tétravalents. À ces endroits là, il manquera un électron pour faire toutes les liaisons covalentes initiales. Il y a donc un trous, c'est à dire une zone qui va capturer un électron si elle en a la possibilité). E eSi Ef ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ qqe meV ‒ Bande de valence Si Si Si Si e- Bande de conduction électron Si P Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Si Figure 12 Structure en bande d'un semi conducteur extrinsèque dopé n j'avoue que là, j'ai un peu plus de mal à me représenter le fonctionnement de ce truc là. À la base ya un défaut d'électron, donc je vois pas comment, en plus de ça, on pourrais prendre des électrons à la bande de valence pour les mettre sur le niveau du gap. 9.3 Jonction P-N 20 E e- Ef ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ ‒ + dopage n excès de charge +++ ++++ + + + + + + dopage p défaut de charge ‒ ‒‒‒‒‒ ‒‒ Figure 13 Structure en bande d'une jonction P-N 9.3 Jonction P-N Il y a deux choses à considérer : les parties dopées n et p d'une part, et la bande de valence et de conduction d'autre part. À la base, chaque partie dopée est électriquement neutre, mais à cause du décalage de la structure en bande, il s'en suit une diusion des charges. Cette diusion va faire que la neutralité électrique dans chaque partie dopée ne sera plus respectée, induisant un champ électrique qui va à son tour, par convection, transporter des charges dans l'autre sens. À l'équilibre, la diusion et la convection se compensent. À l'équilibre, on a donc un champ électrique à la jonction qui est ainsi déplétée. Quand une particule neutre rentre dans cette zone, elle va créer des paires électron-trou (il y a aussi de l'ionisation, mais ce phénomène est ici négligé). Les électrons vont migrer vers la partie dopée n tandis que les trous vont migrer vers le dopé p. On aura donc une impulsion de courant. Pour que cette impulsion soit représentative de l'énergie de la particule, elle doit perdre toute son énergie dans le zone déplétée. Cette zone doit donc être la plus grande possible. De plus, la fenêtre d'entrée (dopé p ou dopé n) doit être le plus petit possible pour ne ralentir que très peu la particule. On met le dopé n à la masse et on veut augmenter la taille de la zone de déplétion. Pour cela on applique une diérence de potentiel au dopé p.