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ère
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Q
UESTION
4
L
A GUERRE FROIDE
C
ONFLIT IDÉOLOGIQUE
,
CONFLIT DE
PUISSANCES
:
UNE ÉTUDE
,
B
ERLIN
(1945-1989)
I.
BERLIN ET LA BIPOLARISATION DU MONDE (1948-1949) ................................................................................................. 30
II.
ENTRE « COEXISTENCE PACIFIQUE » ET « DÉTENTE », BERLIN AU CŒUR DE L’AFFRONTEMENT EST-OUEST (1961) ......... 30
III.
LA CHUTE DU MUR DE BERLIN ET L’EFFONDREMENT DU BLOC SOVIÉTIQUE (1989-1991) ................................................ 31
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Q
UESTION
4
L
A GUERRE FROIDE
C
ONFLIT IOLOGIQUE
,
CONFLIT DE PUISSANCES
:
UNE ÉTUDE
,
B
ERLIN
(1945-1989)
Manuel p.120-139
I
NTRODUCTION
Photos p.120-121, Chronologie p.121 + 122-123, carte p.124-125- Après la Seconde
Guerre mondiale, les deux superpuissances issues du conflit instaurent après la
victoire une relation complexe : elles collaborent pour maintenir la paix tout en
s’affrontant par d’autres moyens et en envisageant le recours aux instruments de la
guerre totale
110
.
En effet, à la fin de la guerre, la Grande Alliance américano-soviétique permet
certaines décisions communes, dans la continuité de la Conférence de Yalta (4-11
février 1945) il est décidé, entre autres, que l'Allemagne vaincue serait occupée :
par les Soviétiques pour les territoires situés à l'Est, les Britanniques pour le Nord-
Ouest, les Américains au Sud
111
. Berlin, enclavée dans la zone d'occupation soviétique,
est également découpée en quatre zones d’occupation –doc.1 p.126 : L’Allemagne
divisée après 1945.
Toutefois, États-Unis et Union soviétique s’efforçant tous deux d’élargir leur sphère
d’influence respective
112
, la défiance s’installe progressivement entre les deux
superpuissances.
Le 12 mars 1947, le président américain H. Truman déclare au Congrès que « le
moment est venu de ranger les États-Unis d'Amérique dans le camp et à la tête du
monde libre ». Cette doctrine trouve sa traduction concrète le 5 juin 1947, quand le
général Marshall, nouveau secrétaire au Département d'État, propose aux États
européens une aide collective pour quatre ans, à charge pour eux de s’entendre sur
sa répartition. La proposition s'adresse aussi à l'Union soviétique et ses alliés, qui la
rejettent
113
. En septembre 1947, les partis communistes de 9 pays européens
114
sont
regroupés dans un organe de liaison, le Kominform.
110
Poids des complexes militaro-industriels, propagande et encadrement idéologique, répression des
dissensions internes, recours à des armes destructrices…
111
Staline accepte que la France soit puissance occupante, à condition que la zone française soit
prélevée sur les zones anglaise et américaine.
112
Cf. satellisation des pays d’Europe centrale et orientale par l’Union soviétique de Staline.
113
Ce plan doit assurer le relèvement économique de l'Europe, favoriser sa résistance au communisme,
et en même temps permettre à l'économie américaine de maintenir sa prospérité. De 1948 à 1952,
l'aide accordée dans le cadre du plan Marshall à l'Europe s'est élevée à près de 13 milliards de dollars,
dont 2,7 pour la France.
114
Plus précisément, 7 + 2 : Union soviétique, Tchécoslovaquie, Pologne, Yougoslavie, Bulgarie,
Roumanie, Hongrie, Italie, France.
Diapo 01-02
Titre + Chronologie
Diapo 03
Photo : Yalta
Diapo 04
Vidéo + Texte : le rideau
de fer
Diapo 05
Texte : la « doctrine
Truman »
Diapo 06
Texte : le « rapport
Jdanov »
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30
L’expression « guerre froide »
115
désigne en même temps une période de l’histoire
contemporaine et un conflit multiforme, d’intensité variable, dressant l’un contre
l’autre deux blocs visant l’extension maximale de leur influence et l’endiguement voire
le refoulement de l’adversaire. Les ressorts durables de ce conflit sont l’opposition des
idéologies - qui rend la paix impossible -, la recherche permanente du meilleur
positionnement, le risque nucléaire - qui rend la guerre improbable
116
-, la peur et
diabolisation de l’autre. La guerre froide demande à être abordée selon deux aspects :
conflit idéologique, conflit de puissances. Conflit idéologique entre deux systèmes
prétendant incarner l’avenir du monde, il est également rivalité de puissances pour le
contrôle de régions entières
117
.
Comment létude de Berlin de 1945 à 1989 permet-elle de comprendre
la guerre froide ?
I. B
ERLIN ET LA BIPOLARISATION DU MONDE
(1948-1949)
Cours 1-1 p.126. Au cœur des divisions de la guerre froide- C’est dans ce contexte de
bipolarisation du monde qu’éclate la crise de Berlin (juin 1948-mai 1949).
En juin 1948, Français, Anglais et Américains unifient leurs zones d'occupation, les
dotent d’une monnaie, le Deutsche Mark, et décident l’élection d’une assemblée
constituante. Les Soviétiques ripostent par un blocus terrestre de Berlin (26 juin 1948)
–doc.3 p.127. Le blocus de Berlin + Exercice 1 p.135. Les États-Unis ravitaillent Berlin-
Ouest par un pont aérien ; en juin 1949, les Soviétiques sont contraints de lever le
blocus de Berlin.
En Allemagne de l'Ouest, une Constitution (« Loi fondamentale »), est adoptée et des
élections sont organisées en août 1949. Konrad Adenauer, leader du parti chrétien
démocrate (CDU), devient le premier chancelier de la République fédérale allemande
(RFA -Vocabulaire p.126). En octobre 1949, la zone soviétique devient la République
démocratique allemande (RDA -Vocabulaire p.126). Berlin, toujours partagée, devient
la ville symbole de la guerre froide -doc.2 p.127. Lordre soviétique rétabli à Berlin-Est
(1953).
II. E
NTRE
«
COEXISTENCE PACIFIQUE
»
ET
«
DÉTENTE
»,
B
ERLIN AU CŒUR DE
L
AFFRONTEMENT
E
ST
-O
UEST
(1961)
Après la mort de Staline (1953), son successeur, Nikita Khrouchtchev, lance la
déstalinisation en Union soviétique et la « coexistence pacifique » dans les relations
Est-Ouest. Les relations diplomatiques évoluent
118
: Khrouchtchev rencontre
115
Inventée en 1947 par l’homme politique américain Bernard Baruch et popularisée par le journaliste
américain Walter Lippmann.
116
Cf. la fameuse formule de Raymond Aron, philosophe français : « guerre improbable, paix
impossible ».
117
Volonté des États-Unis d’éviter la domination du continent eurasiatique par une seule puissance
terrestre (« containment » : vocabulaire p.108), volon de l’URSS d’assurer la protection de ses
frontières occidentales et des États-Unis celle de sa zone d’influence privilégiée, reproduction des
vieilles rivalités impériales dans les pays du tiers monde
118
À tel point que Khrouchtchev, affaibli par des difficultés économiques internes et par les critiques
sur sa politique extérieure, est contraint à la démission. Son successeur, Leonid Brejnev, dirige l’Union
soviétique jusqu’en 1982.
Diapo 08
Titre I
Diapo 09
Vidéo : le blocus de Berlin
Diapo 07
Guerre froide : définition
Diapo 10
Titre II
Histoire, 1
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Eisenhower aux États-Unis en 1959, de Gaulle en France en 1960, Kennedy à Vienne
en 1961…
Pour autant, chaque camp sait que ses objectifs sont incompatibles avec ceux de
l'adversaire, puisqu'il s'agit de la disparition du régime politique de l'autre. Puisque le
camp adverse est jugé expansionniste, puisque son hostilité est considérée comme
absolue, tout recul de l'un ne pouvait être qu'avancée de l'autre. Il en va ainsi de la
compétition spatiale
119
comme de la course aux armements : il s'agit de ne pas se
laisser dépasser, de préparer tous les scénarii imaginables de guerre. Sciences et
techniques sont placées au cœur de la compétition, avec des investissements humains
et financiers considérables au sein de « complexes militaro-industrialo-
universitaires ».
Étude p.128-129 : « Berlin, vitrine de deux modèles idéologiques rivaux » - C’est dans
ce contexte Berlin se retrouve au centre de toutes les attentions. 3 millions d’est-
allemands étant « passés à l’Ouest » via Berlin depuis 1945, les autorités est-
allemandes entreprennent la construction d’un mur dans la nuit du 12 au 13 août
1961. L'hémorragie de la population est stoppée, mais le prix politique de la
construction du « mur de la honte » est considérable –doc. 2 p.128 : « Tous les
hommes libres sont citoyens de cette ville » : 13 ans après le blocus, Berlin continue
d’être la ville symbole de la guerre froide -Étude p.130-131. Le mur de Berlin.
III. L
A CHUTE DU MUR DE
B
ERLIN ET
L
EFFONDREMENT DU BLOC SOVIÉTIQUE
(1989-
1991)
Après une période de détente (1962-1975), puis de « regel » (1975-1985), le dialogue
américano-soviétique reprend avec l’accession de Mikhaïl Gorbatchev au pouvoir en
Union soviétique
120
. Gorbatchev lance une campagne en faveur du désarmement
121
,
et parvient en 1987 à la signature du traité de Washington. Ces accords vont bien au-
delà des précédentes négociations « SALT » -Vocabulaire p.116, car les Américains et
les Soviétiques acceptent la destruction d'armes nucléaires
122
(même si cela ne
représente que 4% de l’arsenal atomique des deux Grands, de surcroît hors de leur
territoire). En 1988, Gorbatchev annonce unilatéralement le retrait de l’armée Rouge
d’Afghanistan, le retrait dans les deux ans de 5000 chars et 800 avions stationnés en
Europe centrale et la réduction des forces armées soviétiques de 500000 hommes.
À la faveur de cette nouvelle conjoncture, la démocratie libérale enregistre une
progression sur tous les continents, à l’Ouest
123
comme à l’Est
124
. En RDA, l'exode des
Allemands de l'Est (par la Hongrie) s'est précipité en août/septembre 1989 (le niveau
119
Cf. le lancement du premier satellite, le Spoutnik, par les Soviétiques (1957), le premier vol d'un
homme dans l'espace, le Soviétique Youri Gagarine (1961), le premier homme sur la Lune, l’Américain
Neil Armstrong (1969)…
120
Il succède à Youri Andropov (1982-1984) et Constantin Tchernenko (1984-1985).
121
Celle-ci relève à la fois de la conviction politique et de la contrainte budgétaire : l'Union Soviétique
consacre alors à son budget militaire 16% de son PNB, les États-Unis 6,5%.
122
Destruction dans un délai de trois ans de tous les missiles d'une portée de 500 à 5500 km stationnés
en Europe
123
Cf. disparition des régimes dictatoriaux en Argentine, en Uruguay, au Brésil, au Chili et au Paraguay ;
Cf. Philippines, le président Marcos est contraint à l’exil ; Cf. Afrique du Sud, libération de Nelson
Mandela (1990), abolition de l'apartheid (1991) et premières élections multiraciales (1994)…
124
Cf. manifestations (été et automne 1989), qui portent au pouvoir de nouveaux gouvernements, en
Pologne où l’opposition remporte les élections (18 juin 1989), en Roumanie, où le régime dictatorial est
renversé (22 décembre 1989) et le dictateur Ceausescu exécuté, en Hongrie, en Tchécoslovaquie…
Diapo 11
Vidéo : la construction du
mur de Berlin
Diapo 12
Vidéo : Kennedy : « Ich bin
ein Berliner »
Diapo 14
Vidéo : la chute du mur de
Berlin
Diapo 13
Titre III
Histoire, 1
ère
S
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de vie en RFA est de deux à trois fois supérieur à celui de la RDA). Les manifestations
de rue contre les dirigeants se multiplient. Finalement, le 9 novembre 1989, la RDA
décide d’ouvrir le mur de Berlin et la frontière interallemande. C'est la chute du
symbole le plus criant de la guerre froide –doc.6 p.131 : « La chute du mur ». La
réunification de l’Allemagne est effective le 3 octobre 1990.
L’Union soviétique ne survit pas longtemps à la chute du symbole berlinois. Suite à
l’échec de la Perestroïka, confrontée à une double crise économique et politique, elle
implose quand les présidents des Républiques de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie
s'entendent pour créer une Communauté d'États Indépendants (CEI), à laquelle toutes
les autres Républiques adhèrent. Isolé à la tête d’une Union soviétique réduite à l’état
de « coquille vide », Gorbatchev donne sa démission le 25 décembre 1991 : c’est la fin
de l’Union soviétique… et de la guerre froide.
Diapo 15
Texte : allocution TV de
Mikhaïl Gorbatchev
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