Document 4 : l’organisation de la philosophie selon Aristote :
philosophie théorique philosophie pratique philosophie poétique
théologie éthique art
mathématique politique
physique
Document 5 : La philosophie sous l’égide de la curiosité et des voies de la raison.
C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux
spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se
présentaient les premières à l'esprit ; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur
exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux
du Soleil et des étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or, apercevoir une difficulté et
s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance.
Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se
livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la
seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit
la preuve : presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-
être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une
discipline de ce genre. Aristote (384-322 av. J. C.)
Métaphysique, trad. J. Tricot,Vrin
Document 6 : Aristote et les sciences, le père de la zoologie.
En toutes les parties de la Nature il y a des merveilles; on dit qu'Héraclite, à des visiteurs
étrangers qui, l'ayant trouvé se chauffant au feu de sa cuisine, hésitaient à entrer, fit cette
remarque: « Entrez, il y a des dieux aussi dans la cuisine. » Eh bien, de même, entrons
sans dégoût dans l'étude de chaque espèce animale: en chacune, il y a de la nature et
de la beauté. Ce n'est pas le hasard, mais la finalité qui règne dans les œuvres de la
nature, et à un haut degré; or, la finalité qui régit la constitution ou la production d'un être
est précisément ce qui donne lieu à la beauté.
Et si quelqu'un trouvait méprisable l'étude des autres animaux, il lui faudrait aussi se
mépriser lui-même, car ce n'est pas sans avoir à vaincre une grande répugnance qu'on
peut saisir de quoi se compose le genre Homme, sang, chair, os, veines, et autres parties
comme celles-là.
De même, quand on traite d'une partie ou d'un organe quelconques, il faut garder dans
l'esprit qu'on ne doit pas seulement faire mention de la matière et voir là le but de la
recherche, mais qu'on doit s'attacher à la forme totale; ainsi considère-t-on une maison
tout entière et non pas seulement les briques, le mortier, les bois. Pareillement, dans
l'étude de la Nature, c'est la synthèse, la substance intégrale qui importent, et non des
éléments qui ne se rencontrent pas séparés de ce qui fait leur substance.
Aristote (384-322 av. J. C.)
Traité sur les parties des animaux
Document 7 : Le bien propre à l'homme est l'activité de l'âme.
Pour le joueur de flûte, le statuaire, pour toute espèce d'artisan et en un mot pour tous
ceux qui pratiquent un travail et exercent une activité, le bien et la perfection résident,
semble-t-il, dans le travail même. De toute évidence, il en est de même pour l'homme, s'il
existe quelque acte qui lui soit propre. Faut-il donc admettre que l'artisan et le cordonnier
ont quelque travail et quelque activité particuliers, alors qu'il n'y en aurait pas pour
l'homme et que la nature aurait fait de celui-ci un oisif ? Ou bien, de même que l'œil, la
main, le pied et en un mot toutes les parties du corps ont, de toute évidence, quelque
fonction à remplir, faut-il admettre pour l'homme également quelque activité, en outre de
celle que nous venons d'indiquer ? Quelle pourrait-elle être ? Car, évidemment, la vie est
Association ALDÉRAN © - Cycle de cours 4302 : “Les philosophes présocratiques” - 28/12/2013 - page 4